JOURNAL D'APRES ET DE L'ARRONDISSEMENT.
Le budget extraordinaire.
Les élections provinciales.
Les ouvriers libéraux.
Divisions cléricales.
e^T^STI^OpHE
S0 44. Jeudi,
1
56* ANNÉE.
4 Juin 1896.
6 FRANCS PAR AN.
PARAISSANT LE JEUDI ET LE DIMANCHE.
On traite forfait.
Ypres, le S Juin 1896.
Il y a quelques semaines déjà, M. de Lants
heere se plaignait la Chambre de ce que le
budget extraordinaire n'était pas encore dé
pose.
Depuis lors, nous ne sachons pas que ce bud
get ait été déposé.
La session touche sa fin, et le gouvernement
demandera la Chambre de voter au pied levé
un budget quelle n aura pas eu le temps d'exa
miner
S il y a un budget, cependant, qui mérite
d'attirer l atlention de la Chambre, c'est le bud
get extraordinaire.
Ou attend-on, disait M. de Lantsheere Se
rait-ce, par hasard, que certaines coalitions
qui doivent se former ne seraient pas encore
réalisées
Depuis, il n'a plus été question du budget
extraordinaire. Est-ce qu'on poursuit, avant de
le déposer, la réalisation des coalitions dont
parlait M. de Lantsheere?
Il y a deux ans, le ministère de Burlel pour
suivait des coalitions semblables. Il avait, dans
le projet de budget extraordinaire, inscrit des
droits d'entrée.
Le budget extraordinaire était destiné faire
passer les droits d'entree. Les députés d'Anvers
étaient adversaires des droits d'entrée, mais
voulaient voler le budget extraordinaireà cause
de certains travaux qui y éiaient inscrits.
Malgré sa stratégie, le gouvernement n'ob
tint pas alors ses droits d'entrée.
Cenefulquepartieremise. llsfurenl votésl an
née dernière. Le ministère recourut un nou
veau stratagème. Il comprit la fois dans le
même projet l'établissement de droits sur le
beurre, la margarine, les farines, etc., et labo-
lilion des droits de fanal. Des députés d'Anvers
ne voulaient pas de droits d'entrée, mais dési
raient voter (abolition des droits de fanal.
Le gouvernement obtint ses nouveaux impôts
de consommation, car, comme toujjurs, il n'y
euLpas assez de députés de la droite qui volè
rent contre les députés d'Anvers ne lurent pas
unanimes uans leur opposition.
M gouverne
chef M. De Smet de Naeyer, médite un coup
semblable, cherche des coalitions, comme l'a
dit M. De Lantsheere, pour imposer la Cham
bre des volontés.
Le gouvernement propose la Législature
de proroger, pour un terme de deux années,
la loi du 29 Juin 1894 portant détermination
du corps électoral pour le renouvellement in
tégral des Conseils provinciaux et de fixer au
26 Juillet prochain la réunion des collèges élec
toraux et, exceptionnellement pour l'année
courante, au moisd'Octobre la session ordinaire
des Conseils provinciaux.
Le rapport de M. Delbeke constaté que tou
tes les sections de la Chambre ont admis le pro
jet de lot consacrant ces propositions.
La Section centrale, convaincue de l'impos
sibilité de discuter, au cours de la présente
session, les principes d une loi électorale pro
vinciale nouvelle, a accepté la solution provi
soire proposée par le gouvernement, mais a ex
primé le voeu qu un projet définitif soit déposé
et discuté l'an prochain.
Pour marquer davantage son désir cet
égard, elle a volé unanimité, un amende
ment tendant soumettre revision au cours
de l'année 1897 (et non en 1898, comme le
portail le projet primitif) la loi du 29 Juin 1894.
Jusqu'ici les ouvriers étaient socialistes ou
cléricaux dans 1 agglomération bruxelloise, le
parti libéral n ayant fondé aucun cercle qui pût
servir de point de ralliement aux travailleurs
fideles au drapeau bleu. Cette lacune a été
comblée 1 union ouvrière de Bruxelles a été
fondée; un vaste local, rue de l'Amigo, a été
mis sa disposition, et hier, un étendard lui a
été remis, don de M. Buis.
Une manifestation a suivi celle cérémonie
et s'est terminée par un meeting au Pôle-Nord
où successivement de nombreux orateurs uni
pris la parole.
