SPIRITISME.
Chronique locale.
Denier des Écoles laïques.
Fêtes du Carnaval.
/cuUlettm.
W illems-Fonds
Théâtre d'Ypres.
Cet amendement est combattu par MM. De
Burlel, Feron, Ligy, Lemonnier, et appuyé par
MM. Vanderkindere, Hanssens et De H.eu
L'amendement est rejeté par 62 voix con
tre 24.
L'amendement, mis aux voix, est adopté par
50 voix contre 33 et 1 abstention.
La Chambre s'occupe ensuite de l'article 11
de la commission, qui dit que la contribution
personnelle du chef des trois premières bases
est due par le principal occupant.
Cet article est adopté.
L'on passe ensuite la discussion de l'article
18, qui règle les contestations en matière de
contribution. (Adopté.)
L'article 21, déterminant les diplômes qui
confèrent le simple vote, est adopté.
L'article 23 est voté dans son ensemble.
La discussion est arrêtée l'article 24, qui
définit les cas d'exclusion du droit électoral.
M. Liebaert annonce qu'il interpellera Mardi
le gouvernement sur la convention conclue
avec l'Espagne au sujet de (industrie textile.
Nous apprenons de bonne source que le Co
mité du Denier des Écoles laïques de cette ville
donnera, l'occasion du Carnaval, deux bals
masqués, parés et travestis.
-)r(o)r(-
Le premier bal est fixé au Mardi, 6 Février et
le second la Mi-Carême.
Ces fêtes dansantes auront lieu la Salle des
Anciens Pompiers, 9 heures du soir.
Entrée Cavalier, 1 fr. Dame, 0-50 c.
Bureau 1-50 0-50 c.
On peut se procurer des cartes d'entrée chez
M. Minnekeer, imprimeur, rue de Dixmude et
chez les membres de la Commission.
Les disciples de Terpsichore saisiront cette
bonne occasion d'aller se divertir, d'autant plus
qu'un orchestre choisi exécutera les danses les
plus nouvelles.
Le 28 Janvier prochain, la Section Yproise du
Willems-Fonds donnera au local de la Société
des Anciens Pompiers, un Concert-Conférence.
Les membres de ce cercle pourront inviter
leurs amis et connaissances cette fête.
Nous y reviendrons.
j-uaiQO'In
Tournées Rosa Bell.
Avec cette pièce austère et vigoureuse, traver
sée par moments de situations si franchement
comiques, Mm* Rosa Bell et sa troupe ont rem
porté hier soir un éclatant succès.
Nous n'avons pas conter par le menu l'œuvre
d'Émile Augier la pièce est connue et puis, la
place nous est mesurée. Nous devons donc nous
borner constater que la troupe a interprêté les
sentiments des divers personnages avec un ta
lent réellement supérieur.
Mme Pelcot a été parfaite dans le rôle de Mm*
Bernard, cette femme de grand cœur, victime
d'un amour indignement trahi et qui sauve de la
ruine et de la honte celui qui l'a abandonnée.
Mm. Pelcot a réalisé, dans toute sa beauté, ce
type de femme sublime et d'une si admirable
sérénité, si rare rencontrer dans les comédies
d'Augier. Elle a été poignante et très simplement
dans la scène où M"1* Bernard apprend son fils,
que c'est Fourchambault qui l'a séduite et
cependant lui ordonne de le sauver.
M'" Rosa Bell, dans le rôle de Marie Lelellier,
cette jeune fille fière, et que la corruption élé
gante et raffinée de la vieille Europe révolte
profondément a déployé de grandes qualités de
tragédienne elle a eu de superbes mouvements
qui ont fait éclater plus d'une fois les applaudis
sements.
Mm* Medère s'est fort bien acquittée du rôle
de Mme Fourchambault, personne peu sympa
thique, capricieuse, vaniteuse, fesant souffrir
consciencieusement son brave homme de mari.
