Chronique locale. JOURNAL D'YPRES ET DE L'ARRONDISSEMENT. Conseil communal d'Ypres. Poutre et paille. 8. Jeudi, 56e ANNÉE. 30 Janvier 1890. 0 FRANCS PAR AN. PARAISSANT LE JEUDI ET LE DIMANCHE. On traite forfait. -)r(o)r(- Le caractère général de la séance nous est donné par les paroles suivantes, empruntées M. Colaert Nous sommes heureux de voir que la loi scolaire a considérablement augmenté les subsides aux écoles libres (une dizaine de mille francs), mais que nos contribuables nous excusent si nous avons dû augmenter le traite ment des instituteurs officiels (5 600 francs en tout) c'est malgré nous, contraints par la loi, que nous l'avons fait. M. Struye, qui avait sans doute mal compris le rôle qu'on lui avait confié pour cette séance- comédie, a mis les pieds dans le plat, en deman dant, plusieurs reprises, la suppression de subsides qui n'ont jamais existé. A 5 heures 5, M. Surmont ouvre la séance. Public de 30 40 personnes. Il donne ensuite lecture de l'adresse du Collè ge la famille royale l'occasion des fiançailles de la princesse Henriette et du prince d'Orléans. M. Surmont donne aussi lecture de l'arrêté royal autorisant l'emprunt communal puis de l'arrêté de police proclamé le 12 Novembre, et destiné mettre un terme aux excursions noc turnes des stokslagers cléricaux. Cet arrêté a été rapporté le 20 Novembre. Il demande que le Conseil approuve d'urgence les listes scolaires. D'après la loi, doivent payer l'écolage, les en fants de parents qui payent plus de 15 francs de contributions personnelles. Pour Ypres, la chose a peu d'importance, puisque l'enseigne ment est presque partout gratuit. (Lisez entre les lignes nous sommes les maîtres nous ap pliquerons la loi où bon nous semblera). Ces listes sont dressées, et je crois qu'il n'y a que très peu d'erreurs. La fréquentation totale des écoles primaires est de 693 élèves fémin. et 720 masc. L'urgence étant déclarée, ce rapport est ap prouvé. Sur une remarque de M. Fiersil est répondu que ce travail se fera non par adjudication, j mais par les ouvriers de la ville. Le projet et les plans soumis par le bourgmes tre sont adoptés. Le Conseil passe la discussion des budgets. 1° Budget de J'école moyenne (détails trop longs donner). Il voudrait aussi voir le minerval porté au même taux qu'au Collège épiscopai là les élèves payent 80 fr. par an pour les numamtés, 70 fr. pour la section professionnelle, 60 francs pour la section préparatoire. On paye en outre 10 francs pour le cours de dessin, 10 francs pour le cours de gymnastique; on paye encore part pour la musique, les Irais d'éclairage, ue cbauilage, d'usage du mobilier, le nombre de mènes cubes d'air que l'on respire, etc., etc. Il insiste surtout sur le payement part des cours de dessin, musique et gymnastique. Je propose donc de voter le budget comme il est cette année-ci. On passe au vote unanimité. Nous donnerons la suite de cette importante discussion de budget, dans le numéro de Sa medi. Nous assistons depuis longtemps déjà la pe tite comédie cléricale qui consiste faire croire que nous, libéraux sans étiquette, nous devenons les prisonniers du socialisme qui s'apprête nous dévorer, et cela sous le prétexte fallacieux que, dans certains arrondissements du pays, socialis tes et libéraux ont marché au scrutin contre l'ennemi commun et tout puissant, le clérica lisme. Sans nous donner la peine de relever toutes les insanités pondues par la presse cléricale sur ce chapitre, nous demanderons celle-ci, si, en fait de socialisme, elle a vraiment la conscience bien nette et si elle ne met pas ainsi sur le comp te de ses adversaires les méfaits dont elle est coutumière Mais ce socialisme dont elle fait état, n'est-elle pas la première lui faire toute espèce de riset tes et d'avances, et l'église, dite démocratique, n'est-elle pas toute prête lui emprunter sa ban nière. Ne sont-ce pas les démocrates chrétiens qui ont proclamé la nécessité de l'intervention de l'état dans tous les actes de la vie économique et de la déchéance de la liberté individuelle. Et certains abbés, les chefs du parti socialiste chrétien, se sont-ils gênés le moins du monde pour affirmer leurs idées collectivistes en décla rant la bourgeoisie, cette petite bourgeoisie qui essaie de gagner sa vie honnêtement et labo rieusement, qu'elle n'avait dans l'avenir qu'à disparaître par l'action coopérative destinée fa talement la remplacer partout. N'est-ce point encore un récent congrès de