Chronique locale. -n«n- Société des Chœurs. Théâtre d'Ypres. Répétition-Concert. Nécrologie. Répétition-Concert Les fêtes de Noël. L'autre jour, après le repas, on invita miss Scrotton desservir et laver la vaisselle mais elle s'y opposa en prétendant qu'elle avait été engagée comme cuisinière et que c'était la parlourmaid de laver tasses et assiettes. M. Green- leich insista, miss Scrotton persista et, devant la menace de son maitre de la jeter dehors, elle se retira avec dignité en jurant de se venger. Elle assigna, en effet, son maître devant la Cour du Comté dont le juge, M. Bacon, (un nom pré destiné au règlement des affaires d'ordre culi naire et domestique), lui donna raison, en disant qu'il n'est pas raisonnable d'attendre d'une cui sinière qui a préparer le déjeuner 8 heures, le lunch une heure et le dîner sept heures et demie, qu'elle lave la vaisselle. Pour ne pas être suffisamment versé dans ces questions d'éti quette de l'office, M. Greenleigh s'est vu con damner payer miss Scrotton la somme de deux livres sterling titre de dommages-inté rêts. Le concert du 20 Décembre, offert aux mem bres et leurs familles, a été particulièrement remarquable. Un choix très heureux de morceaux et une exécution parfaite nous ont prouvé qu'avec un chef de la valeur du maëstro Goetinck on peut surmonter toutes les difficultés. La deuxième partie est l'entrée des villageois. Ils s'avancent lourdement en riant et se bous culant, précédés par un joueur de cornemuse qu'on installe sur un tonneau et qui donne le si gnal de la bourrée.. Arrive ici la danse des sa bots, et puis,l'entrée des Rhétoriciens (3epartie). Us font irruption sur la place en chantant gorge déployée Ahah, ah! Valete studia, stu- dia relinquimuspatriam repelimus, valete studia. Les villageois, craignant de voir ces gais compè res jeter le désordre dans leurs jeux, les invitent y prendre part on fraternise aussitôt. Tous entonnent, le vieux refrain Valete studiaet la danse reprend de plus belle. Enfin, sur la proposition des étudiants qui of frent aux gens de la campagne de sceller, le ver re en main, leur nouvelle amitié, topo-là, bras- dessus, bras-dessous, hommes, femmes et enfants quittent la place pour les cabarets environnants. Seul, le peintre Wilhem s'est tenu l'écart, in différent la gaîté de tous il est triste. C'est en vain que ses camarades ont essayé, par leurs plaisanteries, de changer le cours de ses idées, il leur déclare qu'il est amoureux de Yolande, la hautaine comtesse. Quelle folie Les autres haussent les épaules sans répondre et l'abandon nent sa rêverie. Alors Wilhem s'approche du balcon de Yolande il tire de sa poitrine un bouquet de roses laissé dans son atelier par la grande dame. Il le respire avec délices, et s'at- tendrissant de plus en plus, grisé par le parfum des fleurs, il finit par envoyer des baisers vers la fenêtre de la belle. C'est la scène d'amour. Sur ces entrefaites, le peuple, sorti des tavernes, en vahit de nouveau la place. On vient de signaler l'arrivée d'une troupe de Zingaris la foule se réjouit d'avance et les acclame de loin. Entrée des Zingaris (5e partie) la bande défile au son des tambours, des hautbois et des flageo lets. Zafari ferme la marche c'est un grand es cogriffe mine drolatique, niaise et bon entant. Il est monté sur un âne, et Milenka, sa sœur, chevauche en croupe, enveloppé dans une mante d'étoffe rayée Et le premier motif, d'un mou vement plus accéléré, termine cette admirable composition. Ce ballet a figuré au programme du concert de musique belge, au Concerthaus de Berlin, et a obtenu, sous la même direction qu'à Ypres, un immense et légitime succès. La partie vocale était remplie par MM. H. et B. Ces Messieurs ont droit toutes nos félicita tions ils sont sortis de l'ornière traditionnelle des romances genre orgue de barbarie dont on nous rebat les oreilles dans la plupart des concerts. Monsieur Dekemper, indisposé, n'a pu pren dre part la soirée. Son absence a été vivement regrettée nous espérons bien l'entendre au concert de Janvier. M. Fontenelle,l'excellent directeur du Théâtre de la Comédie Française de Gand, nous offre, ce soir, un spectacle des plu3 attrayants. Comme lever de rideau, nous aurons Après le Bal, Comédie en un acte de M. Delacour. Ensuite la troupe de M. Fontenelle nous don nera MADAME MONGOLIE, Comédie en 3 actes de MM. Blum et Toché, l'immense succès du Théâtre du Vaudeville. Prix des places l'ordinaire. Ouverture des bureaux 7 heures rideau 7 1/2 heures précises. Société des Anciens Pompiers de la ville d'Ypres. Jeudi, 27 Décembre 1894, 8 heures du soir, Jeudi dernier est décédé Ixelles (Bruxelles), M. Léon Van Hoobrouck de Mooreghem, beau- père de M. de Beaucourt, notre collaborateur. L'enterrement a eulieuàAsper-lez-Audenarde dans le caveau de la famille. Asper était une Sei gneurie ayant appartenu au bisaïeul du défunt. Société l,liillijirmoiiique d© 2?oj>ei*iiig"l»©. PROGRAMME. 