Chronique locale. X° 31. Jeudi, 19 Avril 18 94. JOURNAL D'YPRES ET DE L'ARRONDISSEMENT. Chemin de fer. A nos lecteurs. Don Quichottisme. L'union. Une ironie du sort. 54e ANNÉE. 6 FRANCS PAR AN. PARAISSANT LE JEUDI ET LE DIMANCHE. TIRES ACQCIRIT EDKDO. 2-43 3-43 6-25 8-38 9-41. Poperinghe-Hazebrouck, 6-55 8-52 11-50 3-45 o YPRES-FURNES. FURNES-YPRES. Nous prions instamment nos lecteurs de bien vouloir remettre au bureau du Progrèstous les timbres oblitérés et toutes les feuilles et mor ceaux d'étain qu'ils pourraient recueillir. Ces objets sont destinés une œuvre philan thropique. Un des articles de notre programme, dit le Journal d'Ypres, sera le maintien et la défense de \o. propriété individuelle, opposée la propriété m collective qui, quoi qu'en dise le Progrès, n'est autre chose que le communisme. Don Quichotte part ainsi en guerre pour la dé fense de la propriété privée qui n'est menacée par personne. Pas plus par nous que par le parti ouvrier. Nous, aussi, nons défendrons la propriété, quelle qu'elle soit, y comprise celle des pauvres, celle des Hospices et du liureau de bienfaisance. Donc, pour la défense de la propriété, nous marchons d'accord avec le Journal d'Ypres et nous combattrons avec lui le communisme. Nous devons lui signaler immédiatement l'existence du communisme Ypres il s'étend rapidement et menace d'envahir la ville entière ses tentacules s'allongent sans cesse chaque année nous voyons surgir une nouvelle salle, une nouvelle chapelle, une nouvelle allé de couvent. C'est le communisme véritable, le communisme monacal, le communisme des cou vents. Il envahit, absorbe la propriété individuelle et l'enlève la circulation. Le Journal d'Ypres nous trouvera ses côtés pour combattre ce fléau, le seul qui nous me nace. Ce n'est pas un fléau imaginaire prenez le plan de la ville marquez les couvents l'encre noire et vous verrez que le cinquième de Ja ville est atteint. Nous sommes donc d'accord sur deux points défense de la propriété privée (et aussi celle des administrations charitables, n'est-ce pas et guerre au communisme. Pour le collectivisme, laissons cette question là pour un instant. Vous ne le combattrez pas toujours, vous le préconiserez quand il est op portun, utile, de concert avec nous. Vous l'avez tait, vous le ferez encore. Réfléchissez avant de prendre position. Lés négociants d'Ypres demandent être re liés au réseau téléphonique de l'Etat et font cir culer une liste d'adhésion M. le Bourgmestre appuie cette liste c'est faire acte de collectivis me. Vous auriez tort de blâmer. Les communes de Neuve-Eglise, Kemmel, Messines, Warnêton, Ypres, etc. ont décidé d'établir un chemin de fer vicinal pour exploi ter en collectivité le transport des voyageurs et marchandises. Ce transport était jusqu'ici resté dans le domaine individualiste il était exploité par des messagers, des entrepreneurs de malle- poste il va tomber daus le domaine collectif. C'est un exemple complet de la transformation constante de la propriété individuelle en pro priété collective. Allez-vous combattre l'établissement de ce tramway Non, ce serait grotesque; vous l'ap prouverez et vous ferez du collectivisme, comme Jourdain faisait de la prose, sans le savoir. Les valets de plume du Journal d'Ypres sont préoccupés de savoir si l'Association libérale la majorité va dévorer la minorité. Ces braves serviteurs ne voient pas qu'ils perdent leur temps. Ils ne savent pas que, bien avant les Con grès des progressistes et des libéraux modérés, l'union de tous les libéraux était faite. Cette union a été fondée le jour où vos députés ont, la frayeur dans le ventre et la mort dans l'âme, voté la revision et le suflrage plural. C'était une ère nouvelle, l'épouvante, le désar roi dans le monde réactionnaire. C était l'avènement de la démocratie, de la justice et du progrès qui sont l'essence même du libéralisme. C'était l'union définitive de tous les amis de la liberté et du progrès fondé sur un roc, le suflrage universel. Et les événements ont voulu qu'à cette baso solide, il fut apporté une consolidation nouvelle, par le rejet de la représentation proportionnelle. L'union est définitive elle est basée sur la justice et le progrès elle sera féconde. Suffrage universel, représentation proportion nelle, ces quatre mots sont une plate-forme élec torale suffisante, un bélier assez puissant pour V ébranler et renverser cet édifice d'égoïsme, de Srivilège, de haine, de tyrannie, de corruption, e concussion, de fraude et d'illégalité. Qu est le parti clérical issu du censitarisme Libéraux laissez les cléricaux mettre d'ac cord M. Woeste avec M. Beernaert et occupons- nous de nos affaires. Songeons aux devoirs que la situation comporte. Les ineptes et paresseux constituants devront avoir bientôt terminé leur mauvaise besogne. La loi électorale sera bientôt faite, bon gré mal gré eux. Il y aura cent élec teurs où il y en avait dix. Ces quatre-vingt-dix nouveaux électeurs, que nous avons fait citoyens, ont nos besoins, nos aspirations et doivent être des nôtres. Nous devons enlever la victoire de haute lutte. Nous établirons ensuite la représentation pro portionnelle vraie, intégrale, réelle. Toutes le» classes, tous les intérêts seront représentés. C'est un drapeau que tout le monde suivra, que nous devons faire connaître dans la dernière chau mière du moindre village. La grosse besogne est faite, le droit électoral est conquis. Il n'est pas complet, nous devons Je compléter. Le peuple est plus apte, plus intelligent de ses propres intérêts qu'on ne pense. Toujours et partout les aptitudes politiques des classes populaires appelées la vie publique ont été une révélation dépassant toutes les es pérances. Donc l'œuvre. La terre est là toute labou rée il n'y a qu'à y mettre la semence. On avait célébré un mariage le matin. La famille et les invités étaient table l'heure des toasts était arrivée, et approchait 1© moment où les jeunes mariés allaient prendre leur envolée. Tout coup, un vigoureux coup de sonnette qui fait sursauter les gens de la noce. Tout le monde se tait, on écoute et, vague ment, dans le corridor, on entend deux voix par ler de méprise, d'erreur, de mariage inopéré, et autres propos inquiétants de ce genre. Emoi partout, et principalement chez les jeu nes époux. On s'explique enfin. M. l'Echevin, f.f. d'offi cier de l'état-civil, s'est trompé, et a fait signer, par les dits époux, leurs parents et leurs té moins, un acte préparé pour d'autres Tableau On exhibe les registres, témoins, eux, de la gaffe, et on régularise la chose Tout est bien qui finit bien. Mais dire que cet officier a, au début de ses fonctions, cassé aux gages un vieil employé de son bureau sous prétexte qu'il était peu soi gneux Oh Sort voilà bien de tes coups LE PROGRÈS ABONNEMENT PAR AN: Pour l'arrondissement administratif et judiciaire d'Ypres, fr. 6-00. Idem. Pour le restant du pays7-00. tout ce qui concerne le journal doit être adressé l'éditeur, rue au Beurre, 20. INSERTIONS Annonces: la ligne ordinaire fr. 0-10 Réclames: la ligne, fr. 0-25 Insertions Judiciaires la ligne, un franc. 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Le Progrès (1841-1914) | 1894 | | pagina 1