Chronique locale. M0 50. Dimanche, 54e ANNÉE. 24 Juin 1894. JOURNAL D'YPRES ET DE L'ARRONDISSEMENT. A nos lecteurs. Chronique de la tyrannie cléricale. Congrès du lr Juillet. Les Décorations. 6 FRANCS PAR AN. PARAISSANT LE JEUDI ET LE DIMANCHE. Nous prions instamment nos lecteurs de bien vouloir remettre au bureau du Progrèstous les timbres oblitérés et toutes les feuilles et mor ceaux d'étain qu'ils pourraient recueillir. Ces objets sont destinés une œuvre philan thropique. Une montre, qui retarde, est celle dn scribe aux trois quarts ramolli, qui justifie, dans le Journal d'Ypres les actes de persécution que nous avons signalés. "au- ordre Tout ce qu'il trouve redire, c'est que d' •es en ont fait autant et qu'il défend l'on très en ont tait autant et qu' social contre le socialisme. Quel rapport peut-il y avoir entre soigner son inscription comme électeur, entre refuser de faire partie de la garde catholique et le socia lisme Le socialisme, nous l'avons déjà dit, lui sert couvrir toutes les vilénies, toutes les injustices. Maintes fois nous lui avons signalé les tendan ces socialistes du parti catholique le program me de l'abbé Potier, la manière de voir du Patriote, l'encyclique Rerum novarumetc., etc. Il se garde bien d'y répondre. Nous lui avons montré notre programme et l'avons, vingt fois, convaincu de mensonge et de calomnie. Cela n'a servi rien. Il en reste toujours son même dada. Socialisme en tout et toujours. Le progrès que fait la démocratie ici et par tout le surprend et le déroute. Il sent que nous entrons dans une ère nouvelle, où il sera difficile et dangereux de faire dn banditisme politique coup de pièces de cent sous et de fraude, comme au lr Février 1891. Les pères de la cité, qui veulent livrer la cité yproise pieds et poings liés l'idéale réaction cléricale noire, qui proclament la nécessité de mettre l'Etat hors de l'école, qui bénissent l'Eglise d'avoir brûlé nos ancêtres protestants, n'ont pas la conscience tranquille et s'aperçoi vent qu'ils ont faire une population soucieuse de sa liberté, de son indépendance, fière de son glorieux passé. Ils sentent bien qu'il ne suffit pas de bâtir de vastes patronages, où l'on vend de la bière et du genièvre moitié prix, pour avoir raison des Yprois. Mais quel malheur que ces maudits fainéants de constituants soient parvenus retarder si longtemps nos élections communales qui vien dront on ne sait pas encore quand Quel malheur Il n'y a cependant là rien qui doive provoquer l'éton- nement lorsque l'on songe que déjà en 1832, c'est-à- dire l'époque où fut proposée la Chambre la création de l'ordre de Léopold, nos députés d'alors, qui étaient d'autres hommes que la plupart des tristes députards qui sont censés nous représenter aujourd'hui, firent entendre de vio'entes protestations lors de la discus sion de ce projet. De nombreux représentants, tant catholiques que libéraux, étaient d'avis de le repousser. La platitude et la courtisanerie n'avaient pas encore gangrené les hommes de cette époque qui, plus fiers de leur dignité que certains polichinelles d'aujourd'hui, ne se prêtaient pas tous les caprices du gouverne ment. LE PROG vires acquirit edndo. ABONNEMENT PAR AN: Pour l'arrondissement administratif et judiciaire d'Ypres, fr. 6-00 Idem. Pour le restant du pays7-00. tout ce qui concerne le journal doit être adressé l'éditeur, rue au Beurre, 20. INSERTIONS Annonces: la ligne ordinaire fr. 0-10 Réclames: la ligne, fr. 0-25 Insertions Judiciaires la ligne, un franc. Les annonces sont reçues Pour l'arrondissement d'Ypres aux bureaux du Progrès Pour le restant de la Belgique et de l'Etranger 1'Agence Rossel, 44, rue de la Madeleine, et i, rue de l'Enseignement, Bruxelles. -)X(o)X(- F-sèèOh-i- En réponse la requête adressée par le Cercle Commercial en vue de maintenir le tarif spécial en vigueur actuellement pour les charbons bel ges, M. le Ministre des chemins de fer vient de faire parvenir la lettre suivante Bruxelles, le 20 Juin 1894. Monsieur le Président, n J'ai l'honneur de porter votre connaissance que par un arrêté en date du 2 Juin courant, j'ai prorogé jusqu'à disposition ultérieure la durée d'application des tarifs exceptionnels provisoires n03 6 et 6bis dont vous m'entretenez dans votre lettre du 11 de ce mois. w Agréez, Monsieur le Président, l'assurance de ma considération distinguée. Au nom du Ministre l'administrateur, A. DUBOIS. A Monsieur le Président du Cercle Commercial Ypres. P.S. Le Cercle Commercial fera le néces saire pour que le provisoire devienne définitif tant dans l'intérêt de l'industrie nationale que dans celui des contribuables. L'assemblée