Bière Champagne
LES MEMENTOS,
NOBLESSE ET BOURGEOISIE
JE. Lambin-Mathée,
Conseil communal d'Ypres.
AGENDAS
ET ALMANACHS
M. de Stuers. J'ai dit cela pour répondre l'ho
norable M. Struye, qui disait que je ne suis pas domi
cilié Ypres.
M. Colaert. Les Yprois ne m'ont jamais fait un grief
de ne pas être né dans leur ville. Ils m'ont envoyé comme
catholique au conseil communal, après cinquante années
d'une administration libérale homogène. C'est un Poperin-
ghoisqui a eu l'honneur de faire brèche, en 1887, dans la
citadelle du libéralisme ou, comme l'appelait M. Heyvaert,
l'île libérale qui doit devenir continent.
J'ai souvent prédit que l'excès des dépenses scolaires
entraînerait la suppression de certains établissements d'in
struction publique. Combien de fois, étant seul dans l'op
position, n'ai-je pas dit mes adversaires du conseil
ORDRE DU JOUR
1. Communications.
2. Voirie acquisition d'un immeuble rue des
Riches Claires.
3. Propriétés communales location du droit
de pêche l'étang de Dickebusch.
4. Propriétés communales location ou vente
d'une parcelle de terrain le long de la
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D'ailleurs, savez-vous pour quels motifs nos adver
saires se sont opposés la suppression du collège com
munal
C'est d'abord, parce que le collège était très ancien
il date de Marie-Thérèse ensuite, et surtout, a-t-on
dit, parce qu'il a rendu des services au pays en formant
des hommes qui se sont illustrés dans les carrières
libérales.
Mais, Messieurs, l'âge près, on pourrait en dire
autant du collège Saint Vincent de Paul, qui se signale
aussi par les succès remportés par ses élèves dans les
examens, et dont un grand nombre se distinguent dans
toutes les carrières, ici et ailleurs. (Très bien!
droite).
On a prétendu aussi mais cet argument n'a guère
été développé par mes adversaires au conseil commu
nal d'Ypres que la population scolaire se recrutait
aussi bien dans les communes voisines qu'au siège mê
me de l'établissement.
C'est l'argument qui fut mis en avant par le minis
tère libéral pour exiger, par la loi de 1881, que les ré
solutions des conseils communaux supprimant des
établissements d'instruction moyenne fussent, l'ave
nir, soumises l'approbation royale.
Cet argument aurait eu une grande valeur si l'éta
blissement avait compté un grand nombre d'élèves,
comme celui de Nivelles, par exemple, et personne
n'eût songé le supprimer. Dans tous les cas, le gou-
vernemeut n'eût pu raisonnablement en autoriser la
suppression.
Mais tel n'était pas le cas pour le collège communal
d'Ypres. Il ne comptait en moyenne, que 30 élèves,
dont la moitié appartenait des communes autres que
la ville d'Ypres.
Il est vrai que le collège pouvait rendre des services
aux habitanfs de ces communes. Mais il existe, deux
lieues d'Ypres, Poperinghe, un collège patronné, un
des meilleurs établissements d'instruction moyenne du
pays et dont je suis fier d'être sorti. Les habitants des
communes voisines d'Ypres pouvaient, sans inconvé
nient, envoyer leurs enfants au collège de Poperinghe,
qui est subsidié par les pouvoirs publics et inspecté par
l'Etat. Son programme est celui des collèges commu
naux et, de plus, l'enseignement religieux s'y donne,
ce qui ne se faisait pas au collège communal d'Ypres.
I.a -nôoocaito de maintenir le collège communal
d'Ypres n'est donc pas établie, puisque l'enseignement
moyen est assuré dans la ville et dans l'arrondisse
ment d'Ypres. On ne peut donc blâmer M. le ministre
de l'instruction publique d'avoir respecté la décision de
l'administration communale d'Y'pres.
L'honorable M. de Stuers a bien voulu rappeler que
je ne suis pas Yprois, que je suis né Poperinghe. Je
ne comprends pas bien cet argument ou ce grief.
Qu'est-ce que le lieu de ma naissance peut avoir de
commun avec la suppression du collège communal
d'Y'pres Est-ce que j'affaiblirais l'argumentation de
l'honorable membre si, mon tour, je lui rappelais que
son père est originaire de Ruremonde
M. Colaert. En tout cas, il y a dix-sept ans que
vous n'y habitez plus en réalité j'y suis arrivé au mo
ment même où vous quittiez Ypres sans esprit de re
tour.
M. de Stuers. Qu'en savez-vous? J'y possède
encore une maison toute meublée pour laquelle je paie
des contributions. Hilarité droite).
L'honorable M. de Sluers me disait encore hier Vous
êtes deux étrangers sur trois membres du collège échevi-
nal Je pourrais répondre que, avant mon entrée au
conseil communal d'Ypres, il y avait aussi deux étrangers
au collège échevinal, et le conseil comptait autant d'étran
gers qu'il y en a actuellement.
