Chronique locale. i\os 62-63. Dimanche, 56e ANNÉE. 9 Août 1896. JOURNAL D'YPRES ET DE L'ARRONDISSEMENT. Les idées de M. de Bismarck. Fi Le grand hall de l'Exposition. Les Vacances. Au Journal des Trottoirs Un dernier mot. Distributions de Prix. 6 FRANCS PAR AN. PARAISSANT LE JEUDI ET LE DIMANCHE. Dana son dernier numéro, la Représentation proportionnellerevue mensuelle, enregistre une opinion qu'elle prête au célèbre chancelier et qui critique le système majoritaire sans toute fois se prononcer pour la R. P. M. de Bismarck aurait tenu le propos en 1881 et il serait rap- Sorté dans VA llemeine Zeitung du 14 Novembre e cette année. Parlant un de se3 voisins, le chancelier aurait dit Tout notre système électoral allemand est foncièrement faussé dans un Etat bien organi sé, il devrait être tenu compte de chaque voix. Si les diflérents partis dans toute l'Allemagne recueillaient leurs voix, chacun pour leur parti, et le même jour, je suis d'avis que ces partis pourraient élire un représentant pour chaque fois 25,300 voix car l'injustice est trop mani feste de ne tenir aucun compte des vœux du parti succombant là où les partis se trouvent presqu'à parité. Le système préconisé ferait dis paraître aussi les intérêts dictés par esprit de clocher ainsi que les questions personnelles et surtout les ennuyeux ballottages seraient sup primés. Du reste, comment voulez-vous que le paysan, ou plutôt l'homme de la campagne, se retrouve dans les nuances très compliquées de nos partis tels que parti libéral, national-libéral, sécession niste, etc., etc Pourquoi toutes ces dénomina tions pour une seule cause allemande Bref, je suis d avis que si l'on veut une fédération des paysans cela serait compréhensible et mieux la portée de tous quant aux villes, elles se ront toujours bien représentées. On ne lira certes point sans intérêt cette ap- réciation de l'inventeur de la politique réa- iste. Dans neuf mois s'ouvrira l'Exposition de Bru xelles: l'enfantement ne sera-t-il pas douloureux et le nouveau-né se portera-t-il gaillardement, faisant honneur sa mère, la capitale? Voilà une question que l'on doit se poser dans le pays, la longue campagne électorale que nous venons de traverser n ayant guère permis de se préoc cuper de notre prochaine Wordl's Fair. On peut se rassurer, la période de doute et d'hésitation ayant succédé une période d'activité et d'entente, fertile en bons résultats Les sections se remuent, les adhésions arrivent, et les grands travaux vont être menés avec ardeur afin d'évi ter tout retard qui pourrait compromettre l'œu vre entreprise. C'est ainsi que des instructions viennent d'être données pour hâter l'érection du grand hall, prolongé jusqu'à l'avenue de la Renaissan ce. Dès qu'il sera terminé, il aura dans tout son sment 350 mètres de longueur sur 68 mètres"de largeur, peu près les mêmes dimen sions de l'ancienne galerie des machines de l'Ex position de Paris en 1889. Dans sa partie nouvelle, les fermes métalliques n'auront plus dans leurs ramures les tympans qui décorent le hall actuel. C'est là une écono mie regrettable, 11 est vrai que sous le luxe des tentures et des draperies qui lui feront une bril lante parure, cette vaste galerie étant réservée aux plus importantes sections étrangères, on ne s'apercevra guère de cette abstention d'écus- sons. Deux usines du pays, Seraing et Braine-le- Comte, ont été chargées d'édifier la nouvelle charpente métallique, et bientôt, sur les maçon neries terminées, se dresseront les fermes gigan tesques, comme des bras supportant le bâtiment. Une bonne nouvelle que nous annonce lO- ^ane de Mons Il était annoncé, ces jours derniers, que M. DeSmet de Naeyer projetait l'établissement de droits d'entrée sur les vins. 11 n'en sera rien. Cette nouvelle avait jeté l'émoi dans le monde sacerdotal, et, dans la reunion qu'ils viennent d avoir Malines, les évéques, s'occu- qant du projet prêté M. le ministre des finan ces, décidèrent de notifier celui-ci que la réalisation de son idée serait mal accueillie par eux. M. De Smet de Naeyer s'est empressé de faire savoir M. l'archevêque