i\° 79. - Dimanche, 56e ANNÉE. 4 Octobre 1890 JOURNAL D'YPRES ET DE L'ARRONDISSEMENT. ASSOCIATION LIBÉRALE D'YPRES Un grand financier. La rentrée des cours et tribunaux. A Malines. Élection sénatoriale Anvers. 6 FRANCS PAR AN. PARAISSANT LE JEUDI ET LE DIMANCHE. On traite forfait. Revision des listes électorales Le bureau de l'Association libérale fait un pressant appel aux électeurs qui, pendant la dernière période électorale, ont constaté qu'ils n'étaient pas inscrits sur la liste électorale ou ne l'étaient pas avec le nombre de votes auxquels ils ont droit il les engage faire valoir leurs droits auprès de leurs administrations commu nales respectives. Les électeurs qui recevraient de la part d'une administration communale la notification de la radiation de leur nom ou de la diminution de leurs votes sont priés de vouloir s'adresser avec les pièces justificatives au bureau de l'Associa tion libérale, rue du Séminaire, les Dimanche de 11 1 h., et tous les jours de la semaine de 5 7 h. du soir. Le dernier délai pour réclamer devant l'auto rité communale expire le 31 Octobre prochain. Ypres, le 3 Octobre 1896. C'est de M. De Smet de Naeyer que nous voulons parler. Ses combinaisons financières sont vraiment géniales ayant besoin de sept millions pour augmenter la rémunération des miliciens, il a pris vingt millions dans la poche des ouvriers en taxant l'alcool sous prétexte de ne plus réclamer aux cultivateurs les 800,000 fr. qu'ils payaient comme impôt sur le tabac, il a frappé celle denrée d'une accise qui va rapporter deux millions £t il parait que le même truc habile va être employé pour réaliser le dégrèvement de l'impôt foncier on va faire payer par les propriétaires urbains les diminutions dont pro fiteront les propriétaires ruraux. C'est du moins ce qui résullo des curieux renseignements que donne ce sujet l'Opinion d'Anvers «Beaucoup de lecteurs, dit notre confrère, se sont demandé ce que signifie la péréquation cadastraleterme bizarre, peu employé en de hors du monde des affaires, et cependant ca chant dans l'espèce un don gouvernemental qui, lorsqu'il sera connu, flattera très désagréa blement les intéressés. Timeo danaos, c'est le cas ou jamais de le répéter. La nouvelle péréquation éadastrale n'est rien moins qu'une revision de la base du reve nu cadastral servant l'établissement de l'im pôt foncier au profit de l'Etat, des provinces, des communes, voire rétablissement des droits de succession. C'est donc la base même de I impôt que s'adresse le nouveau travail commencé sous les ordres du ministre des finances. Pourquoi cette modification que personne ne réclame? Voilà la question qui n'est pas dif ficile résoudre. Depuis de nombreuses années, les députes représentant spécialement les centres agricoles, réclament avec raison la revision de l'impôt ca dastral. En effet, quoiqu'il y ait eu diminution constante dans la valeur des terres, résultat de la crise dans le prix des denrées agricoles, l'im pôt est toujours basé sur l'ancienne valeur. 11 en résulte que certaines terres valant aujour d'hui 2 3,000 francs 1 hectare paient l'impôt sur 6,000 et même 7,000 fr., leur ancien prix. 11 y a donc là une anomalie qu'il faut faire disparaître. Rien do plus juste, alors surtout que les valeurs en portefeuille ne paient rien. On s'attendait donc voir commencer le travail là où il était réclamé, c'est-à-dire dans les campagnes. Mais le ministre des finances, mieux avisé, se basant sur ces réclamations, en profite pour faire aux habitants des villes un cadeau dont ceux-ci ne larderont pas apprécier toute la saveur. Il s'est aperçu que la valeur des immeu bles dans ces villes se maintenait et avait mê me augmenté depuis la dernière revision ca dastrale, datant d'environ trente ans. Il commence donc par établir ici l'applica tion du nouveau barême, c'est-à-dire du nou veau revenu plus élevé que l'ancien, sauf s'oc cuper plus tard de la partie rurale. En d'autres termes, il prendra dans la po che des habitants des villes de quoi payer au double le maigre dégrèvement qu'il accordera un jour la