i\° 49. Jeudi,
S 4e ANNÉE.
21 Juin 1894
6 FRANCS PAR AN
JOURNAL D'YPRES ET DE L'ARRONDISSEMENT
A nos lecteurs.
Religion, Propriété, Famille.
La morale cléricale.
Où sont les socialistes?
Le programme de l'Union
démocratique de Liège.
LE JEUDI
LE DIMANCHE.
vikes acquirit eondo
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er?, rue de l'Enseignement, Bruxelles.
Nous prions instamment nos lecteurs de bien
vouloir remettre au bureau du tous les
timbres oblitérés et toutes les feuilles et mor
ceaux d etain qu'ils pourraient recueillir.
Ces obj ets $ont destinés une œuvre philan
thropique.
Un charpentier prend en location une maison
un de nos matadors cléricaux.
Toutes les conditions de prix, d'entretien et
d'entrée en jouissance sont convenues et arrê
tées. Le denier Dieu est acquitté.
Quelques jours plus tard, en rentrant de son
travail, l'ouvrier apprit que M. le propriétaire
avait renvoyé le denier Dieu par son domesti
que, en faisant lui dire qu'il avait appris qu'il
avait beaucoup d'enfants, qu'il n'aurait pas sa
maison.
C'est ainsi que nos maîtres cléricaux enten
dent la famille et voudraient sans doute limiter
et fixer le nombre maximum d'enfants que les
ouvriers peuvent avoir.
La famille en question a, en effet, été bénie
sept fois tous ces petits mioches sont en bonne
santé. Et ce serait en raison de ces bénédictions
multiples qu'ils seraient sans gîte
C'est de la morale cléricale en actions, mais
c'est odieux.
L'attitude de plusieurs journaux cléricaux
est noter.
Le Bien Public et le Patriote étaient hostiles
aux droits protecteurs. Le Bien Public y a même
consacré des articles remarquables.
La gauche libérale quitte la Chambre, se met
en grève et empêche ainsi que les droits d'entrée
ne soient votés.
Que voyons-nous le lendemain
Le Patriote et le Bien Publicau lieu d'approu
ver l'attitude des libéraux, changent la direc
tion de leur barque et se mettent exciter les
campagnards contre ces hommes qui ont empê
ché que l'on mit des droits protecteurs et qui
par conséquent sont des ennemis des paysans.
Une telle conduite est simplement de la cor
ruption et dénote la pourriture politique et
sociale, l'absence totale de toute conception
d'honnêteté.
Cela indique aussi la fin d'un parti.
(suite et fin).
Voici la fin de la réplique de l'Union démo
cratique l'acte d'accusation dressé contre elle
par l'Union pour la Défense de l'industrie et de
la propriété.
Le manifeste nous reproche encore de demander la
personnification civile pour les syndicats ouvriers. Ici
encore nous sommes d'accord avec le programme ita
lien approuvé par Léon XIII et avec le programme des
catholiques allemands. Il est trop long de rappeler les
textes qui, au surplus, ont déjà paru dans nos co
lonnes.
Il nous reproche encore de vouloir des syndicats
ouvriers sérieux, capables de faire valoir leurs droits
légitimes et, au besoin, les imposer par des moyens
légaux.
Or, voilà ce que dit ce sujet le programme des
Italiens, encore une fois, approuvé par le Pape.
Que si les classes des propriétaires et des capitalistes
répugnent entrer dans des syndicats mixtes avec les
classes inférieures (ce qui est l'idéal revendiqué par
les catholiques), les catholiques acceptent que les ou-
vrieis se serrent dans des unions professionnelles
exclusivement ouvrières et procèdent par le moyen
d'une résistance légale la revendication de leurs pro
pres droits.
Et plus loin, parlant du but atteindre par leur pro
gramme, les catholiques italiens ajoutent
Si pour atteindre ce but, qui a pour lui la garantie
de la plus splendide période historique des siècles qui
furent appelés les siècles du peuple, nous étions forcés
de nous porter du côté du peuple seul, nous n'hésite
rions pas un instant entre ies faibles et les souffrants
d'un côté et les riches et les jouissants de l'autre côté.
Le manifeste nous reproche encore de revendiquer
en faveur des syndicats le droit d'imposer au patron le
renvoi de contremaîtres ou employés, sous peine de
grève, de déterminer les conditions d'engagement et de
salaire.
