6. Dimanche, JOURNAL D'YPRES ET DE L'ARRONDISSEMENT. A nos lecteurs. La religion. A la Chambre. 54e ANNÉE. 21 Janvier 1894 6 FRANCS PAR AN. PARAISSANT LE JEUDI ET LE DIMANCHE. tout ce qui concerne le journal doit être adressé l'éditeur, rue au Beurre, 20. Nous prions instamment nos lecteurs de bien vouloir remettre au bureau du Progrèstous les timbres oblitérés et toutes les feuilles et mor ceaux d'étain qu'ils pourraient recueillir. Ces objets sont destinés une oeuvre philan thropique. Dans les cercles politiques on se demande, non sans une certaine inquiétude, quelle époque lointaine la lot électorale sera votée. Trois litres seulement sont déposes et il reste au gouvernement faire connaître les autres, les soumettre la commission spéciale qui les renverra la Chambre. Toutes ces formalités prendront du temps et Ton croit que la R. P. notamment ne sera pas disculée avant le mois de Mars. Soit, mais les budgets Au lieu de se séparer la fin du mois de Mai comme naguère, les années électorales, les dé putés ne prendront pas leurs vacances avant le 15 Août et c'est peine s'ils auront terminé alors leur besogne, la loi communale et provin ciale devant être son tour discutée et votée au cours de la session. Aussi non s^ns terreur songent-ils cet ordre du jour si chargé qu'ils sont condamnés liquider avant de faire leur prochaine tournée électorale. Dégustez-moi ça, ami lecteur Ces lignes sont extraites d'un volume Le Crime social. Auteur M Maurice Zablet, un journaliste parisien catholique Pour sûr, l'Ami de l'Ordre en fera une ma- ",e- Chronique Séance du 19 Janvier. Au début de la séance, M. Dufrane a déposé la proposition suivante Les séances de la Chambre commenceront 2 heures, pour finir 5 heures et demie. M. de Jonghe d'Ardoye dépose le rapport de la section centrale qui a examine le budget des affaires étrangères pour 1894. M. Van Wambkke interpelle le gouvernement sur l'accident arrivé le 9 Janvier dans la gare d'Alost un train passant grande vitesse a tué un homme et blessé grièvement un autre. La disposition de la gare doit être modifiée celle- ci doit être agrandie, mieux éclatree. Depuis deux ans, le ministre nous a dr-clarè qu'il vou lait bien faire le nécessaire pour assurer la sécurité des voyageurs, mais que lorsqu'il de mandait de largent, le ministre des finances le recevait comme un tigre. (Rires). Ça est de la blague. Je connais M. Beernaert, il ne m'a ja mais fait reflet d un tigre, loin de là. (Hilarité folle). L orateur conclut en insistant pour la prompte modification de la gare et demande au ministre de del'endre au train-eclair de tra verser la gare comme un boulet de canon. (Nouvelle hilarité). Le R. P. répond que l'Etat a une part de res ponsabilité dans l'accident, mais qu'on ne peut exploiter les chemins de fer en écartant tout danger. On remaniera la gare, mais les trains rapides présenteront toujours du danger. Pour parer la situation actuelle des gares, il fau drait 150 millions; pour la suppression des passages niveau, 300 millions. M. Fris déclaré qu'en ce qui concerne les gares, nous aurions beaucoup apprendre de (étranger. La nouvelle gare deMalinesa coûté 800,000 francs, et elle est défectueuse. Le mi nistre dit qu il ne dispose pas de l'argent néces saire mais les accidents lui coûtent cher. Qu'il fasse voyager ses ingénieurs, qu'ils aillent voir quelques gares l'étranger. M. Fris termine en demandant l'établisse ment de passages souterrains dans certaines gares, et notamment Malines. Que le ministre reponde par un oui ou par un non. Le R. P. Je ne répondrai ni par oui, ni par non je réponds comme je le juge bon. (Rires et murmures.) Le R. P. J'exécuterai les travaux annon cés d'ailleurs, jai toujours eu avec M. Beer naert les meilleures relations, et M. Van Wambeke a eu tort d'isoler une phrase d'un discours que j'ai prononcé naguère. Pour l'accident d'Alost, l'Etat payera en indemnités ce qu il aurait payé plus utilement en améliorant la gare. L'incident est clos. Et cette loi aura un effet rétroactif. Elle va atteindre dans le passé tous ceux qui ont subi une peine, si minime soit-elle. Comment ceux qui sont coupables d'escro querie, de faux et condamnes conditionnelle- ment, seront