17. Dimanche, 56® ANNÉE ir Mars 1896 JOURNAL D'YPRES ET DE L'ARRONDISSEMENT. AVIS. Les grands arrondissements. Remaniement ministériel. Nouveau coup de parti. 6 FRANCS PAR AN. PARAISSANT LE JEUDI ET LE DIMANCHE. On traite forfait. Le Comité de l'Association libérale d'Ypres invite ses amis politiques qui auraient reçu no tification de leur radiation des listes pour le Conseil de Prud'hommes, de se présenter SANS RETARD, munis des dites pièces, au Bureau de l'Association, rue du Séminaire. Les réclamations, après avoir été présentées au Collège des Bourgmestre et Echevins, doi vent, le cas échéant, être adressées la Cour d'Appel avant la fin du mois prochain. L'idée du découpage des arrondissements fait du chemin On l'appliquerait aux arrondisse ments de Bruxelles, de Gand, de Liège, de Charleroi et d'Anvers. Ce dépècement se combinerait avec la repré sentation proportionnelle et on l'inaugurerait aux élections législatives de celte année. La Chambre aura beaucoup de choses faire d'ici la fin de la session. La session doit finir tôt cause des élections législatives du mois de Juillet. Il y aura la loi électorale provinciale faire. Mais du train dont va le gouvernement, il sem ble que pour celle-ci il remettra la solution plus tard. Il est clair maintenant que, moins de main tenir le système actuel en vigueur, il séra im possible de fixer les élections provinciales au mois de Mai. C'est là ce que cherche le gouvernement. Celte question l embarrasse plus qu'on ne peut le croire. En retardant le dépôt de son projet de loi, il arrivera ou bien qu'il prolongera la situa tion actuelle jusqu'après les élections législati ves ou bien qu'il invoquera le manque de temps pour maintenir pour celte fois encore la loi actuelle. Il espère ainsi paillier le mauvais effet que produirait le refus du droit de suffrage aux élections provinciales ceux qui sont âgés de 25 30 ans et qui voteront aux élections'dégis- latives. Mais il n'arrivera pas ses fins. On sait de quel esprit réactionnaire il est animé. On con- nait ses vues en matière de droit de suffrage. On sait qu'il veut restreindre autant que possi ble l'exercice du droit de vote. La division des grands arrondissements ne se fera que si le gouvernemen'. y trouve un intérêt de parti. La première loi dont les avantages pour le parti clérical n'ont pas été mûrement examinés d'avance par le gouvernement est encore venir. Dans le régime électoral communal, le gou vernement n'avail-il pas combiné un ensemble de dispositions qui devaient assurer l'avantage au parti clérical Alors que, de tout temps, le régime électoral communal était plus étendu que celui de la Chambre, on a maintenant pour la commune moins deiecleurs que pour la Chambre, et il y a de plus grands privilèges. Qu'on en soit persuadé, si l'on fait le décou page des grands arrondissements, c'est que le gouvernement juge que cela sera profitable au parti clérical ou tout au moins qu'il n y perdra rien. Nous avons depuis le 26 un nouveau ministre des affaires étrangères. Sans tambours ni trom pettes, le Moniteur en a porte la nouvelle aux populations plutôt indifférentes. Depuis quelque temps on parlait bien de la persistance de indisposition dont est atteint M. De burlet, et de la retraite prochaine de cet éminent homme d Etal. On mettait même en avant les noms des droitiers minislrables, parmi lesquels on supposait que serait choisi son suc cesseur, mais personne, Mercredi matin, ne soupçonnait que la crise était la fois ouverte et fermee. Cest tout au plus si, les journaux les mieux informes disaient que la démission de notre ex-premier était parvenue au palais ils épiioguaienl vaguement sur les suites nécessai res de cet événement. Or, ce moment, le Moniteur publiait un arrête par lequel la démission de M. De Burlet était acceptée un autre nommant ses fonc tions M. de Favereau, et un troisième conférant 1 ancien chef du cabinet la dignité de minis tre d Etat. Tout cela s'est fait comme un tour de gobe let Tenez, messieurs, voici De Burlet, voici de Favereau une, deux, passez muscade I De Burlet est escamoté, et de Favereau a pris sa place Rien dans les mains, rien dans les po ches I Ça nest pas plus difficile que cela Le sire De Burlet, blackboulé Nivelles, ne faisait pas partie de la Chambre des représen tants il était devenu, grâce la majorité cléri cale du Conseil provincial du IJrabant, séna teur de hasard, ainsi que le dit un jour un de ses collègues de droite. 