Un mal élevé.
La fête gymnastique.
W illems-Fonds.
Conseil communal d'Ypres.
INTÉRIEUR.
-n(on(-
Mais les amis de M. Colaert n'ayant pas eu de
lutte électorale affronter en Octobre, et de
venus, la nouvelle année, majorité la Com
mission des Hospices, l'affaire changea brusque
ment d'allure.
M. le Baron Sur mont changea d'avis et M. le
Ministre Lejeune intervint par la lettre sui
vante
Bruxelles, 30 Janvier 1894.
s Monsieur le Baron,
Vous avez bien voulu commencer des négo
ciations en vue d'amener entre les HospiceB ci
vils d'Ypres et les héritiers de M. Godtschalck,
un arrangement l'aide duquel, les intentions
manifestées par le défunt, l'égard des écoles
de bienfaisance de l'Etat, se réaliseraient dans
une certaine mesure. L'encombrement de l'école
de Reckheim et de celle de Ruysselede est tel
ue je ne pourrais pas retarder au-delà du mois
e lévrier la préparation des travaux de con
struction d'une nouvelle école de bienfaisance
Reckheim et, ces travaux une fois entamés, l'is
sue des négociations que vous avez entreprises
perdrait beaucoup de son intérêt pour l'Etat.
C'est pourquoi je prends la confiance d'in
sister pour une prompte solution, en vous
priant, pour ce qui concerne l'Etat, de bien
vouloir, le cas échéant, traiter avec les Hospi
ces, sous la réserve de l'approbation du Gouver
nement.
Veuillez agréer, Monsieur le Baron, l'ex
pression de mes sentiments de haute considéra
tion.
(Signé) J. LEJEUNE.
A Monsieur le Baron Surmont de Volsberghe.
M. le Bourgmestre, ainsi devenu chargé d'af
faires de l'Etat, armé de cette lettre, en un tour
de main, fit changer la nouvelle majorité de la
Commission des Hospices.
11 devait en être ainsi aussi du Conseil com
munal. En une séance, sans examen possible,
il voulut enlever le vote. Voyant que la lettre
comminatoire de l'ami Lejeune ne suffisait
pas, il imagina une nouvelle manœuvre, celle du
danger que courraient un million quatre cent
mille francs en dépôt dans une grande institu
tion de crédit de Bruxelles, qui, disait-il, d'après
des nouvelles récentes, précises et confidentiel
les, allait sauter.
Mais cela ne prenait pas non plus. M. l'Eche-
vin Colaert dut intervenir dans le débat. Il dé
clara, commo avocat de la famille, que si la
transaction n'était point conclue, sans délai, les
négociations seraient rompues et que les héri
tiers continueraient revendiquer la totalité de
la succession. Qu'alors la ville n'aurait pas eu
l'école de réforme promise par l'Etat. Que le
Conseil devait donc voter sanB remise.
C'était le couteau sur la gorge que le conseil
allait voter. Jamais, en aucun pays, on ne traita
aussi cavalièrement un conseil communal.
La minorité protesta ut demanda, avant
d'émettre son vote, de pouvoir examiner cette
affaire, aux allures si étranges. Cela ne lui fut
point accordé par la majorité, qui. comme on
sait, vote toujours au doigt et l'œil des maî
tres dirigeants.
De la lettre de M. Lejeune et de ce qui précè
de résulte, que l'Etat a trouvé le moyen de
s'exonérer d'une dépense inéluctable qu'il de
vait faire Reckheim ou Ruysselede que M.
Colaert a gagné, sans grande peine, un fruc
tueux procès qui n'offrait aucune chance de
succès devant la justice que le patrimoine
des pauvres de la ville d'Ypres, dont M.
Colaert est Echevin, en subit toutes les con
séquences que M. Lejeune a rajeuni le testa
ment Godtschalck tel point que les intentions
du testateur ne pourront pas être réalisées.
Pour jeter de la poudre aux yeux, on fait
miroiter l'établissement Ypres d'une école de
réforme. Cela est fort bien cette école sera la
bien venue pour nous et pour tous les Yprois.
Mais faut-il pour cela user de procédés pareils
vis vis du Conseil communal
Et pour une fois que le gouvernement cléri
cal ferait quelque chose pour Ypres, devrait-il
le faire avec l'argent pris au patrimoine de nos
pauvres
Les Hospices civils d'Ypres sont trop riches,
disent Messieurs Colaert et Surmont. Ces Mes
sieurs ont leur vieillesse asurée. Mais les indi
gents
Comment se fait-il que l'on rencontre si sou
vent des vieillards, des infirmes, des orphelins
qui, par défaut des ressources nécessaires de la
part des Hospices, attendent si longtemps et en
vain les secours les plus indispensables
Quelle morale se dégage de ces tripatouilla
ges cléricaux
Et ce sont là les hautes classes dirigeantes
Ce sont là des têtes du parti qui se dit con
servateur
Pouah
Et dire que ces gens-là crient sur tous les toits
qu'ils sont les défenseurs naturels du principe
sacré de la propriété et traitent les libéraux, les
progressistes, de socialistes, de partageux et de
voleurs
Quelles écuries d'Augias
si OQ M
Nous avons reçu, par la poste, en guise de
poisson d'Avril, une image aussi stupide que
bête ayant les quatre Coins brûlés.
