Bourse de Bruxelles.
obligé de vous joindre moi pour déplorer l'arrêté royal
du 21 Septembre.
Au fond, telle est bien votre pensée mais vous avez
vous justifier vis-à-vis de vos amis politiques de les aban
donner dans leurs revendications de l'Etat hors de
l'école
M. Colaert. Me joindre vous! Il ne manquerait
plus que cela Vous me prenez pour un naïf!
M. de Stuers. Je vous trouverais logique au moins.
(On rit). Vous ne pouvez pas voter Ypres pour le collège
communal et voter contre ici
M Couert. Le gouvernement n'a rien voir dans
cette affaire....(Exclamations gauche).
m Houzeau de Lehaie. il n'a qu'à s'incliner
M. Bara. Pourquoi lui donne-l-on le droit de déci
der alors
M. de Stuers. Vous avez paru peu satisfait quand,
répondant une observation de M. Struve, j'ai constaté,
hier, que vous étiez né Poperinghe. Je ne vois là rien de
déshonorant et je suis certain que notre vénéré doyen
d'âge, l'honorable M. Berten. bourgmestre de Poperinghe,
sera peu flatté de ce que vous ayez, pour ainsi dire, renié
votre ville natale Je n'ai fait que citer Poperinghe, votre
ville natale. (Hilaritéprolongée).
M Colaert. Je demande la parole. Je proteste, je
n'ai pas reoié ma ville natale vous aviez préparé tout
cela dans votre réponse écrite (Bruit et hilarité).
M. De Mot. Ne vous tâchez pas (Nouveaux rires).
m de Stuers.L'honorable M. Slruye m'a fait un
grief de défendre ici les intérêts de la ville d'Ypres, ma
ville natale.
Mon honorable collègue a essayé deux fois, dans son
discours, de faire des personnalités, en parlant d'abord
du bon jugement d'un député d'Ostende et ensuite
des inconvénients qu'il y a pour un Ostendais s'occu
per des affaires d'Ypres.
Je lui ferai observer que les députés ne représentent pas
uniquement leurs arrondissements, mais les intérêts du
pays tout entier. MM. Begerera et Ligy. représentants
pour Cand, nés Ypres, et M. Nyssens, représentant pour
Louvain, Yprois de naissance comme moi...
M. Nïssens. Et j'en suis fier (Hilarité.)
M. de Stuers. seront de mon avis.
M Cartutvels. Les places publiques manqueront
pour vous élever une statue tous (Hilarité.,
M. de Stuers. J'avais d'autant plus le droit de m'oc-
cuper de la suppression du collège communal d'Ypres, que
je suis né et que je reste domicilié Ypres j'y possède
une maison et j'y paie des contributions. (Hilarité). J'ai
donc un double motif de m'occuper de la suppression du
collège communal, quoique député d'Ostende, Monsieur
Slruye. (Très bien gauche
Je comptais relever uue phrase du Compte rendu ana
lytique, où l'on fait dire M. Slruye
Nous ne voulons pas administrer les gens de Nivelles
comme vous administrez ceux d'Ostende.
Mon honorable collègue m'ayaol déclaré que ces paro
les n'ont pas été prononcées par lui, je ne crois pas devoir
insister.
Je tiens démontrer maintenant la Chambre qu'il en
trait bien dans les intentions de certains conseillers com
munaux de supprimer complètement le collège.
Voici d'ailleurs ce que je lis dans le rapport présenté au
conseil communal au nom du collège éehevinal
Cinq de nos collègues, réfléchissant ce fait, nous ont
demandé par lettre de vouloir bien examiner la question.
Ils estiment que la suppression du collège communal est
réalisable et nous donnerait les ressources dont nous
avons besoin.
Vous remarquerez qu'il est toujours question, au mois
de Juin 1893, de la suppression du collège communal et
nullement de la suppression des cinq classes supérieures.
La lettre est signée par cinq conseillers communaux
d'Ypres, y compris M. Eug. Slruye.
M. Strutb. Rien n'est précisé dans la lettre.
M de Stuers. Si vous le voulez, je vous donnerai
lecture de la lettre.
M. Strute. Le rapport du bourgmestre de celte date
déclare en termes formels qu'il ne s'agissait de supprimer
que les cinq classes supérieures des cours d'humanités.
M. de Stuers. La lettre porte les signatures de
ÎIM. Iwems d'Eeckhoulte, Breyne-Devos, Eug. Struye, C.
Boooe, R. Begerem.
Voici les termes de la lettre
A Messieurs les bourgmestre et échevins de la ville
d'Ypres,
Messieurs,
Les soussignés ont l'honneur de vous exposer que,
ayant, plusieurs reprises, examiné quels impôts ou
taxes il faudrait recourir pour assurer le service des inté
rêts et de l'amortissement de l'emprunt projeté, il est re
cornu que presque tous ces impôts soulèveraient de très
grandes objections et que, de plus, tout impôt dans notre
ville coostitue une charge fort lourde pour la grande ma
jorité des habitants.
