AVIS. Chronique locale. AVIS IMPORTANT. Aux maîtres chanteurs du Journal 97. Jeudi, 54* ANNEE 6 Décembre 1894 6 FRANCS PAR AN. JOURNAL D'YPRES ET DE L'ARRONDISSEMENT. PARAISSANT LE JEUDI ET LE DIMANCHE. Le PROGRÈS sera en voyé gratuitement j usqu'au premier Janvier prochain, aux personnes qui s'abonne ront, pour une année, dater de cette époqne. Le Comité de l'Association libérale engage vivement ses amis politiques qui recevraient notification de leur radiation des listes provisoires, ou notification de la réduction du nombre de leurs votes, transmettre sans retard la copie de cette notifica tion au Secrétariat de l'Associa tion, Café du Saumon. Un laps de temps très-limité est accordé aux requérants pour formuler et déposer leurs re cours. Les intéressés sont donc invi tés ne pas perdre de temps. -)X(o)X(- Parce que nous avons pris la liberté grande de nous gausser du sire d'Eeckhoutte, convo quant, en style de potache, ses amis une messe du S' Esprit, nous avons offensé et même blas phémé Dieu C'est le Journal qui le dit et, pour être sincère, nous nous attendions ce reproche, car ce n'est pas la première fois que nous l'entendons formu ler par la sainte feuille. C'est chose connue de puis longtemps. Il y a, parmi les cléricaux, des personnages qui croient faire partie de la divinité, et c'est naturellement outrager celle-ci que de rire de ceux-là. Cela peut paraître énorme mais c'est ainsi. Il est des individus tellement cléricaux, avons- nous dit jadis, qu'ils ne sont plus même chré tiens. Nous pourrions ajouter aujourd'hui qu'ils ne sont plus même catholiques. Aucun vrai croyant ne contestera que les lu mières d'en haut ne peuvent être départies aux superbes, et qu'il ne saurait y avoir rien de com mun entre un sot orgueilleux et l'Esprit Saint. Dien a horreur des vaniteux et les abandonne leur aveuglement. La vaine gloire, dit l'immortel auteur de l'Imitation, e3t la plus grande des vanités et un mal terrible, puisqu'elle nous éloigne de la 7i véritable gloire et nous dépouille de la grâce céleste. Or, nous demandons encore tous les esprits sensés, s'il se peut rencontrer vanité plus grande que celle qui pousse un homme de modeste ori gine et de profonde ignorance répudier son nom de famille, trancher du noble, recher cher toutes les décorations et accaparer tous les honneurs, toutes les dignités et toutes les char ges (1) Et c'est pour avoir dit ces choses, rigoureuse ment conformes la pure doctrine catholique, approuvées dans le for intérieur par tous ceux qui ont quelque droiture de sens, que nous avons ri comme Satan et blasphémé comme Voltaire Ce serait demeurer confondu, abasourdi, si ce n'était pouffer de rire pour de vrai. Ah tristes histrions que vous êtes Vous au rez beau crier au scandale et au blasphème, cela ne nous empêchera point de vous siffler et de vous fustiger chaque fois que, trahissant cette religion que vous avez la prétention de servir, vous vous en ferez un masque ou une arme pour faire triompher vos convoitises politiques et vos ambitieux desseins. Les pires ennemis de la religion, comme l'a dit un grand croyant doublé d'un grand philosophe, ne sont pas les incrédules, ni même les persécu teurs, mais les hypocrites qui l'exploitent au projet de leurs intérêts et de leurs passions. Que les particuliers prient qu'ils appellent Dieu leur aide dans les incessantes difficultés, dans les nombreuses tribulations de l'existence qu'ils le remercient des bienfaits obtenus et que les gouvernements, les nations fassent comme les particuliers, nous ne trouvons cela aucune ma tière sotte critique