Chronique locale.
iM° 91. Dimanche,
53e ANNÉE.
12 Novembre 1895.
JOURNAL D'YPRES ET DE L'ARRONDISSEMENT.
AVIS IMPORTANT.
Un autre moraliste
fin deraison.
Un défi.
Suppression
de l'Hôpital militaire.
Astronomie.
Lyre Ouvrière.
6 FRANCS PAR AN.
PARAISSANT LE JEUDI ET LE DIMANCHE.
Le PROGRÈS sera en
voyé gratuitement j usqu'au
premier Janvier prochain,
anx personnes qui s'abonne
ront, pour une année, dater
dLe cette époque.
Décidément les gens du Journal ont perdu la
fois le sens moral et le sens commun.
Ces tiibustiers politiques, qui sont les triom
phateurs du lr Février, osent jeter la pierre aux
victorieux du 19 Octobre, vaincus depuis par les
moyens que tout le monde connaît, et qui ont
soulevé le dégoût des honnêtes catholiques eux-
mêmes.
Et ce n'est pas tout Voici qu'après avoir
jeté par dessus bord leur principal rédacteur
avoir déclaré son genre de polémique inaccep
table comme fond et comme forme l'avoir
accusé d'astuce et d'abus avoir fait sa
loyauté un semblant d'appel, naturellement
inutile - ils continuent frayer avec lui lui
permettent de continuer salir le Journal de son
inepte et fielleuse prose et bien plus le défen
dent envers et contre tous, en affectant de
croire, et même de dire, que l'auteur éhonté de
l'article qui a indigné tous les honnêtes gens
est un autre que lui, un tiers inconnu (1)
Cela dépasse toutes bornes et il ne saurait y
avoir deux opinions cet égard.
Lorsque des individus en sont arrivés ce
degré de mauvaise foi et d'impudence, il n'y a
plus discuter avec eux. Il n'y a plus qu'à les
caricaturer comme le Toekomst l'a fait, si pas
d'une main habile, au moyen d'un crayon bien
La justice est saisie au surplus du fameux ar
ticle. A elle le dernier mot.
Le Journal d'Ypres tâche d'expliquer ses lec
teurs son article Café flamand. Maître
Chicano bredouille, ergote sur les mots et se
donne mille peines pour leur faire dire le con
traire de ce qu'ils disent. C'est pouffer de rire.
Nous défions notre tour l'éditeur, toujours
absent, et la rédaction vingtiste présente, de
nous dire pourquoi leurs amis, après la con
struction de la congrégation en face de chez
M. le Doyen Ypres, ont dédaigné employer le
Vitruve qu'ils adorent en ce moment, et lui
préférer un architecte de Thielt et un architecte
de Courtrai pour exécuter les travaux des La
Motte, de S' Louis, etc., etc.
Sous ce titre nous lisons dans Le Progrès
d'Arlon
On nous écrit
Je voudrais vous donner quelques détails com
plémentaires au sujet de la nouvelle sensation
que vous avez publiée avant-hier. La suppression
de l'hôpital militaire est bel et bien un fait ac
compli.
Ce n'est que le premier pas*deda danse.
Le ministère de la guerre est en train de faire
des économies... des économies de bouts de chan
delles. Il s'est dit qu'un directeur, un pharma
cien, deux ou trois médecins un nombreux
personnel étaient chose bien inutile et d'un en
tretien trop ruineux pour les quelques soldats
qui s'avisent de tomber malades et qu'il faut
soigner l'hôpital, fit, un beau matin, sans tam
bour ni trompettes, il supprime l'hôpital, le di
recteur, le pharmacien, les médecins les infir
miers, tout le tremblement. Un simple trait de
plume et c'est fait. Tous ces fonctionnaires,
d'ores et déjà, sont désignés d'autres postes. 11
n'y a pas dire, Monsieur le Ministre de la
Guerre mène les choses rondement rataplan
et en avant, marche
Comme vous le disiez, ce n'est pas l'hôpital
civil qui recevra les malades de la caserne, (est-
ce bien une caserne, notre petite maison de sol
dats c'est l'hôpital Saint-Joseph. 11 paraît
qu'il y a eu échange de correspondances entre le
département de la guerre et ce dernier établisse
ment pour savoir le nombre d'hommes que l'on
consentait y admettre. On est enfin tombé d'ac
cord sur le chiflre et dare dare l'affaire a été bâ
clée.
