Validation
des élections de Malines.
La jeunesse.
Taxes d'expertise.
WERVlCQ.
m'tc de le Ligue a decicide d'entamer des né
gociations avec des membres autorises de la
fraction progressiste du libéralisme dans le but
d'aboutir une alliance.
Nous sommes heureux de pouvoir annoncer
que des adhésions importantes sont dés pré
sent acquises au projet de la Ligue libérale.
Voilà donc les élections malinoises validées
nos amis voient enfin leurs efforts couronnés
d'un Bnperbe succès dont ils peuvent, bon
droit, s'enorgueillir.
La Flandre libérale gourmande en termes sévè
res la jeunesse d'aujourd'hui, qui s'occupe peu
des choses intellectuelles et paraît se désintéres
ser de la politique, où se résume pourtant la vie
d'une nation. Notre confrère ne fait pas de dis
tinction entre la jeunesse catholique et la jeu
nesse libérale, et il a raison Des deux côtés,
nous observons ce manque d'enthousiasme qui
étonne bon droit chez des jeunes gens. Ceux-ci,
autrefois, se passionnaient pour toutes les gran
des causes, ils étaient les propagandistes les plus
actifs des idées généreuses, et la difficulté n'était
pas de les mettre en mouvement, mais de conte
nir leur ardeur militante.
Quelles sont les causes de cette indifférence
A notre avis, la littérature y est peut-être pour
nne bonne part. On lit toujours, si peu que ce
soit, et ce n'est pas dans les ouvrages pessimis
tes ou néemystiques de nos jours que l'on peut
puiser des convictions fortes et des aspirations
viriles. Des auteurs tristes, des psychologues
auront jeté le doute dans les âmes En même
temps, on semble vouloir revenir au mysticisme
naïf du moyen-âge, et l'esprit s'énerve dans
cette piété sans Ta foi a, qui est un des phéno
mènes les plus singuliers de cette fin de siècle.
Nos jeunes littérateurs se détournent du spec
tacle de leur époque pour s'enfouir, non seule
ment dans le passé, qui pourrait encore leur
fournir d'utiles leçons, mais dans la légende, le
rêve nuageux, peuplé de chimères et de fantô
mes. C'est qui, par exemple, imitera Maeter
linck, dont l'œuvre, pour curieuse qu'elle soit,
est le frisson d'un enfant, qui a peur de l'obscu
rité. Ils tremblent tous, ils ont la petite mort,
ils ne voient que des portes qui s'ouvrent toutes
seules, des signes de mauvais augure, des appa
ritions troublâmes. Les poètes, au lieu de pren
dre la foule aux entrailles, comme les Casimir
Delavigne, les Barbier, les Victor Hugo, compo
sent, avec nne patience de bénédictin, des vers
insaisissables où ils expriment des états d'âme
d'une sensibilité maladive.
Le peuple qu'il faut éclairer, on le dédaigne
c'est la foule anonyme dont l'esthète n'a cure. La
bourgeoisie qu'il faut défendre, on la tourne en
ridicule. Un bourgeois, au regard de la critique
contemporaine, est un imbécile. Nos jeunes au
teurs se font gloire d'écrire pour quelques ini
tiés. Us forment des groupes secrets où l'on ne
pénètre qu'en faisant le signe de l'affiliation.
Crainte superstitieuse d'une part, dilettantisme
ironique de l'autre, voilà les deux caractéristi
ques de la littérature de nos jeunes auteurs.
Ajoutons qu'ils ne répugnent pas un certain
socialisme. C'est là, pour eux, une opinion élé
gante. Les sceptiques affectent de rire de la fin
an monde bourgeois l^es mystiques, croyant
une aurore nouvelle, l'attendent avec une rési
gnation pieuse.Ni les uns ni les autres ne luttent.
Or, il faut que la jeunesse instruite et intelli
gente, celle qui est capable d'écrire et de parler,
soit en communion d'idéesavec la jeunesse moins
bien douée, qu'elle entraînait jaais. Pour créer
an mouvement parmi la jeunesse, il faut des
Tyrtées agissants et non pas des rêveurs solitai
res. Le discours et l'écrit faisaient des miracles
quand ils pouvaient être compris, et qu'ils
avaient cet accent,cette chaleur communicative,
ce clair idéal quiexaltent et électrisent. Eh bien,
ce lien a été rompu la jeunesse capable d'en
traîner a abandonné celle qui a besoin d'être
entraînée, et, au lieu d'être son poste de com
bat, elle s'est réfugiée dans des cénacles sans
communication avec le dehors, où elle fait de la
mosaïque byzantine et enlumine des missels.
