Vingt millions
Une faute lourde.
Correspondance
Petit bouquet.
Les droits sur l'alcool.
Déclarations électorales.
III «I 0 11 I
A vos bourses, vous tous, petits bourgeois,
cultivateurs et ouvriers qui, pour vous donner
du cœur au travail ou pour stimuler vos sens
engourdis, consommez volontiers un petit verre
de genièvre.
Cette consommation du peuple vient, d'un
coup, d'être grevée d'un impôt de vingt mil
lions.
Vingt millions, quand le droit d'entrée sur les
vins n'est pas majoré d'un centime
Vingt millions d'impôts, prélevés sur l'humble
luxe des pauvres et des petits
Le prix du petit verre va hausser de deux
centimes, outre que les procédés de falsification,
stimulés par l'exagération de l'impôt, vont se
donner pleine carrière.
Le genièvre, plus mauvais et moins pur que
jamais, va coûter le double
Tout cela, a dit M. de Smet de Naeyer, pour
arrêter la consommation de l'alcool
Sinistre comédien, va Le voilà qui parle d'ar
rêter la consommation de l'alcool quand, par une
loi récente et dans des vues exclusivement fis
cales, il a poussé la multiplication des distil
leries
Non Il ne s'agit pas de combattre l'alcoo
lisme. Il s'agit de trouver de l'argent pour sub-
sidier les écoles des couvents, pour créer des
places inutiles, pour doter richement toutes les
institutions cléricales.
C'est là qu'iront vos vingt millions, petits con
tribuables qu'on pressure
En aurez-vous bientôt assez, de ce Gouverne
ment d'hypocrites qui, après vous avoir promis
des dégrèvements sans fin, accumule impôts sur
impôts, et organise de façon si scandaleuse la
danse des millions
Le Gouvernement clérical et la droite vien
nent de commettre une nouvelle faute, la plus
lourde peut-être de toutes celles qui figurent au
bilan de leurs douze années de pouvoir.
Les hommes clairvoyants de tous les partis
s'accordent reconnaître l'iniquité et les périls
de notre régime militaire. Composer uniquement
l'armée de prolétaires, en autorisant les fils de
la bourgeoisie s'exonérer du service militaire
prix d'argent, c'est une injustice criante et un
réel danger.
Une réforme militaire est donc dans les vœux
de tous les hommes sincèrement animés de sen
timents patriotiques. Elle est désirée par le Roi,
ardemment souhaitée par tous nos officiers, dé
fendue par tous ceux que préoccupent l'indé
pendance et la sécurité du pays.
Et cependant nous avons vu le Gouvernement
et sa majorité servile opposer la question préa
lable une proposition de loi tendant la sup
pression du remplacement.
La question préalable C'est dire qu'on n'a
pas même accordé cette motion, partout dis
cutée depuis dix ans, les honneurs de la prise en
considération.
C'est le ministre de la Guerre lui-même, quoi
que partisan du service personnel, quoique au
teur d'un projet de réorganisation de 1 armée,
qui s'est opposé la discussion.
Cet homme n'est plus le ministre de l'armée,
mais le plat valet de M. Woeste et le défenseur
d'une politique égoïste, mesquine et anti-natio
nale.
Contributions.
Par arrêté royal du 24 Juin 1896, sont nom
més
Receveurs des contributions directes et des
accises
A Yprès, M. Lowet, actuellement receveur des
douanes,accises et entrepôt de 4e classe, Mons
A Gheluwe, M. Perpète, id., Stalhille.
Receveurs des contributions directes, doua
nes et accises
A Watou, M. Wauters, actuellement vérifi
cateur des douanes de 4e classe, Ostende
A Neuve-Eglise, M.Ernalsteen,id.,à Ophoven.
Nous recevons de Wervicq la lettre suivante
Messieurs les Électeurs,
Le Journal dTpres vient vous dire que M. Le-
fevre est un dissident peut-être, s'il osait, ce
même journal dirait que c'est un imbécile puis
qu'il tient tant faire ressortir que le sieur en
question, est un obscur cultivateur. 0 Journal!
ayez donc un peu plus de dignité Ne cassez pas
ce que vous et quelques fanatiques cléricaux,
avez eu tant de peine faire la réputation de ce
même Monsieur Lefgvre
Hélas cette réputation est faite et, malgré
vous maintenant, feuille de chou, elle restera
Quel plaisir pour nous, catholiques, mais non
adorateurs des dieux Colaert et Cie, de parcourir
l'arrondissement d'aller de ville en ville, de
village en village, d'hameau en hameau et d'en
tendre partout chanter les louanges de cet ob
scur cultivateur, tant connu et tant aimé de par
ses capacités et par son caractère qu'un Henritje
ne sait faire plier
Allons, électeurs quelque classe que vous
puissiez appartenir, votez tous pour Lefevre,
persuadés d avance qu'alors seulement vous au
rez fait votre devoir.
Lors de l'assassinat du Président Carnot, M.
Paul Janson, la Chambre, flétrissait avec élo
quence les auteurs d'un crime qui, selon lui,
déshonorait l'humanité.
Or, M. Janson est aujourd'hui l'allié, et le vas
sal politique d'un parti dont les chefs glorifient
l'anarchie et la propagande par le fait.
N'est-ce pas le Peuple, en efîet, qui, récem
ment, saluait l'anarchiste Moineaux comme un
soldat de l'Idée
N'est-ce pas M. Anseele qui, le 12 Novembre
1895, s'exprimait ainsi
Pour la cinquième fois, le peuple combattant
du monde entier remémore le jour auquel la jus
tice de classe perpétra un de ses plus abomina
bles forfaits. Ouvriers de tous pays, c'était pour
vous, pour votre cause et par les mains de vos
bourreaux que moururent ou gémirent dans la
prison les héros de Chicago. Ne l'oubliez pas ne
reposez pas avant que ceB sept victimes (les dyna-
mitards) ne soient vengées par le triomphe du
socialisme sur la classe capitaliste.
