Chronique locale. 24. Dimanche, 54e ANNEE. 25 Mars 1894 JOURNAL D'YPRES ET DE L'ARRONDISSEMENT. Chemin de fer. A nos lecteurs. A Ypres. 6 FRANCS PAR AN. PARAISSANT LE JEUDI ET LE DIMANCHE. cF Ypres pour O—- Y PRES-FU RN ES FURNES-YPRES. Nous prions instamment nos lecteurs de bien vouloir remettre au bureau du Progrèstous les timbres oblitérés et toutes les feuilles et mor ceaux d'étain qu'ils pourraient recueillir. Ces objets sont destinés une oeuvre philan thropique. Nous lisons dans Y Etoile Belge Une très grosse affaire passionne en ce mo ment l'opinion publique Ypres. Il s'agit de la succession de M. Ch. Godtschalck. On se rappelle que ce généreux philanthrope a légué son immense fortune, évaluée cinq millions de francs, aux hospices civils d'Ypres avec charge de créer un établissement d'éducation agricole où seront recueillis des enfants orphelins ou abandonnésd'abord de la ville d'Ypres.puis de l'ar rondissement et, en troisième lieude la province. n Sous le futile et vain prétexte qu'un des té moins ayant concouru la confection du testa ment ne posséderait pas la qualité de Belge, les héritiers de M. Godtschalck ne tardèrent pas contester la validité de ce testament et en poursuivre l'annulation. s Prétexte, disons-nous, et en effet, car l'ac tion qui pour les hospices ne paraît pas perda- ble an dire des jurisconsultes les plus émi- nents ne semble être qu'un expédient en vue d'entraver l'exécution du legs dans le but d'ob tenir, sous la forme d'une transaction, l'aban don au profit de la famille d'une partie de la fortune du testateur. - C'est un moyen dont on a souvent usé et qui a quelquefois réussi. L'action suit donc sou cours. Mais voilà que le gouvernement, inspiré, dit-on, par l'avocat de la famille, n'autorise les hospices accepter la succession que sous dé- duction d'une valeur de deux millions de francs sur laquelle il sera statué ultérieure- ment en même temps que sur les réclamations n introduites par les héritiers légaux du de cujus n et sous réserve du droit résultant du testa- ment prémentionné pour les orphelins ou en- fants abandonnés de l'arrondissement d'Ypres n et de la province de la Flandre Occidentale, n droits sur lesquels il sera également statué par la suite, Voyez-vous déjà cette condescendance de M. l'Etat, représenté par Me Lejeune, envers les richissimes héritiers de M. Godtschalck tous millionnaires l'exception d'un seul et le conseil d'iceux, Me Colaert, échevin de la ville d'Ypres, membre de la Chambre des représen tants, qu'on s'étonne généralement de voir plai der contre une administration charitable. C'est en ce moment qu'entre en scène le bourgmestre de la ville d'Ypres, baron Surmont de Volsberghe, sénateur, qui accepte des mains du ministre de la justice l'étrange mandat d'amener la commission des hospices renoncer une partie de ses droits. n L'honorable bourgmestre se met immédia tement en campagne et s'ingénie persuader aux hospices que le legs est excessif, qu'il y a lieu réduction. n Mais il se heurte des hommes de tête, des administrateurs très fermes. M. Surmout de Volsberghe est têtu et il sait attendre. Ne parvenant pas avoir raison de l'obstination des administrateurs du patrimoine des pauvres, il attend patiemment que le mandat de l'un d'eux, précisément le plus hostile sa proposition, expire et il nomme la place de M. César Cardinael, un clérical, croyant en Dieu et en son prophète, M. Surmont. Puis un beau jour l'affaire est réintroduite et, après une lon gue discussion, on vote. x Un seul membre de la commission, le der nier libéral qu'elle compte dans son sein, M. Ferdinand Merghelynck, tient bon et, avec une incroyable énergie, persiste rejeter une propo sition qu'il considère comme désastreuse. On ne l'écoute pas et, comme des moutons de Panurge, les autres membres suivent le bourgmestre, chargé d'affaires de l'Etat. Ils déclarent approu ver la transaction mijotée entre MM. Lejeune, Colaert et Surmont de Volsberghe et dont voici peu près les termes Le3 