C'est cela qui va réjouir les Arlonais, qui, si
naïvement, ont gobé les belles promesses électo
rales qu'on fesait briller leurs yeux.
Mais ce n'est là encore que le premier pas de
la danse. Apprenez donc vos lecteurs, qu'outre
l'hôpital, le Ministre de la Guerre vient encore
de supprimer le Tir Arlon. Il paraît que depuis
l'adoption du nouveau fusil Mauser, le tir de
Lagland n'est plus dans les conditions requises
et il faudrait des sommes considérables pour fai
re les aménagements nécessaires. Mais, au dé
partement de la guerre, un vent d'économies a
Sassé, (le même sans doute que celui qui a souf-
et souffle encore chez son voisin, le Père des
employésEt plutôt que de faire quelques sacri
fices d'argent, pour nous conserver le tir, on le
supprime, lui aussi, purement et simplement.
Le tir qui amenait Arlon et dans les environs,
presque chaque année deux, trois et quatre régi
ments, était pour notre ca ton une source d'a
vantages considérables. Cette affluence d'hommes
apportait quelque vie au commerce arlonais,
déjà si éprouvé et qui maintenant va retomber
dans sa torpeur primitive. Et le Luxembourg qui
depuis longtemps, nous assure-t-on, savait que
cette mesure devrait être prise, n'en a pas souf
flé un mot, n'a pas élevé la moindre protestation.
Voilà comment nos maîtres ont souci de la
prospérité matérielle de notre ville et ce sont ces
gens-là qui ont le front d'appeler les libéraux
des Tartuffes Tartuffes vous-mêmes, Messieurs,
et d'autant plus dangereux que pour amadouer
le pôv peup' t, le menu peuple du bon Dieu,
comme disent vos politiciens, vous prenez le
masque de l'amitié la plus franche, vous tendez
vos pattes gluantes et visqueuses aux larges
mains de l'ouvrier. Mais prenez garde un jour
viendra où l'ouvrier, lassé de jouer au jeu de
dupes, démasquera vos hypocrisies, vous arra
chera le faux-nez que vous collez, avec tant
d'art, votre face.
A Ypres, c'est encore pis Sans compter nos
établissements d'instruction, nos maîtres ont sup
primé non seulement l'hôpital militaire mais
encore la boulangerie militaire sans que le
Torchon d'Ypresprévenu depuis longtemps, ait
jeté un cri d'alarme et invité notre influente
députation intervenir et défendre les intérêts
matériels de la ville.
Comme la lune prend de la force, les observa
tions sont beaucoup plus curieuses en ce mo
ment qu'elles ne le seront un peu plus tard.
Le principal problème que les astronomes se
proposent est de retrouver le cinquième satelli
te, dont la découverte récente a produit tant
d'émotion dans le monde scientifique et dont la
course n'est encore qu'imparfaitement détermi
née.
En outre, on s'attend, dans un très petit nom
bre de jours, du 12 au 14, l'apparition des
étoiles filantes du Lion, essaim de globes lumi
neux dont le nombre augmentera d'année en
année jusqu'à la fin du siècle, mais qui est
déjà très abondant, comme on l'a vu l'an dernier
en Italie.
Allons Mahieu Laensbergh de la plage et
autres lieux A vos lunettes Il y a des étoiles
filantes. C'est le bon moment
r-
o—
Dimanche, 5 Novembre dernier, 7 heures du
soir, la société chorale la a Lyre Ouvrière a
offert ses membres honoraires un magnifique
concert suivi de bal.
La salle du café du Lion Noir était littéra
lement comble. Presque tous les membres ho-
LE PROGRÈS
VIRES ACQCIR1T EONDO.
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Idem. Pour le restant du pays7-00.
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le de la Belgique et de l'Etranger 1'Agence Rossel, 44, rue de la Madeleine,
etz, rue de l'Enseignement, Bruxelles.
Comme le chien de l'Évangile,
ils retournent leurs vomisse
ments. (De La Mennais).
VYLoÛnJ,
inspire.
(1) Ce qui est surprenant, c'est qu'on n'ait pas dit que
l'auteur était un libéral. Sans doute qu'on n'y a pas songé
au premier moment de désarroi. Mais on y viendra.
iHiJJ jyQQOWw
a la recherche d'un satellite. (Rien de la
Rédaction du Journal). En ce moment, la
voûte céleste offre au milieu de la nuit un spec
tacle fort intéressant. Jupiter s'approche
grands pas de son opposition, qui se produira
dans la nuit du 17 au 18 de ce mois.