AVIS IMPORTANT.
93. Jeudi,
54e ANNÉE.
22 Novembre 1894.
JOURNAL D'YPRES ET DE L'ARRONDISSEMENT.
La manne cléricale!
Cléricaux et socialistes.
Résurrection.
Les majorités parlementaires
depuis 1857.
6 FRANCS PAR AN.
PARAISSANT LE JEUDI ET LE DIMANCHE.
tout ce qui concerne le journal doit être adressé l'éditeur, rue au Beurre, 20.
Le PROGRÈS sera en
voyé gratuitement j usqu'au
premier Janvier prochain,
aux personnes qui s'abonne
ront, pour une année, dater
de cette époque.
Elle continue de s'epandre, avec une abon
dante largesse, sur tous les oints du Seigneur,
pour qui la Belgique est véritablement devenue
une terre promise.
Le jour même où se répartissait entre les
ignoranlins de toute espèce le plantureux sub
side de trois cent mille francs que la majorité
cléricale leur a jete en pâture, le Moniteur
Belge distribuait entre les fabriques d'églises
une allocation de cent cinquante-neuf mille
huit cent vingt-trois francs.
Et quon veuille remarquer que c'est là la
pâtée mensuelle. 11 se dépense ainsi tous les
ans, pour les besoins extraordinaires du culte
catholique, plus de deux millions de francs.
Deux millions aux églises, quand les caisses
diocésaines regorgent d'ecus et que de toutes
parts l'opulence catholique fait sortir de terre,
comme par enchantement, chapelles innom
brables et couvents somptueux
Deux millions aux églises, en attendant l'oc
troi de pareille somme aux écoles de petits—
frères, alors que le parti catholique se vante de
ne rien devoir qu'à la liberté et exalte tout
propos les généreux sacrifices de ses adeptes
Et tandis qu'on jette ainsi l'argent par portes
et fenêtres et qu'on admet prêtres et moines
au pillage du budget, on se dispose suppri
mer les traitements d'attente payés titre de
dommagemenl, aux instituteurs brutalement
destitues.
Et quand on demande nos maîtres d'orga
niser convenablement quelques-uns de nos
services publics et d'y proportionner l'émolu
ment l'importance du travail fourni et des
sacrifices exigés, ils repondent invariablement
qu'il n'y a pas d'argent.
Il n'y a pas d'argent pour augmenter les trai
tements de la magistrature 1
11 n'y a pas d'argent pour les employés des
douanes et accises, ni pour les employés des
postes, parmi lesquels il sen trouve encore qui
ne reçoivent que soixante francs par mois?
Il n'y a pas d'argent pour augmenter la ré
munération des miliciens I
Il n'y a pas d'argent pour la voierie, pour
l'enseignement public, pour la police rurale
Mais il en restera toujours pour les gros
chanoines et les aimables ignorantins I
Jusqu'à quand
INSERTIONS Annonces: la ligne ordinaire fr. 0-10 Réclames: la ligne, fr. 0-25
Insertions Judiciaires la ligne, un franc.
Les annonces sont reçues Pour l'arrondissement d'Ypres aux bureaux du Proches Pour
le restant de la Belgique et de l'Etranger I'Agence Kossel, 44, rue de la Madeleine,
e l^rue de l'Enseignement, Bruxelles.
Il faut en reparler, de cette politique louche
et dépourvue de scrupules du parti qui aime
s'intituler pompeusement le grand parti con
servateur.
Dans plusieurs cantons de Liège et du Ilai-
naut, on a vu les catholiques favoriser par une
complicité directe et publique l'eleclion des
socialistes, dans le seul espoir d'organiser
l'anarchie dans l'administration provinciale
Divers exemples ont révélé cette coopération
équivoque et honteuse.
Nous en avons une preuve matérielle entre
les mains. C'est une circulaire adressée aux
électeurs catholiques du canton de Mons par le
comité de l'Association conservatrice.
Elle se termine par ces deux paragraphes
Voter pour les libéraux, c'est assurer le
triomphe de la Loge. En ne votant pas au con
traire pour les candidats libéraux et en laissant
les socialistes arriver Dimanche au conseil pro
vincial, nous enlevons lajnaiorité au libéralis
me sectaire, sans toutefois la donner aux so
cialistes, et nous plaçons le Conseil provincial
et la Depuiation permanente dans l'obligation
de gérer sagement les intérêts de la province,
en dehors de tout esprit de parti.