Ainsi, la niasse de la jeunesse, sans chefs, sé
parée de l'élite qui, désertant le théâtre de l'ac
tion, s'est enfermée dans des monastères, n'en
tendant plus les voix mâles qui la stimulaient
naguère, incapable de comprendre les homélies
tourmentées des aèdes ou les plaquettes sym
boliques des esthètes, cède son penchant natu
rel pour le sport et les plaisirs. La situation est
fâcheuse, mais nous ne voulons pas la croire
sans remède. Des jeunes gens viendront qui se
ront de leur âge et de leur temps et secoueront
cette apathie, comprenant que rien n'est plus
important que la politique, vu que c'est d une
bonne politique que dépend la prospérité d'une
nation, que sans elle rien ne peut fleurir, et qu'il
n'est pas de mission plus noble que de s'associer
étroitement la vie publique de son pays, avec
la passion du vrai et du beau. Sancho.
Un arrêté royal approuve les délibérations des
Conseils communaux dont les noms suivent et
qui sont relatives au régime des taxes d'exper
tise sur les viandes de boucherie
Communes qui maintiennent leurs taxes
Drauoutre et Zuydschote.
Communes qui modifient leurs taxes
Noordschote et Reninghe.
Lors des dernières élections communales,
quand nous avons fait valoir qu'il serait de l'in
térêt du parti clérical lui-même qu'une opposi
tion existât au sein du Conseil communal, on
nous répondit que tout marchait pour le mieux,
dans le meilleur des conseils communaux que
nos griefs n'étaient pas fondés que tout se pas
sait régulièrement que d'ailleurs tout le monde
pouvait assister aux réunions du Conseil,prendre
connaissance des budgets et s'enquérir de tout
ce qui se rapporte la gestion communale
qu'il allait être donné satisfaction toutes les
réclamations légitimes; que, notamment, l'ensei
gnement serait complètement remanié et qu'on
n'avait donc que faire de contrôleurs
Or, que voyons-nous se passer? A la réunion de
Jeudi dernier, le Conseil devait discuter le bud
get de l'instruction publique. Les Conseillers
flairant une intrusion dans leurs célèbres débats,
se glissent en tapinois dans leur salle de réunion
et quand quelques çurienx se préséntent pour
assister la séance, on commence par les faire
attendre 20 minutes, sous prétexte qu'il y a un
autre objet l'ordre du jour sans doute pour
que ces Messieurs aient le temps de se concerter
et de se mettre d'accord.
Ah quelle farce, que ces réunions
Lecture d'un rapport que les conseillers sem
blent écarter religieusement, et puis fi fi ni ni,
c'est fini, la séance est levée (pour la forme) cu
rieux, décampez et plus vite que ça
Si un conseiller risque une timide observa
tion, son voisin le pousse du coude pour lui in
timer l'ordre de se taire. On ne rue pas dans les
rangs, que diable
Ouf un soupir de soulagement, les voilà
seuls, aussi soupirent-ils encore ainsi pendant
une demi-heurepuis, comme quelqu'un qui n'a
pas la conscience tranquille, les voilà descendant
les escaliers 4 4, se dirigeant vers la cure pour
annoncer leur maître que tout a été arrangé
selon ses désirs, et déverser leurs doléances bien
amères au sujet du trouble apporté dans la sé
rénité ordinaire de leurs réumons par quelques
impertinents, qui se paient le grossier plaisir
d'oser déranger ces pontifes.
Et dire que nous avons été rudement volés.
Vrai, nous n'en avons pas eu pour notre ar
gent.
Nous nous attendions des débats intéressants
au sujet des façons du fameux Desiere, le direc
teur de l'école adoptée de Wervicq et de la
façon toute paternelle dont il traite les institu
teurs plus ou moins obligés de prendre leur
pension chez lui. Ces jeunes gens avaient l'auda
ce, peut-être la naïveté, d'assister cette séance
et s'attendaient pouvoir exprimer leurs justes
plaintes Mais non silence dans les rangs, pas
de voix au chapitre pour les sous-ordre.
