Chronique locale. Ecce iterum Henriculus. Correspondance. La vérité. La question scolaire. Électeurs capitale tous doit être le triomphe de Injusti ce, de la cause du peuple. Longs applaudissent.) Le Président demande plusieurs reprises si personne ne désire la parole pour réfuter les orateurs ou faire des propositions nouvelles. Enfin un électeur placé au fumoir, au fond de la Salle en haut, demande la parole. Le katholieke Nieumsblad, d'hier, dit-il, en fla mand, annonce que les catholiques viendraient cette réunion pour zwanzer, pour rire (voor een lactparlij te maken.) Eh bien pourquoi ne rient-ils pas que nous le voyions Pourquoi ne prennent ils pas la parole comme on les y convie Je les somme de le faireAprès une pause assez longue, l'électeur reprend: Ils ne répondent pas c'est que ce sont de piètres héros les amis duNtcums- blad ou bien qu'ils sont convertis aux idées saines et justes qu'ils viennent d'entendre. En ce cas, je leur demanderai, qu'en sortant d'ici, n ils aillent trouver les maîtres qui les ont en- voyés qu'ils fassent un rapport exact de ce qu'ils ont vu et entendu. Qu'ils disent leurs maîtres que s'ils veulent bien tenir leurs réu- nions électorales avec entrée et parole libres, les électeurs indépendants iront participer avec calme et dignité aux débats, afin que les élec- teurs catholiques puissent juger en connais- sance de cause. Le peuple qui travaille et peino a aujourd'hui sa part au soleil politique et ne doit plus se laisser tromper par des discussions huis-clos. Bruyants applaudissements, on rit beaucoup.) Les amis du Nieuwsblad suent de grosses gouttes mais ne soufflent mot. Le Président engage les assistants seconder les candidats dans leur propagande qui doit être l'œuvre de tout le monde, l'œuvre de la démo cratie émancipée et consciencieuse de son rôle et de ses devoirs. Des manifestes et des brochures sont distri bués. Des personnes accourues de tous les coins de l'arrondissement en emportent pour les re mettre leurs compatriotes. Cette réunion a été un succès dépassant les espérances les plus optimistes. Mais le local du Saumon est trop petit. 11 faudra aviser prendre des mesures avec le nouveau corps électoral, il faudra que le gouvernement ou la ville fasse comme en Angleterre et en Suisse, c'est-à-dire procure des locaux suffisamment vastes pour permettre aux citoyens de se réunir conforta blement et délibérer l'aise sur les affaires publiques. -nc(- Donc Henrietje, le sire d'Eeckhoutte et autres lieux, est candidat la Chambre C'était écrit et fatal. Il fallait que le bout d'homme devînt cela. Ne pouvant jamais devenir quelqu'un, il veut de plus en plus grossir comme chose. Il était bien déjà du Conseil provincial depuis de longues années, et du Conseil communal de puis 1891, mais c'était peu pour lui, encore que ce fût beaucoup trop pour tous les gens sensés. De Conseiller provincial, voyez-vous, et moins encore de Conseiller communal, on ne devient Ministre. Or, Henrietje, n'ayant pu devenir Gouverneur, entend devenir Conseiller de la Couronne, Prési dent même de Conseil Comme jadis Fouquet, il a pris pour devise Quo usque non ascendant Et de fait, il est né pour grimper. La chose, toutefois, ne s'est pas faite toute seule. Ses compères trouvaient que son ambition dé passait de trop cette fois la grosse mesure. Passe encore s'il s'était simplement agi de re présenter les électeurs de Zoetenaeye ou les na turels d'Ezelghem. Mais l'arrondissement d'Ypresc'était une antre affaire Aussi a-t-on essayé d'âbord de le dissuader, et, ensuite, de le faire opter pour quelque autre milieu. Mais il n'a voulu en démordre. Avec l'obstination qui caractérise les ambi tieux ignorants, il a exigé de passer sur la liste locale, menaçant de scission en cas de refus. Il a donc bien fallu prendre son ours. On eut été bien embarrassé, sans le dévoue ment de M. Struye. Car Mons Colaert, dont Hen rietje convoitait le siège, n'avait guère envie de le céder. Heureusement, l'abnégation du prédit Eugène a sauvé la situation. Avec un désintéressement qui l'honore, M. Struye a cédé son siège lui, sous promesse toutefois qu'il deviendrait Sénateur provincial. Mais c'est égal ç'a été dur avaler cette couleuvre-là, d'autant plus que d'autres aspi rants plus sérieux parmi lesquels deux bourgmestres de communes importantes, fai saient entendre, non sans motifs, que la place leur revenait. On dit que M. Surmont s'est vengé par un mot féroce. On sait que notre Premier a l'esprit cruel et qu'il aime la grosse plaisanterie, en vrai gantois qu'il est Il ne lâcherait pas un bon trait pour un empire, quand ce trait devrait aller percer la maison d'un ami et même l'ami avec. Or donc, quelqu'un qui