Encore l'union libérale.
La démissionne M. Struye
Chronique locale.
-n(o)x(-
70. Dimanche,
54e ANNEE.
2 Septembre 1894.
JOURNAL D'YPRES ET DE L'ARRONDISSEMENT.
A nos lecteurs.
Signe de beau temps.
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et 2, rue de l'Enseignement, Bruxelles.
Nous prions instamment nos lecteurs de bien
vouloir remettre au bureau du Progrèstous les
timbres oblitérés et toutes les feuilles et mor
ceaux d etain qu'ils pourraient recueillir.
Ces objets sont destinés une œuvre philan
thropique.
Le Journal d'Ypres n'en démord pas. Depuis
qu'il a appris que l'Union libérale est faite
Ypres, et que modérés et progressistes se sont
donnés la main pour s'opposer aux Ilots envahis
sants des réactionnaires, il a le cauchemar et est
constamment pris de vertiges. Il ne voit pas, le
bon apôtre, qu'il se fourre de plus en plus le
doigt dans l'œil et que le dépit lui fait dire
des stupidités.
Dans son numéro du 29 Août dernier, son ré
dacteur des grands jours, son Jean Huss son
bon Jean Huss sert ses lecteurs une tartine
de deux colonnes, pour leur expliquer de quelle
façon les différentes fractions du parti libéral se
sont entendues et pour répéter, une fois de plus,
que l'Association libérale est un corps sans téte.
Nous ne relèverons pas toutes les insanités
contenues dans cet article, ce serait abuser des
instants de nos lecteurs, qui connaissent suffi
samment la sincérité des scribes du Journal
d'Ypres.
Allez y donc gaîment, Jean Huss mon bon
Jean Huss Toutes vos calembredaines, tous vos
gros mots ne feront changer en rien la face des
choses, et les libéraux marcheront unis au
scrutin.
"Vive l'Union
Dans notre numéro de Dimanche dernier, nous
annoncions le désistement probable de M. Struye
de son mandat de député d'Ypres. Le Journal
d'Ypres a nié la nouvelle et malgré cela nous
persistons y croire. M. Struye est, nul ne
l'ignore, l'un des partisans les plus convaincus
de la représentation proportionnelle. L'on se
rappelle encore la déclaration si catégorique
qu'il fit lors de la discussion de cette réforme au
Parlement, discussion qui se fit pour la frime,
nous le voulons bien. M. Struye se déclarait
alors prêt renoncer son siège de député pour
favoriser l'avènement d'un représentant libéral
dans l'arrondissement d'Ypres. Aujourd'hui les
temps ont changé. La représentation proportion
nelle, par la faute d'un grand nombre de ses
partisans, tous du parti clérical, qui lors de la
discussion ont fait faux bond, a subi un échec au
Parlement Nous lutterons donc au mois d'Oc
tobre sous un régime majoritaire, anti-cléricaux
contre cléricaux. Cela n'empêche que dans le3
deux clans nous nous trouvons en présence de
nuances diverses et que, de part et d'autre, il y
a une tendance faire application de la repré
sentation proportionnelle.
M. Struye, malgré la dénégation du Journal
d'Ypresl'aurait compris et sa manière de voir
est si naturelle, si logique, que la plupart des
journaux catholiques du pays ont annoncé,
après nous, le prochain désistement de notre
député.
A Ypres, comme partout ailleurs, il s'est for
mé dans le parti catholique un groupement
d'hommes idées plus larges, fidèles au drapeau
clérical mais désireux de voir introduire dans le
programme de leur parti un ensemble de ré
formes de nature améliorer la situation des
travailleurs.
Or nous comptons dans l'arrondissement des
ouvriers d'église sacristains, bedeaux, etc., des
ouvriers industriels et, notamment,ceux qui tra
vaillent dans les nouvelles fabriques construites
Ypres depuis l'avènement des cléricaux
l'Hôtel de Yille, enfin des ouvriers agricoles.