Mme Mariani, au joli sourire d'ingénue qui sait
beaucoup de choses, a été tout fait charmante
et ce rôle de Blancheune de ces nombreuses
jeunes filles modernes qui traversent le théâtre
d'Augier dans toute la grâce de leur jeunesse,
innocentes et hardies en même temps, Agnès pas
pour un sou, mais curieuses et d'une liberté de
paroles et d'allures qui feraient peur pour l'ave
nir si on ne les savait soucieuses d'honneur et
de vertu, très simplement. M™e Mariani fesait
une Blanchette exquise, gentille croquer. Jolie
surtout dans la scène où ses amis, Marie et Ber
nard la dissuadent de son mariage avec le petit
baron de Rastiboulois.
M. Deschamps avait bien la tournure de Four
chambault, un brave homme, foncièrement hon
nête, mais d'une timidité devant sa temme qui
le fait marcher au doigt et l'œil 11 a joué
avec simplicité et bonhomie.
M. Dutertre a donné au rôle de Bernard toute
la gaieté, toute l'énergie qu'il comporte. Emou
vant dans les scènes qu'il a avec Ba mère, plein
d'autorité quand il est devenu l'associé de four
chambault, superbe d'indignation quand il se
coue la société qui permet tant de vices et d'in
justices, M. Dutertre a interprêté avec force et
sobriété ce personnage si sympathique de Ber
nard.
M. Maurel a fait un petit Léopold d'une
fougue, d'une ardeur toute juvénile.
On a vigoureusement applaudi, surtont la
grande scène émouvante où Bernard lui apprend
qu'il est son frère.
En un mot, tous les acteurs peuvent réclamer
une large part de succès. La troupe Rosa Bell a
dès maintenant les sympathies du public d'Y-
pres.
Actes officiels.
M. Liebaert propose d'accorder le double
vote aux professeurs des grands séminaires.
M. De Burlet estime que l'amendement est
contraire l'esprit de la Constitution et qu en
tous cas, il constituerait un double emploi en
bien des cas.
Motion d'ordre.
Interpellation.
M. Begerkm interpelle le ministre de l'inté
rieur afin de savoir quand auront lieu les élec
tions provinciales.
M. De Burlet répond qu'il est désirer que
ces élections aient lieu le plus tôt possible avec
le nouveau corps électoral. Tout dépendra donc
de la date du vote par la Chambre de la loi
provinciale. Le projet en sera déposé avant la
fin de la présente discussion.
II fut une époque où le seul mot de spiritisme faisait
naître un sourire sceptique sur presque toutes les lèvres
et où l'on répondait par un haussement d'épaules aux
histoires extraordinaires racontées par les adeptes de cette
croyance.
Depuis, on a bien été forcé d'avouer que le spiritisme
n'est pas toujours un vain mot, une mise en scène de
charlatau, et quand on en parle maintenant, ce n'est plus
avec désinvolture, mais avec la curiosité inquiète qu'in
spirent toujours les sciences mystérieuses et occultes
Les théories du spiritisme ont ceci d'attirant pour les
âmes délicates, sensibles et impressionnables qu'elles leur
affirment l'existence d'un monde immatériel, leur promet
tent la survie et la résurrection et procurent des consola
tions tous ceux qui pleurent un être tendrement aimé.
A l'appui de ces théories, bien des écrivains peuvent
être cités et non des moindres Alexandre de Humboldt
écrivait Les faits spirites sont indéniables Victor
Hugo c Nous avons vraisemblablement un autre corps
rayonnant, divin et pour ainsi dire spirituel qui sera la
transformation de notre corps terrestre Arsène Hous-
saye Les songes nous prouvent que notre âme survi
vante n'est pas étrangère au delà du tombeau, non seule
ment nos amours et nos amitiés, mais encore
l'histoire de notre pays.
Veut-on connaître maintenant l'opinion, non plus de
littérateurs ou de poètes, mais de savants et de prati
ciens? Parmi les anciens, M. Louis Figuier, âgé aujour
d'hui de soixante-quatorze ans, et qui débuta l'âge de
t
Les Fourchambault.
vingt-quatre ans dans la presse scientifique, dit de la mort
qu'elle n'est qu'un accident régulier de notre destinée, un
simple phénomène qui n'interrompt pas la continuité de
l'existence de la personne humaine.
