ASSOCIATION LIBERALE
Candidats la Chambre des Représentants.
Association libérale
MM. BRUNFAUT, Auguste, industriel, Tpres.
LELEÏÏP, Charles, négociant, id.
7ERM5ULEX, Polydore, brasseur, id.
Elections Législatives du 14 Octobre.
77. Jeudi,
54e ANNÉE.
27 Septembre 1894.
JOURNAL D'APRES ET DE L'ARRONDISSEMENT.
d'Ypres et de l'arrondissement.
Réunion électorale
6 FRANCS PAU AN.
PARAISSAIT LE JEUDI ET LE DIMANCHE.
H
D'YPRES ET DE L'ARRONDISSEMENT.
DU DIMANCHE, 23 SEPTEMBRE 1894.
Au bureau siègent MM. H. Bossaert, A. Brun-
faut, Arth. Dalmote, A. Harteel, T. Maeleveys,
O. Poupart, E. Verschaeve et P. Vermeulen.
Il annonce que M. Leleup, candidat et Prési
dent de l'Association libérale, l'a chargé d'ex-
ftrimer tous ses regrets de ne pouvoir assister
a séance il explique le but de la réunion. Nous
avons, dit-il, conquis le droit électoral pour
1,240,000 Belges, qui étaient des parias dans leur
patrie maintenant, il s'agit de savoir ce qu'il
reste faire et quel usage doit servir cette
arme puissante le bulletin de vote.
Nous avons fait appel aux 25,934 électeurs de
l'arrondissement d Y près et, particulièrement,
aux 1,459 Yprois majeurs qui, au référendum de
1893, sont venus affirmer leur volonté de voir
introduire le suffrage universel.
Yous êtes accourus nombreux notre appel
une pareille assemblée n'a pas son précédent
dans l'histoire de notre ville d'Y'pres, où les ci
toyens de toutes les classes, de toutes les opi
nions sont invités examiner, étudier les grands
Eroblèmes d'intérêt général et national. Nos dé-
ats doivent être calmes et dignes. Ils sont
publics chacun peut exprimer sa manière de
voir la parole lui sera accordée qu'il soit ami
ou adversaire, je convie tout le monde au respect
des idées qu'il ne partage pas.
Les candidats exposeront leur programme
chacun sera libre de réfuter ce qu'il n'approuve
pas et de préconiser ce qu'il croit meilleur.
La parole est accordée M. Brunfaut, qui
commence par donner lecture du manifeste aux
électeurs. 11 le développe en français dans tous
ses détails, et fait le bilan de ce que les ca
tholiques ont fait au pouvoir depuis les dix
années qu'ils y sont. Ils ont escaladé le pouvoir
eommo ils ont escaladé notre Hôtel de Ville,
par tous les moyens, corruption, pression,
promesses fallacieuses, etc. A Ypres, on allait
avoir moins d'impôtsla paix politique des
fabriques, etc. Vous savez tous ce qu'il en est.
Pour escalader le pouvoir gouvernemental,
ils ont crié bas les impôts, bas la conscrip
tion, 'tveg met de bloedwetbas le budget de la
guerre, plus un canon, plus un homme de plus,
bas l'accise sur le tabac Ils ont promis le re
tour de la paix politique. Vous savez comment
ils ont effrontément fait banqueroute toutes
ces promesses.
Nous avons plus d'impôts, quoique les temps
soient de plus en plus mauvais pour tout le
monde; ils ontintroduit l'inique droit de licence,
qui frappe le petit sous un hypocrite prétexte
de moralité, et produit quatre millions. Ils ont im
posé la viande, qui était déjà trop chère pour la
très grande majorité d'entre vous. Ils ont main
tenu l'accise sur le tabac laquelle ils ont fait
produire le quadruplede ce qu'elle produisait du
temps des libéraux. Ils promettent d'imposer le
pain, le beurre, la chicorée, l'avoine,etc.,dans la
plus large mesure possible, c'est-à-dire jusqu'à
la famine.
La conscription a été maintenue on a porté
le temps de service de 8 13 ans; ou a augmenté
les contingents on a dépensé en forts et en ca
nons des dizaines et des centaines de millions.
Et vous savez tous de quelle laçon ils ont ame
né la paix politique et sociale. Vous avez vu ce
qu'ils ont fait des instituteurs officiels; ce qu'ils
font des fonctionnaires, des ouvriers qu'ils em
ploient. Tous ceux qui ne veulent pas s'appla-
tir, abdiquer leurs opinions, s'agenouiller devant
eux, on les brise, on leur prend le pain. Ton
nerre d'applaudissements
Et ces hommes, dont vous voyez journelle
ment les actes tyranniques et partiaux, ont l'ef
fronterie de vous dire, vous, électeurs une
voix Aimez votre prochain comme vous-
même et la question sociale sera résolue n et
ils vous refusent votre égalité politique Ils
étouffent la voix qu'ils ont été contraints, devant
votre indignation, de vous accorder, en donnant
deux et trois voix ceux qu'ils croient pouvoir
mieux dominer, que vous, honnêtes et fiers tra
vailleurs Applaudissements prolongés.)
