Chronique locale.
iM° 97. Dimanche,
55e ANNÉE.
5 Décembre 1895
JOURNAL D'YPRES ET DE L'ARRONDISSEMENT.
AVIS IMPORTANT.
Le Grrrand Concert.
Van Coppernolle et Déinosthène
la Chambre.
Compte-rendu
6 FRANCS PAR AN.
PARAISSANT LE JEUDI ET LE DIMANCHE.
Le PROGRÈS .sera en
voyé gratuitement jusqu'au
premier Janvier prochain,
aux personnes qui s'abonne
ront, pour nne année, dater
de cette époque.
Que l'on sache donc que, Lundi passé, Hen-
rietje a inauguré le nouveau local de sa musi
que. A cette occasion, un grand concert.
La veille, il y avait eu un grand banquet, et
la musique avait fait, après la messe de Ste Cé
cile, une promenade par les rues de la ville.
Derrière la phalange, fouled'absences. Il est
vrai que l'ancien leader des amateurs en sabots,
celui qui, lors des sérénades après les élections du
lr Février, entraînait tout le Zaalhof en dansant
devant le drapeau, comme jadis David devant
l'Arche, un certain G. vulgo S. était absent lui
aussi, se trouvant pour le quart d'heure en vil
légiature sur les bords du bassin ouest de la
ville. En revanche, beaucoup de bruit, car ja
mais les magnifiques cuivres de Mahillon
n'ont vibré d'aussi assourdissante façon. Ce
n'était, du reste, que l'entrée en scène, la pré
face de la fête du lendemain. Donc, le Lundi,
grrrand concert vocal et instrumental. Les in
vitations avaient été lancées de tous côtés,
droite, gauche, devant, derrière, profusion
et par paquets, sauf, toutefois, parmi les famil
les des membres exécutants de la musique
même, vis-à-vis desquelles on s'était montré
d'une singulière parcimonie, crainte d'encom
brement et de cohue, dit-on. Mais ce qu'il y
avait de particulièrement étrange, de très-re
marquable et de très-remarqué, c'est que toutes
ces invitations ne conviaient entendre que la
Granit Fanfare... De Fanfare catholique, pas un
mot, un traître mot Si bien que quelques-uns,
plus distraits que les autres, qui, par conve
nance ou devoir de position, auraient dû s'ab
stenir, et se seraient abstenus, de paraître la
fête, se sont laissés prendre la neutralité du
billet et sont allés entendre.
Il y avait, au surplus, outre les attraits du
programme, une attirance toute spéciale. On
était curieux, l'homme est avide de contrastes,
de voir une grande, très-grande Fanfare, avec
un petit, tout petit président sa tête. Ainsi
foule de gens, qui ne se dérangeraient pas pour
entendre une belle conférence ou un beau ser
mon, courent, la foire, contempler un veau
deux têtes, ou jouir du spectacle d'un Pierke
Vanthournout accosté d'un duimtje.
Eh bien il faut le dire, malgré le grand nom
bre d'invitations malgré le truc du drapeau en
poche malgré les alléchances du programme
et cette attraction toute spéciale dont nous ve
nons de parler, il n'y a eu ni foule, ni multitude,
ni même simple affluence. Beaucoup de chaises
sont demeurées vides, si bien que, pour les oc
cuper et masquer les absences, il a fallu, durant
les intervalles libres, faire appel ces mêmes
musiciens dont on avait si étourdiment tenu
les familles l'écart.
Et voilà comment, selon ce que ne manquera
pas de dire le Journal par la plume de son XXIe,
absent, lui encore, pour cause d'éclipsé, le
grrrand concert de la Grrrande Fanfare a attiré
toute la ville et a réuni une foule qui a failli
faire éclate^ la nouvelle salle.
L'article du Journal Fprès, tout comme les
discours des Représentants d'Ypres, ont l'inten
tion d'atteindre la personne de M. Ferdinand de
Stuers par des considérations blessantes, qui té
moignent une môme origine de rédaction.
Le Représentant d'Ostende a bien mis M. Co-
laert dans l'embarras On a vu comment le
nouveau Janus vote Ypres contre la suppres
sion du Collège communal et, Bruxelles, parle
pour la suppression, se mettant ainsi dans une
position ridicule.
