Électeurs Les affameurs du peuple. Graves conséquences. Ouvriers, si vous voulez Ça craque. Place d'autres Nous voulons Tel est le programme que nous détendrons aux Chambres, si vous nous faites l'honneur de nous donner vos suffrages. Les candidats provisoires Baron SURMONT de VOLSBERGHE BERTEN COLAERT LWEINS d'EECKHOUTTE. Voilà Est-ce que, son tour, bon procédé pour bon procédé, le Journal ne voudra pas reproduire le programme exact des candidats libéraux Vaines et fallacieuses promesses, après cela, que toutes ces vantardises de nos cléricaux Est-ce que, avant les élections communales de 1890-91et même encore après, au lendemain de leur honteux et coupable triomphe, ils n'ont pas promis aussi de respecter les écoles officielles, le Collège communal notamment? Or, on sait de quelle façon ils ont tenu parole. Ce sera encore la même chose. Us défendront les intérêts et les privilèges du clergé, droits de Dieu, leurs yeux, mais rien, absolument rien, au delà Onze jours peine nous séparent deB élec tions et les cléricaux font répandre partout le bruit par leurs journaux et les feuilles étrangè res qu'ils l'emporteront dans tous les arrondisse ments du pays d'écrasantes majorités. C'est là pure jactance, simple forfanterie, les électeurs n'ayant aucune envie de grossir aux Chambres la formidable majorité cléricale en supprimant niaisement la minorité. S'ils commettaient cette lourde faute, si, obéissant au mot d'ordre des patronages, des cercles et des comités cléricaux, le corps électoral, se destituant de toute auto rité, livrait le pays pieds et poings liés nos adversaires, les conséquences de cet acte de folie seraient redoutables. 11 inciterait les éléments révolutionnaires entrer en ligne, mettre fin l'ère de paix dont nous jouissons et jeter de nouveau la pertur bation dans les affaires publiques et privées, en paralysant l'industrie et le commerce. Et si cette première conséquence était évitée, on peut être assuré que d'autres aussi inquiétantes ne le seraient point. Les catholiques disposant d'une majorité écrasante réaliseraient leur programme écono mique en affamant le peuple, appliqueraient leur programme scolaire en ruinant les écoles officielles, mettraient en péril notre nationalité en remplaçant l'armée où chacun servirait son pays par une cohorte de volontaires, arrange raient un projet de loi électoral communal qui leur livrerait le dernier refuge de la liberté, l'Hôtel de Ville de nos grandes et glorieuses communes et, bref, commettraient tous les ex cès des partis qui disposent, d'une majorité trop puissante. Tous ces maux nous seront évités si les électeurs font leur devoir et votent pour les libéraux, au profit d'une opposition indispensa ble. Les candidats catholiques de l'arrondissement d'Ypres veulent mettre un droit d'entrée sur le froment comme en France. Le résultat de ce droit d'entrée, en France, est que le pain y coûte plus cher qu'en Belgique Donc, payer le pain trente pour cent plus cher qu'actuellement, voilà le résultat qu'obtien draient les électeurs en votant pour MMBer- ten, Colaert, Iweins d'Eeckhoutte et Cie. Est-ce cela que vous demandez Evidemment non Donc, VOTEZ pour MM. Brunfaut, I^eloup et Vermeulen, qui ne veu lent pas imposer la nourriture de l'ouvrier. On sait que les cléricaux veulent l'augmenta tion des impôts de consommation. Il y a des ouvriers qui consomment moins de café que de chicorée. Les catholiques veulent établir un droit sur la chicorée. Il y des ouvriers qui mettent du beurre sur leur pain. Les catholiques veulent établir un droit sur le beuri**î. Il y des ouvriers qui, défaut de beurre, con somment de la margarine. Les catholiques veu lent établir un droit sur la nxai*g,ai*ixie. L'ouvrier dé jeûne avec du pain, les catholi ques veulent établir un droit sur les farines étrangères. Des sorte que les catholiques veulent établir une taxe sur tout ce qui constitue le déjeû- ner de l'ouvrier, afin... d'augmenter les revenus des grands propriétaires Donc, Une taxe sur le café, Une taxe sur la chicorée, Une taxe sur le Beurre, Une taxe Sur lamargarine (si vous ne mangez pas de beurre), Une taxe sur les farines, Votez pour ces affameurs du peuple qui ont nom CLÉRICAUX ou CONSERVATEURS. Les cléricaux commencent sentir que la po litique protectionniste est absolument impopu laire et que jamais l'ouvrier ne supportera qu'on augmente le prix du pain, cette denrée qui est le fond principal de sa nourriture quoti dienne ils se sont aperçus qu'il était dangereux de prêcher toujours et partout pour les droits d'entrée, et ils inaugurent le système des réti cences. D'abord ils essaient do faire croire que malgré les droits, le pain n'augmentera pas. Et en guise d'argument, ils