Parlant de l'évolution des êtres, il croit avec Tousse-
nel, que l'homme est un candidat l'état angélique comme
le chien est un candidat l'humanité. Et, en effet, qui n'a
été impressionné par le regard véritablement humain
qu'ont certains chiens dans bien des circonstances, pour
exprimer par exemple le désir ou la reconnaissance
Plus affirmatif, plus positif et étayant ses assertions sur
une longue suite d'études et d'expériences, le docteur
Paul Gibier, élève de Pasteur, ancien expérimentateur du
laboratoire de pathologie expérimentale et comparée du
Muséum, actuellement directeur du laboratoire bactéorio-
logique de New-York, bref un observateur dont le passé
commande l'attention, a écrit dans un de ses ouvrages
que la science arrivera établir des communications sui
vies, visibles pour tous* entre les esprits et les mortels.
On est redevable au docteur Gibier d'expériences de
spiritisme scientifique absolument déroutantes pour lui,
faire lire un sujet partant sur les yeux des tampons
d'ouate et un épais bandeau est un jeu d'enfant et il a
réussi faire bouillonner de l'eau, comme si elle bouillait
réellement, en faisant imposer au-dessus du récipient qui
la contenait, mais sans qu'il y touchât, les mains d'un
médium très sensitif.
Ces médiums ne sont pas toujours de bonne composi
tion et le docteur Gibier a parfois du courage s'en ser
vir ainsi l'un d'eux voulut un jour lui fendre la tête
d'un coup d'escabeau et le docteur ne dût son salut qu'à
une table dont il se servit comme d'un bouclier et qui fut
réduite en morceaux.
Les médiums, créatures humaines servant d'intermé
diaires entre les esprits et le monde terrestre, sont, sui
vant leur spécialité, moteurs, écrivains, dessinateurs,
Rastibouloisle petit baron, délicieuse ganache
de gentilhomme de province, préfet, l'affût
des écus de banque pour relever celui de sa mai
son, a été spirituellement rendu par M. Decrozat,
Le public s'est fort amusé de cette caricature,
de préfet gentilhomme.
taxes communales. Un arrêté royal auto
rise le conseil communal de Langemarck per
cevoir, pour un terme de dix ans expirant le 31
Décembre 1903, une taxe de 50 fr. par jour Bur
les bals publics donnés dans les tentes et autres
salles de danse.
peintres, auditifs, voyants, parlants, incorporants, guéris
seurs, musicaux et pneumatographes.
Ces derniers obtiennent l'écriture, le dessin ou la pein
ture par transmission directe de l'esprit entre deux ardoi
ses ou sur du papier.
Les exemples du pouvoir des médiums abondent on
cite un garde-champêtre qui, mû par une force invincible,
avait exécuté des dessins d'une grande finesse. On lui per
suada de prendre des leçons, ce qu'il fit, mais le charme
était rompu et il ne put même jamais dessiner une tête
comme un écolier.
On raconte encore le cas du peintre Monvoisin, long
temps paralysé, qui retrouva pour quelques heures, mira
culeusement, l'usage de son bras et de ses doigts et se mit
peindre, inconsciemment, un très beau tableau repré
sentant Jeanne d'Arc.
Enfin, M Victorien Sardou lui-même réputé depuis
longtemps comme un médium des mieux assistés.
Il ne s'en défend du reste pas et écrivait ce sujet, le
17 Février dernier, un ami une lettre dont voici un pas
sage
Je vous réponds tardivement. Il faut que vous m'ex
cusiez. Je suis accablé de besogne.
J'ai effectivement obtenu des dessins spirites très ex
traordinaires, il y a une quarantaine d'années, l'époque
où les ignorants savaient seuls ce que les savants com
mencent soupçonner aujourd'hui... et voilà quarante
ans que j'admire la parfaite imbécilité avec laquelle la
science officielle se refuse admettre des faits qui, en
tant que faits, s'imposent quiconque se donne sérieuse
ment la peine de les vouloir connaître.
Il serait curieux de voir ces dessins, dont l'un repré
sente, dit-on, la maison de Mozart tracée rien qu'avec de
petites notes de musique, un autre la végétation inconnue
et luxuriante d'une planète quelconque, peut-être bien
Aldébaran, mais Sardou est plus invisible, plus inacces
sible que le Mikado