AVIS. AVIS IMPORTAIT. Projets affameurs. Le tabac. La loi scolaire. Style sacré. A la Chambre. Ni0 99. Dimanche, 54e ANNÉE. 15 Décembre 1894. 6 FRANCS PAR AN. JOURNAL D'YPRES ET DE L'ARRONDISSEMENT. PARAISSANT LE JEUDI ET LE DIMANCHE. Le PROGRÈS sera en- voyé gratuitement j usqu'au premier Janvier prochain, aux ]H»rsoimes qui s'abonne ront, pour une année, dater de cette époque. Le Comité de l'Association libérale engage vivement ses amis politiques qui recevraient notification de leur radiation des listes provisoires, ou notification de la réduction du nombre de leurs votes, transmettre sans retard la copie de celte notifica tion au Secrétariat de l'Associa tion, Café du Saumon. Un laps de temps très-limité est accordé aux requérants pour formuler et déposer leurs re cours. Les intéressés sont donc invi tés ne pas perdre de temps. Ypres, le 12 Décembre 1894. Le gouvernement n'a pas renoncé sa poli tique protectionniste, malgré les démentis donnés la veille des élections par ses organes les plus autorisés. Les projets que M. de Burlel avaient retirés vont reparaître I un après l'au tre. On commencera par la taxe de fr. 50 sur les farines étrangères, dont la meunerie a ab solument besoin pour le blutage. M. de Smet de Naeyer, ministre des Finances, a promis celte taxe dans une conférence qu'il a eue avec un certain nombre de malteurs. Son effet immédiat serait d augmenter le prix du pain de - centimes 1/2 et de frapper chaque ménage d'une demi-douzaine de per sonnes d un impôt de 24 francs par an. Mais le comble serait encore l impudence du gouvernement, qui reviendrait, sans scrupules, une politique condamnée par le pays et que lui-même, d'après ses déclarations, semblait avoir abandonnée. Il n'est pas sans intérêt pour les cultivateurs des cantons de Wervicq et de Messines où la culture du tabac se fait aujourd'hui sur une très vaste echelle, de savoir ce qu'il adviendra de la proposition de loi déposée sur le bureau de la Chambre par des députés cléricaux et ainsi conçue Le droit d'accise sur le tabac indigène est aboli. Il s'agit de tenir les promesses faites aux électeurs et surtout de le faire avec ostentation. Seulement, si le projet ne reste pas de longues années enfoui dans les cartons, et s'il est pro chainement discuté, les planteurs de tabac s'apercevront immédiatement qu ils ont été dupés par de beaux parleurs peu soucieux de savoir si leurs engagements étaient réalisa bles. Pour obtenir la suppression de l'accise sur le tabac, il ne fallait pas nommer des catholiques et renforcer la majorité dont dispose le gouver nement, il fallait au contraire renverser le ministère qui est irrévocablement décidé maintenir l'impôt. Nous avons déjà dit, en effet, que le ministre des finances, qui est le principal intéressé dans la question et dont l'avis en cette matière fera autorite, est d'avis de maintenir l'accise sur le tabac envers et contre tous, estimant que c'est là une des meilleures taxes existant en notre pays. Rappelons ce sujet certains passages d'un discours que M. De Smet de Naeyer prononçait la Chambre le I' Mai dernier, il y a six mois n Le vrai patriotisme consiste éclairer les cultivateurs sur leurs véritables iutérêts, leur dire que l'impôt, eût-il même une apparence quelque peu vexatoire, constitue cependant pour eux une véritable protection. Bien loin de le décrier, on devrait au contraire s'attacher leur faire comprendre que ce qu'on exige d'eux est ration nel, raisonnable c'est pour leur bien en même temps que pour le bien général. 11 n'est pas d'impôts indirects meilleurs que ceux qui frappent les produits qui, bien que d'un usage général, ne sont pas indispensables la vie. Or, quel impôt répond mieux cette définition de Vimpôt de consommation que l'impôt sur le tabac Avec le temps on constatera que loin d'être une gêne, il constitue pour les campagnes un véritable bienfait. Croyez-vous que les fortes têtes cléricales de la Chambre soient capables de faire revenir le ministre de son opinion. Nous verrons. Le 16 Novembre, la Chambre il n'y a donc pas un mois M. De Burlet annonçait solennellement que le gouvernement avait I in tention de déposer un projet de loi modifiant la loi organique de l'enseignement primaire. Voici une note qui nous montre une fois de plus le cas qu'il faut faire des déclarations de notre premier Nous croyons savoir, dit le Courrier de Bruxel les, que la réforme scolaire se bornera pour le moment l'inscription au budget d'un crédit important destiné être distribué en subsides aux écoles libres, suivant le mode adopté par la Chambre dans la dernière session. On avait cru un instant pouvoir remanier toute pas aussi aisee qu'< d'abord on y a donc renoncé, sauf trouver dans l'avenir une formule tout fait satisfai sante. En d'autres termes, on va se borner faire produire des petits aux trois cent mille francs volés pendant la dernière session. Cela fera )eut-êlre moins crier qu'une loi nouvelle, et 'effet sera le même pour les écoles cléricales, )ien entendu. Ceci est extrait de l'inépuisable Patriote. Il s'attache démontrer par des arguments em pruntés la religion que les enfants devraient pouvoir se marier sans le consentement de leurs parents. Savourez-moi cela Le consentement des parents, dit la théologie morale de Gury, n'est nullement requis. La rai son en est que les contractants ont pouvoir sur leur propre corps, et que les parents n'ont aucun pouvoir matrimonial sur le corps de leurs en fants cela répugnerait et serait en opposition avec le sens commun. Eh bien le style des théologiens est joli et propre donc Et dire que Zola, pour avoir écrit moins fort que cela, n'a pas été reçu par le pape Unmondefou toutes les tribunes encombrées; énormément de dames, et aux portes, depuis dix heures du matin, plus de monde que s'il s'était agi.de la première de la Fille Angot. Le-tout Alost des grandes premières électora les eBt présent. Dans la tribune de la presse l'on donne même l'hospitalité deux des canditats de la liste Daens, journalistes, parait-il. Dans la tribune des dames, il y a eu une telle poussée, qu'une jeune politicienne, très élégante, a, dans un mouvement imprévu, lancé son man chon dans l'hémicycle. Le cylindre en poils est allé s'installer sur le pupitre de M. Carbon. LE PROGRÈS virés acqcirit edndo. ABONNEMENT PAR AN: Pour l'arrondissement administratif et judiciaire d'Ypres, fr. 6-00 Idem. Pour le restant du pays7-00. tout ce qui concerne le journal doit être adressé l'éditeur, rue au Beurre, 30. INSERTIONS Annonces: la ligne ordinaire fr. 0-10 Réclames: la ligne, fr. 0-25 Insertions Judiciaires la ligne, un franc. Les annonces sont reçues Pour l'arrondissement d'Ypres aux bureaux du Progrès Pour le r>>'-ant de la Belgique et de l'Etranger 1'Agence Rossel, 44, rue de la Madeleine, et 2, rue de l'Enseignement, Bruxelles. Remarquez bien, Messieursque rien ne serait plus funeste aux intérêts agricoles que la suppression de l'impôt sur le tabac. C'est une erreur de croire qu'il constitue une charge pesant sur l'agricul ture. Il est incontestable que si l'on supprimait toute taxe sur le tabacon porterait un coup mortel cette branche de notre industrie agricole. Séance du 11 Décembre.

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Le Progrès (1841-1914) | 1894 | | pagina 1