reproduisent des articles de journaux parisiens Il n'est pas besoin de tant d'artifices ni de tant d'efforts pour faire la lu mière et la vérité sur une question élémentaire. Beaucoup de nos ouvriers travaillent en France où la protection est en faveur déjà décrois sante d'ailleurs. Il leur est facile de se convain cre, en achetant un pain au boulanger français, qu'il coûte chez nos voisins dix centimes plus cher que chez nous pas besoin de lire le Siècle journal de Paris, pour faire cette constatation. lit ils verront alors s'ils doivent voter pour des candidats qui promettent de faire frapper les céréales malgré le ministère catholique lui-même. Elle est assez bizarre la situation des candi dats catholiques qui vont en ce moment d'un bout l'autre du pays demander aux électeurs de les envoyer la Chambre pour reconstituer la majorité noire. Les cléricaux ont occupé le pouvoir pendant dix ans pendant ce laps de temps, ils ont été littéralement les maîtres de la Belgique, c'est un des leurs qui l'a dit ils ont gouver né avec le concours d'une majorité formidable qui n'est comparable aucune de celles qu'on cite dans notre histoire parlementaire ils ont géré comme ils l'ont voulu les affaires du pays, et au lieu de pouvoir montrer aux électeurs les florissants résultats de leur passage au gouver nement, ils sont obligés d'aller partout répétant L'agriculture souffre n La classe ouvrière est malheureuse n La petite bourgeoisie voit augmenter sans cesse le malaise qui l'étreint Les propriétaires eux-mêmes sont atteints par la crise II faut remédier cette situation lamentable et nous sommes les hommes qui détiennent la panacée seule capable de guérir les maux dont vous êtes atteints. Tout beau, Messieurs les Mangins Tous ces remèdes dont vous préconisez aujourd'hui l'em ploi pour guérir un mal dont vous êtes respon sables, pourquoi ne les avez-vous pas appliqués quand vous étiez les maîtres Pourquoi, si comme vous le dites, vous êtes seuls en état de sauver la Belgique, l'avez-vous laissé tomber dans les misères où elle se débat Pourquoi êtes-vous réduits aujourd'hui constater le mal et promettre la guérison, quand vous pouviez vous présenter devant vos mandants comme des administrateurs sans reproche qui ont fait pros pérer le patrimoine qu'on leur a confié Qui nous dit que - vous allez faire mieux maintenant Vous donnez vous-même la preu ve de votre incapacité vous établissez d'une façon indiscutable, par des faits patents, que votre gestion a été mauvaise, que les principes qui vous guident dans la direction des affaires publiques sont pernicieux et nuisibles aux inté rêts vitaux de la nation. Et le moyen que vous promettez d'employer pour la sauver, c'est l'augmentation du prix du pain Le Belge ne pourra donc plus manger sa faim Déjà beau coup d'ouvriers doivent se priver du nécessaire, ne pas consommer de viande, boire de la chico rée, graisser leurs tartines de margarine, ne ja mais toucher au sucre ni au vin, économiser sur la bière et parce que le pain heureusement est bon marché, vous voudriez frapper cette denrée et affamer complètement le travailleur Comment osez-vous, dans de pareilles condi tions mendier encore des suffrages Comment En matière militairedéveloppement du volon tariat et réduction correspondante du contin gent augmentation de la rémunération des miliciens En matière scolaireassimilation, quant aux subsides, des Ecoles Libres et des Ecoles Offi cielles En matière sociale1° respect du repos domini cal, 2° octroi de la personnification civile aux unions professionnelles, industrielles et agrico les, 3° développement des mutualités, 4° éta blissement de caisses de retraite pour les vieux ouvriers, 5° application aux ouvriers agricoles des lois portées en faveur des ouvriers indus triels En matière agricoleprotection accordée l'agriculture, 1° par l'amélioration des chemins vicinaux -, 2° par l'extension du réseau des che mins de fer vicinaux 3° par l'abaissement des tarifs sur les voies de transport pour les objets intéressant l'agriculture 4° par l'établissement de droits de douane sur tous les produits agrico les dans la plus large mesure possible 5° par la réforme et la réduction des impôts frappant la propriété foncière et la création d'impositions sur la fortune mobilière 6° par la diminution de l'accise sur le tabac et le choix laissé l'agri culteur de payer l'accise soit sur l'étendue du terrain planté, soit d'après le nombre de plants 7° par des droits d'entrée et d'accise sur la mar garine 8° par l'augmentation de l'indemnité pour abattage de bétail 9° par l'organisation du crédit agricole.

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Le Progrès (1841-1914) | 1894 | | pagina 2