Les Flottes Militaires 86. Jeudi, 53e ANNÉE. 6 FRANCS PAIt AN. 26 Octobre 1895. JOURNAL D'YPRES ET DE L'ARRONDISSEMENT. A l'œuvre. Le péril clérical. PARAISSANT LE JEUDI ET LE DIMANCHE. 14 journal doit être *Arœci i l'éditeur, rue au Beurre, 20. Ypreb, le 25 Octobre 1893. La période des vacances est finie. Partout l'activité reprend dans le domaine politique comme dans celui de la science. Souhaitons que chefs et soldats de nos luttes électorales soient assez reposes pour pouvoir supporter les rudes travaux et les grands com bats qui les attendent. Car tout est faire encore pour préparer la fameuse campagne de 94. Non seulement les cadres sont creer, reformer ou renforcer, mais le plan de combat, de tactique et les moyens d'action restent arrêter. Sur un seul point le parti progressiste parait d'accord il veut puiser dans son programme les éléments nécessaires pour rassembler au tour de lui toutes les classes sociales 1 ouvrier, le petit bourgeois, le commerçant, le travail leur de l'intelligence, tous les citoyens enfin Est-il craindre que les devoûments vien nent manquer pour une si noble cause Non, si les chefs chargés de préparer la réorganisation du parti s'inspirent des vérita bles nécessités du moment, s'ils ont des con ceptions assez larges pour donner satisfaction tous, s'ils préconisent des moyens pratiques efficaces et surtout s'ils réussissent éviter ces compétitions et ces froissements personnels, qui ont de tout temps affaibli l'armée libérale. Aux Comités des Associations libérales in combe la lourde charge d'indiquer la voie suivre et d'entraîner les masses progressistes. FEUILLETON DU PROGRÈS D'YPRES. DE L'EUROPE. -)X(o)X(- Qu'il s se montrent la hauteur de leur mis sion, et surtout qu'ils entament sans retard et poursuivent sans trêve le travail de développe ment des institutions qu'ils dirigent. C'est entendu, il n'existe plus. Spectres d'antan, ferblanterie doctrinaire que l'intole- rance du cierge et ses projets duniverselle domination. Il n'y a plus de cléricaux. II n'y a plus que des catholiques pratiquant leur religion sans autres préoccupations que le bien de leur âme; il n'y a plus de cierge cherchant exploiter la religion dans un intérêt temporel. Tout le monde en Belgique est rallie aux principes libéraux déposés dans la Constitution tout le monde entend pratiquer la tolérance et relé guer la religion dans le domaine de la conscience individuelle. La liberté a définiti vement vaincu, la question cléricale est défi nitivement enterrée. Tel est le theme que développent certains roublards cléricaux et quadoptent quelques dupes libérales. Ce n'est pas d'aujourdhui qu'il date il n'a servi que trop souvent masquer la stratégie réactionnaire et desser vir la cause du progrès. Que d'hommes s'y sont laissé prendre, commencer par certains pointus de la démo cratie, estimant que le cléricalisme, s'il exis tait encore, serait vaincu en un tour de main La situation aurait-elle décidément changé, et les progrès de l'idee libérale seraient-ils tels que Je vieil ennemi clérical pourrait impuné ment être négligé. Regardons autour de nous, avant de donner dans le piège. Le clergé catholique, qui dispose des élec tions dans toute la partie flamande du pays, s'est-il transformé? A-t-il renonce poursuivre ses empiétements dans le domaine politique? N'entend-il pas toujours être le maître, soit directement, soit par personne interposée Nous pourrions nous borner répondre Voyez le l'œuvre Et dites nous quel chan gement il a subi Sans doute, il y a quelques abbés qui jouent la démocratie il y a quelques prêtres qui se mettent la tête de patronages et s y montrent sceptiques et bons enfants il y en a même qui vont dans les congres ouvriers prononcer des discours socialistes. Cela prouve tout sim plement que le clergé cherche attirer lui les masses auxquelles le suffrage universel a confié la puissance électorale mais là n'est pas la question. Le clergé est-il animé, au fond, d'autres intentions que jadis, s'est-il transformé au point de renier son passe et de faire peau neuve ou bien, mis en presence d'une situa tion nouvelle, ne cherche-t-il pas tout sim plement l'utiliser et l'exploiter au plus grand profit de la théocratie? Ah I! n'y a plus de question cléricale Mais elle nous enveloppe et nous étreinl de toutes parts. Demandez donc aux citoyens qui en sont réduits solliciter une faveur quelconque du Gouvernement s'il n'y a plus de question cléricale. Ils vous diront que la première con dition que I on exige d eux en haut lieu est de LE PROGRÈS VIRES ACQDIRIT