Tout cela est formulé de façon donner le change et
de toute autre façon que dans notre programme. Nous
demandons la détermination de tous les points, inté
ressant la fois les deux parties, que la délégation
mixte, composée moitié de délégués du syndicat des
ouvriers et moitié de délégués du syndicat de patrons,
décide de commun accord. Qu'y a-t-il de plus légitime
et de plus pacifiant
Nous demandons que pour le renvoi des ouvriers, là
surtout où les instruments de travail sont monopolisés
aux-mains d'un petit nombre, il y ait des garanties
pour l'ouvrier contre l'arbitraire des patrons, de qui,
dans ces circonstances, dépend d'une façon absolue et
complète le gagne-pain dé l'ouvrier.
Mais n'est-ce pas l'humanité même qui réclame ces
mesures
Le manifeste nous accuse de revendiquer pour le
syndicat le droit d'examiner les bi'ans, d'assister aux
assemblées d'actionnaires, de participer aux bénéfices.
Tout cela est faux, et pas un traîtro mot de cela ne
se trouve au programme de l'Union démocratique chré
tienne.
Sans doute, au congrès de la Ligue démocratique,
Bruxelles, on a prôné le placement des épargnes des
ouvriers du syndicat dans des actions de l'exploitation
laquelle ils collaborent. Mais qu'y a-t-il redire
cela
Enfin, et ceci est l'épouvantail au moyen duquel on
a souvent essayé d'effrayer les instincts conservateurs,
le manifeste nous reproche d attribuer aux syndicats
de fermiers la fixation du taux des fermages.
Confondant, malgré nos protestations, le mot fixer
avec le mot imposer, il nous attribue, tout comme
pour les salaires, la pensée de réserver exclusivement
une des parties en cause dans le contratla détermi
nation du prix. Or, et c'est là toute l'économie de
notre programme, nous appelons fixer le prix soit
du salaire, soit du fermage, les deux parties contrac
tantes organisées chacune de son côté et représentées
dans une commission mixte par leurs délégués respec
tifs en nombre égal pour chaque côté.
Qu'y a-t-il là que de juste et de raisonnable.
Tout le mal jusqu'ici vient de ce qu'on refuse nous
entendre et nous comprendre.
Il ne nous reste plus guère répondre qu'aux vio
lentes récriminations formulées par le manifeste, non
pas sur notre programme, mais sur un article du Bien
du Peuple quo le dit manifeste met sur le même pied
que le programme.
Citant cet article, il met en italique et fait suivre de
deux points d'exclamation le passage suivant Tout
Or, ces paroles sont textuellement tirées de saint
Thomas. Elles contiennent un principe que le saint
Docteur invoque au moins trois fois quand il traite de
la propriété. Ce mémo principe est pris pour base de
toute sa doctrine sur le droit de propriété par Mgr Ket-
telet, l'illustre évêque de Mayence. Ce principe est
rappelé par Léon XIII dans son Encyclique propos
de l'aumône.
Et voilà ce que ces messieurs catholiques osent dé
noncer comme étant du socialisme.
Ce qu'ils supportent moins encore de l'article incri
miné du Bien du Peuplec'est que le fermier, qui peine
toute Vannée pour tirer sa subsistance de la terre qu'il
tient en location, ait* le droit tout le premier de vivre
des produits de la terre.
Or, c'est saint Paul lui-même qui formule ce droit
Il faut, dit-il, que celui qui cultive la terre en la
travaillant recueille le premier de ses fruits.
Théodoret, en commentant ce passage de l'apôtre,
dit explicitement
Les agriculteurs prennent leur part des biens avant
les propriétaires.
Don Augustin Calmet dit sur lo même sujet
Le laboureur qui a bien travaillé doit le premier
avoir part la récolte des fruits. Le laboureur est
obligé de contribuer aux charges de l'Etat et de satis
faire ce qu'il doit ses maîtres mais avant celail
doit commencer par vivre de son travail.
Telle est la doctrine catholique, la seule qui soit
humanitaire. La vie du fermier qui n'a pour vivre que
son travail d'exploitation doit avant tout être tirée de
la terre c'est le salaire minimum de l'exploitation.
-yxmxsr
Syndicats ouvriers.
Renvoi des ouvriers.
Examen des bilans.
Taux des fermages.
Usage et propriété.
en possédant exclusivement une
pour l'usage qu'on en fait la considérer comme com
mune. Voilà pour les messieurs du manifeste l'abomi
nation de la désolation voilà ce qui accuse nettement
des tendances socialistes.
Droit la vie chez le fermier.
Chronique locale.