Chronique locale. 93. Dimanche, 19 Novembre 1893 JOURNAL D'YPRES ET DE L'ARRONDISSEMENT. AVIS IMPORTANT. Au Te Deum. Parmi les étoiles filantes. Le pavé de l'ours. École militaire. Ecole payante pour filles. 35e ANNÉE. 6 FRANCS PAR AN. PARAISSANT LE JEUDI ET LE DIMANCHE. Le PROGKÈS sera en voyé gratuitement jusqu'au premier Janvier prochain, aux personnes qui s'abonne ront, pour une année, dater de cette époque. II fut un temps où le Conseil communal, régu lièrement invité aux Te Deum trouvait l'église de S1 Martin, non moins régulièrement, une place vide de chaises. Il fallait alors que Bourgmestre, Echevins et Conseillers allassent prendre, les uns droite, les autres gauche, des sièges aux fins de ne pas avoir l'air d'être des curieux ou des intrus. Il arriva même qu'un jour, un Echevin pro posa, devant ce manque voulu de politesse, de tourner par le flanc droit et d'aller entendre le solennel cantique l'Hôtel de Ville. Cet avis ne fut pas suivi en quoi on eut tort. Depuis, les choses se sont, dire vrai, amélio rées. Avec un nouveau chef spirituel, se sont intro duites d'autres façons. Le Conseil a eu ses chai ses placées, tout comme la Magistrature, la Garde civique, l'Armée et le reste des corps ou personnages officiels. Ça été un progrès. Actuellement, on améliore encore. C'est ainsi que, la dernière fête patronale du Roi, nous avons vu toute une rangée de chai ses retenues pour le.... Collège épiscopal.... Et ce qu'il y avait de particulièrement délicat dans l'attention, c'est que cette rangée avait la préséance sur celle réservée l'Ecole moyenne, c'est-à-dire aux membres de l'enseignement officiel. Attention pour attention, Messieurs les pro fesseurs épiscopaux se sont abstenus de faire acte de présence. Ce serait peu, sans les malignes langues. N'a-t-on pas dit que M. le Doyen savait bien que ces Messieurs de S4 Vincent de Paul ne viendraient pas la cérémonie, et que les chaises avec pancarte n'avaient été mises là, devant les yeux et sous le nez des professeurs de l'Ecole moyenne, que pour narguer ceux-ci, et affirmer leur barbe que l'enseignement clérical prime de droit tout autre enseignement Sans doute que plusieurs l'ont dit, et le diable est que presque tout le monde l'a cru. On est même allé jusqu'à prédire, non sans quelque apparence de raison, que le jour où les petits- frères nous seront revenus, leurs sièges seront mis en tout premier rang, même avant les fau teuils des magistrats. Pourquoi pas Et pourquoi, même, ne leur donnerait-on pas les fauteuils par-dessus le marché C'est ça qui serait beau L'a8tro....logue du Journal devient épatent. Le voici qui pose (c'est crever de rire) en professeur d'astronomie Il y a quelques mois, il s'était hasardé, du haut de son observatoire du Kalfvaart (il y a des noms fatidiques) d'annoncer l'apparition de la comète de Biéla ou de Gambart, découverte en 1826. Quelques jours après, il dut se rétracter, en reconnaissant piteusement qu'il avait confondu cette comète avec celle appelée Holmès, allé- gant, pour s'excuser, (risum teneatis) la multi plicité des occupations dont il avait été chargé. (1) Aujourd'hui, pour se rattraper apparemment, il essaie de railler parce que nous avons dit, d'après un journal scientifique, que Jupiter s'approchait de son opposition (2), ajoutant que nous nous sommes sans doute figuré cette oppo sition sous la forme d'un poteau d'arrivée planté dans l'espace. Comme on voit, on n'est ni plus savant, ni plus spirituel que cela, et le vieux proverbe se vérifie une fois de plus dans son elliptique per sonne, pour parler