EDNDO. ABONNEMENT PAR AN: Pour l'arrondissement admiDistratif et judiciaire d'Ypres, fr. 6-00. Idem. Pour le restant du pays7-00. INSERTIONS Annonces: la ligne ordinaire fr. 0-10 Réclames: la ligne, fr. 0-25 Insertions Judiciaires la ligne, un franc. Les annonces sont reçues Pour l'arrondissement d'Ypres aux bureaux du Procrês Pour le restant de la Belgique et de l'Etranger 1'Agence Rossel, 44, rue de la Madeleine, et tj- rue de l'Enseignement, Bruxelles. qili aepironf au règne [a justice. La question du jour est l'arrivée de la flotte russe Toulon. Le manque de marine eu Belgique fait que tout ce qui s'y rattache est ignoré par la plupart des Belges. C'est pourquoi nous croyons être agréable nos lec teurs en donnant quelques renseignements se ratta chant aux flottes européennes Il y a vingt ans, on ne comptait guère que deux marines militaires celles de la France et de l'Angle terre. Depuis l'année 1870, non seulement la fièvre de l'armement outrance sévit en Europe, mais des flot tes entières, appelées jouer un rôle des plus impor tants dans une guerre future, se sont créées, car aujourd'hui aucune puissance militaire ne veut se laisser devancer par sa voisine. L'Allemagne, l'Italie, la Russie et l'Autriche se sont imposé denormes sacrifices pour se constituer une flotte militaire respectable. Les deux premières puis sances ont marché pas de géant reste savoir si elles sont même de supporter les charges imposées. Si l'on se rapporte l'opinion de Sir Charles Dilke, il n'y a que deux puissances qui possèdent réellement des marines de guerre ia France et l'Angleterre. L'Allemagne n'a qu'une demi flotte qui pourra rendre des services l'Italie a un matériel considérable, mais ses équipages laissent désirer l'Autriche a les meil leurs équipages, mais le personnel est italien enfin, la Russie n'a que de bons soldats montés sur des vais seaux. Pour apprécier la puissance d'une marine et avoir une idée du rôle qu'elle pourrait jouer dans un conflit, il faut envisager deux choses le matériel et le per sonnel. Pour le matériel, il ne faut pas compter tous les bâtiments que possède un pays, mais seulement ceux qui sont capables d'entrer en lutte en tenant compte des progrès réalisés. La configuration et l'étendue du littoral ont une influence importante quant aux divers types de bâtiments qui doivent entrer dans la composi tion de la flotte. Ainsi, beaucoup de navires allemands, construits en 1871, sont déjà démodés on leur fait subir des transformations, mais sans réussir les rendre par faits. Ce qui manque beaucoup de bâtiments, c'est la vitesse. La marine italienne possède un matériel su perbe, mais le matériel s'use peu peu et il faudra le remplacer petit petit Pour cela on devra dépenser des sommes considérables, ce qui sera peut-être im possible, en tenant compte de la situation financière de la péninsule. Le personnel joue peut-être le plus grand rôle. Les marins français et anglais sont de vrais loups de mer, toujours entraînés, ayant un passé brillant et possédant des chefs en qui ils ont une grande confiance. Le Français, en outre, est le premier marin du monde pour la chasse maritime, c'est-à-dire la course. Les corsaires français se sont toujours illustrés les Jean Bart, les Surcouf, ont répandu la terreur sur toutes les mers. En 1866, la flotte italienne, commandée prr l'amiral Persano, était plus forte et mieux armée que celle des Autrichiens cependant, l'amiral autrichien Tegethof infligea son adversaire une défaite complète Lissa. Les Russes, en 1877, étaient dans la même situation que les Autrichiens en 1866 et, malgré cela, ils immo bilisèrent complètement les monitors turcs dans le Danube. Aucun fait de guerre n'a pu faire apprécier le marin allemand. Depuis 1873, un plan de création a été adopté. Dans ce plan, élaboré en partie par des géné raux qui devinrent amiraux, l'organisation de la ma rine se ressent fortement des institutions militaires de terre l'Allemand reçoit une instruction de soldat d'abord, puis celle de marin ensuite. C'est quelque, chose d'être un bon militaire, mais encore faut-il savoir naviguer. D'un autre côté, le personnel est insuffisant pour les besoins de la mobilisation on s'occupe sans cesse de l'augmenter. Malheureusement, la population maritime ne s'accroît pas elle tend plutôt diminuer. La ligne de conduite suivre pour la marine allemande a été donnée par son souverain, il y a un an Pren dre l'offensive. Certes, on est surpris de voir avec

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Le Progrès (1841-1914) | 1893 | | pagina 1