ASSOCIATION LIBERALE \os 65-66. Dimanche, 54e ANNÉE. 19 Aoul 1894. JOURNAL D'YPRES ET DE L'ARRONDISSEMENT. Dimanche, 19 Août 1894, Ordre du jour Sus aux cléricaux Le catholique peint par lui-même. Les élections provinciales. 6 FRANCS PAR AN. PARAISSANT LE JEUDI ET LE DIMANCHE. INSERTIONS Annonces: la ligne ordinaire fr. 0-10 Réclames: la ligne, fr. 0-25 Insertions Judiciaires la ligne, un franc. D'YPRES ET DE L'ARRONDISSEMENT. 3 heures de relevée, Assemblée générale des membres de l'Association libérale d'Ypres et de l'ar rondissement au local da SAUMON, rae du Sémi naire. élections législatives. Ypres, le 18 Août 1894. Voilà le cri, le seul cri qui, en ce moment, devrait sortir de toutes les poitrines libérales. Il est des gens qui s'occupent, fort grave ment, de ce que pourra l'aire le libéralisme quand il sera redevenu majorité et qui s'indi gnent lidée que leur programme pourrait bien nètre pas immédiatement et totalement réalisé. Il en est d'autres qui, en véritables abslrac- teurs de quintessence, recherchent et exposent dogmatiquement les conditions de la rénova tion sociale dont ils sont les prophètes. Il s'agit bien de tout cela. Avant de se poser la question «Vainqueurs, que ferons-nous il y a lieu de rechercher les moyens de vaincre. Avec nos projets de réformes perle de vue, nous faisons l'effet de malades qui, au lieu de se soigner, ne s'inquiéteraient que de savoir où ils iront, une fois guéris. Au lieu de faire des programmes pompeux dont I unique résultat a été de mieux marquer ce qui nous divise, nous aurions dû marquer en trois ou quatre points ce qui nous unit, et tout d'abord cet article indispensable, la condi tion de tout progrès et de toute réforme, l'abo lition du gouvernement des curés. Renverser la puissance arrogante et réac tionnaire du cierge, voilà la seule chose dont, en ce moment, il faille se préoccuper. Un devoir s'impose, essentiel et primordial éclairer le pays sur les hontes du gouvernement clérical. Chassons les hommes noirs, voilà le thème de combat. Bon, dira-t-on, voilà la querelle du clérical et du libéral qui recommence. Eh bien oui, et il le faut, si Ion veut que la Belgique se res saisisse et que, dans un salutaire élan, elle se débarrasse des charlatans qui l exploitent et des jesuites qui la tiennent courbée sous l'éteignoir. Au lieu de parler impôt sur le revenu, orga nisation du crédit gratuit, dimidium ouvrier et autres conceptions nébuleuses, reparlons de la question scolaire, de l'instruction obliga toire, du service personnel, des entraves ap porter au développement de la main-morte, de la représentation proportionnelle. Disons au peuple que le cléricalisme n'a rien fait pour lui, et que ses prétendues lois démo cratiques ne sont que des attrape-nigauds. Disons aux campagnards que les cléricaux les leurrent et se jouent d'eux. Voilà la propagande, la seule propagande entreprendre. Puissent tous les libéraux s'y dévouer Le Patriote ne ménage pas les députés ca tholiques hostiles la représentation propor tionnelle. Qu'on en juge par le> lignes suivantes: La vérité est qu'il piait quelques parle mentaires d'escamoter la représentation pro portionnelle d empêcher qu'elle soit soumise l'appréciation du corps électoral, soit parce qu'ils poursuivent un succès (lamour-propre et de domination personnellesoit parce qu'ils comptent depecer les arrondissements, car enfin, de l'avis de tous, il est impossible de conserver le statu quo. Avouez que le porlrail de ces cléricaux est joli Pouvait-on croire, avant de l'avoir lu, que nos adversaires fussent aussi vaniteux, aussi mesquins? Ils ne poursuivent, enten dre les organes de leur presse, que des suc cès d'amour-propre et de domination per sonnelle Ce n'est pas nous qui l'avons dit La religion ne sert donc rien pour préser ver ses adeptes les plus fervents des sept péchés capitaux? Qui l'eût cru? Nous pensions, nous, que les doctrines chrétiennes garantissent les âmes de ces tristes défaillances. Ces lignes édifiantes du Patriote