Le parti libéral ouvrier existe donc, en dépit
des ditiicuilès de toutes especes qui avaient
empêché jusqu ici son organisation dans la ca
pitale. Et sur la liste des libéraux-unis, l'union
ouvnere aura trois candidats. Tous les libéraux
se réjouiront de cette fusion de la bourgeoisie
et du prolétariat, et les social.stes qui se mo
quent des débuts de la vraie démocratie ou
vrière ne larderont pas constater qu'une
fraction importante du peuple repousse le col
lectivisme et le drapeau rouge.
La séance tenue par les démocrates-chré
tiens, confirme les renseignements donnés sur
les querelles cléricales.
Les candidatures des députes sortants, les in
fortunés Colfs, Lauters, Mousset et le Sergeanl
d'tlendecourt, ont été attaquées vigoureuse
ment, et la pâle défense tentee par MM. Mous-
set et Colfs n'a obtenu qu'un médiocre succès.
Au contraire, les discours des opposants, et
notamment de M. Benkin, ont été applaudis
avec chaleur.
Le poil fera-t-il triompher leurs noms On
ne sait pas encore, la lutte se livrant dans des
conditions rageuses et désespérées qui rappel
lent les déchirements de i Association libérale
avant les élections de 1884, quand la nuance
ministérielle était aux prises avec la nuance
Janson.
Chacun des membres des cercles ouvriers et
patronages a déjà reçu un nombre incalculable
de visites électorales, les uns le priant de voter
pour les sortants, les autres pour MM. Renkin
et Carton de Wiart. Beaucoup de cléricaux
tiraillés dans les deux sens ne savent plus
qu'elle décision prendre.
Bref, le spectacle des divisions intenses des
cléricaux doit nous consoler un peu de nos
propres querelles.
ÉPOUVANTABLE
A MOSCOU.
3,000 victimes. - l,iOO morts.
Moscou, 30 Mai.
Une catastrophe épouvantable s'est produite
aujourd'hui au cours de la fête populaire.
Voici comment le Moniteur de l'Empire l'an
nonce dans une note officieuse
La brillante suite des fêtes du couronne
ment a été traversée par un triBte événement.
Longtemps avant le commencement de la
fête populaire, une foule, évaluée plusieurs
centaines de mille personnes, se pressait vers la
place, où devait avoir lieu la distribution des
dons en vivres et en viande sur le champ de Ko
dynsky.
La poussée énorme, qui se produisit, fut
cause que plusieurs centaines de personnes fu
rent étouffées.
L'ordre ne tarda cependant pas être rétabli
On constata alors qu il y avait de nombreuses
victimes, dont le nombre Bera publié ultérieure
ment. Selon un rapport de police on a constaté,
jusqu'à quatre heures, 321 morts et 495 blessés.
L'empereur, péniblement affecté par cet
événement, a ordonné de distribuer des secours
aux familles des victimes. Chaque famille at
teinte recevra mille roubles et les frais d'inhu
mation seront pria sur la cassette particulière de
Sa Majesté.
L'envoyé spécial de Y Eclair télégraphie son
journal les renseignements suivants qui expli
quent la catastrophe et qui montrent que sa
gravité a été malheureusement beaucoup plus
grande que ne le dit le Moniteur de l'Empire
A l'entrée du Champ Kodynsky une rangée
de baraquements avait été construite pour la
distribution des victuailles au peuple. Cette ran
gée, qui s'étendait sur un espace dfun kilomètre,
avait été placée 15 mètres d'une sorte de ra
vin, large de 50 mètres et profond de 8 mètres
formant comme le lit d'un fleuve avec des ber
ges escarpées et protégeant le baraquement con
tre la poussière du dehors. C'est ce qui a été la
cause principale de ce grand malheur.
Un ouvrier de fabrique, blessé dans la ba
garre, a expliqué ainsi qu'il suit, au correspon
dant de Y Eclair, la catastrophe
Contrairement aux ordres d'après lesquels
les ouvriers de fabrique ne devaient arriver sur
le champ Kodynsky qu'à 8 heures, j'étais parti
dans la nuit.
En arrivant Kodynsky, vers 3 h., je trou
vai les abords occupés par des paysans venus
des villages lointains. D'heure en heure, l'af-
/-
LÉ
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