ASSOCIATION UBÊRALE D'YPRES
JOURNAL D'YPRES ET DE L'ARRONDISSEMENT.
La Paix.
Guerre ouverte.
S0 73. Dimanche,
36e ANNÉE.
13 Septembre 1896.
6 FRANCS PAR AN.
PARAISSANT LE JEUDI ET LE DIMANCHE.
On traite forfait.
Revision des listes électorales
Le bureau de l'Association libérale lait un
Sressant appel aux électeurs qui, pendant la
ernière période électorale, ont constaté qu'ils
n'étaient pas inscrits sur la liste électorale ou ne
l'étaient pas avec le nombre de votes auxquels
ila ont droit il les engage faire valoir leurs
droits auprès de leurs administrations commu
nales respectives.
Les électeurs qui recevraient de la part d'une
administration communale la notification de la
radiation de leur nom ou de la diminution de
leurs votes sont priés de vouloir s'adresser avec
les pièces justificatives au bureau de l'Associa
tion libérale, rue du Séminaire, les Dimanches
de 11 1 h., et tous les jours de la semaine de 5
7 h. du soir.
Le dernier délai pour réclamer devant l'auto
rité communale expire le 31 Octobre prochain.
Ypres, le 12 Septembre 1896.
La Belgique doit particulièrement se réjouir
de la situation actuelle de l'Europe et du rap-
Erochement qui s'opère entre la triple et la dou-
le alliance. Avec une armée insuffisante, un
ministère sceptique,une droite anti-patriotique
qui se refuse toute réorganisation de l'armée,
elle n'a plus qu'à espérer que dans sa bonne
étoile et le maintien de la paix.
Chaque rapprochement qui se produit entre
les potentats est pour elle l'assurance de vivre
de nouvelles années encore et si demain la
France et l'Allemagne se tendaient la main, qui
sait si elle ne respirerait encore librement un
quart de siecle
Malheureusement, elle en est arrivée là
mettre sa confiance dans les puissances euro
péennes n'ayant plus de confiance en elle même.
Si cette paix, que l'entrevue de Breslau sem
ble assurer, en dépit de convulsions successives
de l'Orient, venait toutefois être troublée par
suite de circonstances imprévues, quelseraitno-
tre sort
Uu journal militaire le prédisait dernière
ment incapables de nous défendre, nous cour
rions l'annexion. C'est pourquoi, plus que
d'autres, nous devons suivre les elforts des
chancelleries europeenr.es s'etforçant décarter
le péril oriental, déteindre l'incendie allumé là-
bas, et d'apaiser la fringale d'intervention de
l'Angleterre.
Et c'est pourquoi, encore, il est indispensa
ble de saluer dans le czar le pacificateur par
excellence et d avoir avec la Russie les relations
les plus cordiales.
Le gouvernement, dont le plus solide prin
cipe réside, on le sait, dans la ferme volonté
de demeurer au pouvoir, ne prendra pas d'atti
tude nette au sujet du projet de découpage des
arrondissements que doit présenter M. Woeste.
11 paraît que ça n'a pas assez d'imporlance
pour que le gouvernement émette un avis... et
risque de se faire renverser.
L'union et la concorde qui régnent entre les
anciens conservateurs catholiques et les démo
crates chrétiens, va se traduire par un procès
qui sera plaidé sous peu devant le tribunal de
Liège et qui ne peut manquer de donner lieu
d'intéressants échos sur la scission déterminée
par l'encyclique rerurn novarum.
La Gazette de Liège annonce qu'on lui fait in
tenter un procès par M. l'abbé Naudet, un des
chefs du socialisme chrétien français, raison
d'un article qui attribuait l'abbé les phrases
suivantes qu'il aurait prononcées dans une con
férence en France
D'où viennent les propriétés que possèdent
les nobles Ils les ont volées. C'est le droit du
prolétaire de venir ensemencer dans ces pro
priétés, et d'y faire la récolte son profit.
II faut en finir avec ces bourgeois qui se
promènent avec des voitures huit ressorts,
fumant des cigares plus ou moins gros en
entretenant des danseuses de l'Opéra.
L'abbé Naudet, demande au journal catholi
que 20,000 francs de dommages-intérêts et une
copieuse série d'insertions du jugement.
La Gazette de Liège déclare qu'elle attend le
procès sans crainte et pour établir sa bonne
foi, reproduit le document d'où elle a extrait
textuellement ces citations. C'est une lettre si
gnée par un ancien zouave pontifical, qui fut
le contradicteur de l'abbé la conférence et
quia paru le 31 Juillet dans la Vérité de Paris,
sans avoir soulevé aucune contestation d'exac
titude de la part de l'abbé.
Il faut s'attendre des débats inspirés par le
plus vif esprit d'amour et de charité.
L'organisation
du service médical dans les
Bureaux de Bienfaisance.
