Chronique locale.
57. Jeudi,
54e ANNÉE.
19 Juillet 1894.
JOURNAL D'YPRES ET DE L'ARRONDISSEMENT.
A nos lecteurs.
Démolisseurs
de la Religion.
Examens.
6 FRANCS PAR AN.
PARAISSANT LE JEUDI ET LE DIMANCHE.
Nous prions instamment nos lecteurs de bien
vouloir remettre au bureau du Progrèstous les
timbres oblitérés et toutes les feuilles et mor
ceaux d etain qu'ils pourraient recueillir.
Ces objets sont destinés une œuvre philan
thropique.
A défaut de réformes justes préconiser et
discuter, les journalistes réactionnaires recou
rent volontiers aux questions de personnes, au
mensonge, la calomnie. Quand ils appartien
nent une religion qui condamne le mensonge
et la calomnie, cela fait scandale et nuit grave
ment la cause religieuse.
Pour masquer le vide de leurs idées, les ré
dacteurs du Journal d'Ypreshabituellement, in
criminent les faits et gestes de leurs adversaires,
de manière leur attribuer des actes, des inten
tions et des opinions absolument faux.
Les libéraux se réunissent publiquement, in
vitent leurs concitoyens discuter les questions
l'ordre du jour ils délibèrent et prennent
telles résolutions que leur devoir et leur con
science commandent.
En est-il de même chez les catholiques
Lorsque le baron Surmont, Sénateur et Bourg
mestre, président de l'Association catholique, se
proclamait partisan convaincu de la R. P., il fut
mis la raison en deux temps et trois mouve
ments, obligé de rentrer dans les rangs et de
faire le mort.
Les libres citoyens de la ville d'Ypres, les li
béraux, ont de tout temps aimé causer de leurs
affaires, discuter sans arrière-pensée, au café
comme aux assemblées publiques. Leurs jour
naux reflètent cette particularité du caractère
Yprois franchise et loyauté.
Les cléricaux, eux, ne discutent point et ne
délibèrent point sur les affaires politiques ils
reçoivent le mot d'ordre et tout est dit.
Mais les rédacteurs de leurs journaux se rat
trapent en s'ingéniant trouver un mot, une
phrase, un article de programme ou de journal,
pour attaquer et calomnier ceux qu'ils n'ont
jamais eu le courage ni la franchise de réfuter
dans un débat public.
Nous leur avons signalé, mainte reprise,
l'évolution démocratique universelle, l'encycli
que Jterum Novarum de Léon XIII, le programme
de l'abbé Pottier, les idées réformistes de M.
Beernaert, etc. ils évitent toute discussion. En
revanche, ils nous font passer invariablement
pour des socialistes, des radicaux, des anarchis
tes, des incendiaires, des chevaliers de la bombe,
des rois du poignard, etc., etc.
C'est grotesque. Mais c'est aussi mentir et ca
lomnier froidement, systématiquement, avec in
tention de nuire.
La religion est bien mal servi par de tels dé
fenseurs.
Ils en sont réellement les démolisseurs.
Le Journal d'Ypres n'a pas craint d'accuser les
socialistes et aussi les libéraux d'approuver l'as
sassinat parce que, dans 1 e slrijdpenning du jour
nal socialiste de Courtrai, liet Volhsrechts'est
trouvé cette phrase
Aussitôt que le Vooruit et le Peuple, organes
socialistes principaux, ont eu connaissance du
fait, ils l'ont énergiquement blâmé et protesté de
toute leur réprobation pour la violence et les
crimes anarchistes.
Le Volhsrechtdans son numéro de Dimanche,
a répudié la responsabilité de cette phrase et l'a
formellement désavouée.
Voilà donc, Journal d'Ypresla vérité.
Comme ce n'est pas une miuce calomnie que
de faire passer quelqu'un pour assassin ou tout
au moins pour apologiste de l'assassinat, quand
il n'en est rien, vous devriez rectifier cela auprès
de vos lecteurs.
Nous verrons.
-ose-
Deux anciens élèves du Collège communal
supprimé viennent encore de se distinguer
M. Joseph Bossaert, a subi
avec succès devant la faculté de Liège, la lre
épreuve de la candidature en médecine, chirur
gie et accouchements.
M. Greorges Soenen, a subi avec
succès devant la faculté de Liège, la lre épreuve
du doctorat en droit.