M. Colaert a fait remarquer la Chambre,
sans doute par courtoisie, que M. de Stuers
avait préparé un discours écrit pour son inter
pellation cela n'a rien d'étonnant pour un
homme qui est peine depuis deux années la
Chambre.
Remarquez, aimable René, que, par la même
occasion, vous mettiez en évidence l'incapacité
de M. Berten qui est la Chambre depuis 22 an
nées, et qui n'a jamais fait autre chose que lire
tous les ans un discours écrit.
Quant Monsieur Struye Eugène le
grand Démosthène de la Chambre, où il se fait
remarquer pour son éloquence depuis 16 années,
le Journal d'Ypres peut constater la préscience
du député Yprois, quand, immédiatement, après
le discours de M. de Stuers, Eugène a commen
cé sa lecture d'une voix pâteuse et languissante,
tenant, dans ses deux mains rouges, ses petits
papiers. Le Journal pourra donc imprimer que
le clou de la séance a été évidemment l'allo
cution du marguillier qui a tenu pendant une
demi-heure son auditoire sous le charme de sa
parole chaude et vibrante
La Chambre a ri aux larmes quand on a vu
M. Colaert se fâcher parce que M. de Stuers di
sait qu'il était né Poperinghe.
M. de Stuers, notre concitoyen, a répondu
l'avocat Poperinghois.
Immédiatement, tous les Représentants se
sont souvenus de Van Coppernolle, ce person
nage typique, qui a amusé toute une génération
aussi, partout ou a pu dire si Gand a com
me Représentant un Auguste, nous avons
maintenant, comme Représentant d'Ypres, le
fils de Van Coppernolle de Poperinghe
du concert donné lors de l'inauguration du prétoire (1)
de la grrrrrrrrande fanfare catholiqne.
Salle remplie aux 3/4 environ 450 personnes,
pas davantage.
Très-peu de monde, malgré les 800 invitations
lancées tort et travers par Henritje, le veau
d'or.
Une vingtaine d'officiers de la garnison, en
tenue, d'autres, en habit. (2)
Espérant avoir salle comble, on avait prié les
femmes, enfants et parents des musiciens de res
ter chez eux. (3)
A un moment donné, voyant que la salle ne se
remplissait pas, on a fait venir quantité de jeu
nes gardes catholiques qui se tenaient, dans le
voisinage, la disposition du veau d'or.
Mme Lagneau-Lachstein a chanté la perfec
tion.
La famille Painparé et M. Jules Robert, chan
teur de genre, ont eu beaucoup de succès.
L'exécution de la grrrrrrrrande fanfare catho
lique a laissé beaucoup désirer. (4).
Nous avons remarqué au premier rang, entre
autres célébrités catholiques, M. Van Copper
nolle, le descendant de l'immortel Poperinghois,
celui qui a si bien joué le la comédie au
conseil communal propos de la suppression de
notre vieux collège. Depuis que ce scandaleux
coup de parti a été perpétré, la calvitie de ce
triste personnage est devenue plus accentuée
encore. Signe des temps on doit de plus en plus
tourner le dos aux chauves.
LE PROGRÈS
VIRES ACQCIRIT EIN 1)0.
ABONNEMENT PAR AN: Pour l'arrondissement administratif et judiciaire d'Ypres, fr. 6-00.
Idem. Pour le restant du pays.7-00.
tout ce qui concerne le journal doit être adressé I'e'diteur, rue au Beurre, 30.
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lfS"C- tant, de la Belgique et de l'Etranger I'Acence Rossel, 44, rue de la Madeleine,
et 2, rue de l'Enseignement, Bruxelles.
Quand le drapeau est en péril,
le meilleur moyen de le sauver,
voyez-vous, est de le mettre en
poche.
Joseph Prud'homme.
Hist. de mon sabre.
(1) Le local de la grrrrrrrrande fanfare catholique res
semble plus un prétoire qu'à une salle de fêtes.
(2) N. D. L. R. Depuis quand MM. les officiers peu
vent-ils assister en tenue des festivités catholiques?
Pourquoi leur défend-t-on de participer même en bourgeois
un concert des Anciens Pompiers Pourquoi de ce côté
leur fait-on la chasse, alors qu'il leur est permis de se
montrer, toutes voiles dehors, chez les catholiques? Deux
poids et deux mesures alors Mystère
(3) On a de la dignité ou on n'en a pas I
(4) Faut-il couvrir d'or deux directeurs, pour obtenir un
si piètre résultat