AVIS. Notre ministre du travail. Grise ministérielle Démission du général Brassine. Le principal, l'essentiel, c'est que le tout ma nœuvre bien. On soulève des critiques ou des craintes en ce qui concerne l'alimentation des bassins de dé cantation, et,aus8i, en ce qui regarde le remplis sage du réservoir ou le fonctionnement des ma chines. Il faut voir et attendre. On demande également si les conduites pour ront supporter la pression On pense qu'oui et c'est grandement désirer. Mais en dehors des grandes conduites, il y a celles des raccords. Celles-ci pourront-elles toutes résister Et voit-on, en cas de négative, la situation des habitants C'est un point sur lequel nous appelons l'œil vigilant de notre Premier. M. Cantaert, receveur de l'enregistrement et des domaines Menin, est nommé conservateur des hypothèques Y près. Nous recommandons M. Nyssens qui, dans son infaluation, se croit appelé résoudre lé- gislativement toutes les questions sociales, de méditer ces sages et topiques paroles d'un mi nistre français, M. Barthon On ne transige pas avec les doctrines socialistes. Toute trans- action est une abdication qui commence. Le socialisme ne cède rien, mais profite de tout ce qu'on lui cède. Et sa force, vrai dire, consiste moins dans le succès direct de sa propagande que dans les complaisances inat- tendues auxquelles se laissent entraîner de soi-disant hommes d Etat. Comme c'est juste, en effet, et comme la si tuation dépeinte par M. Barthon est bien celle où nous accule l'impèritie et la soif de popula rité de nos soi-disant hommes d'ÉtàT M. Nyssens, parlant il y a quinze jours Morlanwclz et exposant son programme, a dé claré que le gouvernement continuerait dans p la voie qu'il avait suivie que la Chambre aurait s'occuper avant tout de la loi sur les unions professionnelles que l'on mettait en ce moment la dernière main au projet de loi sur le contrat de travail qu'on élaboré p un avant-projet sur l'assurance obligatoire, qu'on procédera sous peu au recensement des industries et des métiers, et que l'inspection i des usines et ateliers sera renforcée. sk Voilà bien des promesses, et les socialistes doivent se frotter les mains. A quand le mini mum de salaire obligatoire même pour les particuliers et les huit heures de travail législa- tivement décrétées comme un intransgressible maximum? On est en si beau chemin on y arrivera. Un démocrate catholique, M. Mabille, a dit au ministre Marchez et ne craignez rien I Et le ministre marche, sans savoir où il va. Car avec sa démocratie de cassecou, c'est la confu sion, l'anarchie, l'asservissement complet de lindustrie, qu'il favorise. Nous allons au ligottage de l industrie qu'on suspecte, qu'on surveille, qu'on grève déchar gés sans nombre et qu'on finira par décourager. Avant un an d'ici un usinier ne pourra plus mettre une roue en mouvement sans que, sous irétexle d inspection, un ou deux délégués se présentent pour exercer leur contrôle ce sera ïlus vexant que les tournées des accisiens dans es distilleries. Quant aux ouvriers, une fois la loi sur les unions professionnelles votée, ils disparaîtront en tant qu individus. Ils seront obligés de se mettre sous la protection des pachas socialistes ou des directeurs des confréries cléricales. La corporation et le syndicat deviendront la rè gle ce sera le moyen-âge et la plus horrible des servitudes pour les ouvriers qui ont le sen timent de leur dignité d homme. La grève des menuisiers Bruxellois nous en a fourni la preuve Descentaines de malheureux ont dû quitter le travail, contraints par la pres sion et la menace. Plus d'individualisme plus de liberté en rien des lois, des règlements, des entraves, et, sous prétexte de protection, l Elat fourrant le nez partout, voilà le rêve ministériel. Qu'on y prenne garde et que les hommes d'ordre et de progrès songent la gravité de la situation. Sommes-nous tranquilles? L'agriculture est- elle satisfaite Le commerce marche-l-i! mieux Avons-nous grâce aux multiples in ventions de M. Nyssens, moins d'agitation, moins de. grèves, plus de pacification dans les esprits Évidemment non. Les choses vont de mal en pis. Le cléricalisme, flanqué de son aile gauche démocratique, au lieu de combattre le socialis me, finasse avec lui, tâche de l'endormir, lui jette de temps en temps un morceau dans la bouche, en espérant qu'il cessera de gromme ler mais c'est un ogre insatiable, qui n'en a jamais sa faim, et qui, tout en dévorant ce qu'on lui abandonne, a l'air de dire au clérica lisme Je ne serai content que lorsque j'aurai tout détruit. L'événement attendu s'est produit, mais plus tôt qu on ne le croyait. On sait que le général Brassine avait élaboré un projet de réforme militaire dont les innova tions les plus importantes concernaient l'aug mentation du contingent et le service person nel. Cette réforme, il lavait depuis longtemps promise au pays, et il allait la déposer, d'ac cord avec le Roi. On se rappellera que, connaissant les senti ments de la majorité, nous avons toujours dit que ce fameux projet, ou