X° 10. Dimanche, 54e ANNÉE. 4 Février 1894. JOURNAL D'YPRES ET DE L'ARRONDISSEMENT. Chemin de fer. nos lecteurs. Vantardise intéressée. 6 FRANCS PAR AN. PARAISSANT LE JEUDI ET LE DIMANCHE. YPRES-FURNES. FURNES-YPRES. -A- l'occasion du Carnaval Le Progrès ne paraîtra pas Jeudi prochain. Nous prions instamment nos lecteurs de bien vouloir remettre au bureau du Progrèstous les timbres oblitérés et toutes les feuilles et mor ceaux d'étain qu'ils pourraient recueillir. Ces objets sont destinés une oeuvre philan thropique. Ypres, le 3 Février 1894. Depuis que la Constituante, cédant aux récla mations populaires hautement exprimées, a inscrit dans notrecharle le principe du suffrage universel, il n'y a pas de pires démagogues que les conservateurs les entendre, ils détien nent le monopole de la politique démocratique; il n'est pas un seul point du programme pro gressiste depuis tant d'années déjà élaboré qui ne soit adopté par eux, et ils vont en outre, faisant sans cesse miroiter aux yeux du populaire ébloui, les fameuses lois ouvrières dont se largue le cabinet Beernaerl, confondant d'ailleurs sans scrupule dans leurs boniments les lois votees avec celles qui ne sont qu'en projet, et celles même qui ne sont que va guement annoncées. Voyons un peu ces lois tant prônées, dont on joue sans cesse comme d'une fanfare triom phale autour du char de nos maîtres. En pre mière ligne il faut citer la loi sur l ivresse que M. Lepoutre a encore executée de maîtresse façon dans une des dernières séances de la Chambre au point de vue de la répression de lalcoolisme, elle ne produit aucun résultat, et elle n'a servi qu'à doter de casiers judiciaires des pauvres et des humbles eux seuls sont poursuivis el condamnés pour ivresse publique tandis que les riches peuvent impunément ar borer les plumets les mieux fournis sans s'ex poser aux rigueurs de la justice. 11 y a une loi de 1889 concernant le travail des femmes et des enfants dans les établisse ments industriels, qui est le plus beau trompe- l'œil que l'on ait jamais invente. Chacun des articles qui édicté une interdiction est immé diatement suivi d'un autre article qui permet au roi de lever cette interdiction, soit pure ment et simplement, soit moyennant certaines conditions et en fait, il ne se passe pas de semaine sans qu'on ne lise dans le Moniteur un arrêté autorisant tel ou tel industriel con trevenir aux dispositions fondamentales de la loi. Il en est absolument de même en ce qui con cerne le paiement des salaires Après avoir consacre le principe qui rend nul les paiements faits autrement qu'en monnaie, on donne latitude aux dépulations permanentes d'autori ser les patrons faire des paiements en den rées, vêlements ou combustibles. La loi stipule que les paiements ne peuvent jamais se faire dans les cabaretsou boutiques, el on se souvient que cette disposition fut suspendue Anvers par ordre officiel sous on ne sait quel prétexte. Pour tout dire, ces lois sont peu de chose près, comme si elles n'existaient pas, puisque les droits qu'elles reconnaissent aux travailleurs ne sont en aucune façon garantis ils sont lais sés l'arbitraire d'autorités administratives, et apparaissent plutôt comme un mythe chiméri que, avec lequel on séduit les naïfs, que comme une réalité tangible et effective cela n'empêche pas les cléricaux de s'en honorer bruyamment en toute occasion. Mais, direz-vous, et les habitations ouvriè res Ici l'oeuvre accomplie mérite des éloges mais il faut encore faire remarquer qu'elle est imparfaite, et attend depuis longtemps dêtre complétée par une disposition concernant la conservation des petits héritages. Ils sont d'ail leurs innombrables les projets qui dorment ainsi dans les cartons, quoique déclarés abso lument urgents, et dont les cléricaux font état comme s'iîs étaient en vigueur énumérons au courant de la plume la loi sur les mutualités (1889), la loi sur les unions professionnelles (1889), la loi sur le contrat de travail, la loi sur les caisses de prévoyance des ouvriers mi neurs, etc., etc. Et propos du contrat de tra vail, on invoque toujours le projet que le gou vernement a fait faire sur commande par une commission spéciale outre qu'il