65 francs de pension par mois et un régime
d'anachorètes.
Ces jeunes gens se figuraient donc qu'à la
séance de Jeudi on leur aurait donné satisfac
tion.
Ah ouïche Les bonnes volontés individuelles
ne servent rien quand un frocard commande et
le savon qu'ils ont reçu du grand maître doit les
en convaincre.
Comment ils s'étaient permis d'aller troubler
la séance du Conseil, même de prendre des
notes mais décidément le respect s en va et,
chose plus grave, ils étaient de connivence avec
d'affreux libéraux et avaient osé exprimer leurs
plaintes en ville
Malheur, celui par qui le scandale arrive,
dit l'Evangile.
Et dire que des jeunes gens ainsi menés et
soignés doivent apprendre aux entants devenir
des hommes
Le clergé a commencé en 1879 jeter la décon
sidération sur l'instituteur et, aujourd'hui, un
petit régime, comme celui dont les aides-insti
tuteurs se plaignent, achève de ravaler le métier
au rang de celui de manœuvre.
Doit-il alors étonner que Wervicq soit la ville
des lumières par excellence
Une seule école de garçons dont (un inspec
teur de l'enseignement a dit en plein café,
Comines, que c'était la plus mauvaise de la
province et sans doute du pays entier).
Changement de personnel tous les 15 jours.
Plus de cent élèves dans chaque classe.
Pas de matériel didactique (dans plusieurs
classes, l'instituteur écrit sur le mur, la craie).
La plupart des instituteurs pas diplômés.
Mais 7000 francs de subsides. Et voilà le bilan
de l'enseignement des cafards en la ville de
Wervicq, chef-lieu de canton, où toute école
doit être dirigée par curés ou nonnettes.
Dans cette ville ressemblant si fort un cime
tière qu'on serait tenté de la confondre avec la
ferme des boues, les parents soucieux de l'in
struction de leurs enfants sont obligés, dès que
ceux-ci portent culotte, de les envoyer qui en
France, qui au Collège ou l'Ecole Moyenne de
Menin.
La preuve, voyez les partir le matin, c'est une
véritable caravane et dire qu'il y en aurait bien
davantage encore, si le clergé et le Conseil
communal n'employaient tous les moyens pour
détourner les parents d'envoyer leurs entants
ailleurs.
Pas d'nstruction, il n'y a que la foi qui sauve!
N'est-ce pas honteux d'appartenir une ad
ministration qui laisse perdurer de pareils abus.
ZANDRE BLUM.
Bourse de Bruxelles.
Le marché du comptant a moins bonne allure,
les affaires en général sont plus calmes Nos
rentes restent fermes le 3 °/0 101, le 2 1/2
94,25. Vicinaux 2 1/2 °/0 116,50. Fermeté en
lots de villes Anvers 108,37 1/2, Bruxelles
109,50. La faiblesse en lot du Congo persiste, on
côte 84,67 1/2. Les obligations industrielles res
tent bien tenues Anvers-Rotterdam 3
495,75. Aciéries de Bruges 4 1/2 °/0à 491. Bone-
hill 4 1/2 °/0 496 Eclairage du Centre 3,60
481. Gaz de Rio 6 °/0 509. Produits Cibils 4 1/2
496. Sud Ouest Brésiliens 5 °/0 en hausse
408,75. En actions banques assez bien d'affaires
Banque auxiliaire 98,50. Banque de Brabant
(cap.) 40,50. Banque de Bruxelles 645. Crédit
G1 ae Belgique plus faible 134. Crédit G1 Lié-
f;eois 550. Les actions chemins de ter sont dé-
aissées. En actions tramways assez d'animation,
mais les cours se tassent. Barnem-Elberfeld
153. Brescia 1/10® 54,50. Bruxellois (dividende)
en forte réaction 257,50. Economiques 300.
Kazan 180, Mutuelle des Tramways en hausse
139,50. Odessa (jouissance) 70. Les actions
métallurgiques restent fermes Angleur 465.
Espérance Longdoz (ord) 134. Makeewka
930. Ougrée 820. Thy le Château 250. En ac
tions de charbonnages moins d'animation mais
derniers coubs.