deux millions sur lesquels le gouverne- x ment n'a pas statué seront partagés entre les x hospices civils d'Ypres, les héritiers et l'Etat x de la manière suivante x Les héritiers recueilleront la somme de x 1,700,000 francs sur lesquels ils feront immé- x diatement abandon en faveur de l'Etat belge x de telle manière qu'il leur restera net un mil- x lion defr.; les 300,000 fr. restant deviendront la propriété des hospices, x x On croit rêver en voyant l'Etat intervenir d'une façon aussi insolito dans une affaire abso lument privée. Et cependant rien de plus réel, rieu de plus authentique x La délibération des hospices portant adhé sion cet étrange arrangement a été soumise Samedi dernier l'avis du conseil communal. Ce qui s'est passé dans cette assemblée est plus étrange et plus invraisemblable encore que tout ce qu'on a vu jusqu'ici propos de cette étonnante affaire. Les gens simples s'imagineront que MM. Surmont et Colaert, en leurs qualités respecti ves de chargé d'affaires de l'Etat belge et de conseil de la famille, auteur du projet de trans action, n'auraient pas assisté la séance. Er reur, profonde erreur C'est M. Surmont de Volsberghe qui a fait un long, très long exposé de l'affaire, qui a réclamé l'urgence, le vote im médiat, sous prétexte qu'une bonne partie des fonds de la succession sont déposés dans une banque peu sure, et c'est M. Colaert qui a ap puyé ces dires et protesté contre une demande de remise formulée par la minorité laquelle on n'avait pas laissé le temps d'examiner le dossier, la délibération des hospices n'étant parvenue l'hôtel de ville que dans la matinée du même jour. x M. Colaert s'est abstenu au vote. Cinq libé raux se sont abstenus en invoquant le rejet de l'ajournement de la discussion et un membre de la majorité, membre des hospices, a cru devoir s'abstenir également. Au total, sept- abstentions. Les autres membres du conseil, tous cléricaux, y compris le bourgmestre, ont émis un avis favo- LE PROG VIRES ACQCIRiT EONDO. ABONNEMENT PAR AN: Pour l'arrondissement administratif et judiciaire d'Ypres, fr. 6-00. Idem. Pour le restant du pays7-00. tout ce qui concerne le journal doit être adressé l'éditeur, rue au Beurre, 20. INSERTIONS Annonces: la ligne ordinaire fr. 0-10 Réclames: la ligne, fr. 0-28 Insertions Judiciaires la ligne, un franc. Les annonces sont reçues Pour l'arrondissement d'Ypres aux bureaux du Procrês Po«r le restant de la Belgique et de l'Etranger I'Agence Rossel, 44, rue de la Madeleine, et 'dfrtog'ûe l'Enseignement, Bruxelles. Heures de départ pat-tir du Octobre Poperinghe, 6-88 8-82 9-03 9-43 11-80 - 2-43 3-43 6-28 8-38 9-41. Poperinghe-Hazebrouck, 6-88 8-82 11-80 3-48 6-25. Houthem, 5-13 8-00 10-59 8-03 7-35. domines, 5-13 7-44 8-00 -9-41 9-46 10-59 2-29 2-35 5-03 7-35 8-40. Comines-Armentières, 5-13 7-44 10-59 2-35 - - 5.03 8-40. Roulers, 5-58 7-46 -10-23—12-03 2-44 3-53 6*23-. Langemarck-Ostende, 6-56 9-45 11-57 3-39 6-03. Courtrai, 5-13 8-00 9-41 10-59 2-29 5-03 7-35. Courlrai-Bruxelles, 5-13 9-41 10-592-29 5-03 Courtrai-Gand, 5-13 8-00 10-59 2-29 5-03 7-35. l)e Poperinghe vers Hazebrouck, 7-13 10-09 12-08 4 01 6-41. Horaire des Trains partir du 11 Octobre 1893. TRAM. 4-40 7-22 9-46 1-00 3-40 6-30. 10-36 (le Samedi seulement). 4.45 7-26 9-50 1-05 3-45 6-22. On complétera l'institution, dit le testateur, suivant que les ressources le permettront, par l'ad jonction ou la création d'une école ménagère pour les files orphelines ou abandonnées. n Mes désirs et intentions sont que les enfants ad mis dans Vétablissement soient élevés dans le but d'en faire, les garçons, de bons ouvriers agricoles propres tous les travaux de jardinage, d'agriculturede surveillance des bois et propriétés les files, de bonnes femmes de ménage, de bonnes cuisinières, gouvernantes ou ménagères. n Je désire que cet établissement soit construit sur ma propriété sise Wytschaete et porte mon nom.

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Le Progrès (1841-1914) | 1894 | | pagina 1