a déjà soulevé de nombreuses critiques, il est dans certaines parties la reproduction d'une proposition de M. Janson sur l'assurance obligatoire ajoutons que dans cette matière primordiale de l'assu rance, on n'a jamais osé aborder le problème de front on promet l'ouvrier protection con tre les accidents, mais on laisse de côté d'autres causes de misère aussi intéressantes, véritables sources de ruine, la maladie, l'invalidité, la vieillesse. Les conservateurs n'ont pour les prolétaires que de belles paroles sous ce rapport, on ne saurait leur enlever la supériorité. Peu leur chaut de se déclarer en phrases ronflantes par tisans de ceci, et partisans de cela. Mais en dé finitive, ouest leur programme? dans quelles assises leur parti a-t-il dresse le tableau de ses revendications Les déclamations dont ils assourdissent en ce moment les ouvriers sont de pure fantaisie, n'ont pas d'accord entre elles et varient selon les besoins de la cause protec tionnistes et libre-échangistes, militaristes et antimilitaristes, proporz ei antiporz,poliéristes et antipotiéristes, ils sont tout ce que vous vou lez sur toutes les questions, ils sont ondo yants et divers comme disait le bon Montaigne. La seule chose qui soit bien précise et bien nette en eux, c'est leur arrière-pensée gagner le plus possible des nouveaux électeurs par n'importe quels moyens, et conserver le pouvoir. Aux libéraux déjouer cette manœuvre leur programme leur permet de le faire victo rieusement. L'événement du jour c'est la fermeture provi soire de l'Université de Bruxelles. Combien de temps les cours seront-ils suspendus? C'est la question que les étudiants, hypnotisés par l'ex amen, se posent avec anxiété. Suivant les administrateurs, la fermeture de l'Université ne se prolongera pas au-delà de quinze jours. Ils se sont réunis jeudi dernier et ont décidé des mesures prendre cet effet. Autre événement, les fiançailles de la prin cesse Joséphine, fille cadette du comte et de la comtesse de Flandre, avec le prince de Hohen- zollern, son cousin. Le fiancé, fils du prince Léopold de Hohen- zollern, âgé de vingt-six ans environ, est né au château de Sigmaringen, comme la comtesse de Flandre, sa future belle-mère. La princesse Joséphine, complètement réta blie de la fièvre typhoïde qui a mis récemment ses jours en danger, assistait la première re présentation de 1 Attaque du Moulin, la Mon naie. Tout Bruxelles a pu voir alors qu'elle n'avait gardé dans les traits aucune trace de la lassitude des convalescentes. Petit détail la branche des Hohenzollern, laquelle appartient le prince Charles, n'est pas de confession prolestante. Les époux seront donc de même religion. Il est probable que les fiançailles se prolongeront pendant plusieurs mois, suivant les traditions de la famille royale. LE PROGRÈS vires acquibit EVNUO. ABONNEMENT PAR AN: Pour l'arrondissement administratif el judiciaire d'Ypres, fr. 6-00. Idem. Pour le restant du pays7-00. tout ce qui concerne le journal doit être adressé l'éditeur, rue au Beurre, 20. INSERTIONS Annonces: la ligne ordinaire fr. 0-10 Réclames: la ligne, fr. 0-25 Insertions Judiciaires la ligne, un franc. Les annonces sont reçues Pour l'arrondissement d'Ypres aux bureaux du Progrès Pour le restant de la Belgique et de l'Etranger I'Agencb Rossel, 44, rue de la Madeleine, et 2 rn6.de l'Enseignement, BruxelUs. Heures de départ partir du 1r Octobre cTYpres pour Poperinghe, 6-55 8-52 9-03 9-43 11-50 2-43 3-43 6-25 8-38 9-41. Poperinglie-Hazebrouck, 6-55 8-52 11-50 3-45 6-25. Uouthem, 5-13 8-00 10-59 5-03 7-35. Comines,5-13 7-44 8-00 -9-41 9-46 10-59 2-29 2-35 5-03 7-35 8-40. Comines-Armentières, 5-13 7-44 10-59 2-35 5-03 8-40. Roulers, 5-58 7-46 -10-23 12-03 2-44 3-53 6-23. Langemarck-Ostende, 6-56 9-45 11-57 3-39 6-03. Courtrai, 5-13 8-00 9-41 10-59 2-29 5-03 7-35. Courtrai-Bruxelles, 5-13—9-41—10-59 2-29—5-03. Courtrai-Gand. 5-13 8-00 10-59 2-29 5-03— 7-35. De Poperinghe vers Hazebrouck, 7-13 10-09 12-08 -4-01 6-41. o—- Horaire des Trains partir du P Octobre 1893. TRAM. 4-40 7-22 9-46 1-00 3-40 6-30. 10-36 (le Samedi seulement). 4-45 7-26 9-50 1-05 3-45 6-22.

HISTORISCHE KRANTEN

Le Progrès (1841-1914) | 1894 | | pagina 1