Ce ne peut être que l'œuvre d'un calotin
doublé d'un faussaire.
Nous prévenons charitablement cet ignoble
personnage qu'il ne perdra rien pour attendre
et nous démontrerons, plus tard, au public, de
quoi sont capables' des gens élevés l'école
du respect.
La société de gymnastique Les Infatigables
de cette ville avait organisé, Dimanche dernier,
une fête qui par son éclat, son entrain et sa
bonne organisation avait fait accourir au Café
de la Bourseune foule considérable.
La partie gymnastique laquelle ont pris
part les membres effectifs et les membres élèves
a obtenu le plus grand et le plus légitime suc
cès. On a applaudi surtout les mouvements d'en
semble qui ont fait merveille les mouvements la
canne, la boxe française et les barres parallèles ont
été suivis avec le plus grand intérêt le public
entraîné a fait une ovation méritée ces vaillants
jeunes gens.
La partie musicale avait été confiée qu el-
ques amateurs de la société qui se sont ac
quittés de leur tâche avec brio et entrain.
Nous souhaitons aux vaillants Infatigables
d'obtenir toujours des succès aussi francs et
aussi légitimes et qbus félicitons le Président et
les membres de la commission directrice qui ont
contribué ce résultat inespéré.
Qu'ils continuent comme cela et ils seront as
surés de donner de bons jours la jeunesse
Yproise reconnaissante.
Comme nous l'avons annoncé dans nos précé
dents numéros, la section Yproise du Willems-
Fonds donnera son dernier Concert, suivi de
Bal, le Dimanche 8 Avril, 7 heures du soir.
Cette fête aura lieu au local du Saumon, rue
du Séminaire.
PQ
ORDRE DU JOUR
1. Communications.
2. Voirie alignement de la rue des Riches
Claires acquisition d'un immeuble, dé
molition de maisons.
3. Pompes funèbres revision du tarif-règlement
sur les inhumations.
4. Location d'immeubles du Bureau de Bienfai
sance.
5. Propriétés communales procès-verbal de
vente de terrains au Boulevard Malou.
6. Voirie amélioration du chemin pavé de la
Potise vers Zillebeke demande de subsi
de l'Etat et la province.
La déclaration ministérielle.
Un aveu d'impuissance.
Voilà en quoi se résume la déclaration lue
la Chambre par M. De Burlet.
La Chambre censitaire a prolongé son exis
tence au delà des bornes permises elle pouvait
avoir pour excuse la nécessité de nous doter
d'une nouvelle loi électorale bien faite, com
plète et mettant fin aux fastidieuses polémiques.
Le gouvernement la déclare en-dessous d'une
pareille tâche, et la majorité applaudit. On
passera la main aux Chambres nouvelles, élues
on ne sait trop comment.
La R. P., admise en principe, n'a pas at
tendre son organisation du gouvernement.
Comme nous l'avons dit, celui-ci mettra tout
en œuvre pour que l'adoption d'une solution
convenable (le vote binominal, par exemple)
ne consacre pas le naufrage définitif de son
système préféré, qu'une volonté puissante pro
tège.
La tentative de sauvetage du système lleer-
naert, projetée, dit-on, par quelques libéraux,
n'aurait pour résultat que de prolonger l'exis
tence de notre parlement-croupion, au grand
dam des intérêts du pays.
Peut-être même cette discussion pourrait-elle
encore retarder les élections il est permis de
supposer que le ministère et la majorité envi
sagent sans trop de déplaisir cette éventualité,
dont ils auraient tout le profit, en laissant toute
la responsabilité des adversaires politiques.
Chose étrange I le gouvernement, qui croit
les Chambres incompétentes pour voler la loi
électorale, veut les engager sur la question
économique I Les droits protecteurs seront dis
cutés.
Ou semble oublier ce passage significatif du
rapport de M. I Kint de Roodenbeke sur le bud-
§et de l'agriculture, déposé en séance de la
hambre du 8 Février dernier
Séance publique du 7 Avril 1894,
5 heures du soir.
Quelques membres se sont déclarés partisans de l'é
tablissement de droits d'entrée sur divers produits agri
coles mais ils n'ont pas cru devoir discuter, propos
de ce budget, la question de la protection douanière.
Si l'ordre du jour très chargé de la Chambre lui per
met d'aborder, au cours de la session actuelle, cet im
portant débat, celui-ci se produira nécessairement
quand on examinera le projet de loi sur la réduction des
droits de fanaux et sur la modification de certains
droits d'entrée, dont le rapport est déposé. Le gouver
nement a d'ailleurs fait remarquer dernièrement, par
Vorgane de Vhonorable ministre des financesque dans
son opinion, pareille discussion ne pourrait guère
avoir, en ce moment, de conséquences pratiques, et
qu'il appartiendra aux Chamirrs futures, élues par
le suffrage universel plural, de déterminer, le cas
échéant, dans ses éléments essentiels, les bases nouvelles
de notre régime économique.