Chronique locale. i\° 87. Dimanche, lr Novembre 1896 JOURNAL D'APRES ET DE L'ARRONDISSEMENT. L'accord clérico-socialiste. La session prochaine. Notre marché au beurre. 56e ANNÉE 6 FRANCS PAR AN. PARAISSANT LE JEUDI ET LE DIMANCHE. ABONNEMENT PAR AN- •ondissemenl administratif et judiciaire d'Ypres, fr. 6-00 stant du pays7-00 e adressé l'éditeur, rue au Beurre, 20. INSERTIONS Annonces la ligne ordinaire fr. 0-10 Réclames la ligne, fr. 0-25. Insertions Judiciaires la ligne, un franc. Les annonces sont reçues Pour l'arrondissement d'Ypres aux bureaux du Progrès: Pour le testant de la Belgique et de l'Etranger, également aux bureaux du journal LE PROGRES, On traite forfait. 1 Ypres, le 31 Octobre 1896. Le Conseil communal de Bruxelles a admis, Lundi dernier, l'inscription du principe du mi nimum de salaire dans les cahiers des charges pour les travaux publics. Voici au surplus les termes exacts de la résolution votée Le Conseil décide qu'à l'avenir, le cahier général des charges comportera entre autres clauses 1° L'obligation pour l'entrepreneur de payer tous ses ouvriers un minimum de sa- laire 2° La limitation de la journée de travail 3° L'obligation du repos hebdomadaire, de préférence le Dimanche 4° L'assurance des ouvriers contre les acci- dents 3° Les conditions d'hygiène et de salubrité que doivent réunir les ateliers 6° Les mesures de sécurité pour les Ira- vailleurs des différentes professions. Le Conseil communal arrêtera annuelle- ment le minimum de salaire afférent chaque catégorie des travailleurs. Pour la fixation de ce minimum et la limi- tation des heures de travail, la ville consul- tera les chambres syndicales ouvrières et patronales. En cas de non-entente, de refus de concours ou de l'inexistance de l'une ou de l'autre de ces chambres, l'avis du Conseil de l'industrie sera demandé Le Collège faisait cette proposition une op position très vive elle a été défendue par ses auteurs, les conseillers socialistes, avec une grande ardeur, et au moment du vote, elle a reçu l'appoint des voix catholiques. Tous les libéraux ont voté contre. Nous actons soigneusement ces faits impor tants pour montrer une fois de plus le tou chant accord qui existe l'occasion entre cléricaux et révolutionnaires. Quand nous, libéraux, aux dernières élec tions communales, nous parlions dalliance avec les anti-cléricaux, le Journal d Ypresl par la plume de la Girouette de Poperinghe, ainsi que les autres journaux épiscopaux, nous repré sentaient comme de dangereux énergumènes, menaçant la société dans ses plus respectables assises le spectre rouge la main, il criait haro sur nous, il terrorisait les électeurs, et il essayait de leur faire croire que, seuls, les con servateurs étaient capables de combattre le collectivisme et d'empêcher la ruine des insti tutions qui garantissent l'ordre et la sécurité dans le pays. Et c'est après avoir lancé la masse ces ap pels désespérés, qu'à la première occasion les sévères gardiens de l'ordre, de la religion, de la propriété et de la famille, concourent de tou tes leurs forces réaliser les points les plus im portants du programme socialiste. Ainsi donc, on peut non seulement s'enten dre avec la Sociale, par pure lactique et pour conquérir des mandats comme au Conseil provincial du Hainaut mais on peut aussi marcher d'accord avec elle quand il s'agit de faire piège ces affreux libéraux. Allons, Girouette de Poperinghe, éclairez- nous de vos lumières et expliquez-nous cette volte-face I Dans deux semaines les Chambres repren dront leurs travaux. On ne sait trop ce que nous réservera la prochaine session. Avec le ministère sans boussole qui nous gouverne et qui retrouve sa majorité plus compacte en core qu'avant les élections on ne sait jamais exactement sur quoi Ion peut compter. M. Schollaerl sera-t-il pris d'un nouvel ac cès de réaction scolaire M. de Smet de Naeyer inventera-t-il quel que fantaisie fiscale qu'il faudra voter d'urgen ce 1 Ce sont là des imprévus qui pourront venir compliquer ia situation. Mais si nous nous bornons aux choses an noncées, aux choses qui seront certainement