Supplément au Progrès d'Ypres du 23 Novembre 1893.
Nouvelles diverses.
Chemin de fer.
A Surice, au Pauqui, il y a trois mamans dans
la même maison la bisaïeule, l'aïeule et la mère
de sorte qu'à ce vieux foyer, on entend quelque
fois dire Ma fille, va dire ta fille que sa fille
pleure,
Heureusement, l'habitant, M. Moreau, n'avait
pas encore achevé son installation et était absent
au moment de l'explosion.
Je ne connaissais nullement ma victime, a
déclaré Léauthier au juge d'instruction. Je vou
lais depuis longtemps me venger de la société,
qui m'oblige crever de faim.
n Pour cela, j'ai frappé dans un endroit
chic et j'ai choisi le client qui me parais
sait le plus cossu, un homme qui portait sa
boutonnière une rosette d'officier de la Légion
d'honneur.
Je n'avais pas mangé depuis deux jours.
J'avais été obligé, Dimanche dernier, de me faire
servir dîner dans un restaurant du boulevard,
et, au moment de payer la note, de m'esquiver
en bousculant le patron.
Je ne suis pas le seul dans mon cas. Si votre
société était bien organisée, cet état de choses
cesserait. 11 est temps d'agir et de remédier de
telles 0 anomalies. 11 est honteux de voir des
bourgeois jouir largement de la vie alors que les
ouvriers sont danB lamisère. J'ai voulu tuer pour
tuer, et donner un exemple.
Toute autre personne que celle que j'ai frap
pée aurait été sa place du monsieur que j'ai
blessé, que j'en eusse fait autant envers elle.
Une chose me console, c'est que j'ai frappé
le bourgeois avec une outil de travail, l'arme
de légitime défense de l'ouvrier.
Après cette déclaration, Léauthier a été
écroué.
On annonce une assez grave complication dans
l'état de M. Georgewitch.
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Comment travaille Dumas fils.
Guilare accords clef patentée
Pour ceux qui, sans avoir reçu une instruction
musicale, veuillent se donner la jouissance de
jouer d'un instrument, la guitare accords mar
que un véritable progrès. Cet instrument, pa
tenté par l'inventeur dans tous les pays, mesure
51 c.M. et possède 24 cordes (14 simples et 10
doublées), au-dessus desquelles se trouvent 6
poignées. En abaissant une des poignées et en
passant, soit le doigt soit l'anneau, sur une des
cordes, on obtient un son plein et doux et d'une
pureté satisfaire l'oreille la plus exercée. Les
cordes portent des numéros, les poignées les
lettres A F. La musique est écrite en notes,
mais au-dessus de chaque note se trouvent les
numéros et lettres correspondants et démontre
par là les cordes toucher et poignées pousser.
La connaissance de la musique écrite devient
ainsi superflue. Toute personne peut apprendre
jouer un air (mélodie et accompagnement)
l'aide des 6 poignées, en moins d'une heure.
En dehors du son splendide et tout spécial,
cet instrument a un avantage qui le place au-
dessus de tout autre, étant pourvu d'une clef
accorder, patentée, permettant toute personne
de l'accorder soi-même. Une notice de quatre
pages est jointe gratuitement chaque instru
ment, enseignant d'une manière claire et facile
ment compréhensible la façon de l'accorder,
ainsi que la valeur des sons et la manière de les
obtenir. Ajoutez ces avantages que le prix de
l'instrument avec notice explicative, album de
12 airs, anneau, clef et boîte, n'est que de francs
22 et l'on comprendra que cet instrument ait
pu faire sa vogue en si peu de temps. Les
amateurs peuvent se procurer des albums don
nant de la musique, spécialement écrite pour
l'instrument, et comprenant déjà plusieurs ca
hiers, au prix minime de fr. 2.50 le cahier, con
tenant les morceaux les plus divers chorals,
chansons, extraits d'opéras et danses. Nous en
gageons les amateurs d'y ajouter un pupitre
musique pliant, au prix de fr. 1.50 et un sifflet-
diapason de fr. 0.45.
Cet instrument, d'une construction solide et
d'un aspect fort élégant, se vend chez
Léopold FEITH, Liège.
