i\° 92. Jeudi, 56e ANNÉE 19 Novembre 1896 JOURNAL D'YPRES ET DE L'ARRONDISSEMENT. jcîV I S. Le prix du pain. La folie dominicale. Une statistique éloquente. Nos Sous-officiers. 6 FRANCS PAR AN. PARAISSANT LE JECDl ET LE DIMANCHE. On traite forfait. Les personnes qui prendront un abonnement au Progrès dater du 1' Janvierle recevront gratuitement partir de ce jour. Le Moniteur contenait Samedi le bulletin du commerce spécial de la Belgique avec les pays étrangers pour les dix premiers mois des années 1894, 1895 et 1896. On a prétendu dans certains journaux que la hausse du prix du pain en Belgique avait sa cause dans la diminution de l'importation des grains. Or, ce bulletin nous montre que l'importation a été peu de chose près la même pendant les dix premiers mois des trois années 1894, 1895 et 1896. Elle était en 1895, de 1,021,588,420 kilos en 1894, de 1,119,090,593 kilos; en 1896, de 1,075,749,495 kilos. La différence, comme on voit, est peu sensible, et l'importation des dix premiers mois de 1896 a même été supérieure de 50 millions de kilos environ celle des dix premiers mois de 1894. Les chiffres du bulletin nous prouvent qu'un droit d'entrée sur les grains serait un véritable droit de famine. La Belgique, comme on sait, ne produit que le tiers ou un peu plus du tiers de ce qu'elle consomme. Elle doit donc recourir l'importation, elle est tributaire de la production étrangère. Or, cette année, la récolte a manqué dans certains pays. Les Indes Anglaises qui, pendant les dix pre miers mois de l'année dernière, nous expé diaient, en chiffres ronds, 34 millions de kilos, ne nous en ont envoyé cette année que 4 millions. L'importation de la Képublique argentine est tombée de 294 millions de kilos pendant les dix premiers mois de 1894 79 millions en 1896. Au contraire, la Roumanie, dont nous tirions 273 millions de kilos pendant les dix premiers mois de 1894, nous en a fourni 553 millions cette année. Pour le mois dernier seul, l'importation en Belgique des grains (froment, épeautre et méteil) de Roumanie s'est élevée 107 millions de kilos. On voit tout l'avantage qu'il y a, pour un pays tributaire de la production étrangère comme l'est la Belgique, ne pas taxer les grains exo tiques d'un droit d'entrée, laisser les grains passer librement la frontière. Il s'établit une balance normale, un équilibre nécessaire entre les besoins de la consommation et l'importation. La récolte est-elle compromise dans certains pays fournisseurs comme les Indes Anglaises ou d'autres, nous avons heureusement des pays, comme la Roumanie, qui viennent suppléer au manquant. Ce n'est pas la disette qui règne aux Indes Anglaises qui aurait pu justifier l'augmentation du prix du pain progresser. La cause n'en peut être attribuée qu'au droit d'entrée sur les farines, et il est constaté qu'on a bien eu raison de dire que ce droit voté par la majorité cléricale était un droit de famine. M. Nyssens, le ministre de l'industrie et du travail, poursuit avec obstination son idée d'im poser tous les Belges le repos dominical, sous peine d'amende et de prison. II travaille en ce moment organiser un Con grès qui examinera notamment s'il faut des lois pour rendre obligatoire le repos de toute ou partie du Dimanche, ou s'il faut se borner sim plement laisser agir l'initiative privée. Quant la pensée du ministre, elle est connue. L'initiative privée est impuissante, et c'est la loi prescrire, comme en Suisse, l'interdiction du travail et l'obligation du repos. Nous verrons bientôt, si on le laisse faire, des règlements sévères défendre de tenir usine, ma gasin, boutique ou bureau ouverts pendant la journée du Dimanche ou tout au moins pendant le temps des offices de l'Eglise. C'était, il