soumises aux discussions parlementaires, nous trouvons que cela forme déjà un lot fort respec table. C'est tout d'abord le projet de réorganisation militaire et la crise ministérielle qui s'en sui vracar, soilquc la majorité antimilitariste étrangle les projets du général Brassine dès leur apparition, soit qu'elle les fasse mourir de la mort plus lente de l'encommissionnement, le ministre de la guerre ne paraît pas d'humeur se laisser faire docilement et passera plutôt la suite de ses affaires un homme de M. Woeste. Puis viendra l'affaire du procès du Vooruit. Les conservateurs ne vont pas manquer une si belle occasion de renvoyer au citoyen An- scele quelques-unes des aménités qu'il leur a adressées le député de Liège ripostera de ses plus belles invectives, et ces débats, fertiles en incidents, occuperont bien certainement pas mal de séances. Il y aura aussi, comme tous les ans, des ba vardages interminables l'occasion des bud gets la moindre réclamation de ceux qui man gent moins qu'à leur faim au râtelier de l'Etat sera appuyée par des orateurs innombrables tous plus désireux les uns que les autres de ne pas laisser aux partis adverses le mérite et le profit électoral de ces petites démonstrations. Il y aura, dans le domaine de la politique pure, le vote qui ne peut plus être différé d'une loi électorale provinciale, car le provi soire actuel ne peut se perpétuer. A cette occa sion se posera la question de la représentation proportionnelle et sans doute aussi celle du dé coupage des grands arrondissements ques tions que du reste on s'empressera de renvoyer la session prochaine pour les résoudre si I on en trouve le temps quelques jours seu lement avant les élections de 1898, suivant la tradition constante qui veut que les questions les plus importantes soient volées au milieu de la hâte et des bousculades d'une fin de session. Dans le domaine économique, nous aurons la loi sur les unions professionnelles, qui sera discutée certainement celte année, et les nou veaux droits d'entrée sur les vins qu'étudie notre ingénieux ministre des finances. Ajoutez encore cela quelques débats inévi tables sur le Congo et la politique coloniale, quelques allrapades propos de la Commune de Paris et de l'un ou l aulre Congrès socialiste. Voilà quel sera, sauf l'imprévu, et dans ses grandes lignes, le programme de la prochaine session parlementaire. On voit qu'il y en aura pour tous les goûts. M. T is ikke wel Le Journal cCYpres a encore un nouveau rédac teur M. T is ikke wel Quel veinard Grand Dieu Pour peu que cela continue, il devra agrandir ses bureaux afin de caser convenable ment tous ces grands esprits. (Rien d'Henritje Donc, M. T is ikke wel ne se met pas dans une colère bleue, comme le Progrèsmais il rit jaune parce que nous avons annoncé nos lec teurs qu'à l'avenir nous publierons les comptes- rendus détaillés des fameuses séances de nos maîtres. Cela se comprend dorénavant la saiute feuille ne pourra plus publier des comptes-ren dus triés sur le volet, elle ne saura plus donner le change l'opinion publique, de là ce flot d'en cre, pour tomber bras raccourcis, sur notre reporter. Comme il est spirituel M. T is ikke welet comme ses bénévoles lecteurs doivent avoir une haute idée de ses connaissances hors ligne en lisant l'histoire de Zut de Cette composée pour la circonstance par M. T is ikke wel Alexandre Dumas, fils, n'a qu'à bien se tenir Allez-y gai ment M. 'T is ikke wel si vous croyez amadouer les contribuables par de pa reilles calembredaines vous vous fourrez joli ment le doigt dans l'œil Avant le vote de la loi de famine, pendant la 4e semaine du mois d'Octobre 1894, le beurre se vendait, sur notre marché, raison de fr. 2-4:5 le kilo. Après le vote de la loi de famine, pendant la 4e semaine du mois d'Octobre 1896, il se vendait raison defr. 2-79 le kilo. LE PROGRÈS vires acqcirit ecndo. L,es personnes qui prendront un abonnement au Progrès dater du !r Janvierle recevront gratuitement partir de ce jour.

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Le Progrès (1841-1914) | 1896 | | pagina 1