Dans un article sur les médecins des pauvres,
paru dans le numéro 37 de la Gazette médicale de
Liègenous avons essayé de jeter les bases d'un
nouveau système d'organisation du service mé
dical des indigents que nous avons en vue depuis
longtemps.
Après mûre réflexion, et contrairement aux
idées que nous avons émises précédemment
errare humanum est nous sommes d'avis qu'il
n'y a pas lieu de limiter le mandat des médecins,
du moment où ceux-ci, d'une part, ont la faculté
d'accepter les conditions convenables qui leur
seront faites et où la liberté, d'autre part, sera
laissée aux pauvres de choisir le praticien qui
leur convient, sous réserve, toutefois, de préve
nir le comité dès qu'ils auront un motif sérieux
de changer.
Eu accordant aux malheureux cette faveur si
naturelle et si démocratique, on ira vraisembla
blement l'encontre des abus plus ou moins fon
dés, dont on s'est plaint de tout temps, et on
aura la chance de mettre fin aux exigences sou
vent injustifiables et aux récriminations de tous
genres des mécontents.
Avec ce système, la fois simple et pratique,
on se trouve en présence de cette solution des
plus rationnelles liberté pleine et entière pour
tous liberté pour les déshérités de la fortune
de choisir leur médecin et liberté pour les prati
ciens d'accepter des fonctions dans le service de
la bienfaisance publique. Au surplus, on ne ver
ra plus alors le népotisme et les intrigues de la
politique jouer le principal rôle dans les nomina
tions des médecins des Bureaux de Bienfaisance,
comme dans beaucoup d'autres positions d'ail
leurs.
Mais, objectera-t-on sans doute, de quelle fa
çon l'administration procédera-t-elle la rému
nération de ses médecins La solution de cette
question semble, première vue, susciter quel
ques difficultés qu'il convient d'examiner atten
tivement. Etd'aDord, n'est-il pas juste d'accor
der aux médecins des conditions moins dérisoi
res, sinon aussi humiliantes que celles qu'ils ont
subies jusqu'à ce jour? Tel est, en réalité, l'avis
de toutes les personnes qui se sont occupées sé
rieusement de cette question. Il est inadmissible
que, sous prétexte de considérations philanthro
piques et humanitaires, on recule devant la juste
rémunération des plus pénibles services. Qu'on
ne l'oublie pas, comme on le fait, hélas trop
souvent, que si le médecin occupe dans la socié
té une position honorable, conquise au prix des
plus grands sacrifices, ce n'est pas une raison
pour le priver des ressources auxquelles il a
droit et qui lui sont souvent indispensables pour
subvenir ses besoins. Nous tenons le déclarer
ici bien haut, afin que les administrations pu
bliques puissent une bonne fois ouvrir les yeux
sur ce qui se passe actuellement autour de nous.
Le Bien du Peuple partage complètement nos
idées concernant les médecins des pauvres. Ce
journal, avec son bon sens démocratique bien
connue s'apitoye son tour sur la façon navran
te avec laquelle les indigents ont été souvent
soignés par des médecins qui ne répondaient aux
appels réitérés qu'au bout de 2 ou 3 jours et ré
solvaient parfois lestement la situation en leur
remettant, sans les avoir vusun bon d'admission
l'hôpital. 11 termine son article comme suit
Csfé
LE PROG
vires acqcirit ecndo.
ABONNEMENT PAR AN: Pour l'arrondissement administratif et judiciaire d'Ypres, fr. 6-00
Idem. Pour le restant du pays7-00
oui ce qui concerne le journal doit être adressé l'éditeur, rue au Beurre, 20.
INSERTIONS Annonces la ligne ordinaire fr. 0-10 Réclames la ligne, fr. 0-2b.
Insertions Judiciaires la ligne, un franc.
Les annonces sont reçues Pour l'arrondissement d'Ypres aux bureaux du Progrès Poul
ie «"estant de la Belgique et de l'Etranger, également aux bureaux du journal LE PROGRES,
- - -•
t Dans la ville de Rheyd (Allemagne) la question de
l'assistance médicale des indigents vient d'être soulevée.
Les pauvres se plaignaient d'être mal soignés, les jeunes
médecins se plaignaient d'être débordés. D'autre part on
faisait remarquer que donner aux indigents pleine liberté
de choisir leur médecin, c'était grever lourdement le bud
get de l'assistance et ouvrir la porte aux abus.
Devant cette situation, voici le moyen ferme auquel
s'arrêtèrent de commun accord les médecins de la localité
et les membres du Bureau de Bienfaisance A partir du
1er Juillet dernier, la somme des honoraires fixes affectée
au service médical du Bureau de Bienfaisance sera répar
tie entre tous les médecins au prorata des malades indi
gents soignés par eux.
Ce système réunit, entre autres avantages, celui-ci
les indigents pourront s'adresser au médecin qui a leur
confiance, et ils ne seront pas forcés comme c'est souvent
le cas dans le service médical de l'assk'îice publique ou
des mutualités de servir de champ j;périenceàun