Ces travailleurs constituent des masses qui
désirent être représentées. Le Journal d'Ypres
nous dit bien que dans son parti ce sont les chefs
qui imposent leur volonté aux électeurs, nous
n'en avons jamais douté, mais le Journal oublie
que ce qui était possible sous le régime censitaire
ne l'est plus aujourd'hui. 11 est très facile d'é
crire que nul n'a se plaindre de nos représen
tants et sénateur actuels. Ce sont là des affir
mations purement gratuites, elles sont même
téméraires lorsque Ton songe ce que nos dépu
tés et sénateur ont fait pour la ville et l'arron
dissement.
Jusqu'ici nos députés et sénateur ont eu pour
seuls mandants les censitaires.
A côté de ceux-ci, le corps électoral compte ac
tuellement des masses compactes de petits bour
geois et travailleurs ayant des intérêts bien diffé
rents. Quoi d'étonnant ce qu'ils élèvent la
voix 11 faut être doté de toute la naïveté du
Journal pour aller croire qu'ils subiront la volon
té dq quelques chefs souvent trop soucieux de
leurs intérêts personnels.
Il nous a été dit que les premières prostesta-
tions étaient parties du VolAsAms,et que ces pro
testations avaient eu de l'écho dans l'arrondisse
ment.
Pouvait-il en être autrement Le parti cléri
cal a érigé un Volkshuis En consacrant l'exis
tence du peuple, nos chefs cléricaux n'ont-ils
pas songé qu'ils consacraient ses exigences Il
leur a montré les dents, le Journal tremble déjà
11 fallait cependant s'y attendre.
Le peuple veut être chez lui dans sa maison.
Ce n'est pas avec les 450 francs de prix donnés
lors de l'inauguration, ni avec des tombolas or
ganisées avec l'argent des membres, ni avec des
verres de bière cinq centimes, que Ton par
vient faire de la bonne besogne électorale.
Nos ouvriers industriels et agricoles veulent
être édifiés sur ce que Messieurs nos députés et
sénateur comptent faire pour eux au Parlement
Ils désirent les contrôler ici et là bas Quoi de
plus naturel alors que M. Struye fasse place
l'un des leurs, surtout pour la session parlemen
taire venir, où Ton discutera les droits protec
teurs, question d'un intérêt capital pour nos
travailleurs
Nous persistons donc dans nos dires
Il n'est plus douteux que le beau temps nous
soit franchement revenu l'Administration fait
démolir le kiosque de la Grand'Place. (1)
Et dire que. lorsque sous la précédente admi
nistration, on enlevait ce même kiosque vers la
fin de Septembre, les patrons du Journal d'Ypres
n'avaient pas assez de railleries pour critiquer
la mesure.
Toujours les mêmes farceurs ces hommes de
la fameuse nuit.
aux élèves de
l'éoole communale gratuite
de filles.
Mardi, 28 Août, s'est clôturée la série des dis
tributions de prix aux élèves des établissements
d'instruction publique de notre ville. C'était le
tour de l'école communale gratuite de filles. Dès
l'ouverture des portes, la grande Salle des Hal
les s'est rapidement remplie, sur l'estrade
étaient rangées environ 500 élèves tontes propre
ment mises, rayonnantes de santé et de joie. Au
pied de l'estrade sont venus Be placer les autori
tés et un grand nombre d'invités. La cérémonie
était présidée par M. le Bourgmestre. La distri
bution des récompenses a eu lieu dans Tordre le
plus parfait. Deux chœurs ont été chantés avec
beaucoup de précision et d'ensemble. Une petite
scène les papiers n a été, malgré les difficultés
résultant du grand nombre d'enfants qui y pren
nent part et la variété des exercices, exécutée
de façon provoquer de fréquents et unanimes
applaudissements. Pendant cette exécution, un
groupe de jeunes filles doivent fair9 semblant de
lire une feuille qu'elles tiennent en mains
cette fin, on leur avait distribué des pages des
Annales parlementairesC'est parfait, fit-on obser
ver, elles lisent Bans doute le discours prononcé
au Sénat par M. Surmont, exprimant l'espoir de
(1) DIX ouvriers sont employés cette besogne.
LE PROGRÈS