AVIS.
Nécrologie.
MESSINES.
Les adhérents an programme de la Fédération
progressiste sont priés d'assister la réunion
préparatoire qui aura lieu Dimanche prochain,
17 Juin, 11 h. du matin, la Tête d'Argenten
vue de la discussion de la plate-forme électorale
et du choix des délégués au Congrès de lr Juillet.
P. VERMEULEN-DECOENE.
L'autorité communale, qui ne néglige rien
pour donner aux habitants de notre coquette
petite ville le plus d'agréments possibles, a droit
tous nos éloges et tous nos remercîments
Un gai rayon de soleil et tout nous promet
une splendide journée.
Au dernier moment, nous apprenons que la
société de gymnastique La Vaillante de Lille,
prêtera son concours notre fête.
Honneur nos vaillants Lillois.
Programme du Concert donné Lille (Jardin
Yauban), par la Société Philharmonique de Po-
Seringhe, au profit de l'œuvre de L'Arbre de
oël le Dimanche, 24 Juin, 8 heures du soir.
Directeur M. E. Yan Elslande.
1. Marche Nuptiale du songe d'une
nuit d'Eté. (Mendelsohn).
2. Ouverture de Guillaume Tell. (Rossini).
3. a. Menuetto célèbre. (Franz De Mol).
b. Solo de Flûte par M. Van Els
lande.
4. Le Dernier Jour de la Terreur,
Symphonie dramatique. (Litolff).
5. L'Immensité, grande valse. (L. Gregh).
6. Transcription brillante de l'opéra
Le Cid (J. Massenet).
Répétition générale, le Samedi 23 c1, 7 h.
LETTRE D'ANVERS.
Promenade ti-sivors
l'Exposition.
Nous avons appris avec douleur la perte que
vient d'éprouver une des plus honorables famil
les de notre ville. VI. Ferdinand
Crorrissen, frère de notre estimé Secré
taire communal, est décédé Bruxelles, Mercre
di soir, après une longue et pénible maladie.
Elève de notre vieux Collège communal où il
a fait de brillantes et solides études, M. Gorris-
sen parvint au grade de Sous-Directeur de l'Ad
ministration de l'enregistrement et des domai
nes. La ponctualité et le dévouement, qu'il
apportait dans l'accomplissement de ces hautes
fonctions, lui valurent, il y a un an peine, la
croix de Chevalier de l'Ordre de Léopold.
Le défunt était membre-commissaire de
l'Union des anciens élèves du susdit Collège.
Une maladie qui, hélas ne pardonne pas,
avait pris dans ses serres meurtrières ce cœur
d'élite, ce fonctionnaire modèle, un âge où
tout lui promettait une carrière des plus bril
lantes. L implacable mort vient de le ravir
l'affection de sa vieille mère qu'il vénérait,
l'amour de son épouse, de ses enfants adorés,
l'amitié de ses frères et sœurs qu'il aimait ten
drement.
Puisse la part que nous prenons ce deuil
cruel adoucir quelque peu le malheur qui frappe
la famille Gorrissen
a oiCXIi-
Une fête, qui certes attirera une foule de
monde,est celle qui aura lieu demain Dimanche,
en notre petite ville, l'occasion du XXV* an
niversaire de la fondation du corps des Sapeurs-
Pompiers.
Indépendamment d'un tir la cible chinoise,
auquel prendront part les compagnies des
Sapeurs-Pompiers de Frelinghien (France), Co-
mines (Belgique), Comines (France), Wervicq et
Messines, une fête gymnastique laquelle par
ticiperont les Infatigables d'Ypres, la Jeune
Garde de la Lys de Comines et le Progrès par
le Travail de Messines, sera également offerte
au public.
Le cortège des différentes sociétés ae fera 3
heures précises.
Pendant les exercices gymnastiques, les musi
ques de Ploegsteert et de Messines exécuteront
les plus jolis morceaux de leur répertoire.
A huit heures, Bal populaire, sur la Grand'-
Place.
Dire que l'accueil le plus franc et le plus loyal
sera réservé aux sociétés participantes est chose
superflue, l'urbanité et la courtoisie du Com
mandant de notre corps des Sapeurs-Pompiers
et Président de la Commission des fêtes, M. A.
Coppin, étant deyenues proverbiales.