donnent bien la mesure et le secret de la politique qui a été poursuivie par une notable partie du cléri calisme. Si la reforme si juste de la représen tation proportionnelle a été combattue avec tant de violence par M. Woeste el ses pareils, c'était uniquement par ègoïsme el par orgueil 1 Dans ces conditions, nous ne devons pas fon der beaucoup d'espoir sur les catholiques pour obtenir cette réforme. Déjà la plupart des as sociations conservatrices battent en retraite. Aussi méritent-elles le châtiment dètre ap prouvées par la feuille de M. Woeste C'est là ce que nous appelons, dit-elle, de la saine politique. Nous ajoutons, nous et de la politique dissolvante el malhonnête» parce qu'elle ne s'inspire que des sentiments les plus mauvais. Les élections provinciales doivent avoir lieu dans tous les cantons du pays quinze jours après les élections législatives. En fait, partir du 14 Octobre et jusqu'au 13 Novembre, date de l'ou verture des nouvelles Chambres, il y aura une élection chaque Dimanche le Dimanche 14 Oc tobre, élections législatives le 21, ballottages et, du train dont on y va, il y aura ballottage dans la plupart des grandes circonscriptions le 28, élections provinciales le 4, ballottages. Puis, réunion immédiate des conseils provin ciaux pour élire leurs sénateurs... On n'aura donc pas le temps de se retourner pendant tout ce mois et la période électorale provinciale doit nécessairement coïncider avec la période électorale législative. C'est fatal, d'ailleurs, puisqu'on fait nommer des sénateurs par les conseils provinciaux. L'élection de ces sénateurs se fera deux degrés en apparence en fait, là où la vie politique n'est pas tout fait éteinte, les électeurs voudront, en choisis sant les conseillers provinciaux, savoir quels se ront les candidats sénateurs qui ceux-ci don neront leurs suffrages. Raison de plus pour que la lutte électorale pour le Sénat, la Chambre et le Conseil provin cial se confondent. Pour les libéraux, il y a une raison de plus de mêler les trois campagnes, c'est de mieux faire ressortir tous les yeux, et tout d'abord aux yeux de ceux qui en sont vic times, la scandaleuse iniquité de la proscription, édictée par la majorité cléricale des défuntes Chambres, de deux cent mille électeurs la Chambre qui ne sont électeurs ni au Sénat, ni au Conseil provincial et qui seront charmés de pou voir exprimer leur gratitude aux députés qui les ont privés de tout ce dont ils ont pu les priver dans les limites de la Constitution. De plus, c'est une grande économie de temps, de frais et un très grand supplément d'activité pour la campagne électorale que de pouvoir présenter en même temps les candidats au Con seil provincial et les candidats la Chambre et au Sénat. Ils font campagne les uns pour les au tres. La lutte pour la province peut même per mettre d'éveiller la vie politique des cantons et des parties d'arrondissement qui seraient dif ficilement atteintes de prime abord par l'agita tion électorale législative. S'il est même des situations électorales personnelles difficiles en tamer, on peut au moins, partout, compter sur le succès dans quelques cantons l'élection pro vinciale. Et il ne faut pas oublier qu'il était deux Con seils provinciaux où, même avec le suffrage res treint, il n'eut pas été difficile de déplacer la majorité au profit des libéraux qu'il est de nombreux cantons en pays flamand où, avec le suffrage universel, des libéraux peuvent l'em- LE PROGRÈS VIRES ACQUIBIT EDNDO. ABONNEMENT PAR AN: Pour l'arrondissement administratif et judiciaire d'Ypres, fr. 6-00 Idem. Pour le restant du pays7-00. tout ce qui concerne le journal doit être adressé l'éditeur, rue au Beurre, 20. Les annonces sont reçues Pour l'arrondissement d'Ypres aux bureaux du Procrés Pour le restant de la Belgique et de l'Etranger J'Agence Rossel, 44, rue de la Madeleine, et t. nie de l'Enseignement, Bruxelles. [Flandre libérale

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Le Progrès (1841-1914) | 1894 | | pagina 1