électeurs, et ceux qui auront été condamnés huit jours de prison perdront leur droit électoral I Cest impossible I D'après le droit pénal, dès que vous êtes ré habilité, toutes les flétrissures disparaissent. H doit en être de même en matière électorale. Quant l'article 25, le ministre est d'avis qu il faut exclure les indignes. L'exclusion n'est )as une peine. Confier au juge l'application de 'exclusion était faire du juge le grand électeur. Test ce que nous avons voulu éviter. Toutes les législations étrangères sont très sévères en ce qui concerne les exclusions. A preuve la loi française. Pour les exclusions définitives, le gouverne ment se rallie la manière de voir de la com mission, sauf pour les déchus de la puissance paternelle, qui doivent être assimilés aux cri minels. LE PROGRÈS vires acql'irit eundo. ABONNEMENT PAR AN: Pour l'arrondissement administratif et judiciaire d'Ypres, fr. 6-00. idem. Pour le restant du pays7-00. INSERTIONS Annonces: la ligne ordinaire fr. 0-10 Réclames: la ligne, fr. 0-25 Insertions Judiciaires la ligne, un franc. Les annonces sont reçues Pour l'arrondissement d'Ypres aux bureaux du Progrès Pour le restant de la Belgique et de l'Etranger 1'Agence Rossel, 44, rue de la Madeleine, e» J nie de l'Enseignement, Bruxelles. Ypres, le 20 Janvier 1894. Ils 6onl menacés do no venir devaDt nos ho norables qu'au mois d'Avril,ce qui va prolonger singulièrement la session. L'Eglise n'exige pas que nous soyons des sots, ni que nous prenions pour la religion ce qui dé nature la religion. Est-ce le dogme catholique, tous les contes dormir debout inventés dans les arrière-sacristies, servis dans des brochures de pacotille ou d'ineptes gazettes Est-ce la morale catholique, celle des prêtres, des moines, des nonnes, dont le seul souci est de vivre de la Religion, comme l'on vit d'un métier, qui fer ment leur cœur comme leur bourse tout sen timent de pitié et de commisération E«t-ce la hiérarchie catholique, celle qui oblige les évê- ques, successeurs des apôtres, compter avec des puissances cachées derrière de sombres mu railles, au fond des couvents Est-ce la disci pline catholique, celle qui est acceptée ou reje- tee selon les convenances et les ambitions mondaines ou politiques Non. Ce sont là les abus, les excroissances, les végétations perni cieuses, mais non le catholicisme, qui est sans tares et sans défauts. M. Dufrane développera cette proposition ultérieurement. Rapport Interpellation. M. Fris. Ne vous fâchez pas. M. Beernaert.Tigreest très fort. (Hilarité). M. Féron. Les tigres sont très bons pour leurs enfants. (Nouvelle hilarité). M. Janson, son tour, déclare que la gare d'Alost est mal éclairée. On allègue la dépense; la réponse ne vaut rien. On ne peut pas tuer tous les ans un certain nombre de voyageurs sous prétexte d'économies. La loi électorale. M. Janson. L'article 25 prévoit des exclu sions temporaires, des suspensions de droit électoral tout (ait exagérées. Une peine de huit jours entraînant dix ans de suspension, une peino.d'un mois, vingt ans, c'est inouï. M. Janson conclut en disant que la rétroacti vité ne peut être appliquée et que les juges de vront apprécier très attentivement le cas où l'exclusion électorale pourra être prononcée. M. de Burlet fait remarquer, propos de la fixation de la date des élections provinciales, que rien ne presse. Seule, la loi en discussion est urgente. La confection des listes est déjà très avancée; la question des exclusions, ainsi que celles des incapacités, ne pourra l'entra ver. M. Hanssens. Elle est tellement sévère, qu'on ne l'applique pas. M. de Burlet.Dix ans, est-ce tant? L'élec teur sera privé une fois de prendre part aux élections sénatoriales, deux fois aux élections législatives. C'est peu terrible. M. Lemonnier. Quel sera le nombre des citoyens qui, en vertu de condamnations cor rectionnelles, seront privés du droit de vote? Il n'y a pas de statistique générale, mais rien que le tableau qui nous a été fourni par M. Le- jeune en ce qui concerne les condamnations conditionnelles nous donne un total de 51,876 condamnations.

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Le Progrès (1841-1914) | 1894 | | pagina 1