Nous extrayons du livre les Origines de la
France contemporaine, par le grand historien Hip-
polyte Taine, les lignes suivantes
Eh bien qu'y a-t-il en cela qu'une application pra
tique de la doctrine de Léon XIII sur le salaire
Salaire familial.
Nous considérons que le salaire de l'ouvrier doit être
un salaire humain, c'est-à-dire un salaire qui lui per
mette d'accomplir les devoirs que la nature même lui
impose d'une façon absolue et imprescriptible c'est-à-
dire de s'entretenir lui-même, sa femme et ses enfants
conformément sa condition.
Encore une fois nous no demandons que ce qui est
exigé par la loi de la nature et nous disons en d'autres
termes que l'ouvrier a le droit de gagner sa vie pour
toute la durée de son existence et d'élever lui-même ses
enfants. Nous disons qu'il a ce droit et que l'ordre
naturel n'en a point fait un mendiant de sa vie et de
la vie des siens. (A suivre).
»oQ^Q»«
l'a pris tout petit, avant douze ans son curé, invité
d'en haut chercher des sujets, l'a distingué au caté
chisme. puis la première communion on constate en
lui le goût de la piété et des cérémonies saintes, un
extérieur convenable, un caractère doux, préve-
nant des dispositions pour l'étude c'est ua enfant
docile et rangé j petit acolyte au cœur ou la sacris
tie. il s applique bien plier la chasuble, toutes ses
génuflexions sont correctes, elles ne l'ennuient pas, il
n'a pas de peine se taire, il n'est point soulevé et
emporté, comme les autres, par les éruptions de la sève
animale ni par la grossièreté rustique. Si sa cer
velle inculte est cultivable, si la grammaire et le latin
peuvent y prendre racine, le curé ou le vicaire se char
gent de lui demeure il étudie sous eux gratuitement
ou peu près, jusqu'à la cinquième ou la quatrième, et
alors il entre au petit séminaire
C'est une école part, un internat de jeunes garçons
choisis, une serre close, destinée préserver et déve
lopper les vocations avant 1789, il n'y en avait P.<,
présent, on en compte 86 en Franco, et les élèves y
sont tous de futurs clercs. Dans cette pépinière préala
ble, on n'admet pas de plants étrangers, de futurs
laïques car, expérience faite, si le petit séminaire est
mixte, il n'atteint plus son objet ecclésiastique il ne
déverse habituellement dans le grand séminaire que
la queue des classes la tête s'en va chercher fortune
ailleurs au contraire, dans les petits séminaires
pars, il arrive généralement que la rhétorique en-
tière passe au grand séminaire alors on n'a pas
seulement la queue, mais la tête de la classe.
Dans cette seconde serre, la culture, qui se prolonge
pendant cinq ans, devient intense, tout fait spéciale
elle l'était bien moins sous l'ancien régime, même
Saint-Sulpice le vitrage avait des fentes et laissait
entrer des courants d'air les neveux d'archevêque, les
cadets nobles prédestinés aux dignités de l'église y
avaient intraduit le relâchement et les libertés qui
étaient alors le privilège de l'épiscopat. Pendant les
vacances, on y jouait des fééries, des pastorales avec
costumes et ballet, XInstallation du grand Sultan
la Troupe des bergers enchaînés les séminaristes
soignaient beaucoup leurs cheveux un coiffeur de
mérite venait les accommoder la clôture n'était pas
exacte le jeune M. de Talleyrand savait s'échapper,
commencer ou continuer en ville le cours de ses galan
teries.
A partir du Coucordac dans les nouveaux séminai
res, la discipline resserrée est devenue monacale ce
sont des écoles pratiques, non de science, mais de
dressage il s'agit bien moins de faire des hommes
doctes que de former des prêtres couvaincus l'éduca
tion y prime l'instruction, et les exercices intellectuels
se subordonnent aux exercices spirituels chaque jour
la messe et cinq visites au saint-sacrement, avec sta
tion d'une minute une demi-heure chapelets de
soixante-trois pater et ave, litanies, angélus, prières
haute et basse voix, examen particulier, méditation
genoux, lectures édifiantes en commun, silence jusqu'à
une heure de l'après-midi, silence table et audition
d'une lecture édifiante pendant le tepas. communions
fréquentes, confession chaque semaine, confession
générale au commencement de l'année, la fin de
chaque mois un jour de retraite, après les vacances et
avant la collation de chacun des quatre ordres, huit
jours de retraite, pendant ces retraites toutes les études
suspendues, sermon du matin et sermon du soir, lec
tures spirituelles, méditations, oraisons et pratiques
tout le long du jour.