11 conserve ce siège de père conscrit, et obtient le titre honorifique de ministre d'Etat. Il restera de lui son portrait au fusain dans la galerie Broerman, où il figure parmi les grands hommes (H contemporains et le cri fameux de Vive le Roi 1 qu'il pro fera la Chambre en agitant son mouchoir, pour repondre un discours socialiste. Brillants vestiges d'une carrière trop tôt in terrompue. de Favereau Qui connaît de Favereau Personne?... Eh bien, voici son égard des renseignements complets il est baron, et il est envoyé la Chambre par l arrondissement de Marche. Un point, c'est tout. Pourquoi on l'a choisi pour représenter la Belgique vis-à-vis des puissances C'est plus difficile dire. Sans doute parce qu'il eût fallu designer encore un personnage faisant partie de la députation de Louvain, laquelle comprend déjà deux ministres, et que cela eût fait crier le banc d'Anvers dont les sympathies pour le ministère sont loin d'être exagérées et puis parce qu'aux affaires étrangères, on peut caser sans danger un seigneur sans importance, le rôle étant plus décoratif que politique enfin parce que I honorable représentant de Marche est baron, et qu'un titre convient qui est en rapport avec les chancelleries. En dehors de ces maisons et de ces mérites plutôt négatifs le nouveau ministre n'avait rien qui fût capable d'attirer l'attention du roi il joue la Chambre un rôle très effacé, et on serait bien embarrasse de retracer sa car rière parlementaire autrement que par... zéro. M. de Favereau siège la Chambre depuis 1884. Nous avons fouillé la collection des Anna les Parlementaires de ces douze dernières an nées nous y avons trouvé ceci comme la plus importante manifestation de son activité légis lative il a signé une proposition de revision constitutionnelle, tendant faire figurer de droit, parmi les sénateurs, les princes de la fa mille régnante, âgés de 18 ans. C'est moins que rien. Qui maintenant va prendre les rênes du gouvernement en d'autres termes présider le conseil des ministres On ne voit de possible que M. Vandenpeere- boom. MM. Begerem, De Bruyn, Brassine DeSmet, Nyssens ne sont pas de taille prendre la di rection des affaires. Après un De Burlet cepen dant, tout est possible. Nous serons bientôt fixés sur ce point, et nous aurons une fois de plus constater que le parti clérical, malgré sa formidable puissance, mal gré son énorme majorité, est d'une pitoyable pauvreté en fait de personnalités dirigeantes. Nous ne sommes pas au bout de nos surpri ses. Après la scandaleuse invalidation des élec tions communales dOstende, qui avaient été favorables aux libéraux, un nouveau coup de parti non moins scandaleux se préparé. Celte fois, il s'agit d'annuler les élections de Malines. C'est aujourd hui que la Députation perma nente statuera et, dans les milieux cléricaux, on affirme que l'annulation ne fait aucun doute. On est très surexcité Malines, où l'on attend avec anxiété la décision. LE PROGRÈS vires acqdir1t el/'wdo. ABONNEMENT PAR AN Pour l'arrondissement administratir et judiciaire d'Ypres, fr. ti-00 Idem. Pour le restant du pays7-00 tout ce qui concerne le journal doit être adressé l'éditeur, rue au Beurre, 20. INSERTIONS Annonces la ligne ordinaire fr. 0-10 Réclames la ligne, fr. 0-25. Insertions Judiciaires la ligne, un franc. Les ann( ïces sont reçues Pour l'arrondissement d'Ypres aux bureaux du Progrès Pour le restant de la Belgique et de l'Etranger, également aux bureaux du journal LE PROGRÈS, Ypees, le 29 Février 1896.

HISTORISCHE KRANTEN

Le Progrès (1841-1914) | 1896 | | pagina 1