ou idiote plaisanterie. Bien au contraire Il n'y a rien de plus respec table que le sentiment religieux, défaut du quel, privé d'idéal, l'homme n'est plus que la premier des animaux. Mais quand nous voyons des politiciens, après une élection comme celle du lr Février 1891, entachée de toutes les fraudes et de toutes les corruptions, se réunir dans les églises pour, grand orchestre, remercier Dieu d'une victoire remportée l'aide des plus coupables et des plus odieuses manœuvres, nous ne pouvons nous dé fendre de nous émouvoir et de nous indigner. Ceux qui ont voyagé en Italie rapportent que les brigands de la Calabre et des Abruzzes font brûler un cierge la Vierge pour le succès d'un coup faire ou en reconnaissance d'un coup réussi. Eh bien il y a quelque chose de pareil chez ceux qui font chanter et chantent des messes en action de grâces après un triomphe comme ce lui de l'inoubliable journée. Pires que ceux qui nient Dieu, ils compromet tent aux yeux des croyants tout ce qu'il a de plus respectable et de plus saint. Et ce sont ces gens-là qui ont l'impudenr de taxer les autres d'irréligion et d'impiété. Encore une fois,cela dépasse toute effronterie! Autour du Palais de Justice. Le Petit Bleu rapporte, dans un de ses der niers numéros, le maiden Speechla Chambre, du nouveau dépoté de Bruxelles le Sergeant d'Hendecourt. Le voici, textuellement reproduit Kriss krass kross, kruss kress, kriss (On rit.)Kriss krëss kruss, kross? (S'adressant la gauche) Eryss (A la droite) Kross kross kriskros kruskras, kreskras... kriskreskros kruss kruss. Ce que le Petit Bleu ne dit pas, pour cause d'ignorance sans doute, c'est que ce discours n'a été qu'un plagiat, la répétition exacte de ce que notre Conseiller provincial, M. Fraeys (Ernest pour les dames), a dit au Conseil provincial au sujetdela question de notre Palais de Justice que la province ne veut plus reprendre, comme on sait. Ce discours n'ayant pas beaucoup éclairé la question, M. Boone a cru devoir, en la séance du Conseil communal de Samedi dernier, interpel ler M. le Bourgmestre au sujet de l'état des né gociations. En dépit de ses notes tracées sur des petits papiers, M. le Conseiller pour le quartier de S1 Pierre a lamentablement bredouillé et pu saisir, du premier coup, toute la différence qu'il y a entre faire l'électeur dans les cabarets du noble quartier et porter la parole l'Hôtel de Ville. Voulant faire le mordant, et donner enten dre que la Députation permanente ne faisait des difficultés que parce que la caisse provinciale LE PROGRÈS VIRES ACQ0I1IT E0NDO. ABONNEMENT PAR AN: Pour l'arrondissement administratif et judiciaire d'Ypres, fr. 6-00 Idem. Pour le restant du pays7-00. tout ce qui concerne le journal doit être adressé l'éditeur, rue au Beurre, 20. INSERTIONS Annonces: la ligne ordinaire fr. 0-10 Réclames: la ligne, fr. 0-25 Insertions Judiciaires la ligne, un franc. Les annonces sont reçues Pour l'arrondissement d'Ypres aux bureaux du Procrés Pour le restant de la Belgique et de l'Etranger 1'Agence Rossbl, 44, rue de la Madeleine, et 2, rue de l'Enseignement, Bruxelles. Qui méprise Colin, n'eslime point son roi, Et n'a, selon Colin, ni Dieu, ni foi, ni loi. (Boileau.) (1) Pends-toi, compagnon Furnemont Quelqu'un, bien avant toi, a conçu le regret de la déplorable origine bour geoise. (N. de la R.) Ces cafards, espèce de bandits politiques, ou tragent la divinité et profanent la religion, Bans avoir même pour excuse l'inconscience des dé trousseurs napolitains.

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Le Progrès (1841-1914) | 1894 | | pagina 1