Nous avons déjà entetrenu nos lecteurs de
l'Exposition vélocipédique qui s'ouvrira l'année
prochaine Bruxelles. Le Club organisateur
nous prie d'annoncer que S. A. R. Monseigneur
le Prince Albert de Belgique vient d'accorder
son haut patronage son œuvre.
Le Gouvernement fait une réduction de 50 °/0
sur le prix de transport des produits.
350 mètres carrés sont déjà souscrits paraît-il.
Les grandes marques anglaises et françaises ont
envoyé leur adhésion.
Nul doute que cette Exposition ait un grand
retentissement.
o
YPRES-FURNES.
FURNES-YPRES.
Trois mamans. Quatre générations sous un
même toit est assez rare.
La dynamite au Borinage. Un misérable a
lancé dans la cave d'une maison, dont la cons
truction Elouges venait d'être achevée, une
cartouche de dynamite. L'explosion a causé des
dégâts matériels assez importants.
Tentative di assassinat sur le ministre de Serbie
Paris. Léauthier, l'individu qui a porté plu
sieurs coups de tranchet M. Georgewitch, n'est
pas un fou, comme on le croyait tout d'abord,
mais un anarchiste.
Nous empruntons ce remarquable passrge aux belles
études que publie Le Temps sur les auteurs dramati
ques contemporains.
Si l'art dramatique suppose un métier, on peut dire
que M. Dumas n'a jamais appris ce métier-là. Avant
d'écrire la Dame aux CaméliasM. Dumas ne se soup
çonnait aucune disposition pour le théâtre. Il avait,
vingt ans, amassé un fort capital de dettes c'est pour
payer ses créanciers qu'il songea écrire. Il vint
trouver son père et lui demanda comment on faisait
une pièce de théâtre il s'imaginait qu'il existait
quelque recette, quelque truc, que les hommes du mé
tier se communiquaient l'oreille. Le père répondit
C'est bien simple Premier acte, clair, troisième
acte, court, et de l'esprit partout.
Le travail de composition littéraire s'accompagne,
chez lui, d'un grand sentiment de jouissance pendant
qu'il écrit, il est de meilleure humeur, il mange, boit
et dort davantage c'est en quelque sorte un bien-être
physique, résultant de l'exercice d'une fonction natu
relle. Il ne recherche point l'isolement et le silence,
comme ces auteurs dont l'inspiration affaiblie dispa
raît la moindre distraction produite par les choses
du dehors. Puys, près de Dieppe, où il a composé
Denise, son cabinet de travail était contigu au salon
ou ses deux filles jouaient du piano tout le long de la
journée; il aimait entendre la musique pendant qu'il
écrivait et c'est même cette circonstance acciden
telle qui lui a donné l'idée de faire entendre au public
un bruit de piano avant que le rideau se lève sur le
premier acte de Denise. C'est encore Puys qu'il lui
est arrivé souvent d'être dérangé par un ami en plein
travail dès l'aube, il se mettait devant sa table, il
écrivait huit heures, son ami Arago venait l'appe
ler pour une partie de billard il quittait sa pièce,
allait faire quelques carambolages, puis revenait son
manuscrit et recommençait l'écrire l'endroit précis
où il l'avait interrompu.
Pas plus que son père, il ne s'excite au travail par
des moyens artificiels, tels que le café, l'alcool on
sait que Dumas père fouettait sa verve en buvant un
grand verre de limonade pour lui aussi, le travail
était un état d'équilibre et de santé. On sait aussi que,
pendant le feu de la composition, Dumas père éprou
vait une excitation physiologique de nature particu
lière.
Comme son père, dont il aime évoquer le souvenir,
M. Dumas n'écrit point de scénario il pense que pen
dant la composition d'un scénario, la verve se dépense
inutilement. Quand il prend la plume, c'est pour écrire
sa pièce dans la forme définitive. Mais il n'en arrive
pas là avant de savoir ce qu'il veut et où il va. Il porte
longtemps en lui-même, nous l'avons dit, ses sujets de
pièce, dont il examine toutes les faces, et qui contien
nent le plus souvent quelque problème moral ou social.
