L'Union libérale.
La démocratie chrétienne
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Chronique locale.
26 Août 1894.
JOURNAL D'YPRES ET DE ^ARRONDISSEMENT.
A nos lecteurs.
A YPRES.
Un acte de folie.
X* 68. Dimanche,
54e ANNÉE.
6 FRANCS PAR AN.
PARAISSANT LE JEUDI ET LE DIMANCHE.
VIRES ACQUIRIT ECNDO
Nous prions instamment nos lecteurs de bien
vouloir remettre au bureau du Progrèstous les
timbres oblitérés et toutes les feuilles et mor
ceaux d'étain qu'ils pourraient recueillir.
Ces objets sont destinés une œuvre philan
thropique.
-)X(°)X<-
Le Journal d'Ypres ne décolère point.
Il nous en veut mortellement d'avoir recon
stitué contre le cléricalisme Ypres, comme
ailleurs, le faisceau des forces libérales.
Il aurait voulu voir se perpétuer, au grand
avantago du parti épiscopal et pour notre défi
nitif écrasement, nos dissentiments, nos malen
tendus, nos byzantines querelles entre opportu
nistes et progressistes, entre prudents et en
thousiastes.
Et aujourd'hui que l'union est faite, union
puissante et indestructible, il cherche jésuiti-
quement, mais sans espoir de succès, raviver
les froissements et les oppositions d'autrefois.
Exploitant tour tour les susceptibilités des
uns et des autres, il fait un crime aux doctrinai
res d'avoir tendu la main aux progressistes,
ceux-ci de s'être réconciliés avec ceux-là.
Eh bien, il en sera pour ses frais de sournoise
stratégie, et le corps électoral verra clair dans
ses malices cousues de fil gris.
D'aucun côté, il n'y a eu abdication ni palino
die. Ce qui est vrai, c'est que les membres de la
grande famille libérale se sont tendu une main
loyale et ont cimenté une entente que le péril
clérical et l'audace réactionnaire rendaient in
dispensable.
Ce qui est vrai, c'est qu'ils se sont fait de
mutuelles concessions, en abdiquant, devant
l'intérêt majeur du parti, devant les graves dan
gers de l'heure présente toutes velléités in
transigeantes et toutes susceptibilités d'amour
propre.
Ce qui est vrai, c'est que, conservant sur les
nombreuses questions accessoires que comporte
le gouvernement d'une nation leurs opinions
personnelles et leur pleine indépendance d'ap
préciation, ils ont adopté, sur l'unique et absor
bant problème qui se pose aujourd'hui devant
le pays, une commune plate-forme, simple, dé
finitive, franchement démocratique.
Ils ont fait ce que commandaient le devoir et
le patriotisme.
Et les colères cléricales démontrent, si cela
avait encore besoin de démonstration, qu'ils ont
sagement agi.
Vivo l'Union
Le Volkshuis clérical vient peine d'ouvrir ses
portes au public que déjà la toute puissance de
nos anciens leaders cléricaux menace de sombrer
sous le formidable élan d'une démocratie nais
sante. L'abbé Daens, le démocrate Alostois, a,
paraît-il, fait école Ypres. Qui donc se
serait douté que nos masses cléricales Yproisea
fassent accessibles cet esprit d'indépendance,
qui pousse les catholiques d'autres arrondisse
ments s'insurger contre l'autocratie de leurs
anciens chefs
Qui aurait pu croire qu'un jour ces masses ou
vrières enrôlées par force dans les congrégations,
jeunes gardes, etc.,se fussent révoltées? Serions-
nous la veille d'une transformation complète
de cette politique cléricale surannée, qui jus
qu'ici n'a abouti qu'à une seule chose asservir
les masses pour mieux les dominer.
Au Volkshuis l'on veut, paraît-il, une distribu
tion plus équitable des droits et des devoirs
L'on 6e rebiffe contre cette situation déplorable
qui met actuellement tous les privilèges aux
mains des grands et étouffe en toutes circon
stances la voix des travailleurs.
Les ouvriers catholiques Yprois, membres du
Volkshuisont fait connaître leurs justes reven
dications Ils veulent des réformes tendant
améliorer leur situation matérielle. Ils exigent
de leurs candidats aux prochaines élections
législatives un programme complet et largement
démocratique.