générale des adhérents au pro gramme de la Fédération progressiste, pour discuter et arrêter la platform électorale et nommer les délégués, aura lieu Lundi, 25 Juin, 8 1/2 h. du soir, la Tête d'Argent. Eu égard la gravité de la situation politique, il est désirable que l'assistance soit nombreuse. Que tout le monde soit au poste Au risque de froisser beaucoup de gens, d'en faire crier quelques-uns, hurler quelques autres et d'attirer sur nous leurs épithètes les plus malveillantes, leurs colères les plus bouffonnes, voire même nous eutendre traiter de jaloux, nous allons, sacrilège nous per mettre de donner notre opinion sur la très vénérable institution des décorations. Oui mes frères, chose triste constater, mesure que la marée montante de la démocratie gagne chaque jour du terrain, le respect dont les choses les plus vénérées étaient entouré, s'en va sans plus se soucier de ces saintes reliques, qu'un escargot d'un rhinocéros Et, le croiiiez-vous, cette affreuse démocratie, qui décidément n'a plus aucune considération pour rien, ne respecte même plus aujourd'hui cette vénérable insti tution des décorations. Saluons en passant la mémoire d'un patriote, catho lique de la vieille école, M. Dumortier, qui, au milieu de la discussion, s'écria que jamais un morceau de ruban ne salirait sa boutonnière. M. Félix de Mérode, qui soutenait le projet, parvint, mais au prix de quels efforts le faire voter par la Chambre deux voix de majorité. Aujourd'hui, s'il devait encore être voté, il le serait la presque unanimité, tant la servilité et la corrup tion ont amoindri les caractères en quelques années. Disons qu'en parlant de décorations ce n'est pas simplement l'ordre de Léopold que nous visons nos critiques s'adressent tout autant aux décorations civi ques, militaires et toutes les décorations générale ment quelconques. Nous ne faisons pas de différence, elles constituent pour nous des hochets sans valeur, bons pour contenter les vaniteux, les sots et les imbé ciles elles sont aussi, aux mains des gouvernements, un moyen pour augmenter l'intluence de leurs amis en jetant de la poudre aux yeux. Les vaniteux, les sots et Jes imbéciles formant lé gion, rien d'extraordinaire rencontrer, de par les rues, quantité d'individus portant le ruban la bouton nière. Ces malheureux se sont assez abaissés pour l'obtenir et le diable sait combien de platitudes ils se sont livrés Ajoutez ces catégories la nombreuse catégorie d'intrigants de la haute et de la basse pègre, des finan ciers véreux et autres rastaquouères pour qui la déco ration est un appât destiné inspirer confiance aux nombreux gogos qu'ils veulent duper, et vous aurez une idée peu près exacte des gens qui portent le ru ban. Il y a naturellement quelques exceptions, mais, croyez-le bien, elles sont rares. Est-il donc étonnant que l'institution des décora tions soit devenue ridicule, lorsqu'on voit la facilité avec laquelle le premier venu peut obtenir la faveur d'orner sa boutonnière En voulez-vous îles exemples Us abondent. Pre nons en quelques-uns dans le tas. Un roitelet quelconque fait-il un voyage l'étranger, l'étiquette exige qu'il soit accompagné d'une suite. Eh bien vous pouvez être certain qu'à leur retour, les personnages de parade qui ont accompagné la majesté voyageuse reviendront avec un crachat de plus sur leur noble poitrine Et d'un Des députés qui auront siégé la Chambre pendant quelques années et qui, muets comme des carpes, au raient tout aussi bien pu y être remplaces par des auto mates, se verront, la veille des élections, et après avoir touché l'indemnité parlementaire, nommés che valiers de l'ordre de Léopold. Et de deux Des directeurs de ministère, des chefs de division, etc., après avoir pendant un certain nombre d'années touché des traitements scandaleux au détriment des malheureux employés dont la femme et les enfants ont peine de quoi ne pas mourir de faim, seront, eux aussi, bombardés chevaliers de l'ordre de Léopold. Et de trois D'autres ronds-de-cuir de plus petite envergure qui, de même que les précédents, ne se sont jamais distin gués par aucune action remarquable et dont le travail ardu et compliqué aura consisté noircir du papier dans une administration publique, recevront, après vingt-cinq années de ce labeur exténuant, la médaille civique de première classe, sous prétexte de services rendus Et de quatre Des officiers de l'armée, qui, heureusement pour le pays et pour eux, n'ont jamais affronté la guerre, re cevront, eux aussi, afin de rehausser le prestige de l'uniforme, le précieux joujou. Et de cinq

HISTORISCHE KRANTEN

Le Progrès (1841-1914) | 1894 | | pagina 1