C'est notre devoir, Messieurs, d'attirer voire
attention sur importance de l'eleclion de Di
manche. Nous sommes persuadés que vous
partagerez notre manière de voir et que vous
refuserez catégoriquement de voter pour aucun
des cinq candidats libéraux. Vous enlèverez
ainsi la majorilé nos adversaires et vous les
contraindrez abandonner cette détestable
politique anti-clericale qui a fait tant de tort
aux idees religieuses et conservatrices et causé
tant de mal au pays.
Mons, 31 Octobre 1894.
Paur sauver les idées religieuses et conser
vatrices, c'e^t donc aux candidats du parti
révolutionnaire que les cléricaux ont été porter
leurs suffrages.
Ailleurs, dans le canton de Binche, des pro
positions écrites d alliance honteuse ont été
faites par les cléricaux la Fédération socialiste
du Centrequi les a dédaignées.
Voilà sans doute ce que les Escobards de la
clique appelleront de la bonne politique, loyale,
honnête et pure 1
Nous lisons dans lmpartialorgane catho
lique
Les libéraux sont des lutteurs de vieille
roche ils ont des traditions, des hommes, une
histoire et une politique défendre et conti
nuer.
Alors, ils ne sont donc pas morts Il nous
semblait cependant avoir lu leur oraison fu
nèbre dans la plupart des journaux cléricaux,
et notamment dans la Patrie.
En 1837, la Chambre comprenait 70 libé
raux et 38 cléricaux sur 108 membres.
A la suite des élections, de 1839, la majorité
libérale fut réduite 22 voix 69 libéraux
contre 47 catholiques, sur 116 membres.
En 1861, l'écart entre les deux partis est de
16 voix 66 libéraux contre 30 catholiques.
En 1863, il n'y a plus que deux voix de dif
férence 59 libéraux et 57 catholiques compo
sent la Chambre.
Une dissolution étant survenu, les élections
générales de 1864 reconstituent la majorité
libérale, qui comprend 64 libéraux contre 52
catholiques.
En 1866, sur 122 membres la Chambre
compte 70 libéraux et 52 catholiques.
En 1868, la majorité libérale s'élève 22
voix et se compose de 72 libéraux contre 50
catholiques.
En Juin 1870, les élections partielles équi
librent les deux partis, qui ont chacun 61
membres.
Le ministère libéral s étant retiré est rem-
)lace par un cabinet catholique qui dissout la
égisialure et les élections générales amènent
a nomination de 72 catholiques et de 52 libé
raux. La majorité catholique est donc de 20
voix.
A la suite des élections de 1872, cette majo
rité était réduite de 2 voix. Il y a, la Chambre
71 catholiques et 53 libéraux.
La réduction est plus sensible encore en
1874 la majorilé n'est plus que de 12 voix
68 catholiques contre 56 libéraux.
En 1876, nouvelle perte d'un siège par les
catholiques dont la majorité est ramenée 10
voix.
En 1878, la majorité passe de droite gau
che et est de 12 voix: 72 libéraux contre 60
catholiques sur 132 membres.
En 1880, la majorité libérale s'augmente:
elle est de 16 voix 74 contre 58.
En 1882, elle est portée 20 voix 79 contre
59, sur 138 membres.
En 1884, la majorité libérale est renversée
par une majorité de 86 députés catholiques
contre 52 libéraux.
Les élections de 1886, 1888 et 1890 augmen
tent cette majorité 94 catholiques contre 44
libéraux.
En 1892, la Chambre se compose de 92 ca
tholiques et 60 libéraux, soit une majorité de
32 voix pour la droite.
Enfin voici pour les Chambres sortantes
Les 152 membres de la Chambre des repré
sentants se décomposaient ainsi 93 membres
de droite et 59 libéraux de toutes nuances.
Les 76 sénateurs appartenaient, savoir 46
la droite et 30 aux diverses nuances libérales.
LE PROGRÈS
VIRES ACQCIRIT ECRDO
ABONNEMENT PAK AN: Pour l'arrondissement administratif et judiciaire d'Ypres, fr. 6-00.
Idem. Pour le restant du pays7-00.
Ypres, le 21 Novembre 1894.