11 paraît qu'ils veuleut toute force une can
didature ouvrière Us trouvent avec raison que
les intérêts du travail doivent être défendus par
ceux qui vivent du travail. Quelque grand que
soit pour eux le plaisir de vider un verre de
bière cinq centimes en compagnie des citoyens
Fraeys, Bruneel, etc., ils ont jugé, qu'il leur
serait plus agréable, d'avoir un peu plus de bien
être au foyer et de donner, au besoin, dix cen
times par verre, au café, chez des cabaretiers de
leurs amis qui aujourd'hui ont rudement se
plaindre de la concurrence qu'on leur fait.
Bref, c'est la scission dans le clan clérical.
Qui l'emportera Les citoyens aristots, ou les
démocrates
Qui vivra verra
jt
Victoire de la démocratie
chrétienne
AT. Struye, député partisan
de la représentation propor
tionnelle, vient de se désister
en laveur d'un candidat ou
vrier. Le candidat ouvrier
est le contremaître de la fa
brique Seys qui ira défendre
au Parlement le minimum de
salaire.
XXX.
Ce serait vraiment un acte de folie pour la
Belgique que de se livrer une reaction pro
tectionniste au moment où l'Amérique en re
vient, où la France se mord les doigts d'en
avoir essayé.
Voici, propos de ce dernier pays, un petit
tableau comparatif d'une éloquence rare.
Pour les cinq premiers mois de 1892 et les
cinq premiers mois de 1894, les chiffres de nos
importations en France sont
1892 1894
Par contre, lexporlation française en Belgi
que a diminué. Voici les chiffres pour les
mêmes périodes
1893 1894
Pour donner une idée plus complète des ré
sultais du protectionnisme en France, voici, en
valeurs, les chiflres des importations et des ex
portations pendant les six premiers mois de
189i
11 y a heu de noter que l'exportation des ob
jets fabriqués a diminué, comparativement la
période antérieure, de plus de 70 millions per
dus par l'industrie française sur sa clientèle
étrangère qui ne se retrouvera pas aisé
ment, même si les conditions changeaient.
Les Etats-Unis, l'Allemagne, la France sont
de grands marchés de consommation et, pro
portions gardées, des pays moins producteurs
LE PROGRÈS
ABONNEMENT PAR AN: Pour l'arrondissement administratif et judiciaire d'Ypres, fr. 6-00.
Idem. Pour le restant du pays7-00.
tout ce qui concerne le journal doit être adressé l'éditeur, rue au Beurre, 20.
INSERTIONS Annonces: la ligne onjJjjRaire fr. 0-10 Réclames: la ligne, fr. 0-25
Insertions Judiciaires la ligne, un franc.
Les annonces sont reçues Pout l'arrondissement d'Ypres aux bureaux du Progrès Pour
le restant de la Belgique et de l'Etranger 1'Agence Rossbl, 44, rue de la Madeleine,
et rue de l'Enseignement, Bruxelles.
-T"
A la dernière minute, nous
recevons la dépêche sui
vante
Volkshuis, le 35 Août 1894.
Viande 1,400,000 k. 1.600,000 k.
Beurre 872,416 1,034 571
Froment 22,000.000 29,000.000
Seigle 25,665 534,916
Orge 3,000,000 18,000,000
Avoine, maïs 2,000,000 20,000,000
OEufs 11,000,000 17,000,000
Beurre 900,000 k. 500,000 k.
Froment4,000,000 1,000,000
Seigle 10,000.000 2 000
Orge 30,000,000 1,100,000
Avoine 4,315,000 1,461,000
OEufs. 1,149,000 204,430
Du lr Janvier au 30 Juin 1894, les importations se sont
élevées 2,235,620,000 francs eonlre 1,900,000,000 fr.
en 1893 durant la même période soit une différence en
plus, pour cette année, de 335,520,000 francs.
Quant aux exportations, elles ont atteint, en 1894,
1,585,487,000 francs, alors que l'an dernier elles s'éle
vaient 1,662,882,000 francs. Différence en moins pour
1894, 77,395,000 francs.
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