Nos félicitations les plus chaleureuses et nos
meilleurs vœux.
L'union partout.
La seule pensée que la concentration libérale
est faite dans notre arrondissement, met les
gens du Journal dYpres dans un état de ner
vosité et de surexcitation facile comprendre
chez des gaillards habitués de compter parmi
leurs chances les plus sérieuses de succès les
divisions de leurs adversaires.
Aussi les XXI, avec Janus en tête, jettent-ils
feu et flamme contre ce qu'ils appellent avec
tant d'atticisme un ménagea trois l
Et voilà notre Moniteur de l'Hôtel-de-Ville
abo
ie bonnet sur l'oreille, en train de crier
minalion de la désolation.
Vous voyez d ici le tableau
Et pourtant celte union des forces libérales
dont elle a si peur et qu'elle combat avec plus
de perfidie que de vaillance, celte union sera
bientôt dans nombre d'arrondissement com
me le nôtre, un fait accompli, car il est dans
les vœux de tous ceux qui ont cœur le triom
phe des idées qui nous sont chères.
Elle a été la caractéristique, la note inoublia
ble de cette assemblée libérale du premier
Juillet. Il en est sorti une affirmation puissante
des affinités anti-cléricales qui doiventgrouper,
au mois d'Octobre prochain, tous les libéraux
sous un drapeau commun.
L'ordre du jour Janson, adopté par le Con
grès, résume cette tendance unioniste. Le voi
ci
L'assemblée émet le vœu que partout où
l'union des cléricaux le rendra nécessaire
pour sauvegarder les libertés publiques, les
trois partis libéraux s unissent contre l'ennemi
a commun, sur les bases de la représentation
n proportionnelle, sans rien abandonner de leur
programme.
Le vole de cet ordre du jour avait été précé
dé d'un magnifique discours de l'illustre tribun,
l'un des plus beaux peut-être qu'il ait pronon
cés jamais. Nous y relevons ces énergiques ap
pels au bon sens et au patriotisme
Le parti progressiste est fort, mais pas as-
sez pour marcher seul. Vouloir marcher seul,
ou même vouloir marcher avec les socialistes
sans libéraux modérés, c'est s'exposer un
échec sanglant.
En droit criminel, on dislingue entre les
impulsifs et les intellectuels. Je me méfie des
impulsifs, qui vont droit devant eux je suis
un intellectuel en politique et je veux savoir
où je vais. Je ne veux pas me nourrir de chi-
mères.
Nos dissidences avec le parti modéré nesau-
raient empêcher la coalition. S'il est certains
principes qui nous séparent, combien n'en
est-il pas qui nous unissent Et qu on ne me
parle pas de rivalités ou d'animosités person-
nelles. J'ignore la haine des hommes, et la
conversion d'un adversaire est une de mes
plus grandes joies. C'est le but de la politi-
que.
Relevons aussi, dans ce magistral discours,
ce coup de boutoir l'adresse des meneurs, des
politiciens de cabinet qui font métier d'exciter
les foules en évitant soigneusement de se com
promettre Je n'admets pas la politique qui
consiste provoquer des mouvements révolu-
tionnaires auxquels on ne se mêle pas.
Dans notre arrondissement la plupart de ceux
qui se réclame des principes de liberté qui sont
notre raison d'être ont acclamé celte solution
unioniste et tous s'y rallieront coup sûr pour
marcher en rangs serres au scrutin.
C'est ce dont le Journal dYpres enrage
Tant pour lui que pour les quelques pelés et
tondus qui le suivent I
LE PROG
vires àcqolrit ecndo.
ABONNEMENT PAR AN: Pour l'arrondissement administratif et judiciaire d'Ypres, fr. 6-00.
Idem. Pour le restant du pays7-00.
tout ce qui concerne le journal doit être adressé l'éditeur, rue au Beurre, 20.
INSERTIONS Annonces: la ligne ordinaire fr. 0-10 Réclames: la ligne, fr. 0-25
Insertions Judiciaires la ligne, un franc.
Les annonces sont reçues Pour l'arrondissement d'Ypres aux bureaux du Procrés Pour
le restant de la Belgique et de l'Etranger I'Agence Rossel, 44, rue de la Madeleine,
H 2, rue de l'Enseignement, Bruxelles.
Omdat C. gedood is 0-10.
G., paraît-il, signifiait M. Carnot, et le don
provenait d'un anarchiste.