Après cette incubation, il se met écrire il a, nous
dit-il, un moment de crise pour l'exécution. L'exécu
tion est d'ordinaire d'une rapidité extrême une de
ses pièces, Monsieur Alphonse, a été écrite en dix-sept
jours, la Visite de nocesen huit jours, la Princesse
Georgesen trois semaines, l'Etrangère, en un mois.
Souvent, il se met au travail pour obéir la sollicita
tion pressante d'un directeur aux abois qui lui écrit
Il me faut absolument la pièce dont vous m'avez
parlé. A cette demande M. Dumas a répondu par
fois avec son mélange de bonhomie et d'ironie Mon
cher ami, je commence la pièce l'instant même vous
l'aurez dans trois semaines et ce sera un grand suc
cès. Ceci s'est passé propos de Monsieur Al
phonse, dont il avait le sujet dans la tête depuis six
sept ans. Il n'y avait plus qu'à l'écrire. Le difficile n'est
pas de dire ces mots-lâ, c'est de se tenir parole.
Remarquons bien que ces quelques faits prouvent
simplement une grande rapidité d'exécution la con
ception de la pièce, la fixation des caractères et de
toutes les péripéties exigent non des jours et des se
maines, mais des mois et quelquefois des années.
M. Dumas n'improvise réellement que la forme,
c'est-à-dire le dialogue Et encore cette plus ou moins
grande rapidité d'exécution dépend-elle beaucoup des
sujets. Là où la passion domine, l'exécution est
prompte quand ce sont les mœurs, les caractères, la
psycologie, elle est moins facile. Il est resté sur le
Demi-Monde onze mois la plume la main, avec un
travail de sept huit heures par jour. Il a mis deux
mois écrire le deuxième acte. En revanche et
l'opposition est bien frappante le deuxième acte de
la Dame aux Camélias a été écrit de midi quatre
heures.
Les manuscrits qu'il a bien voulu nous montrer sont
une confirmation intéressante de ce qu'il nous apprend
sur sa manière de travailler. Jamais nous n'avons vu
de manuscrits aussi propres. Celui de la Dame aux
Camélias est écrit sur deux paquets de grandes feuilles
de dimension différente. M. Dumas était si pressé qu'il
n'a pas eu le temps de choisir son papier, et il a pris
ce qui lui est tombé sous la main il a couvert le pa
pier d'une écriture ferme et régulière où l'œil cherche
en vain les désordres de l'improvisation des pages
entières se succèdent sans une seule rature. Du reste,
M. Dumas a horreur des ratures, des taches, des sur
charges et des corrections. Nous lui avons montré
espérons que ce n'était pas une indiscrétion une
page détachée des manuscrits de M. Sardou, hachée
de mille corrections dans tous les sens et qui ressem
ble une obscure broussaille. M. Dumas, étonné, ne
comprenait pas comment on pouvait s'y reconnaître.
Heures de départ partir du 1' Octobre
cJ'Ypres pour
Popenngbe, 6-55 8-52 9-03 - 9-43 11-50
2-43 3-43 6-25 8-38 9-41.
Poperinghe-Hazebrouck, 6-55 8-52 11-50 3-45
6-25.
Houthem, 5-13 8-00 10-59 5-03 7-35.
Domines, 5-13 7-44 8-00 -9-41 9-46 10-59
2-29 2-35 5-03 7-35 8-40.
Comines-Armentières, 5-13 7-44 10-59 2-35
5-03 8-40.
I«oulers, 5-58 7-46 -10-23—12-03 2-44 3-53
-6-23.
Langemarck-Ostende, 6-56 9-45 11-57 3-39
6-03.
Courirai, 5-13 8-00 9-41 10-59 2-29 5-03
-7-35.
Courlrai-Bruxelles, 5-13—9-41—10-59—2-29—5-03.
Courtrai-Gand. 5-13 8-00 10-59 2-29 5-03—
7-35.
De Poperinghe vers Hazebrouck, 7-13 10-09 12-08
4-01 6-41.
Horaire des Trains partir du 1T Octobre 1893.
TRAM.
4-40 7-22 9-46 1-00 3-40 6-30.
10-36 (le Samedi seulement).
4.45 7-26 9-50 1-05 3-45 6-22.