y a quelques années encore, le ré gime anglais. On veut l'acclimater chez nous l'heure où les anglais s'en lassent. N'est-il pas stupéfiant que, dans un pays ré puté libre, il puisse venir l'esprit de quelqu'un de contraindre un citoyen se reposer quand cela ne lui convient pas Peut-on imaginer chose plus monstrueusement absurde qu'une loi punissant un homme parce qu'il lui a plu de travailler quand d'autres se reposent C'est de l'aliénation. Qu'on facilite tout le monde le repos d'un jour sur sept nous sommes d'accord. Mais dire au citoyen qu'il devra, coûte que coûte, se repo ser quand il ne lui plait pas, peut-on y songer Le gouvernement belge est le seul, on le sait, qui conspire ouvertement contre l'enseignement officiel. A entendre la presse et les orateurs du parti clérical, ce dernier ne vaut rien. L'enseignement libre et confessionnel mérite seul les sympathies du public. Journellement presque, le Moniteur nous ap porte la nouvelle de suppression d'écoles offi cielles. Malheureusement, pour les cafards, les chif fres parlent plus haut que leurs déclamations intéressées. Yoici en ce qui concerne l'enseignement moyen, une statistique qui en dira plus long que les meilleurs articles. Concours général de 1896. I? 3 MATIÈRES H OB fs i-s DIT if §8 2." S 3 2" 2» 2 00 O l o 2" |l gg CONCOURS Si *3 1. Langue latin 2 13 15 2. Langue grecque 1 7 0 3. Composition française 4 42 4 4. Histoire et géographie 4 54 0 5. Mathématiques 4 51 2 6. Sciences naturelles 3 42 2 7. Langue flamande 8 61 53 8. Langue allemande 3 42 2 9. Langue anglaise 2 22 0 10. Sciences commerc. 2 21 0 Ces chiffres se passent de commentaires. A propos de la réorganisation de l'armée, di sons quelques mots de no3 cadres de sous-offi ciers. Ces cadres ne se composent plus guère de ces véritables sous-officiers dans la réelle acception du mot, c'est-à-dire de gens connaissant bien leur mission et servant par amour du métier. Quoi d'étonnant cela On ne fait rien pour les volontaires purs et les quelques malheureux qui s'engagent encore sans avoir l'espoir de de venir officiers s'en vont bien vite, leur engage ment terminé. Car on voit chez nous une chose inouïe le milicien simple soldat est relative ment mieux payé, grâce la rémunération, que le sous-officier volontaire. Ce sont cependant ces anciens sous-officiers qui sont les auxiliaires les plu3 utiles et que l'on devrait tâcher de conser ver. Aujourd'hui, par suite du manque de volon taires, on est forcé do nommer des miliciens qui n'ont ni les connaissances ni l'autorité nécessai res. En général, ils sont trop familiers avec les hommes qu'ils doivent commander, ayant fait leur instruction avec eux, et, de plus, ils n'ont pas le goût du métier. On les nomme bien sou vent, du reste, quand ils n'ont plus qu'un an servir. Pourquoi ne point assurer aux sous-officiers qui ont douze années de service des avantages de nature les tenter, un emploi civil dans l'une ou l'autre des nombreuses administrations de LE PROGRES TIRES ACyCIRIT ECNDO ABONNEMENT PAR an: Pour l'arrondissement administratif et judiciaire d'Ypres, fr. 6-00 Idem. Pour le restant du pays7-00 tout ce qui concerne le journal doit être adressé l'éditeur, rue au Beurre, 20. INSERTIONS Annonces la ligne ordinaire fr. 0-10 Réclames la ligne, fr. 0-25. Insertions Judiciaires la ligne, un franc. Les-rf:nr^nces sont reçues Pour l'arrondissement d'Ypres aux bureaux du Progrès Pour le restant de la Belgique et de l'Etranger, également aux bureaux du journal LE PROGRES, Ypbes, le 18 Novembre 1896. Nombre Extrait du rapport officiel. de distinctions obtenues. tu 23 BP s* o pr o# p oo TJ G

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Le Progrès (1841-1914) | 1896 | | pagina 1