Chronique locale. AVIS. i\° 52. Jeudi, 56e année 2 Juillet 1896. JOURNAL D'YPRES ET DE L'ARRONDISSEMENT. -n«C(- Le manifeste des candidats cléricaux. Association libérale. Électeurs souvenez-vous 6 FRANCS PAR AN. PARAISSANT LE JEUDI ET LE DIMANCHE. Toujours et partout les mêmes ces cléricaux Passe encore qu'ils exaltent leurs qualités et leurs services. C'est affaire entre eux et leurs électeurs. Que ceux-ci les gobent, comme on dit -, croient leurs vertus, leurs talents ajoutent toi leurs promesses et se persuadent de leurs bons offices cela les regarde. Tant pis pour euxsi, certaines heures, dans certaines circonstances, ils s'aperçoivent qu'ils ont été lamentablement dupés, outrageusement volés ils n'ont, après tout, que ce qu'ils méritent, et ce ne sont pas eux les plus plaindre. Mais que des gens qui briguent un mandat de haute confiance et de haute responsabilité vien nent, pour le succès de leur candidature, affir mer effrontément des choses qu'ils savent en âme et conscience être fausses, voilà qui dé passe vraiment toute mesure, excède toutes bor nes Tel est évidemment le cas de MM. Colaert, Iweins et Van Merris, quand, dans un manifeste aux électeurs, ils viennent dire que leur adver saire en compétition, M. Lefevre, est un candi dat suscité par les libéraux, et même par les so cialistes qui, au dernier moment, s'arrangeraient de façon lui ménager une place sur leur liste exotique Ils se sont dit, ceux-là, par milliers assure-t on, que des sourires, des poignées de main et des promesses, en temps électoral surtout, n'é taient pas chose suffisante, et que pour défen dre la Chambre les intérêts des humbles, des cultivateurs notamment, il fallait d'autres hom mes que des avocats, même distingués,ou d'am bitieux et ignorants richards, plus experts, ceux-ci, toucher leurs rentes et tromper les électeurs qu'à préparer, élaborer et discuter des lois de protection agricole et d'économie ru rale. Et de là leur levée de boucliers laquelle les libéraux de l'arrondissement, réduits, il faut bien le dire, au triste rôle de simples spectateurs de la lutte, sont demeurés complètement étran gers. Faut-il, au surplus, que cette levée ait jeté la panique dans le clan des vieux cléricaux pour qu'ils aient pris recours des moyens, des ar guments, des mensonges aussi tristement hon teux que ceux que nous signalons Après cela, il ne leur restait plus qu'à cher cher séduire les électeurs par l'appât des petits services, des bedits profits et des recommanda tions près du gouvernement. Aussi ne s'en sont-ils fait faute. Votez pour nous, disent-ils impudemment nous sommes bien avec les ministres, et Bi vous avez besoin de faveurs, vous n'avez qu'à vous adresser nous. Par boer Letevre,vous n'obtien drez jamais rien On n'est vraiment pas plus cynique Il faut lire ces choses pour croire leur réalité, et n'était que le parti clérical nous a habitués de longue date toutes sortes d'expédients et de trucs, on n'y croirait même pas en les lisant Eh bien la réponse ces perfidies et ces effronteries doit êtrece nous semble, que tous les libéraux donnent leur voix au seul candidat de l'agriculture. (1) M. Lefevre, s'il est d'opinion catholique, est au moins un homme sincère et courageux de plus, un homme entendu et ex périmenté aux choses dont il promet de prendre la défense au Parlement. (2j Que s'il est moins instruit et moins beau parieur que M. Colaert, avocat de talent sans doute, il est de beaucoup supérieur MM. Iweins et Van Merris qui, nés muets,sont, comme chacun Bait, d'une ignorance encyclopédique et d'une incompétence univer selle. Mille fois plutôt un cultivateur de bon sens et de caractère indépendant que de vulgaires ambitieux de cette trempe, quémandeurs sans consistance, prédestinés, raison de leur insuf fisance même, toutes les complaisances et toutes les platitudes vis-à-vis du gouvernement. Eu France comme chez nous. Les mêmes causes produisant les mêmes effets, il en est arrivé du parti radical en France ce qui est arrivé chez nous il a été ou battu ou résor bé par le parti socialiste derrière lequel il mar quait le pas et dont il se faisait parfois l'allié. Voici ce qu'à propos de l'élection, dans le 4e arr. de Pans, du candidat collectiviste Gabriel Deville, l'emportant une grosse majorité sur le radico-socialiste Besnard patronné par le célè bre Barodet, dit le Journal des Débats C'est parfaitement dit. Aussi est-ce pour de meurer quelque chose, que Janson, Féron et quelques autres de moindre volée ont passé sous le drapeau rouge. Que les deux premiers