bien serait retiré en temps opportun, ou bien ferait tomber le mi nistre qui s'entêterait le défendre. C'est la deuxième hypothèse qui s'est réalisée. Le général Brassine, fidèle sa parole et ayant assez de patriotisme pour vouloir doter son pays d'une armée forte et respectée, a maintenu son projet contre les assauts furieux que lui a livrés la droite, M. Woestc en tête et devant le mauvais vouloir, devant la honteuse pusilla nimité de ses collègues du cabinet, il s'est reti ré, plutôt que de faillir ses engagements. Dès Samedi il a remis sa démission au Roi. Jusqu'ici celte démission n'est pas acceptée, mais elle devra l'être évidemment, et le cabinet va inaugurer par une crise la session de 1896-97. Comment se tirera-t-il de cette crise? Quel est le soldat qui voudrait accepter le portefeuille de la guerre dans les conditions actuelles, alors que son acceptation signifierait clairement ajournement indéfini dune réforme réclamée par tous les vrais citoyens belges Personne dans l'armée ne voudra jouer un pareil rôle aussi parle-t-on d'un ministre civil on pren dra un droitier quelconque, la dévotion de M. Woesle, qui nous rendra la risée de l'Eu rope et fera décréter le volontariat. Est-ce que le pays restera indifférent et lais sera faire Le petit verre d'eau de vie. Je causais un jour l'entrée du bourg de X..., avec le messager de la localité, tandis qu'il ai dait son domestique charger sur son char les nombreuses marchandises de toute espèce qu'il allait transporter la station de la ville voisine. Vient passer un homme courbé, pauvrement vêtu, au visage bourgeonné, portant comme l'on dit, plus que son âge. Quand il fut près de nous, jo m aperçus qu'il titubait. 11 salua le messager avec la chaleur bruyante de l'ivresse et celui-ci répondit d'un ton de familiarité affectueuse qui me surprit. C'est une connaissance me hasardai-je lui demander quand le passant fut éloigné. Cet homme-là, répondit-il, c'est mon bien faiteur et mon maître. Je le regardai ébahi. Ça vous étonne, reprit le messager, c'est Eourtant la vérité. Je vais vous raconter notre istoire. Quelques instants après, la voiture étant char gée et partie, mon interlocuteur commença en ces termes Jean Briçonnet est un ancien camarade d'enfance. Nous habitions porte porte, nous allions l'école ensemble et plus tard quand nous eûmes seize ans nous entrâmes ensemble en apprentissage chez le même patron. Le premier jour en allant au travail, les com pagnons s'arrêtèrent au cabaret voisin de l'ate lier pour prendre ce qu'ils appelaient le coup d'eau de vie du matin. Briçonnet entre sans hé siter avec les autres; je m'arrêtai la porte, sans trop savoir ce que je ferais. Mais ils m'ap pelèrent tous mon camarade Jean plus que les autres N'a-t-il pas peur que ça le ruine s'écria- t-il en riant pour deux sous économisés ne vas- tu pas croire que cela te rendra millionnaire Les autres se mirent rire, ce qui me fit hon te et j'entrai avec eux. Mais, plus tard, tout en travaillant, je pensais aux propos de Briçonnet et je me rappelai les le çons du maître d'école. Le prix de ce petit verre du matin était, dans le fait, peu de chose mais répété chaque jour, il finissait par faire, au bout de l'an, trente-six francs et demi, au bout de deux ans, septante- trois francs et ainsi de suite. Trente-six francs disait notre vieil et bon insti tuteur c'est pour les gens en ménage, plus d'ai sance dans le logement, plus de chauffage en hi ver ou c'est le prix d'une chèvre dont le lait augmente le bien être de tous ou c'est l'écolage et les livres des enfants l'école. C'est, disait encore le maître, la location d'un morceau de terre qui nourrit une famille, l'achat d'outils qui fait prospérer l'artisan. Ces réflexions que je me fis peu peu, me firent surmonter la fausse honte que j'avais eue la porte du cabaret, devant les compagnons, la fausse honte qui m'avait fait céder aux sollicita tions de Briçonnet. J'épargne ce que j'aurais dépensé au cabaret. Dans l'intervalle, je quittai l'atelier pour en trer comme voiturier chez le messager auquel j'ai succédé. Je continuai toujours calculer chaque dépense, et ne négliger aucune économie, tandis que Briçonnet ne tarda pas ajouter d'autres verres aux petits verres du matin. Vous voyez où cela nous a conduit tous les deux. <^xx^>o^oooo Il paraîtra sous peu un GUIDE 1LLUS- I RE pour la ville d'Yprcs et les environs. Les hôteliers, cafetiers, voituriers, né gociants, etc., qui désirent être recom mandes aux étrangers, sont priés de s adresser pour tous renseignements au bureau du journal avant le premier Dé cembre prochain. A la consultation. Un pauvre diable se plaint de vives douleurs internes, résultant d'une chute qu'il vient de faire. Est-ce près des vertèbres que vous êtes blessé Non, docteur, c'est près de la colonne du Congrès. -"Tf Calino, en ce moment en villégiature aux en virons de Paris, a des expressions qui no sont qu'à lui. Enregistrement et domaines.

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Le Progrès (1841-1914) | 1896 | | pagina 2