56e ANNÉE 13 Aoûl 1896. JOURNAL D'YPRES ET DE L'ARRONDISSEMENT. AVIS. Législateurs de l'avenir. Les droits sur les vins. Traitements d'attente. Les employés communaux L'exposition de 1897. l\° 64. Jeudi, 6 FRANCS PAR AN. PARAISSANT LE JEUDI ET LE DIMANCHE. On traite forfait. A l'occasion des fêtes de l'Assomption LE PROGRÈS ne paraîtra pas Dimanche pro chain. Ypres, le 12 Août 1896. Voici un extrait typique d'une lettre adres sée par un ouvrier anglais un socialiste belge, lettre publiée par la Flandre libérale, et con cernant le Congrès de Londres Mais comme mes illusions viennent soudain de s'évanouir 1 J'ai assisté tout l'heure la séance du congrès socialiste de Londres et je n'ai jamais constaté môme dans des assem blées bourgeoises une confusion aussi pro fonde, une îhésententeaussi déplorable. Non seu lement les membres du congrèsnesont pas dac cord sur les questions les plus essentielles, mais ils ne parviennent pas les débattre sans échan ger des injures et donner le spectacle des fautes et des défaillances qu'ils dénoncent chez la classe capitaliste J'ai rarement entendu un pa reil concert de vociférations et de menaces. Ces hommes qui projettent d'instituer une société idéale, fondée sur uneconfiance mutuel le et d'une structure pour ainsi dire mathéma tique, étaient impuissants faire régner l'or dre parmi eux. Et cependant, si dès demain la république universelle était créée, voilà les lé gislateurs qui régiraient le monde Les anarchistes et les antiparlementai res se sont particulièrement distingues. Ils ont voulu tout prix faire partie du congrès pour y protester contre l'autoritarisme des divers par tis collectivistes, car ils ne sont pas peu nom - breux. Et, somme toute, l'attitude de rassem blée n'a pas démenti leurs accusations d intran sigeance, puisque leur proposition a été repous- sèe. Il est certain que les anarchistes prendront texte de la nouvelle opposition qu'ils ont ren contrée parmi leurs co-révolutionnaires, pour les combattre avec plus d acharnement que ja mais. Le monde répudiera la tourbe des exaltés et des révolutionnaires, des utopistes et des enne mis de l'idée. Il comprendra que la société aux mains de pareils législateurs irait de suite aux abîmes et que létal de guerre perpétuel succé derait la paix actuelle, vu les querelles, les conflits et les discussions qui ne manqueraient pas d'éclater constamment entre les nouveaux maîtres de l'univers. Et que penser d une guerre entre socialistes et anarchistes, entre l'injustice et le désordre, où les violents seraient sans cesse aux prises? Ce serait l'écroulement de Ihumanité, mais comme elle doit rester débouta travers les siè cles, elle ecarlera de sa route le socialisme et l'anarchie dont la victoire n'est plus craindre. i »mckx On lit dans le XXe Siècle Un journal a lancé la nouvelle que le gou vernement songerait augmenter les droits sur les vins. Nous sommes en mesure de démentir cette information. M. le ministre des finances étudie, il est vrai, la question des droits sur les vins et il s'est mis en rapport ce sujet avec les prin cipales Chambres de commerce du pays. Mais il s'agit simplement d'une répartition plus équitable des droits entre les vins fins et les vins ordinaires. M. le ministre des finances a linlenlion de dégrever ces derniers, dans le but qu'il a si courageusement poursuivi jusqu'i ci de diminuer le prix des boissons qui servent l'alimentation populaire. Peut-être cette note officieuse n'a-t-elle paru que parce que les nouveaux droits étaient déjà l'objet de nombreuses critiques. Avec M. de Smet de Naeyer, on n'est iamais sûr de rien. On apprend que M. le-mimstre des finances s'est mis en rapport avec les principales cham bres de commerce du pays. Jusqu'ici on n'en savait rien. On n'avait encore vu nulle part que les cham bres de commerce eussent été appelées déli bérer sur ce point 11 y a une chambre de com merce Namur, et si M. de Smet de Naeyer s'était mis en rapport avec elle, ça se saurait, comme dit l'autre. Remarquons que si M. le ministre des finan ces poursuit le but de diminuer le prix des bois sons qui servent l'alimentation populaire, c'est une poursuite qui, pour être courageuse, n'en est pas moins platonique. Jusqu'ici il n'a encore rien diminué. il a promis de dégrever le café, lorsque le rendement des nouveaux droits sur les alcools le permettrait. 