astronomiquement un as- tro....logue. Eh non illustre descendant de Mahieu Laensbergh nous ne nous sommes pas figuré l'opposition d'une planète sous la forme susdite, ni même sous la vôtre, autrement gracieuse Mais nous nous figurons de plus en plus que votre observatoire n'est qu'un trompe-l'œil votre lunette, un instrument cher Diafoirus votre sextant une balançoire, et que toute votre science astronomique se réduit connaître le jeu des étoiles filantes, comme tout votre talent consiste les imiter. Rien n'est si dangereux qu'un imprudent ami, a dit le bon De La Fontaine. Esope, l'ancien bien entendu, le phrygien, aurait pu trouver aussi cet aphorisme. L'Esope moderne, le nôtre, celui du terroir, se borne démontrer la chose en sa personne. Un exemple entre cent. Veut-on savoir pourquoi notre Premier a fait imprimer, Courtrai et Wytschaete, los affi (2) Expression très-correcte, n'en déplaise toute la Rédaction du Journal. ches relatives un concours de houblon organisé Ypres, avec l'argent des Yprois Nous le donnons en cent, en mille Le 21me du Journal a trouvé cela en un clin d'oeil, et lui tout seul C'est parce que, si M. Surmont avait dû pren dre un imprimeur yprois, il eut fait des jaloux Des jaloux entendez bien Et ce n'est pas nous qui le lui avons fait dire. Ah Et où, ces jaloux-là Mais parmi les imprimeurs cléricaux, évidem ment. Car de songer que M. Surmont aurait pu, un seul moment, penser des imprimeurs libéraux, il faudrait être insensé pour cela Donc, c'est chose reconnue, confessée, avérée, Messieurs les imprimeurs cléricaux se jalousent les un3 les autres, toujours prêts se battre pour un os ronger Comme c'est édifiant Nous le savions bien mais encore était-il bon que cela fût dit par l'enfant terrible du parti des archi-calotius. On n'est, du reste, jamais trahi que par les siens. Merci Esope du crû Merci Par arrêté ministériel du 15 Novembre 1893, M. Gaspard Laçante, de Renin- ghe, ancien élève du Collège com munal supprimé par les hommes Je la nnit du lr Fé vrier 1891, a été admis, onzième, l'Ecole militaire (section d'infanterie) sur SI® concurrents. Par le même arrêté, M. IPrudent Nuyten, d Ypres, ancien élève du Col lège communal supprimé par les hommes de la nuit du lr Lévrier 1891, a été admis, vingt-troisième, l'Ecole militaire (section d'infanterie) sur 318 concur rents. Nous adressons ces jeunes gens nos plus vives félicitations. On se rappelle qu'à l'Ecole payante pour filles qui, sous l'administration libérale, produisait de si bonnes élèves, il existait dans le temps des cours d'anglais et d'allemand donnés par des professeurs particuliers. Les hommes de la nuit du lr Février 1891 ont supprimé ces cours pour faire des économies, disaient-ils. Tout cela est bien. Mais il s'agissait de pourvoir une place d'institutrice devenue vacante et une personne LE PROGRÈS tires acqpirit eondo. ABONNEMENT PAR AN: Pour l'arrondissement administratif et judiciaire d'Ypres, fr. 6-00. Idem. Pour le restant du pays7-00. tout ce qui concerne le journal doit être adressé l'éditeur, rue au Beurre, 20. INSERTIONS Annonces: la ligne ordinaire fr. 0-10 Réclames: la ligne, fr. 0-25 Insertions Judiciaires la ligne, un franc. Les annonces sont reçues Pour l'arrondissement d'Ypres aux bureaux du Progrès Pour le restant .e la Belgique et de l'Etranger 1'Agence Rossel, 44, rue de la Madeleine, i i ti" de l'Enseignement, Bruxelles. (1) Il a toujours l'air d'être chargé, comme on sait même en bicyclette.

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Le Progrès (1841-1914) | 1893 | | pagina 1