Chronique locale. AVIS. 51 •a«n- FêteauRapid Club Yprois. Théâtre (TYpres. La loi sur l'alcool. Taxes d'expertise. E. TOUSSAERT. La Majolique Parentani. fl •5» de ne pas modifier constamment ses proposi tions de loi. Encore une défaite du môme genre, et il sera force de prendre sa retraite. Samedi passé a eu lieu le banquet annuel du Rapid Club l'Hôtel de la Chàtellenie, banquet très réussi où la plus franche gaîté n'a cesse de régner. Un concert, au Café de la Bourse, a suivi cette charmante fête intime au fond de la salle trô nait la charmante déesse bicyclette, parée de ses plus beaux atours. Plusieurs artistes du terroir nous ont donné une fois de plus l'occasion d'admirer des talents au-dessus de tout éloge MM. Moerman, Bar- tier, Tasseel et Creton. Une mention spéciale pour M. Emile Mathy d'Ostende, qui nous a régalé de chansonnettes exquises et de monologues récités avec une verve endiablée. A louer également le quatuor de la musique des Anciens Pompiers qui ont enlevé leurs mor ceaux avec brio. La fête s'est terminée par un bal très animé. Excellente journée pour le Rapid Club qui affir me ainsi nouveau sa puissante vitalité. M. Verbeke, consul général de la L. V. B. M. Vandievoet, chef consul de la L. Y. B. M. F irmin Nouwynck, -du Cycle Club Dixmu- dois. M. Emile Butaye, président du Cycle Club Yprois. ■imeetoww— Nous aurons Mercredi prochain, 8 Avril 1896, une brillante représentation donnée par la trou pe d'Opéra du Théâtre municipal de Dunker- que. Cette représentation sera composée de 1° Les Dragons de Villars, Opéra-Comique en 3 actes, musique de Maillart, et 2° lr Acte de Faust. Inutile de faire l'éloge de cette troupe, le pu blic Yprois l'a pu apprécier sa juste valeur et nous sommes persuadés qu'il y aura foule cette représentation extraordinaire. On peut se procurer des billets l'avance chez M. Th. De Groote, concierge du Théâtre. Nous lisons dans le Patriote L'Académie de médecine de Belgique s'est occupée nouveau, nous l'avons dit, dans sa séance de Samedi, de la loi sur l'alcool. Après la lecture du procès-verbal, Mon sieur le docteur Verriest, (1) a protesté énergiquement contre ce qui a été dit au Sénat Kr M. le imniBtre des finances l'égard de Lcadémie. On a voulu, Vaide d?une correspon dance anonyme, affaiblir la portée du vote émis le mois précédent a dit M. Verriest. 11 a été dit que les académiciens ne connaissaient pas la loi. Il n'est pas nécessaire d'étudier les cent et trente articles de cette loi pour pouvoir affirmer qu'elle fait courir le plus grand danger au pays au point de vue de l'alcoolisme. Je n'hésite pas déclarer que c'est une législation néfaste et pleine de périls. J'exprime le vœu que, tout au moins, le gouvernement prenne immédiatement des mesu res énergiques pour contrecarrer le mauvais effet de cette loi. M. Deneffe proteste son tour contre l'asser tion que i'Académie de médecine ne savait pas ce qu'elle faisait. H donne le démenti le plus formel cet anonyme, qui a écrit au ministre une chose absolument contraire la vérité, car le vote a été unanime. Suit le reste du compte-rendu de la séance finalement l'Académie renouvelle l'unanimité son vote de protestation contre la loi sur l'alcool proposée par le ministère. J'aime bien ce minis tre qui s'appuie sur une correspondance anony me pour affaiblir la portée du vote de l'Acadé mie de médecine et pour faire passer une loi dangereuse cela donne la mesure de la mora lité d'un ministère continuateur des saines tra ditions du pourbaisisme. Les catholiques s'inquiètent peu de tout cela du moment qu'ils ont une bonne petite loi élec torale pour s'accrocher leurs sièges législatifs, ils sont heureux. Plus le pays sera abruti par l'alcool, plus il sera mûr pour le despotisme clérical. Un arrêté royal approuve les délibérations des Conseils communaux dont les noms suivent et qui sont relatives au régime des taxes d'expertise sur les viandes de boucnerie. Communes maintenant leurs taxes: Becelaere; Gheluwe Passchendaele Poperinghe Westou- tre Zandvoorde. JL^e Major<^hef die la G arde civique d'Ypres a l'honneur de porter la connaissance des intéressés que le Conseil de Recensement se réunira, le LUNDI13 AVRIL 1896, 9 heures du matin, l'Hôtel de "Ville. Remarqué dans le public nombreux (1) Professeur l'Université catholique de Louvain. Yprèsle 51 Mars 1896. Depuis vingt ans, l'art industriel a fait d'énormes progrès dans tous les pays. Cette alliance de deux ordres d'activité sociale qui paraissaient incompatibles, ou dont le secret semblait perdu, s'est accomplie étroitement, au grand profit surtout de l'industrie. Entre toutes les manifestations de ce genre, l'inven tion et la fabrication des terres cuites, des terres plas tiques et des émaux se sont mises au premier rang. La IMajolique est un biscuit siliceux de terre refractaire recouvert d'émail. Elle supporte, sans détériorer, la gelée, la flamme directe d'un feu de bois, l'humidité et les acides. Elle sera donc, dans un avenir prochain, l'adjuvant indispensable l'industrie générale du bâtiment. En Belgique on ne fabrique pas de majoliques, mais on fait des faïences. Celles-ci ne résistent ni la gelée, ni la chaleur, ni l'humidité, ni aux acides des ex périences faites au laboratoire de M. Solvay, par l'in génieur chimiste Gérard, ont soumis les majoliques et les faïences des expériences qui ont laissé les majoli ques seules intactes. De plus, les faïences coûtent