aient plus de talent qu'Anseele, ce n'est pas discuta ble mais qu'ils aient infiniment moins de ca ractère, c'est tout aussi évident. Dans l'affaire de corruption électorale actuel lement instruite devant le tribunal correctionnel de Termonde, il est particulièrement question d'une société nommée de Imeins'zoonen qui, créée pour les élections communales, a joué dans la lutte un rôle des plus actifs. lweins'zoonenvoilà qui est plein de rap prochements et fait rêver. Est-ce que le Journal d'Ypres ne pourrait don ner quelques détails sur l'origine de cette fa meuse société Nous ne demandons rien quant son organi sation et son but. Le local de l'Association libérale restera ou vert Dimanche prochain pendant toute la nuit. Les résultats des élections législatives y seront affichés des dépêches ont été demandées tou tes les Associations libérales du pays. tszr Voici, en traits rapides, le bilan dn Gouverne ment clérical Suppression de neuf cents écoles primaires et de quinze cents écoles d'adultes. Aggravation de charges militaires par la créa tion de la réserve et la prolongation du temps de Bervice, désormais de 13 ans. Aggravation des impôts, dans la proportion de sept francs par tête d'habitant. Etablissement de droits d'entrée sur la viande, sur le beurre, sur la margarine, sur la chicorée, sur les avoines et les farines. Engouffrement de cent millions dans les inu tiles fortifications de la Meuse, qui demeurent sans soldats pour les défendre. Dilapidation dn trésor public au profit des couvents, admis partager les Bnbsides pour l'enseignement primaire. Vingt millions d'impôts prélevés sur les pe tits Voilà l'oeuvre néfaste laquelle ont collaboré, par leurs votes serviles, MM. Iweins et Colaert. i LE PROGRÈS VIRES ACQOIRIT ECNDO. ABONNEMENT PAR AN: Pour l'arrondissement administratif et judiciaire d'Ypres, fr. 6-00 Idem. Pour le restant du pays7-00 tout ce qui concerne le journal doit être adressé l'éditeur, rue au Beurre, 20. INSERTIONS Annonces la ligne ordinaire fr. 0-10 Réclames la ligne, fr. 0-25. Insertions Judiciaires la ligne, un franc. Les annonces sont reçues Pour l'arrondissement d'Ypres aux bureaux du Progrès Pour it de la Belgique et de l'Etranger, également aux bureaux du journal LE PROGRÈS, On traite forfait. leres Toujours et partout grands vantards, grandB prometteurs etgrands daubeurs Tout le monde sait en effet, et leB candidats cléricaux le savent mieux que tout autre, que la candidature de l'ex-échevin de Zillebeke est d'origine exclusivement catholique, issue d'un mouvement d'opinion absolument propre nom bre de gens de la campagne qui ont toujours ap partenu au parti soi-disant conservateur et aveuglément obéi ses chefs, mais auxquels, permi ces derniers, le manque de sincérité des uus, la nullité des autres, l'orgueil ou la vanité de presque tous, ont enfin dessillé quelque peu les yeux et entr'ouvert l'entendement. Les hommes d'ordre, ceux qui sentent la nécessité de résistance aux progrès du paiti socialiste et révolu tionnaire, savent, pour avoir vu l'œuvre, pendant six mois, le cabinet Bourgeois, jusqu'à quelles compro missions et quelles complicités un ministère radical peut descendre. A aucun prix ils ne voudraient renou veler cette expérience. Quant au parti socialiste, il demeure sous la règle et sous la discipline du collecti visme. Il ne tolère aucune dissidence. Il permet aux radicaux de se mettre sa suite, mais rien de plus. Et si ceux-ci ont quelque vélléité d'indépendance, s'il leur (1) Nous croyons aussi que les vrais libéraux ne peuvent pas plus voter pour les socialistes que pour les cléricaux. Qu'il y ait au programme de ceux-là bien des revendica tions justes, nous le voulons. Mais entre leur but final, qui est le collectivisme, et le libéralisme, qui a la liberté pour idéal, il y a un abîme qu'aucunes raisons, aucuns prétextes ne permettent de franchir. (N. de la R (2) On sait que ses ex-amis politiques l'on fait entrer au Conseil supérieur de l'Agriculture, où on dit qu'il fait bonne figure et tient bien sa place. (N. d. 1. R.) prend fantaisie de relever, comme ils disent, leur dra peau et d'engager la lutte contre les collectivistes, ils se trouvent isolés, sans troupes, presque sans candi dats et ils succombent. C'est ce qui vient de leur ar river dans le 4e arrondissement. Ce n'est ni le premier ni le dernier de leurs échecs, et, de quelque côté ils se tournent, tout leur prouve qu'ils ne sont plus rien.

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Le Progrès (1841-1914) | 1896 | | pagina 1