Association Libérale
\o 27Dimanche,
56* ANNÉE.
5 Avril 1896.
JOURNAL D'YPRES ET DE: L'ARRONDISSEMENT.
La politique
de M. de Smet de Naeyer.
La réglementation.
Pour les petits.
Sérieux échec du gouvernement
6 FRANCS PAR AN.
PARAISSANT LE JEUDI ET LE DIMANCHE.
On traite forfait.
DE L'ARRONDISSEMENT D'YPRES.
Dans sa réunion d.e Samedi
28 Mars dernier, le Comité
de l'Association libérale de
l'arrondissement d 5 Y près,
vient de décider la lutte aux
élections législatives pro
chaines. XJne nouvelle réu
nion se tiendra le 18 _A.vril
prochain pour désigner les
candidats
La politique de M. de Smet est celle de l'in
cohérence, de l'agitation et de la girouette. Elle
est l'émanation même d'un esprit brouillon qui
ne sait pas se fixer.
Pour I alcool et le tabac, il a remanié plu
sieurs fois ses projets, trouvant exécrable ce
qu'il avait déclaré préalablement parfait.
Son attitude dans les installations maritimes
de Bruxelles n'est-elle pas incohérente?
La société était formée, le gouvernement
d'accord avec elle, quand M. de Smet subite
ment est arrivé avec de nouvelles propositions.
Même chose pour le chemin de fer du Congo.
Le ministre convoque les sections pour exami
ner le projet d'allocation d un subside de cinq
millions au chemin de fer du Congo. Celles-ci
adoptent le projet et la section centrale va faire
de même, quand tout a coup surgit 1 incompa
rable M. de Smet.
Au dernier moment il dépose un autre projet
demandant l'autorisation pour la Compagnie du
chemin de fer d'émettre un emprunt de 20
millions, 3 p. c., garanti par l'Etal, lequel
serait son tour garanti par une hypothèque
de 80,000 fr. par kilomètre de chemin de fer
mis en exploitation.
Pourquoi M. de Smet n'a-t-il pas débuté par
faire celte proposition au lieu de la formuler au
dernier moment en se moquant ainsi des sec
tions et du pays? Sa première pensée est irré
fléchie et légère raison de plus pour qu'il ne
nous fasse connaître que la seconde. Sa politi
que ne sera plus alors celle du hanneton
Nous entrons dans l'ère de la réglementation
h outrance. On commence par les ateliers, on
finira par réglementer la maison du citoyen, en
attendant de priver celui-ci de toute initiative
et de toute liberté.
Le projet du gouvernement est sérieusement
combattu par les Associations industrielles, les
Chambres de commerce, etc. Et cependant, il
ne parvient pas satisfaire Messieurs les socia
listes. Dès la première séance consacrée la
réglementation des ateliers, M. Malempré s'est
levé pour déclarer que la proposition de loi
était incomplète et qu'elle était ioin d'être
parfaite.
D'autres orateurs socialistes parleront dans le
même sens et prouveront ainsi combien il est
difficile de satisfaire les collectivistes.
En vérité, M. Nyssens, qui a du caractère et
est souvent bien inspiré, ne devrait pas créer
pour l'industrie des causes de paralysie pro
chaine, en voulant amadouer l'extrême gau
che...
Toutes les concessions qu'on lui fera ne ser
viront rien... sinon provoquer quelque jour
une terrible crise économique.
Or, avant tout, les ouvriers pour vivre ont
besoin de travail qu adviendra-t-il si l'on
assèche cette source même du travail
Réglementer a outrance, "gêner l'industrie
dans son essor, n'est-ce pas menacer le pain de
l'ouvrier
Et c'est parce que nous aimons les travail
leurs que nous combattons cette législation
nouvelle qui leur fera beaucoup plus de tort
que de bien.
Il ressort de ce qui s'est dit aux Chambres,
que le gouvernement ne veut rien faire actuel
lement pour les douaniers, ces méritants fonc
tionnaires.
Nos maîtres font la sourde oreille aux appels
les plus pressants
La misère la plus noire, l'infortune la plus
imméritée, ne parviennent pas émouvoir le
ministre des Finances.