beau coup plus cher que les majoliques. En Angl «terre les majoliques sont d'emploi courant dans les églises, écoles, hôpitaux, édifices publics, faça des, cafés-restaurants, etc. Il en est d^ même en Alle magne où les anglais en importent beaucoup via Ham bourg la décoration et certains revêtements de la gare de Cologne sont entièrement en majoliques. En Belgique, on a fait un emploi de majoliques au Pôle- Nord (Halles centrales de Bruxelles) c'est la maison anglaise Minton qui les a fabriquées. Dans beaucoup de façades Bruxelles, il y a des panneaux et frises en majoliques Parentani. Les panneaux intérieurs du Café Universel et du Café Anglais, rue de la Montagne sont en majoliques importées de Sarreguemines (Alsace). Les majoliques employées avec le fer peuvent être les seuls matériaux d'une construction. On les applique en revêtements de tous genres depuis les plus ordinai res jusqu'aux panni aux artistiques, façades, lambris, plafonds, frises, panneaux etc. On en fait de grandes cheminées superbes, supportant sans se détériorer le contact de la flamme d'un feu de bois. Elles s'emploient dans l'ameublement pour les jardinières, foyers, ta bles, plateaux, etc. Enfin elles se prêtent tous les usages qu'on fait de la faïence avec cet avantage qu'el les supportent le soleil et la gelée. Telle est la Majolique Parentani. Sa supériorité principale réside dans le secret de la fabrication des émaux et de mélange des terres. Pour lui donner tout son essor, un certain nombre de capitalistes ont résolu de la constituer en société anonyme. La Société La Majolique Parentani a été ainsi for mée au capital d'un million réparti en 20,000 actions privilégiées de 50 francs. Il est créé en outre 20,000 actions ordinaires, sans désignation de valeur, répar ties par moitié entre les apporteurs. Un tier.^ des actions privilégiées est donnée en paie ment la Société anonyme de Champion pour l'apport des terrains, concessions de terres plastiques, immeu bles, usines, bâtiments, hangars, magasins, fours, machines, outillage, marchandises, approvisionne ments, créances actives, portefeuille et caisse. Un tiers est attribué en rémunération de l'apport des formules et secrets relatifs la fabrication des majoli ques suivant les procédés Parentani, et des traités pour la vente. Un tiers soit 334,000 francs, est libéré en espèces. Le concours de la Société anonyme des produits ré- fractaires de ChampionEmplinne-let-Ciney est ac quis. Cette Société fait actuellement l'extraction et le commerce des terres plastiques et la fabrication des produits réfractaires de tous genres. Aux cours de ses expériences, M. Parentani a reconnu la supériorité des terres d'emptinne. Cette Société a un chef de fabrica tion très entendu qui s'occupera de la préparation et de la cuisson des biscuits auxquels il est rompu par une longue expérience. Le concours déjà si précieux de cette Société présente cet avantage considérable, qu'ayant des usines insta- lées, on fabriquera dès que la Société sera constituée. La rémunération du capital sera facile. La marche normale de 11 Société de Champion a sutfi jusqu'ici rémunérer régulièrement ses actions, et le commerce des terres plastiques et la fabrication des produits ré fractaires devant continuer, un tiers du capital est as suré de son dividende avant que les majoliques ne don nent des bénéfices. La fabrication des majoliques a constitué jusqu'ici un secret ignoré en Belgique. Le résultat industriel fructueux de la majolique Parentani est donc certain. Ses compositions d'émail les plus coûteuses revien nent 85 centimes le kilogramme, tandis que certaines nuances que nos fabricants de faïences achètent en Angleterre coûtent 25 francs le kilogramme, et encore ne parviennent-ils pas se servir de tous ces émaux. Les carreaux unis blanes reviennent fr. 4,50 le mètre carré. Actuellement ils se vendent 11 francs et plus. Les carreaux unis de couleur reviennent 6 francs le mètre carré. On les vend 33 francs. Les carreaux en relief polychromes reviennent 9 fr. le mètre carré. On les vend de 44 181 francs. Ces prix de vente sont extraits du catalogue et du tarif d'une maison de Bruxelles. Les maisons de Bru xelles qui vendent des majoliques achètent tout l'é tranger. Les briques émaillées reviennent 150 francs le mille. Les anglais les vendent ici et elles se paient 350 francs pied d'oeuvre. Avec la marge énorme qui existe entre le prix de revient et celui de vente, on voit quelles réductions on pourrait apporter au prix de vente, tout en faisant des bénéfices considérables. Pour les produits artistiques, il n'est pas possible d'établir un prix de revient, mais ce prix de revient, abstraction faite de l'achat du modèle quand il y a lieu sera minime. La concurrence étrangère est impossible, parce que le prix de revient est plus élevé que par le procédé nouveau son transport est coûteux le produit paie 10 p. c. de la valeur pour droits d'entrée en Belgique enfin les anglais et les français achètent des terres plastiques brutes Andenne dont le mélange avec leurs terres est indispensable, tandis que la fabrication Pa rentani se fera Emptinne sur les gisements même des terres plastiques. L'action de la Société Parentani de 50 frs. seulement, dont 20 p. c. verser, est un des plus sérieux titres d'avenir que nous connaissions.

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Le Progrès (1841-1914) | 1896 | | pagina 2