Ils se sont demandé s'il ne serait pas possible de
réaliser des économies notables sur le service de l'ensei
gnement public ils croient que la suppression du collège
communal pourrait être décidée sans inconvénients
les frais de cet établissement sont considérables ils s'élè
vent, chaque année, 44,000 ou 25,000 fraucs, dans les
quels la ville intervient pour 9.000 10,000 francs
d'autre part, le nombre des élèves y est fort restreint
certaini s classes même sont sans élèves.
Ils vous prient, en conséquence, de vouloir bien exa
miner cette proposition, qui, si elle pouvait être adoptée,
faciliterait la solution de la question des eaux alimentaires
Agréez, etc.
(Signé) Iwbins d'Eeckhoutte, Breyne-Devos,
Eue Struye, C. Boose, R. Begerem.
C'est la suppression du collège communal qui est de
mandée, ajoute avec raison le bourgmestre, la suppression
de tout le collège communal, sans excepter la 6e et la 7'
classe
M. Struye. Ce n'est pas le bourgmestre qui a dit
cela.
La suppression du collège communal tout entier n'a
jamais été proposée au conseil par personne.
M. de Stuers. C'est la suppression du collège com
munal tout entier qui était demandée cela résulte des
textes cités.
Ce n'est que plus tard que, cédant de nombreuses ré
clamations, vous avez maintenu les deux classes inférieu
res latines pour être annexées l'école moyenne.
En citant le chiffre de 25,000 francs, coût du collège
communal, y compris les subsides du gouvernement,
comme économie réaliser, c'était bien la suppression
complète du collège que vous aviez en vue au mois de
Juin
Je dois maintenant quelques mots de réponse M. le
ministre.
J'ai constaté hier que vous n'aviez pas voulu répondre
par écrit au professeur qui demandait entrer provisoire
ment dans l'enseignement libre vous avez reconnu que
le fait était exact vous êtes d'avis que ce professeur ne
pouvait douter de vos paroles il n'en doutait pas, j'en
suis certain mais il aurait désiré recevoir une réponse
écrite, car le ministre peut changer et son successeur
peut ignorer l'engagement.
Et comme aucun professeur n'est entré au collège de
l'Union, vous vous êtes écrié: Ce sont des poltrons, vos
professeurs
Vous n'avez pas été gracieux pour les professeurs et
M. Bara avait bien raison de vous interrompre en disant
Il faut être prudent
Au lieu de traiter ces professeurs de poltrons, vous de
vriez vous lutéresser leur situation précaire par justice
et par économie.
Il n'est pas juste, en effet, que ces professeurs soient
victimes d'un coup de parti, leurs titres pour être replacés
sont incontestables et très sérieux. Deux sont professeurs
agrégés, un est docteur en philosophie et lettres, un est
docteur en sciences naturelles et un autre est docteur en
sciences physiques et mathématiques.
Il y a aussi une question d'économie pour le gouverne
ment ne pas payer trop longtemps des traitements d'at
tente. Je suis même étonné que mon honorable collègue,
M. Struye, n'ait point soulevé cette question dans son
discours car il y a intérêt pour l'administration commu
nale d'Ypres de voir supprimer promptement ces traite
ments d'attente. Il y a là une économie réaliser et je suis
étonné que le député d'Ypres ait laissé au représentant
d'Ostende le soin de réclamer cette mesure d'économie.
M. Struye. Vous avez tort de vous mettre ce plumet-
là sur la tête.
M. de Stuers. Laissez-moi le répéter on ne traite
pas du tout ces anciens professeurs avec courtoisie.
M Struye. Je les ai traités avec infiniment de cour
toisie. Si je n'ai pas réclamé ici la nomination de ces mes
sieurs dans les établissements de l'Etat, j'ai écrit toute
une série de lettres cet effet au ministre et je savais que
M. Colaert les recommanderait ici même.
M. de Stuers. Il ne s'agit pas de vous, mon honora
ble collègue je fais allusion au ministre de l'intérieur et
au collège échevinal.
Je le répète, on ne traite pas du tout ces anciens pro
fesseurs avec courtoisie ainsi, jusqu'à ce jour, ils n'ont
pas été prévenus, ni par le gouvernement, ni par l'admi
nistration communale, que le collège d'Ypres était suppri
mé et qu'ils jouiraient d'un traitement d'attente. Sans la
lecture des journaux, ces fonctionnaires ignoreraient leur
position, et ces poltrons pour me servir de votre ex
pression, Monsieur le ministre, n'osent pas même protes
ter.
En parcourant le remarquable ouvrage de notre collè
gue, M. Nyssens, sur la vie politique de M. Eudore Pir-
mez, j'ai retenu les paroles suivantes prononcées pendant
lasessiou de 1877-1878
Je ne suis pas exclusif en matière d'enseignement.
