Chronique locale. 96. Jeudi, 55e ANNÉE 50 Novembre 1895. JOURNAL D'YPRES ET DE L'ARRONDISSEMENT. AVIS IMPORTANT. Janus Colaert. A quoi on peut juger un homme. Gomment l'école Loriquet présente l'histoire au Parlement. Retour la Chambre. 6 FRANCS PAR AN. s.. PARAISSANT LE JEUDI ET LE DIMANCHE. VIRES iCQCIRIT EUNDO. PROGRÈS sersi ttn- v°yé gratuitement jusqu'au premier J anvier prochain, aux personnes qui s'abonne ront, pour nne année, dater de cette époque. Si jamais un homme, recherchant la popula rité, l'a atteinte, et même au-delà, c'est ce bon Monset non seulement il l'a atteinte, mais il l'a rehaussée de tout l'éclat que donne une illustra tion qui prend sa source dans la plus haute antiquité, les Janus remontant aux temps my thologiques. Où sont donc les Janus Qui peut se dire Janus, sinon quelque petit jésuite robe longue, tonsuré et perdu au milieu de la foule Mais le vrai Janus, le Janus consacré, aux yeux du pays, par un Parlement qui fait autorité et qui seul a le droit de délivrer des lettres de patente de l'espèce, c'est notre JanusMons Colaert, tout jamais illustre 11 est donc acquis que le seul, unique et vrai Janus, est Mons Colaert, et que toute contrefaçon sera rigoureusement poursui vie conformément la loi. C'est singulier que ce soient souvent les ma lins qui sont les plus maladroits. Qu'a voulu Janus en soufflant le libéral au Conseil communal S'attirer les faveurs des libéraux Ypres. C'est si bon de recueillir des sympathies dans les deux campsquand cela réussit. Mais quand cela ne réussit pas Alors c'est la débâcle, le ridicule, la ruine dé finitive. Mons Colaert doit déjà le sentir, et s'il ne le sent pas, il le sentira. Les catholiques et les quelques libéraux naïfs et nous avons été quelque peu du nombre, par courtoisie qui se sont laissé prendre sa glue, le lui montreront en temps et lieu. Ah ce n'est pas si facile de souffler le chaud et le froid quelques mois d'intervalle, et de prendre deux faces selon le lieu où on manœu vre, le public n'est pas dupe de ces jongleries. Que ses amis, M. Colaert, lui aient amère ment reproché sa conduite au Conseil communal, qu'il ait été menacé de destitutionc'est ce qu'il devait prévoir, mais le moyen qu'il a employé la Chambre pour se ressaisir est bien le plus mauvais et le plus sot qu'il pût appeler son secours. Il est mauvais, parce qu'il ne peut réus sir il est sot, parce qu'il rend l'homme ridi cule on l'a bien vu la manière dont il a été l'objet de la part de ses collègues de la gauche qui riaient de la volte-face, et de ceux de la droite qui en avaient pitié. C'était un membre de la droite qui disait son voisin Ce qui veut dire en français Si vous ne vou lez pas être fait au même, tournez le dos aux chauves. Et c'est drôle comme ce proverbe latin dit souvent vrai. Au lieu de se perdre dans ses explications em brouillées et qui sentaient le coupable s'accro- cbant un crampon ballottant dans un mur en train de crouler, Janus accusant l'administration libérale Yproise de mauvaise gestion financière qu il ne connaissait pas,disait-il etqu'ileût dû connaître, comme on le lui a reproché (et les 55,000 fr. d excédent, ce n'était donc rien accusant le Président de l'Association libérale d'avoir forcé les votes, et autres pantalonnades, Janus aurait infiniment mieux fait, pour rétablir les faits exactement, de garder sur la situation financière un silence prudent, car cette situation sera non seulement sa condamnation lui, Janus, mais tous les lapins qui mangent dans la même garêne que lui il aurait mieux fait de dire, parlant des votes forcés, que la veille de l'élection, le Président de l'Association avait fait voir, en assemblée générale, les petits cartons roses que les catholiques distribuaient profu sion parmi les douteux, s'assurant ainsi un con trôle qui allait