de Malines que le bruit en circulation n'avait aucun fondement, qu'il n'y avait là qu'un caoard lancé par quel que marchand de vins se livrant une spécu lation. Et le monde sacerdotal est rassuré Les livres sont fermés, pulvérisés les écritoi- res, Virgile est mis au rancart, Homère conspué et voilà venues les vacances enfin Instituts, externats, collèges des villes ont ouvert leurs portes, et les cloîtres de province, les vieux cloîtres rajeunis qui rêvent dans les grands arbres vont lâcher leurs jolis moinillons. Et partout, en grande pompe, se font les dis tributions de prix dégossement d'éloquence champêtre, parade de toilettes et d'uniformes, prétexte aux sauvageries des fanfares dont les airs patriotiquement suraigus enthousiasment tout le monde... sauf MM. les économes qui son gent avec amertume au beau temps où une dis tribution des prix au grand Collège de Châlons sur Saône, par exemple, coûtait un peu plus de seize francs, exactement cinq écus, deux sols, trois deniers. L'unique lauréat des concours de fin d'années recevait alors deux plumes d'oie et un ganivet, canif pour les tailler. Partout donc les collégiens s'en vont si bien qu'on ne peut tourner un coin de rue sans en apercevoir endimanchés, gantés, cirés, pomma dés et, triomphalement, portant sous le bras leur gloire dorée Bur tranche par les soins de Marne et Fils. Allez-y donc, mes jeunes amis, courez par monts et par vaux Buvez pleins poumons l'air vif des matinées, vous qui en avez tant res piré des méphitiques odeurs des salles d'études Il y a plus de fraîcheur dans une tonnelle de vigne vierge que dans la grotte de Calypso, plus de poésie dans un pétale chiffonné de rose tré- mière que dans une gerbe tout entière de fleurs de rhétorique. Jetez les livres par dessus les moulins et quittez tout souci. Que la vie devienne difficile, de plus en plus inutiles les lauriers conquis, c'est l'affaire des vieilles barbes, des poivre et sel maussades. La vôtre, en ces jours, est do jouir, de rattra per le temps passé dans les livres, de courir et de jouer, de boire pleins flots la vie et la liber té papillon sorti du chrysalide, oiseau fou qui a secoué ses ailes et déserté le nid -)r(o)r(- Quoique le Journal des Trottoirs nous accuse de mensonge (la sainte feuille n'oserait pas men- gistrat, de ses amis, et les preuves ne nous man quent pas. Quant aux injuresdu Journal, elles nous laissent absolument indifférent Venant de si bas, elles ne peuvent nous attein dre Lundi dernier, 10 heures du matin, a eu lieu, la salle des Anciens Pompiers, la remise des récompenses aux élèves du Collège de l'Union. Bien avant l'heure la salle était envahie et bondée. La fête était présidée par M. Kilsdonk, prési dent du bureau administratif. Plusieurs amis de l'enseignement avaient tenu d'assister cette cérémonie. L'harmonie des Anciens Pompiers s'était char gée de la partie musicale. M. le docteur G. Vanderstichele a prononcé le discours d'usage. Voici l'indication des prix généraux L HUMANITÉS MODERNES. Prix Timperman, Jules. Prix Van Alleynnes, Léonce. lr Prix: Vandendriessche, Alphonse; 2® Prix Lamaire, Lucien 3e Prix Bossaert, Maurice. A. Section scientifique. lr Prix Deschacht, Ernest 2® Prix Du- thoy, Achille. B. Section commerciale. Prix Walckers Valère. Section scientifique. PRIX D'EXCELLENCE Van Elslande, Raoul. LE VIRES ACljOIRIT EU.S DO ABONNEMENT PAR AN: Pour l'arrondissement administratif et judiciaire d'Ypres, fr. 6-00 Idem. Pour le restant du pays-. 7-00 tout ce qui concerne le journal doit être adressé l'éditeur, rue au Beurre, 20. INSERTIONS Annonces la ligne ordinaire fr. 0-10 Réclames la ligne, fr. 0-25. Insertions Judiciaires la ligne, un franc. Les annonces sont reçues Pour l'arrondissement d'Ypres aux bureaux du Progrés Pour le vesèonl de la Belgique et de l'Etranger, également aux bureaux du journal LE PROGRÈS, On traite forfait. - -f—- ST 'I -r Classe de cinquième. Classe de quatrième. Classe de troisième. Classe de seconde. Rhétorique.

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Le Progrès (1841-1914) | 1896 | | pagina 1