s'étonnait qu'on eût pris comme candidat le phénoménal Henrietje, l'ignorance prétentieuse personnifiée, l'imbéci- lité orgueilleuse et ambitieuse faite homme, il aurait répondu, de son ton le plus nar quois Eh bien oui Les libéraux ne diront plus au moins que nous n'aimons pas l'agriculture Et, achevant sa maligne pensée devant l'atti tude interrogative de son interlocuteur, il aurait ajouté Puisque nous envoyons un veau la Chambre 11 paraît que l'interlocuteur se tient encore le ventre. Si non e vere Nous recevons une protestation signée de MM. Surmont de Volsberghe, Berten, Colaert et Henrietje au sujet de notre article du 23 courant, intitulé Le Programme clérical. Nous avons mal reproduit, disent ces Mes sieurs, le programme en question et on nous in vite en donner le texte précis. Mal reproduit Entendons-nous s. v. p. Nous n'avons toulu reproduire rien du tout mais,lisant et faisant lire entre les lignes, avons simplement voulu faire comprendre, nos lec teurs, quel sera, côté du programme apparent, le programme réel de nos adversaires en cas d'é lection. C'est là une forme d'appréciation et de discus sion laquelle personne n'a pu se méprendre et qui rentre absolument dans le droit de la presse. Aussi bien, et encore que nous ne voyions aucun inconvénient, mais pas le moindre, reproduire dans nos colonnes le texte officiel de la circulaire aux électeurs signée des noms susmentionnés, nous n'en ferons rien, ce par unique sentiment de notre droit et de "ceux de la presse. Avec les sottes exigences de ces Messieurs, il n'y aurait bientôt plus de polémique possible, en temps électoral surtout. En se mettant sur les rangs, M. le baron Sur mont de Volsberghe et consorts ont livré leurs opinions et leur personnalité politique l'exa men et la critique des journaux. Nous enten dons, encore une fois, user de la permission sans nous laisser entraver par aucune réclamation, ni intimider par aucune menace. Que nos correspondants saisissent Injustice de leur prétention s'ils le j figent propos. Ce sera un curieux procès de presse ajouter tant d'autres 11 y a quelque temps, la presse dévote disait ses lecteurs que les cléricaux ont diminué de moitié l'impôt sur le tabac. Voyous ce qu'il en est. Sous le gouvernement libéral on avait droit gratuitement 150 plants de tabac, qui don naient une récolte môyenne de 12 kilogr., c'est- à-dire la provision annuelle d'un fort fumeur. Sous le gouvernement clérical, si vous plantez 150 plants, vous paierez un impôt de fr. 2-25. Donc, sous le gouvernement libéral, l'ouvrier agricole fumait sa pipe sans payer un centime aujourd'hui, il doit débourser 3 fi*. S5 par* an. Voilà comment les cléricaux diminuent l'im pôt de moitié Les prochaines élections législatives auront sur la question scolaire la plus grande influence. On connaît la politique de la droite et du gouvernement. Elle s'est affirmée par le vote d'un subside de 300,000 francs en faveur des écoles adoptables au cours de la dernière ses sion. Les orateurs de la majorité ont hautement dé claré que c'était là un premier pas fait en avant; qu'il serait suivi de mesures plus générales et que dorénavant les subsides seraient répartis entre les écoles au prorata du nombre de leurs élèves. C'est la rentrée menaçante de l'ancienne guer re scolaire et la ruine probable que disons- nous certaine de l'enseignement officiel dans plusieurs provinces. Le clergé emploiera les moyens les plus frau duleux et les plus blâmables pour peupler ses écoles, et là, où il est tout puissant, il atteindra facilement son but. Qu'adviendra-t-il C'est que les écoles officielles, demi désertées, ne recevant plus de subsides, devront fermer leurs portes, laissant la génération de demain aux mains du clergé.... Jolie perepective La corruption électorale va sévir cette année avec plus d'intensité que jamais. Certains d'entre vous recevront bien certaine ment la visite de misérables la recherche de voix acheter Quelques malheureux accepteront peut-être l'argent qui leur sera offert, mais ils seront assez intelligents pour ne pas voter, quoique cela, pour les affameurs du peuple. Tout contrôle est maintenant devenu impos sible et vous n'oublierez pas que le programme de MM. Colaert et Cie est de mettre un impôt sur le pain. Faites donc le petit calcul ci-après avant de vous rendre au scrutin Si l'augmentation du prix du pain nécessite pour votre famille une augmentation de dépense de 40 fr. annuellement, cela fera pour la durée d'un mandat fr. 160-00 En admettant que vous recevriez pour votre voix 100-00 vous subirez encore une perte de fr. 60-00 - - "tti jiifttr-

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Le Progrès (1841-1914) | 1894 | | pagina 2