Dans l'arrondissement d'Ypresvous êtes
16,757 une voix. Mais 9,177 pluraux ont
21,554 voix et vous écrasent. Cela est-il raison
nable, tolérable (Non, non, de toutes parts.)
Mais maintenant que vous êtes électeurs, que
vous connaissez la sincérité des sentiments dé
mocratiques des cléricaux, vous direz arrière
ceux qui nous ont refusé nos droits politiques,
qui les ont mutilés par la jésuiterie plurale et
vous crierez avec nous justice, honnêteté, éga
lité, un homme, un vote (Ap
plaudissements frénétiques. On ciio de tout côté
ja, jaeen lioofd, eene stem).
Vous voterez donc pour ceux qui ont un pro
gramme sincèrement démocratique, qui connais
sent vos aspirations, vos intérêts véritables, qui
ont servi la démocratie ioute leur vie et vous
aurez ainsi bien travaillé votre propre intérêt.
L ongs applaudissements
Électeurs catholiques ici présents, vous direz
si cela est juste et nécessaire pour tout le monde
sans distinction d'opinion Je vous convie de
travailler avec nous pour obtenir ces réformes,
par dessus toute considération de parti dans
un intérêt national supérieur Vous allez, en
sortant d'ici, demander vos candidats, qui in
tentionnellement n'en soufflent mot, ce qu'ils
comptent faire la Chambre pour la loi commu
nale.Ils devront se prononcer, et si leur réponse
est évasive ou contraire la justice et la rai
son, vous le leur direz. M. Surmont est partisan
convaincu de la R. P., il l'oublie, parfois il faut
le lui rappeler. M. Colaert, pareil M. Woeste,
est adversaire de ces réformes populaires il
faut faire comme Alost l'abbé Daens le fait. Il
faut lui dire qu'il est temps que justice soit ren
due au peuple devenu électeur. S'ils ne vous
écoutent pas, votre devoir est de voter pour nos
candidats qui promettent les réformes et tien
dront eux, leur promesse. Votre conscience de
catholique n'aura rien se reprocher, puisque
l'égalité du suffrage et la R. P. août conformes
aux enseignements de l'encyclique Rerum nova-
rum, conformes aux opinions de prélats et
d'hommes éminents du parti catholique.
Electeurs, si vous voulez obtenir justice, il
faut faire un usage raisonné de votre bulletin de
vote. Et vous serez étonnés des résultats féconds
qu'il aura pour tous. Applaudissements
LE PROGRÈS
vires acqcirit ecndo.
ABONNEMENT PAR AN: Pour l'arrondissement administratif et judiciaire d'Ypres, fr. 6-00.
Idem. Pour le restant du pays7-00.
tout ce qui concerne le journal doit être adressé l'éditeur, rue au Beurre, 20.
INSERTIONS Annonces: la ligne ordinaire fr. 0-10 Réclames: la ligne, fr. 0-25
Insertions Judiciaires la ligne, un franc.
Les annonces sont reçues Pour l'arrondissement d'Ypres aux bureaux du Progrès Pour
le restant de la Belgique et de l'Etranger I'Agence Rossel, 44, rue de la Madeleine,
et 2, rue de l'Enseignement, Bruxelles.
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M. Vermeulen préside
M. Vermeulen passe la tribune et cède la pré
sidence M. Brunfaut. Il développe en flamand
le programme des candidats et résume les argu
ments de M. Brunfaut. Puis il appelle l'atten
tion de tous les électeurs,amis ou adversaires,sur
l'importance de la question du droit de suffra
ge. Tout le monde doit se pénétrer de la néces
sité de faire cesser les revisions et les tripatouil
lages de la loi électorale. La législature prochaine
devra taire la nouvelle loi électoralecommunale.
Il dépendra de vous, électeurs, dit-il, si cette loi
consacrera la logique et la justice où si elle sera
un tripotage plural ou autre. Il dépendra de
vous, électeurs, si l'on aura ou non la représen
tation proportionnelle qui doit faire cesser la
guerre politique, prévenir la guerre de classes et
amener pour chacun la paix et la prospérité.
Applaudissements
M. Vermeulen reprend la présidence et dit que
la parole est accordée ceux qui la désirent,
amis ou adversaires, que l'on écoutera tout
le monde avec un égal respect. On signale,
ajoute-t-il, la présence de nombreux catholi
ques dans la salle, je m'en félicite j'espère
que s'ils nous désapprouvent, ils nous réfu
teront que s'ils nous approuvent, ils le diront
leurs amis, leurs candidats. Si nous luttons
pour un mandat législatif, notre préoccupation