I1 Février 1894. JOURNAL D'YPRES ET DE L'ARRONDISSEMENT. Chemin de fer. A nos lecteurs. .Tripotages législatifs. La Paix. 54e ANNÉE. 6 FRANCS PAR AN. PARAISSANT LE JEUDI ET LE DIMANCHE. YPRES-FURNES. FURNES-YPRES. Nous prions instamment nos lecteurs de bien vouloir remettre au bureau du Progrèstous les timbres oblitérés et toutes les -feuilles et mor ceaux d etain qu'ils pourraient recueillir. Ces objets sont destinés une œuvre philan thropique. Notre parlement poursuit en ce moment une jolie besogne. 11 s'agit, après avoir voté le suffrage univer sel, de restreindre le plus possible, par de subreptices exclusions, les concessions qu'on a faites la démocratie. De là les coupes sombres que, sous prétexte d'incapacité et d'indignité, nos législateurs sont en train de pratiquer dans le corps électoral. Incapable, indigne, voilà des mots dont la signification, au jour du vole de la Constitution, semblait bien claire. Incapable est celui qui ne peut émettre une volonté sérieuse et raisonna ble indigne est celui qui a forfait Ihonneur et sest ainsi retranché volontairement de la vie sociale. Aujourdhui, il en va autrement, et l indi- gnite électorale reçoit les plus monstrueuses extensions. La moindre petite condamnation correction nelle, fut-elle infligée pour des motifs qui laissent intacts l'honneur et la réputation du citoyen, frappe d'indignité pendant dix ans. Voilà ce qu'en ce moment on s'efforce de faire voter par la Chambre. Nest-ce pas inouï? N'est-11 pas insensé d'assimiier aux voleurs, aux faussaires, aux banqueroutiers frauduleux, .1 homme qui aura corrige un peu vertement un insulteur, ou celui qui aura commis un délit politique ou un délit de presse? Ne serait-il pas logique et raisonnable de laisser aux tribunaux, dans chaque cas, le soin de prononcer sur la question de savoir si les faits sont assez graves, assez déshonorants pour entraîner la deeheance civique de leur auteur Ce n'est pas tout. Sous pretexte d'incapacité ou d'indignité, on veut exclure egalemenL des listes électorales les pensionnaires des hospices. Voilà donc des asiles ouverts par la philan- throphie aux invalides du travail, aux victimes de la lutte pour l'existence, et ces asiles respec tables, on veut les assimiler aux prisons On songe donc décidément, en haut lieu, nous exposer la risee de lEurope Car il n'y aura pas une Constitution qui. dans son ensemble, soit aussi restreinte, aussi hypo critement reactionnaire, aussi compliquée d ex clusions de tout genre que celle que notre par lement est en train de tripatouiller 1 Le Sénat s est réuni Samedi après-midi. Il a approuve, sans discussion, l'arrangement monétaire conclu Paris, au mois de Novem bre dernier, entre la Belgique, la France, la Grèce, l'Italie et la Suisse et prorogé la loi triennale de 1891 relative aux étrangers. Au début de la séance, M. de Brouckere a appuyé une pétition demandant une modifica tion de la loi de 1886 sur les droits d'auteur, en ce sens que ces droits ne seraient plus per çus charge des sociétés chorales ou dramati ques ne recevant pour leur concours aucune rétribution, ce qui est notamment le cas pour les fêtes de bienfaisance. M. Goblet d'Mviella, après avoir rappelé que tout ajournement des élections au-delà du mois d'Octobre serait une mesure manifestement in constitutionnelle et dit qu'il serait regrettable aussi que le premier appel au nouveau corps électoral dût se faire avec des listes incomplè tes ou frelatées, a constaté que la législature actuelle aura de la peine terminer le travail qui lui incombe et demandé au gouvernement de saisir le Sénat de certains titres de la loi électorale pendant que la Chambre examine d'autres litres. Il s'agit d'empêcher, a-t-il dit, un véritable bloquage de la machine législa tive. M. Beernaert s'est attaché démontrer que du fait du gouvernement lui-même, pas une heure n'a ete perdue. Il a dit que les questions essentielles, con troversées, sont aujourd'hui réglées, qu'avant la fin de Février, les trois premiers titres de la loi électorale seront votes, que tout sera en état en temps utile, mais que le Sénat doit com mencer par le titre premier l'examen de la loi électorale. Après un échange de vues entre MM. Des camps, Surmont et Goblet, et un discours de M. Montefiore demandant un tour de faveur pour le projet de loi modifiant la législation relative aux sociétés de secours mutuels, le Sénat a décidé de se réunir le 14 Février pour discuter le titre Ier de la loi électorale. Prétendre qu'il n'y aura plus de guerre en Europe serait d'une excessive témérité en pré sence des formidables armées que les Etals européens entretiennent avec un soin jaloux. L'Europe en effet, depense actuellement par jour 12,232.698 francs pour l'entretien de ses armées sur le pied de paix. Par an, le total des dépenses se monte 4 millards 364,921,992 francs. En 1892, la France, l'Allemagne et la Russie, sur le pied de guerre disposaient d'effectifs de près de 2,500.000 hommes. L'Autriche avait 1,050,000 l'Italie 1,514,000. LEurope, en cas de conflagration générale, aurait vu aux prises 12,563,000 hommes. Ajoutons que ces forces tendent incontesta blement augmenter, parce qu'il est de règle qu un Etat, en matière militaire plus qu'en tout autre, apporte un zèle précipité imiter ses voisins. Toujours est-il que si les gouvernements con tinuent engager les peuples dans ces voies nefasles, l'opinion publique, en revanche, com mence s'ecarter de plus en plus de cette politique. Si pourtant la guerre éclatait, les sentiments patriotiques s'allumeraient soudain et l'enthou siasme guerrier serait comme toujours irrésis tible; c'est tout au moins probable. Mais ce qu'il faut constater, c'est que les nations, lors qu'elles pensent en toute liberté, lorsque rien ne trouble la gravité et l indépendance, de leur raison, témoignent en somme une hostilité réfléchie la guerre. Il suffirait de rappeler celte lutte récente, où l'empereur Guillaume faillit succomber sous la résistance ferme et résolue d'une grande partie du Reichstag. Si donc, d'une part, les gouvernements entretien nent encore forcément des forces militairesécra- santes, le peuple, d'autre part, secouerait vo lontiers le joug du service militaire et aimerait voir son horizon déblayé de cette perpétuelle et sombre perspective de guerre. Tout un parti nouveau, le parti socialiste, a fait en faveur du désarmement général une énergique propagande. Des hommes de tous les partis se sont asso ciés cette tendance et l'on peut dire que l'idee a, pendant ces dernières années, fait long chemin. X° 9. Jeudi, LE PROGRÈS vires acquirit eundo. 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Le Progrès (1841-1914) | 1894 | | pagina 1