Mais les socialistes ne se contentent pas de sa
luer comme des héros et des martyrs les miséra
bles qui, selon l'expression de M Janson, désho
norent l'humanité ils se déclarent prêts les
imiter.
Le socialisme scientifique, écrit l'Italien Rien-
zi traduit par le compagnon Dewinne, se conten
te de franchir la première étape de la route. Or,
il y a trois étapes, au bout desquelles on verra
l'humanité radieuse. La première, c'est le pain et
Végalité pour tous des socialistes la deuxième, c'est
le chacun selon ses besoins des communistes et la
troisième, Vindividu souverain des anarchistes.
Les socialistes belges sont d'accord sur ce
point avec Rienzi.
Les capitalistes, vaticine le Vooruit, n'empê
cheront pas le triomphe de notre classe qui,
travers la calomnie, la persécution et les explo
sions de dynamitey marche pour commencer par
l'expropriation politique de la riche classe bour
geoise, pour finir par son expropriation matérielle
qui est notre libération.
Le Peuple ajoute
L'action révolutionnaire est la seule qui s'accor
de avec les progrès historiques. L'évolution n'est
qu'une série de révolutionset jamais un progrès,
soit partiel, soit complet, ne s'accomplit sans
Et l'éloge de l'anarchie sanglante est comme
le leitmotiv de la prédication socialiste.
Non seulement ils acceptent la responsabilité
de la Commune mais ils la glorifient dans les
meetings et dans la presse.
L'idée socialiste, dit le Volksrechta fait de
puis vingt-cinq ans des progrès terribles pour
les possesseurs. Et ceux qui s'enrôlent dans l'ar
mée socialiste n'oublient pas qu'il y a eu une
Commune de Paris; ils n'oublieront pas qu'en 1871
la bourgeoisie massacra lâchement des milliers
de leurs pères parce qu'ils voulaient être libres.
Nous aussi nous voulons être libres. Et s'ils en
voyaient le moyen, les possesseurs d'aujourd'hui
agiraient avec nous comme en 1871 on agissait
avec les communards.
Pour cela nous ne devons pas permettre que
le souvenir de la Commune s'afîaiblisse au con
traire, sur les cadavres de nos frères tombés,
nous devons jurer que jamais nous ne pardon
nerons a la bourgeoisie le crime dont elle se
rendit coupable en 1871. vlve la commune
Et le Peuple accentue la menace, le 18 Mars
1895, dans l'article que voici
Il y a vingt-quatre ans, au 18 Mars, l'orient
social s'embrasa des lueurs fulgurantes dn soleil
rouge de l'ère nouvelle... Nous sommss les héri
tiers de la Communeelle nous a transmis ses aspira
tions et nous a chargé de la venger.
triomphe partiel sur le terrain communal de
la classe dont notre partiouvrier est l'expression.
Ce que voulaient les communards nous le
voulons aussi.
Un jour viendra proche et inévitable où le
ciel entier sera embraséoù la justice et l'égalité
auront pour toujours dissipé l'ombre que pro
jette autour de lui le capitalisme ce sera la
résurrection de la commune vengée et triom
phante dans la révolution sociale.
Ces pour ces gens-là que les Janson, les Féron
et les Lorand nous demandent de voter le 5 Juil
let.
Un de nos lecteurs nous adresse la communi
cation que voici
Voulez-vous une idée des spéculations aux
quelles donnera lieu la nouvelle loi Bur les al
cools?
Depuis plusieurs mois, les grands distilla-
teurs ont préparé des stocks considérables d'al
cool. Ayant des capitaux leur disposition, que
leur importait la perte de l'intérêt ou une dimi
nution d'un ou deux degrés sur la force alcooli
que, en présence des immenses bénéfices entre
vus Ils n'ont donc pas hésité.
Le petit distillateur, au contraire, ne possé
dant pas les capitaux nécessaires, n'a pu emma-
fasiner de grandes provisions, et il ne s attendait
'ailleurs la hausse que vers le mois d'Août
(après les élections).
Que résulte-t-il de cette situation
C'est que, tout en conservant leur bénéfice,
les grandes firmes peuvent fournir l'alcool un
prix tel que les petits distillateurs se ruineraient
s'ils devaient les imiter qu'elles vont ainsi ra
fler la clientèle des petits et que, quand elles
auront écrasé ainsi leurs petits concurrents, elles
s'entendront entre elles pour faire monter l'al
cool un prix fantastique.
Le gouvernement, qui n'ignorait pas cette
surproduction énorme de l'alcool, surtout dans
les grandes distilleries, s'est fait le complice des
spéculateurs en ne se hâtant pas de faire voter
les droits.
s II a attendu que tous les approvisionnements
fussent faits. C'est plus qu'une faute, dont il im
porte qu'il soit châtié.
Un article du journal le Peuple affirme que les
collectivistes ne songent pas s'emparer de la
petite propriété.
Voici cette belle déclaration
Jamais un écrivain socialiste sérieux n'a prêché l'ex
propriation de la petite propriété, pour la raison bien
simple que cette mesureserait nonseulement arbitraire,
mais impossible réaliser.
Un cultivateur catholique plus obscur
que M. Lefevre.
révolution.
Elle est donc pour nous un symbolela magna
nime révoltée de 1871 elle représente le