J'ai déclaré diverses reprises que ce serait un mal
de voir l'enseignement entièrement remis aux mains de
l'Eut.
Je suis convaincu que le dualisme qui existe aujour
d'hui ne peut avoir que des effets salutaires. Je n'ai jamais
soutenu d'autre thèse, je vous demande de l'appliquer.
Oseriez-vous contester que cette thèse soit bonne,
qu'il est avantageux, non seulement pour le niveau des
études, mais pour la liberté des pères de famille, qu'il y
ait concurrence
Où en est-on arrivé dans les villes des Flandres où les
suppressions ont été faites Il faut nécessairement passer
par les établissements du clergé.
Est-ce encore de la liberté
Ne dirait-on pas que ces paroles se rapportent la si
tuation faite la ville d'Ypres
J'appelle encore votre attention sur cette partie du dis
cours de M. Pirmez
Nous voulons aussi l'indépendance du pouvoir civil et
nous voulons l'indépendance du pouvoir communal. Mais
vous ne croyez pas que l'indépendance du pouvoir com
munal soit compromise par l'action du gouvernement. (I y
a une autre puissance qui pèse sur les administrations
communales des Flandres c'est cette puissance du clergé
qui dicte la majorité des électeurs la suppression des
écoles moyennes.
Personne ne peut le contester, personne ne contestera
que le clergé exerce la plus grande influence dans toutes
les élections des districts flamands.
Personne ne contestera que, dans les villes dont j'ai
parlé, une condition de l'appui du clergé était l'hostilité
aux établissements d'enseignement public.
Voilà bien la situation scolaire des Flandres décrite par
le plus modéré des hommes politiques du parti libéral
Heureuse ville de Nivelles, vous n'avez pas de collège
épiscopal. (Hilarité).
Votre administration communale peut donc en toute
liberté voter 25,000 francs de subside pour le collège
communal et imposer chaque habitant de 2 fr. 34 c, par
élève au collège.
S'il plaisait demain l'archevêque de Malines de fonder
Nivelles un collège épiscopal, on verrait les mêmes faits
se produire qu'à Ypres. La moitié des élèves au moins
quitteraient le collège et on verrait immédiatement des
conseillers communaux de Nivelles voter la suppression
du collège communal.
M. Woeste. Qu'en savez-vous
M. Bara. Nous le savons par ce qui vient de se pas
ser Ypres
M. de Stuers. Je ne doute pas que mon honorable
collègue, M. Struye, se joigne moi pour prier l'archevê
que de Malines de doter d'un collège épiscopal la bonne
ville de Nivelles afin que M de Burlet puisse y voir régner
immédiatement la discorde, et je suis certain que mon ho
norable collègue s'empressera de se rendre Nivelles, de
vant des conseillers communaux catholiques comme lui,
développer le programme d'union de combat
M. Struye. Je ne me connais pas ae mission pour
m'occuper de Nivelles. Mes amis de Nivelles s'en tirent
parfaitement.
M. de Stuers. Ce qui se dit Ypres doit pouvoir se
développer Nivelles.
Laissez donc aux parents qui préfèrent donner une in
struction laïque leurs enfants, la liberté de la leur don
ner dans un collège communal laïque. Vive approbation
droite.)
M. Colaert. Précisément.
M. de Buhlet, minisire de l'intérieur et de l'instruction
publique. Très bien
M. de Stueus. Il est dangereux de soulever la formule
de l'Etat hors de l'école, laquelle on oppose immédiate
ment la séparation des Eglises et de l'Etat.
Quelles que puissent être les aspirations théoriques
pour l'avenir, au point de vue de l'enseignement, le pays
ne désire point voir soulever ces questions irritantes.
L'honneur de cette législature sera de consacrer son
temps aux questions économiques et sociales et surtout
d'aboutir des solutions pratiques et immédiates.
La Chambre, je n'en doute pas, partagera mon opinion,
en regrettant la suppression de l'ancien collège communal
d'Ypres. (Rires droite).
J'ai donc l'honneur de déposer l'ordre du jour suivant
La Chambre, regrettant la suppression du collège
communal d'Ypres. passe l'ordre du jour. Nouveaux
rires droite. Très bien gauche.)
(La suite au prochain numéro).
Le tassement des cours continue s'opérer d'une
façon régulière et toute idée de reprise semble devoir
être écartée pour le moment. Il faudra attendre le
commencement de l'année prochaine pour assister si
les événements le permettent un enlèvement des di
vers titres de spéculation.
La rente Espagnole revient 63 La Saragosse
151. La rente Turque se maintient 22-50. Les lots
Turcs sont recherchés en hausse 93-25 Varsovie-
Vienne action de capital fait 536 et la jouissance 345.
La rente Brésilienne plus calme pivote autour de 57.
Le marché du comptant, dans son ensemble reste
satisfaisant. On traite les trois séries de 3 p. c.
102-60, le 3 p. c. belge 101-30, et le 3 p c. annui-