M. Van den Peereboom, parlant au nom du
gouvernement, a déclaré dans une séance du
Parlement, que les augmentations de traite
ments, comprises dans les amendements aux
différents budgets, seraient payées sous peu aux
intéressés, qu'il soumettrait aux Chambres les
mesures propres assurer une prompte solu
tion de cette question.
Depuis ce dernier coup de goupillon il n'a
plus été question des douaniers, et ils peuvent
planter un orme et attendre son ombre
Du train dont on y va au Palais de la Nation,
les budgets ne pourront être volés dans le cou
rant de cette session, et. comme nos maîtres ne
veulent rien donner aux petits douaniers sans
un vote de la législature, l'avenir est pour eux
de plus en pius sombre.
Voyons cependant les précédents.
M le ministre des finances de sa propre au
torité, a suspendu, l'année dernière, la percep
tion des droits d'accises sur les tabacs indigènes,
escomptant, disait-il dans sa circulaire, la cer
titude que: Vu laccord des membres des
Chambres ce sujet, les droits d'accises seraient
supprimés.
Avant le vote de son projet de loi, il le mil
exécution.
Il y a aussi accord unanime des membres de
la législature en faveur du relèvement des trai
tements des douaniers et employés des accises
Les propositions gouvernementales seront
donc non seulement votées, mais aussi, espé
rons-le, majorées.
Le ministre des finances pourrait, et tout le
monde l'en féliciterait, payer ce qu'il a proposé
par amendements.
La mauvaise volonté apparaît donc évidente,
c'est ainsi que dans la séance du 19 courant, le
gouvernement a fait roter huit lois spéciales
s'il l'avait voulu les douaniers auraient eu satis
faction.
Veut-on encore un autre exemple de ce mau
vais vouloir: il y a quelques jours, le ministre
des finances a dépose un projet de loi ayant
pour but d'imputer aux budgets de 1895 plu
sieurs sommes destinées payer des créanciers
de 1 Etat, projet de loi que la Chambre a volé
hier.
Créanciers de l'Etat, vous avez bien entendu
n'est ce pas? ne trouvez vous pas que les pre
miers créanciers de l'Etat, payer de 1895,
sont ses serviteurs, ses employés.
Dans une faillite, la créance des ouvriers et
des employés est payee entièrement et en pre
mier lieu.
Le gouvernement rend les lois qu'il fait voter
obligatoires pour les autres, mais pour lui,
c'est autre chose.
11 est vrai qu'il n'est pas en faillite, les bonis
sont, d'après les déclarations ministérielles de
plus de neuf millions.
il nous semble que n'importe comment on
examine la question, il y a mauvais gré de la
part du gouvernement l'égard des petits em
ployés, et que les douaniers doivent redoubler
d'efforts, s'unir dans une idée commune et faire
entendre par tous moyens leurs justes griefs.
Le salut est ce prix.
On écrit de Bruxelles, fr Avril
La politique multiforme de M. De Smet de
Naeyer commence donner ses fruits. Aujour
d'hui, sa nouvelle convention relative au che
min de fer du Congo a été rejetée dans toutes
les sections par 48 voix contre 34 et 21 absten
tions. Tous les rapporteurs nommés sont hosti
les au projet c'est dire que la section centrale
le répudiera.
Ce grave échec du cabinet ou tout au moins de
son chef, a produit une vive émotion la Cham
bre. On le considère comme un avertissement
donné par la droite M. De Smet de Naeyer de
mettre l'avenir plus d'ordre dans ses idées et
LE
tires acycirit eoftdo.
ABONNEMENT PAR AN: Pour l'arrondissement administratif et judiciaire d'Ypres, fr. 6-00
Idem. Pour le restant du pays7-00
tout ce qui concerne le journal doit être adressé l'éditeur, rue au Beurre, 20.
INSERTIONS Annonces la ligne ordinaire fr. 0-10 Réclames la ligne, fr. 0-25.
'"sériions Judiciaires la ligne, un franc,
s annonces sont reçues Pour l'arrondissement d'Ypres aux bureaux du Progrès Pour
le *>taat de la Belgique et de l'Etranger, également aux bureaux du journal LE PROGRÈS,
Ypees, le 4 Avril 1896.