Bref, l'application quotidienne et systématique d'une
méthode savante et incessamment perfectionnée, la
plus efficace pour fortifier la croyance, exalter l'ima
gination, diriger et entraîner la volonté, analogue
celle d'une école militaire, Saint,-Cyr ou Saumur,
tellement que l'empreinte corporelle et mentale en est
indélébile, et qu'à sa façon de penser, de parler, de
sourire, de saluer, de se tenir debout, on reconnait un
ancien élève de Saint-Sulpice comme un ancien élève
de Saumur et de Saint-Cyr.
(La suite au prochain numéro.
L'alimentation est brillamment représentée l'Exposi
tion d'Anvers. Nous avons touché un mot de l'importante
exposition de la brasserie, des produits des compagnies
Licbig et Kemmerich voici une autre grande industrie
de l'alimentation, l'industrie chocolatière, qui a, dans les
halls, tout un monument érigé par MM. Stollwerck, frères,
de Cologne.
Sous cette main souveraine et sacrée opère un
clergé soumis d'esprit et de cœur, préparé de longue
main la foi et l'obéissance par sa condition et par
son éducation. Parmi les 40,000 curés et desservants,
4 plus de 35,000 appartiennent la classe laborieuse
des ouvriers et dos paysans non pas des gros pay
sans, mais des petits, aux familles malaisées qui vivent
du travail manuel, et où souvent les enfants sont nom
breux. Sous la pression de l'air ambiant et du régime
moderne, les autres gardent leurs fils pour elles, pour le
monde, et les refusent l'Eglise même au bas de
l'échelle, l'ambition s!est développée et a changé d'ob
jet on n'y aspire plus faire de son fils un curé, mais
un instituteur, uq employé du chemin de fer ou du
commerce. Il a fallu creu*er plus avant, descendre dans
la couche inférieure pour en extraire les clercs qui
manquaient.
Sans doute, cette profondeur, l'extraction est plus
coûteuse la famille est trop pauvre pour payer l'édu
cation ecclésiastique de son enfant d'ailleurs l'Etat ne
donne plus rien depuis 1830 pour le petit séminaire,
ni depuis 1885 pour' le grand. C'est aux fidèles les
défrayer par des dons et des legs cet effet l'évêque
fait quêter en carême dans ses églises, et invite ses
diocésains fonder des bourses et demi-bourses la
dépense est grosse pour entretenir et instruire presque
gratis un futur clerc depuis douze ans jusqu'à vingt-
quatre rien que dans le petit séminaire, elle est de
quarante cinquante mille francs en sus de la recette
devant ce déficit annuel, l'évêque entrepreneur respon
sable, est dans les transes, et parfois ses anxiétés vont
jusqu'à l'angoisse.
En revanche, et par compensation, cette profon
deur l'extraction est plus sûre la longue opération
qui en tire un enfant pour l'amener au sacerdoce se
poursuit et s'achève avec moins d'insuccès. Dans ces
bas-fonds la lumière et le bruit du siècle ne pénètrent
pas on n'y lit point le journal, même d'un sou les
vocations peuvent s'y former, s'y consolider en cris
taux intacts et rigides, tout d'une pièce elles y sont
plus abritées qu'aux étages supérieurs, moins expo
sées aux infiltrations mondaines elles risquent moins
d'être ébranlées eu contrariées par la curiosité, le rai
sonnement et le doute, par les idées modernes les
alentours et le milieu domestique ne dérangent point,
comme ailleurs, leur sourd travail interne.
Quand l'enfant de chœur rentre au logis après l'offi
ce, quand le séminariste revient chez ses parents aux
vacances, il n'y rencontre pas autant d'influences dis
solvantes, l'information variée, la conversation libre,
la comparaison des carrières, la préoccupation de
l'avancement, l'habitude du bien-être, les sollicitudes
maternelles, les haussements d'épaules et le demi-
sourire d'un voisin esprit fort pierre pierre et
chaque pierre sa place, sa croyance s'édifie et s'a
chève, sans incohérence dans la structure, sans dispa
rates dans les matériaux, sans porte-à-faux latents. On