11 a promis de dégrever le thé, mais il main tiendra l'impôt sur le sucre, et dans ces condi tions le thé ne deviendra jamais une boisson populaire. Quant la bière, il maintient le droit d'accise sous prétexte que le peuple ne profilerait pas de la réduction. Enfin, aujourd'hui, pour les vins, c'est une promesse qui n'a guère de consistance. M. de Smet de Naeyer étudie, c'est dire qu'il ne sait pas encore ce qu'il fera. Un homme ennuyé, très ennuyé, c'est cet ex cellent M. Schollaert, le ministre de l'Intérieur et de [Instruction publique que l'Europe nous envie. Et son ennui provient d'un gros conflit au'il a avec le chef du cabinet, M. de Smet de aeyer. On sait que la loi scolaire met charge de 1 Etat deux cinquièmes des traitements d'attente des instituteurs et institutrices mis en disponi bilité pour cause de maladie. Les trois autres cinquièmes sont supportés par les communes et les provinces. Or, au ministère des Finances, on commence trouver que la part de lElat prend des pro portions exorbitantes et M. de Smet a fait des remontrances M. Schollaert, l'engageant prendre des mesuresafin d enrayer ce flot mon tant. M. Schollaert a riposté M. de Smet, qui a riposté son tour. Et les notes aigres-douces se croisent, sans que le conflit prenne fin. Pour corser l'incident, une autre charge est venue grever le Trésor c'est le traitement des intérimaires remplaçant les instituteurs mala des, que la loi du 15 Septembre a mis charge du Trésor. Quand les élats de paiement pour cet objet sont arrivés au ministère des Finances, la coupe a débordé 1 Et depuis lors le conflit est passé l'état aigu. Nous sommes en Août et les sommes débour sées par les communes au cours du dernier tri mestre de 1895 ne sont pas encore remboursées. Naturellement, les communes poussent des cris de paon, et ce pauvre M. Schollaert ne sait que leur répondre: la loi est là et, damel il faut bien s'y conformer. Le ministre des Finances veut tout prix qu'on change la loi tout de suite mais au mi nistère de l'Intérieur on ne désire pas remettre sur le tapis une loi fondamentale qui n'existe que depuis quelques mois, d'aulant plus qu'il s'agirait d'en retrancher ce qui est l'avantage des communes, et celles-ci ne se laisseront pas faire sans crier très fort. L'affaire en est là. Nous trouvons, dans le compte rendu officiel du Congrès des employés communaux tenu Namur en Mai dernier, le vœu suivant Le Congrès émet le vœu de voir les com munes payer leurs employés un minimum de traitement établi d'après l'importance des loca lités et d'après les bases suivantes a. Dans toutes les communes de moins de 5,000 habitants, 1,000 francs b. Dans les communes de 5,000 15,000 ha bitants, 1,100 francs c. Dans les communes ou agglomérations de 15,000 25,000 habitants, 1,200 francs d. Dans les communes ou agglomérations de 25,000 50,000 habitants, 1,300 francs e. Dans les communes ou agglomérations de plus de 50,000 habitants, 1,400 francs. Ce vœu a été adopté l'unanimité. Nous avons donné la semaine dernière des détails circonstanciés sur les projets actuelle- PROG VIRES AC'JUIRIT EU.NDO ABONNEMENT PAR AN: Pour l'arrondissement administratif et judiciaire d'Ypres, fr. 6-00 Idem. Pour le restant du pays. 7-00 tout ce qui concerne le journal doit être adressé l'éditeur, rue au Beurre, 30. 1.NSERI10NS Annonces la ligne ordinaire fr. 0-10 Réclames la ligne, fr. 0-25. Insertions Judiciaires la ligne, un franc. Les annonces sont reçues Pour l'arrondissement d'Ypres aux bureaux du Progrès Pour h» restant de la Belgique et de l'Etranger, également aux bureaux du journal LE PROGRÈS, =^-=

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