Mais ce ne sont pas là des arguments et j'aurais tort de
m'occuper plus longtemps de ces détails. La question est
de savoir si l'honorable ministre de l'intérieur et de l'in
struction publique devait maintenir ou casser la décision
du conseil communal. Il faut le reconnaître, cette décision
est irréprochable. Je conçois, que l'on se soit opposé,
comme je l'ai fait au conseil communal d'Ypres, la sup
pression mais une fois la décision prise, il n'y avait pas
lieu de l'annuler.
communal Prenez garde, vous allez trop loin Vous
consacrez le tiers du budget l'enseignement public. C'est
beaucoup trop pour une ville de l'importance d'Ypres, qui
ne compte que 16,000 17,000 habitants. Votre budget
scolaire est relativement un des plus élevés, sinon le plus
élevé, du pays
J'ai prêché dans le désert et, quand j'ai proposé des
économies, on n'en a pas voulu. Aussi, quand nous som
mes arrivés l'administration, une des premières mesures
que j'ai préconisées, c'était la suppression du pensionnat
attaché au collège communal. Là encore je n'ai pas été
suivi par mes adversaires, et je le leur ai reproché dans la
fameuse discussion donl l'honorable M. de Stuers vient de
parler. Je leur ai dit Si vous m'aviez écouté, nous au
rions supprimé, sous l'administration libérale, le pension
nat, où il n'y avait que 8 élèves en moyenne. Nous aurions
ensemble réalisé d'autres économies en matière scolaire,
et nos finances auraient permis de maintenir le collège
car, quoi qu'on en ail dit, Messieurs, c'est pour pouvoir
exécuter des travaux publics urgents, indispensables, que
la majorité de mes amis a supprimé le collège communal.
Ce qui était arrivé était fatal, et j'ai pu affirmer, sans
être contredit par mes adversaires, que, s'ils étaient restés
la tête de l'administration communale, ils auraient dû
faire ce qu'ils reprochent la majorité actuelle d'avoir
fait.
Quand la suppression du collège communal a été pro
posée, nos honorables adversaires se sont hâtés de propo
ser enfin certaines économies. Je me suis joint eux
mais j'ai dû reconnaître moi-mê ne que la plupart de ces
économies n'étaient pas réalisables. Il fallait sacrifier des
écoles et diminuer les traitements des professeurs du col
lège communal Je me suis opposé des mesures de ce
genre. J'ai dit Non, vous ne trouverez pas des profes
seurs capables si vous ne leur donnez pas les traitements
dont ils jouissent actuellement. Les professeurs actuels
sont docteurs en philosophie et lettres, ou docteurs en
sciences physiques et mathématiques. Nous avons déjà du
mal les recruter. Si vous voulez les garder, il faut main
tenir leurs traitements
La majorifé a approuvé ma manière de voir. Il fallait
donc ou supprimer le collège pour pouvoir réaliser les
grands travaux projetés et que la minorité avait votés avec
la majorité, ou maintenir le collège en respectant les trai
tements des professeurs. Dans le dernier cas, je le recon
nais, il était impossible de donner suite aux travaux vo
tés, moins d'établir des impôts, donl personne ne voulût.
Engagé par mes promesses électorales et par mes dé
clarations antérieures, j'ai voté le maintien du collège.
Mais, de là dire que j'ai infligé une humiliation mes
honorables amis, il y a loin. Non, cela n'est pas vrai, et
je défie l'honorable M. de Stuers de Trouver, dans tout ce
que j'ai dit dans la discussion du conseil communal, un
mot qui soit une désapprobation ou un désaveu du vote
émis par mes honorables collègues.
Je puis borner là mes explications la Chambre. Je
suis convaincu que l'honorable M. de Stuers n'y répondra
pas et qu'il ne relèvera pas, charge de l'administration
actuelle, le moindre grief sérieux.
Mais il y a un point sur lequel je suis complètement
d'accord avec l'honorable membre je veux parler de la
demande qu'il a adressée l'honorable ministre de l'inté
rieur et de l'instruction publique, de vouloir bien repla
cer le plus tôt possible les professeurs dont les emplois
ont été supprimés. L'administration communale d'Ypres,
comme la députation, s'est empressée de recommander
les professeurs la bienveillance de M. le ministre de
l'instruction publique.
J'insiste encore une fois pour que l'honorable ministre
veuille le plus tôt possible leur donner des emplois conve
nables dans des athénées ou dans d'autres établissements.
Il y a cela, Messieurs, un double intérêt. Il y a d'abord
l'intérêt de ces professeurs, qui ne demandent pas mieux
que de rester dans l'enseignement. D'ailleurs, l'honorable
ministre, en nous donnant satisfaction, ne fera que se
conformer des précédents. Pour les instituteurs traite
ment d'attente, l'honorable ministre de l'instruction pu
blique en a déjà, lorsqu'il a pu, casé plusieurs dans l'en
seignement moyen et je dois même le remercier de l'avoir
fait récemment pour l'école moyenne d'Ypres. Qu'il fasse
la même chose pour ces professeurs, qui eux, n'ont pas
démérité en leur rendant ce service, il épargnera en
même temps - et c'est là le second intérêt dont je parle
l'administration d'Ypres, dont j'ai l'honneur d'être ici
l'organe, de devoir payer l'avenir des traitements d'at
tente. (Très bien droite.)
(La suite au prochain numéro).
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de la
PAR
Écrire l'auteur Mariakerke-Ostende.