valoir un nombre de pièces de cinq francs variable selon les résistances vain cre, et que tout ce beau maquignonnage étaitfait par ses amis, commencer par le petit homme tout faire jusqu'aux vicaires, sacristains et autres porteurs de cierges. Mais il s'en est bien gardé, et c'est comme cela que la Chambre n'a pas été complètement mise au courant de la co médie qui a sanctionné le jeu dont- il s'est fait le malhabile défenseur. C'est vraiment dommage, et le bonheur aurait été complet, l'hilarité eût été poussée au paroxys me si Mons Janus, poussant la description jus qu'au bout, eût montré ses collègues ébahis, comment, pour gagner le cœur des bons élec teurs, et pour arriver au pinacle, il faut se livrer toutes les joies des gambades, des rasades, des bras d'sus, bras d'sous avec la cantinière du tambour-major. Et nous en passons, l'histoire en serait trop longue mais telle qu'elle eût été, même avec quelques omissions, elle eût fait de l'effet, et si Mons Janus, en se livrant cette occupation récréative, n'eût pas recueilli chez ses amis tous les lauriers qu'ils lui refusent en ce moment, au moins la vérité historique eût été satisfaite, et qu'y a-t-il de plus précieux qu'une histoire honnête, simple, véridique et désinté ressée Le Journalavec l'esprit qu'on lui connaît, s'amuse rire aux dépens de M. le Représen tant de Stuers. Nantiecomme il dit finement, n'est pas sé rieux et son collègue de céans, M. Colaert, sur lequel il comptait, l'a démoli. Minute spirituel confrère Le Représentant qui n'a pas été sérieux n'est autre que M. Co laert en personne, qui s'est lui-même démoli. Qu'on en juge plutôt. Le natif de Poperinghe, dans son maladroit discours qui fourmille d'incohérences et de contre-vérités, commence par dire textuelle ment ce qui suit La question qui se pose ici n'est pas de sa- voir si le Conseil communal a bien ou mal fait m de supprimer le Collège. L'interpellation s'adresse l'arrêté royal qui a approuvé la d résolution de l'administration communale d'Ypres. (Ann. parlera, p. 68). Et plus loin La question est de savoir si a l'honorable ministre de l'intérieur et de l'ins- truction publique devait maintenir ou casser n la décision du Conseil communal. (Même page.) C'était la question en effet, et il ne pouvait y en avoir J autre. Partant de là, et après avoir piteusement ex pliqué pourquoi, ayant voté contre la suppres sion au Conseil, il pouvait l'approuver la .Chambre, notre député en arrive conclure qu'on ne peut blâmer le ministre d'avoir res- pecté la décision de l'administration d'Ypres. (Même page). On devait croire, en présence de cette décla ration, que, poussant son revirement jusqu'au bout, comme s'exprime Y Indépendance, M. Co laert allait voter contre toute motion ou ordre du jour impliquant un blâme qu'il croyait im mérité et dont il ne voulait pas...? C'eut été logique mais on conuaît mal le Colaert. Survient la proposition de M. de Stuers, vi sant naturellement, nécessairement le ministre responsable La Chambre, regrettant la suppression du Collège communal d'Ypres, passe l'ordre du jour, LE PROGRÈS ABONNEMENT PAR AN: Pour l'arrondissement administratif et judiciaire d'Ypres, fr. 6-00. Idem. Pour le restant du pays7-00. tout e« qui concerne te joaiuai dotretre adressé l'éditeur, rue au Beurre, 20. INSERTIONS Annonces: la ligne ordinaire fr. 0-10 Réclames: la ligne, fr. 0-25 Insertions Judiciaires la ligne, un franc. Les annonces sont reçues Pour l'arrondissement d'Ypres aux bureaux du Progrès Pour le r<v J mt de la Belgique et de l'Etranger 1'Agence Rossel, 44, rue de la Madeleine, et rue de l'Enseignement, Bruxelles, Si non vis falli, fugias consortia calvi. Il y a aussi un art de se taire propos. (Timon).

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Le Progrès (1841-1914) | 1893 | | pagina 1