Validation CYNISME. Chronique locale. 56e ANNÉE. 16 Janvier 1896. JOURNAL D'YPRES ET DE L'ARRONDISSEMENT. Un portrait. Une page d'histoire. \o 4. Jeudi, 6 FRANCS PAR AN. PARAISSANT LE JEUDI ET LE DIMANCHE. - On traite forfait. C(C(- Les élections du 17 Novembre sont défi nitivement validées, et le Journal d'Ypiiks se prend se gausser des libéraux. Us se trompent de beaucoup, ces frau deurs cléricaux, s'ils s'imaginent que ja mais un libéral de céans ait espéré le moindre effet du recours exercé Eh on ne savait que trop quoi s'en tenir là-dessus Y a-t-il une justice pour tout ce qui n'est pas clérical par le temps qui court Et est-ce que ceux qui ont invalidé les élections de 1890, pouvaient ne pas vali der celles de 1895 Mais, au moins, nos adversaires au raient-ils dû avoir le triomphe modeste. Au lieu de se contenter silencieusement des décisions prises en hauts lieux, ou de jubiler en cachette, ils ricanent haute voix et se moquent bruyamment des récla mants éconduits. Incroyable cynisme Impudeur sans pareille Ecoutez ceci. Nous sommes en pays de bandits. La diligence ou le train a été arrêté au coin d'un bois. Tous les voyageurs ont été descendus, fouillés et dépouillés par des voleurs bien armés et assurés de l'impunité quelques- uns même ont été rudement maltraités. Leur coup fait, les malfaiteurs permet tent aux voyageurs détroussés de continuer leur route, mais accompagnent leur de- part de longs éclats de rire. Ecoutez encore. Nous sommes dans un prétendu cercle qui n'est qu'un tripot. Des filous qui s'entendent y ont attire quelques honnêtes et confiants joueurs. On s'est mis la table de jeu. Les dés sont pipés les cartes biseau tées. Bientôt les loyaux joueurs sont ratissés et vidés. Et, le dépouillement opéré, les tricheurs mettent leurs dupes la porte de leur cercle avec force railleries. Ce n'est pas tout. Nous sommes au palais de justice. Un plaideur de mauvaise foi a gagné son procès l'aide de pièces falsifiées et de procédés frauduleux. Et, le jugement obtenu, il se met rire de l'inhabileté de son loyal adversaire. Eh bien nos cléricaux railleurs res semblent ces détrousseurs, ces grecs, ce procureur. Us ont, comme eux, le cynisme dans la violence et l'impunité l'effronterie dans la turpitude l'impudence dans la four berie. Triste parti et triste époque Allons riez encore, hommes du T Fé vrier 1891 crachez toute votre bile, vomissez tous vos sarcasmes, et cela fait, allez, pour couronner dignement votre honteuse victoire, allez, comme l'autre fois, outrager Dieu par d'effrontés remer- cîments Voici un portrait tracé de main de maître. Nous le donnons tel qu'il est et, après examen, le lecteur dira qui il ressemble Ce parti ne recule devant rien quand il s'agit de sa prédominance. La fortune ni l'honneur des citoyens ne comptent pas plus pour lui, quand il est lancé dans le tourbillon électoral, qu'un grain do Bable pour la tempête. Si vous n'êtes pas des siens, s'il a quelque chose craindre de vous pour ses projets de domination, il vous Soursuivra, toujours et partout, de sa haine et e sa vengeance. Il cherchera vous atteindre dans vos moyens d'existence, vous enlever la croûte de pain dont vous vivez, il brisera votre carrière, fi fauchera votre avenir dans sa fleur, il vous ruinera vous et vos enfants, si vous en avez, il vous attaquera dans votre considération et votre honneur, il emploiera contre vous la diflamation et la calomnie, et cela quand vous y penserez le moins, surtout dans le cas où il croi ra que vous ne pouvez pas vous détendre et lui recracher toutes ses vilénies la figure, il vous abattra matériellement et moralement, sans re grets, sans remords, ne voyant pas l'homme en vous mais simplement l'obstacle la réalisation de ses projets. Vous voyez, le portrait est complet. Dites maintenant, qui reconnaissez-vous là-dedans Parbleu, c'est frappant, le parti clérical Parfaitement, et tout le monde dira comme vous. En défendant devant le Sénat ses fameuses circulaires sur l'inspection des usines et fabri ques, M. Nyssens avait eu la témérité grande d'affirmer que le parti libéral n'avait rien fait pour les classes ouvrières. II s'est fait ramasser, de main de maître, par M. Bara. Voici en quels termes, brûlants de vérité, s'est exprimé le vaillant sénateur du Hainaut Qu'avez-vous fait, vous, pour la classe ouvriè re Nous avons deB états de services, vous n'en avez aucun Nous avons d'abord supprimé les octrois. Nous n'avons pas fait de lois d'impôts sur les céréales. Nous avons donné aux ouvriers la chose la plus précieuse le droit de coalition. Nous avons présenté la loi sur les sociétés coo pératives. C'est un ministère libéral qui a fait voter la loi de 1851 sur les sociétés de secours mutuels. Nous avons supprimé l'article 1781 du Code civil, qui était une injure pour les ouvriers. Qu'avez-vous fait, vous? Veuillez nous le dire. Vous n'avez absolument rien fait Et, aujourd'hui,c'e8t le parti clérical que vous représentez, qui serait le défenseur de la cause des ouvriers, parce que ce parti a fait voter la revision de la Constitution, alors qu'il a fait toute sa campagne électorale de 1892 en combat tant le suffrage universel Et c'est en combat tant le suffrage universel que vous avez été élus. Lorsque vous avez fait la loi électorale communale, vous vous êtes empressés de muti ler votre propre œuvre. J'ai voté contre votre mm LE PROGRÈS TIRES ACOCIRIT ECNDO. ABONNEMENT PAR AN: Pour l'arrondissement administratif et judiciaire d'Ypres, fr. «-00 Idem. Pour le restant du pays7-00 tout ce qui concerne le journal doit être adressé ît l'éditeur, rue au Beurre, 20. INSERTIONS Annonces la ligne ordinaire fr. 0-10 Réclames la ligne, fr. 0-25. Insertions Judiciaires la ligne, un franc. Les annonces sont reçues Pour l'arrondissement d'Ypres aux bureaux du Progrès Pour le restant de la Belgique et de l'Etranger, également aux bureaux du journal LE PROGRÈS. ET M. Bara. Il est de principe qu'un ministre ne prend pas la parole en dernier lieu. {Parlez C'est une règle fondamentale. Je n'ai du reste, qu'un mot adresser M. le ministre. C'est une protestation contre ses paroles quand il nous in jurie alors qu'il allègue que le parti libéral est hostile aux classes ouvrières. M. Nyssens, ministre de l'industrie et du tra vail. Nous avons notamment, fait la loi sur le travail des femmes et des enfants, c'est-à-dire une œuvre autrement importante M. Bara. Cette loi a été proposée par nous. M. Nyssens, ministre de l'industrie et du tra vail. Oui, mais vous n'avez pas su la faire vo ter. M. Bara. Nous n'avons pas su la faire voter cause de votre opposition tracassière Vous avez voté jusqu'à la suppression de l'idée de Dieu dans le questionnaire électoral, pour faire pièce au ministère libéral. Voilà ce que vous fai siez quand vous étiez dans l'opposition

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Le Progrès (1841-1914) | 1896 | | pagina 1