campagne. C'est ce qui s'appelle en termes bureau cratiques» de la bonne administration. Malheur ceux qui ont construit une log gia, façade en pierres, etc., tout cela se paie en plus. Nous n'en sommes pas encore l'impôt d'aisances de Bruges cela viendra pour le bouquet Heureux contribuables, proprié taires ou locataires Soyez tranquilles... Vous ne mourrez pas tous, mais vous serez tous frap pés I Gare ceux qui se sont avisés d'ajouter quelquedécoration la façade de leur home on leur apprendra ce qu'il en coûte I Contribuables, vous voilà avertis. Apprêtez-vous doubler, même tripler vos impôts au profit de l'Etat. Hier a eu lieu, Bruxelles, avec le cérémo nial d'usage, la reprise des travaux judiciaires. La cour de cassation, toutes chambres réu nies, a tenu sa séance solennelle de 11 h. midi et demi sous la présidence de M. Beckers, son premier Président. Remargué la barre MM. Vandievoet, Du- vivier, De Mol, G. Leclercq, de Lochl, avocats la cour de cassation du barreau d'appel MM. Landrien, bâtonnier Bara, ancien bâton nier, de Ro, Ch. Jansen, de Jaer, Heyvaert. Par suite d'une indisposition prolongée, M. le procureur général Mcsdagh de Ter Kiele a cédé la parole, pour prononcer la mercuriale traditionnelle, M. l'avocat-général Bosch. Cet éminent magistrat s'est acquitté de sa tâche avec autant de tact que de talent, prenant pour sujet de sa harangue, une question toute d'ac tualité, les lois dites ouvrières. Après avoir posé en principe que les faibles et les humbles ont droit une protection que la liberté seule est impuissante leur assurer et qui nécessite l'intervention des pouvoirs pu blics, M. Bosch a exposé auec une clarté lumi neuse la portée et l'économie générale des me sures législatives qui ont été prises dans ces dernières années en faveur des classes labo rieuses. Il a rendu hommage l'initiative de la commission du travail, ainsi que des conseils delindustrie et du travail, créés par M. Frère- Orban, de concert avec le gouvernement. L'honorable magistrat a fait l'éloge de toute celte législation nouvelle, notamment en ce qui concerne l'œuvre des habitations ouvrières qui, grâce l'appui de la Caisse d'Epargne, a pris un si grand essor dans notre pays. Le discours de M. Bosch restera comme l'une des pages les plus instructives et les plus inté ressantes de notre histoire parlementaire. M. l'échevin Cluydts a déposé son rapport sur la situation financière de la ville. La con clusion en est que l'administration cléricale, dont les Malinois sont débarrassés, laisse un déficit de cent quarante-huit mille francs. Voilà un chiffre qui se passe de tout com mentaire et démontre trop éloquemmenl de quelle façon les cléricaux ont géré l'argent des contribuables. Pour sortir du gâchis, l'échevin des finances estime un emprunt nécessaire. Les libéraux sont toujours dupes. Nous apprenons que les instituteurs en dis ponibilité du pays tout entier vont intenter un procès au gouvernement. Un arrêté ministériel, daté du 17 Janvier 1892, supprima ou réduisit les traitements d'attente. Les instituteurs prétendent que cet arrêté ne peut sortir ses effets parce qu'il n'a pas été publié ou signifié ni aux administra tions communales ni aux intéressés. Le collège des électeurs sénatoriaux de l'ar rondissement d'Anvers est convoqué pour le Dimanche 25 Octobre, l'effet d'élire un mem bre du Sénat, en remplacement de M. Van Put. En cas de ballottage, le scrutin aura lieu le 1 Novembre. VIRES ACyCIRIT ECNDO. ABONNEMENT PAR AN: Pour l'arrondissement administratif et judiciaire d'Ypres, fr. 6-00 Idem. Pour le restant du pays7-00 tout ce qui concerne le journal doit être adressé l'éditeur, rue au Beurre, 20. INSERTIONS Annonces la ligne ordinaire fr. 0-10 Réclames: la ligne, fr. 0-25. Insertions Judiciaires la ligne, un franc. Les annonces sont reçues Pour l'arrondissement d'Ypres aux bureaux du Pnocnês Pour le restant de la Belgique et de l'Etranger, également aux bureaux du journal LE PROGRES, iSSsg c Jft-D

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Le Progrès (1841-1914) | 1896 | | pagina 1