1. Tambour battant. Gilin. 2. Ouverture d'Euryanthe. Cari, Maria Von Weber. 3. Ah vous dirai-je maman J. Verdeyn. Duo concertant pour 2 clarinettes, MM. Be- rat, René et Delbeke, Georges, membres. 4. 2me Grande Marche. Julien Simar. 5. Revue musicale. J. Schrôder. La loterie organisée pour les artistes qui ont exposé au Salon de Genève se tire le mois pro chain, de nombreux lots sont acquis et seront visibles quelques jours avant le tirage au Palais des Beaux-Arts Bruxelles. Les billets s'enlèvent rapidement et nous con seillons nos lecteurs qui veulent tenter la chance de gagner une œuvre d'art pour le prix de 50 centimes, de se hâter. Les billets sont en vente dans les principaux établissements de la ville. Nous apprenons que les fêtes fédérales annuel les de la fédération des Corps de Pompiers de Belgique auront lieu Turnhout, les 15, 16 et 17 Juin prochain. La Campine avec ses attraits nombreux, une visite aux Colonies agricoles de Bienfaisance de l'Etat Merxplas et aux vastes usines des u North's Portland cernent works de Beersse, ainsi que le chaleureux accueil que les habitants de Turnhout leur préparent, assurent dès ce jour l'adhésion d'un grand nombre de Pompiers du pays et de l'étranger. Le lieutenant, qui avait assisté au chargement du pain pour la troupe, se disposait rentrer la caserne. Tout le train lui a passé sur le corps. Les spectateurs de cette scène le croyaient haché, lorsque l'on constata qu'il n'était qu'é vanoui, sauf une blessure au front et au genou. M. Borgers se plaignait toutefois de violentes douleurs internes. Il est mort la nuit. Un grand nombre de nos lecteurs ont l'habi tude de se rendre Bruxelles au moment des fêtes de Noël et du jour de l'An. Nous croyons leur rendre service en leur rappelaut qu'il y a pour eux une charmante soirée passer en allant voir, la Scala de Bruxelles, devenue une des plus jolies salles et des mieux fréquentées de la capitale, la revue Bruxelles-Fleurie. Beaucoup de nos concitoyens l'ont déjà vue et tous s'accor dent déclarer qu'elle est amusante au-delà de toute expression, ravissamment jouée et montée avec luxe. C'est un éclat de rire en trois actes. De plus, les prix de la Scala sont la portée de toutes les bourses fauteuils, 2 fr.; entrée, 1 fr. Par exemple, une bonne précaution prendre, c'est de ne pas attendre la dernière heure pour retenir ses places. Marquise I>ivette. Marquise et Divette, la nouvelle et délicieuse valse de Jules Klein, intrigue et charme tout Paris. Ravissant bouquet de fleurs des Alpes, au frais et sauvage parfum, la valse Marquise et Divette, dont le succès égale celui La marche du songe d'une nuit d'Été (Mendels- sohn) et l'ouverture d'Euryanthe (Weber) ont été enlevées avec un entrain et un brio extraordi naires. Deux petites pièces de moindre impor tance, et que l'exécution seule peut sauver, la Rêverie après le bal (Czibulka) et le Tànderlei (Mo- ritz Fall), ont été rendues avec une délicatesse telle qu'on les a bissées. Les trois fragments de la musique adaptée par Ed. Grieg au drame de Peer Gynt, sont une nouveauté pour la majeure partie du public Yprois le Malinla mélodie ravissante et fraîche la mort d'A se, au senti ment si lugubre, et la danse d'Aniira, au rythme gracieux et léger, ont tenu l'auditoire sous le charme. Le ballet de Milenkade Jan Blocks, un des maîtres de l'école flamande et le disciple fa vori de Peter Benoit, est un chef-d'œuvre de musique descriptive et de couleur locale cette Kermesse flamande débute par la Kermesse pro prement dite. Une bruyante animation règne sur la place. Bourgeois, marins, soldats, griset- tes vont, viennent, circulent pêle-mêle au milieu d'un bourdonnement continuel de musique de fête, sonneries de cloches, cris des baladins, apostrophes joyeuses. Dans un coin, quelques bonnes âmes écoutent bouche bée le boniment d'un marchand d'orviétan. Plus loin, on s'étouffe devant le théâtre de Jan Klaas une vieille mendiante se glisse d'un groupe l'autre, tirant des horoscopes ou vendant des amulettes. Puis, voici que les élèves de Wilhem s'attablent grand fracas dans la galerie de la taverne, bu vant et fumant, et ne ménageant pas leurs quo- lilets aux gens qui passent. RÉ 28 DÉCEMBRE 1894. Officier tué Ostende. Le lieutenant Borgers, du 3e régiment de ligne, en garnison dans cette ville, traversant les voies de la station, a été tamponné par l'express de Vienne qui part de la gare du Quai. Le capitaine Dreyfusconvaincu d'avoir livré une puissance étrangère des documents secrets intéressant la défense de la France, a été con damné la déportation vie dans une enceinte fortifiée et la dégradation militaire.

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Le Progrès (1841-1914) | 1894 | | pagina 2