démocrates chrétiens, lisez socialistes, que l'on a souhaité de voir les catholiques créer partout des coopératives, lesquelles traitant avec les producteurs directement, pourraient donner toutes choses bien meilleur marché que les détaillants. Enfin n'est-ce point encore ces bons socia listeschrétiens, il est vrai, que la bourgeoisie doit de la reconnaissance, lorsqu'ils lui déclarent que l'armée doit être formée de x olontaires et que si ces derniers viennent manquer, son rôle elle sera de combler les vides. Il reste toute- lois, bien entendu, qu'en fait de défense natio nale, les religieux seront exemptés de tout ser vice. Pour ceux-là seuls le socialisme... chrétien est miséricordieux. Du reste, quand on lit toutes ces élucubrations de nos démocrates chrétiens, ou plutôt de nos socialistes-chrétiens, dont les doctrines collecti vistes et partageuses ne le cèdent en rien celles du socialisme sans épithète, on voit que l'église qui a acclamé tous les régimes, qui a béni les arbres de la liberté et coiffé parfois le bonnet de phrygien, est peu dégoûtée lorsqu'il s'agit d'as seoir sa puissance et sa gr mdeur. «7 LE PROGR vires acycirit eumdo ABONNEMENT PAR AN: Pour l'arrondissement adrainisir: Idem. Pour le restant du pays. tout ce qui concerne le journal doit être adressé l'éditeur itif et judiciaire d'Ypres, fr. t»-00 7-00 rue au Beurre, 20. INSERTIONS Annonces la ligne ordinaire fr. 0-10 Réclames la ligne, fr. 0-25. Insertions Judiciaires la ligne, un franc. Les annonces sont reçues Pour l'arrondissement d'Ypres aux bureaux du Progrès Pour le tétant «le la Belgique et de l'Etranger, également aux bureaux du journal LE PROGRÈS, Séance publique du 25 Janvier 1896. Budgets. M. Surmont dépose le procès-verbal de la séance du 16 Novembre qui est mis la disposi tion des membres. M. le Bourgmestre donne les chiffres qui résul tent de la vérification de la caisse communale. Excédent une dizaine de mille francs, et 2 3 mille francs en numéraire. M. Surmont dépose le rapport sur l'administra tion communale de 1894. M. Surmont soumet au Conseil les plans et devis d'un nouveau trottoir. La dépense s'élève 2,200 francs dont 792-72 payerpar les pro priétaires M. Bouquet demande aussi un trottoir (rien de ceux de Bruxelles et de Paris). M. Surmont donne lecture d'une lettre du Da- vidsfonds demandant qu'il soit fait usage du fla mand dans tous les actes de l'administration, dans les discussions du Conseil, et que la ville ait un sceau flamand. (1) M. Surmont répond dans ce sens l6 quand au Conseil on nous adresse la parole en flamand, nous répondons en flamand. Même chose pour les lettres adressées l'administration. 2° Les actes de l'état-civii sont dressés dans la langue choisie par l'intéressé. 3° Nous avons tous prêté serment en flamand. Nos décrets sont publies en les deux langues. 4° Quant au sceau (qui est en français ou en latin, je ne sais pas au juste), quand îi sera usé, nous en ferons taire un fla mand. 5° Pour les listes électorales et les ordres de payemeat qui ne comprennent que des noms propres et des chiiires, ]e ne vois pas l'utilité d'une traduction. Les ordres de police sont bi lingues. Les budgets pourraient être traduits. Le rapport est en français, et comme il est des tiné aux communes wallonnes et flamandes, on pourrait y joindre une traduction qui serait coûteuse. Pour ma parc je m'engage parler flamand le plus souvent possible au Conseil, sauf pour des discussions j undiques et techni ques, connaissant mal la terminologie flamande, mai définie, je pense, pour le droit et les arts et métiers. M. Struye (en flamand) veut absolument sup primer un subside pour fournitures classiques subside qui n'existe même pas. M. Struye voudrait qu'à l'école moyenne, où les élèves ne payent que 2 irancs en section pré paratoire et 3 francs en section moyenne par mois, on lasse aussi payer coût cela par les élè ves. M. Colaert fait remarquer que ces augmenta tions n'auraient pour résultat qu'un faible béné fice. (2) Du reste, pour ces modifications, il laut l'approbation du gouvernement, et nous ris quons fort de ne pas l'obtenir. Tous les regards se portent vers Henrietje. (2) Sans compter la diminution de la population de l'école, M. Colaert. 11 est vrai que c'est en vue de la ruine de l'école que M. Struye dépose son projet vexa- toire et abracadabrant. (N. de la R.)

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Le Progrès (1841-1914) | 1896 | | pagina 1