Chronique locale. Projets du général Boom. Canal et chemin de fer. Retour du Congo. Théâtre d'Ypres. Archéologie. l'Etat, par exemple On aurait alors des gens sérieux qui trouveraient un avantage rester l'armée. La question de la valeur des cadres de sous- officiers est, en tout cas, fort importante dans une armée bien organisée et c'est pourquoi l'on ferait bien de porter remède l'état de choses actuel. Une indiscrétion nous permet de révéler quels sont les projets principaux du successeur de M. Brassine. En cas de guerre il mobilisera tous les em ployés du chemin de fer et les armera des ca nons de l'Église. Les fusils, cartouches, boulets, etc., seront recouverts d'une bande dominicale Quand il a été reçu par le Roi, sa première pa role a été celle-ci Sire je ne tolérerai pas que l'ennemi entre en Belgique le Dimanche 11 a envoyé aux puissances une note rédigée en ces termes Inutile de déclarer la guerre le Dimanche Et maintenant nous pouvons dormir sur nos deux oreilles -)r(o>r(- Nous avons eu un Te DeumDimanche, qui a attiré énormément de badauds Dans une petite ville comme la nôtre, où tout le monde se con naît et où tout le monde sait par quels moyens certains portent l'habit et les décorations, cette cérémonie, plus politique que religieuse, a quel ques attraits. Beaucoup, qui faisaient partie du cortège offi ciel, agiraient beaucoup mieux en s'abstenant, car leur présence terne celle des autres dans cette exhibition de vaniteux et de glorieux stok- slagers. Parmi ces derniers, il y en a qui croient vrai ment que c'est arrivé, d'autres qui y font une mine dérider le plus grincheux du monde. Quelles binettes, mon Dieu Quand on analyse cet assemblage du grand parti conservateur, on se demande est-il possi ble que les Yprois se laissent administrer par ces merles Le plus curieux, tous ces .types, les démocra tes chrétiens comme les romains, ces antimilita ristes outrés, quand ils sont dans un cortège, précédé par une musique, aux sons d'un pas- redoublé entraînant, marchent alertement au pas, le corps légèrement avancé, le chapeau aux deux tiers sur l'oreille, faisant de l'œil, com me de véritables vieux troupiers. Tous font la pose et ont l'air de dire au pu blic que dites-vous de nous, ne sommes-nous pas notre place Oui et non oui, pour servir de polichinelles au clergé non, parce que vous y figurez la suite des faits et gestes du lr Février 1891, re connus tellement odieux par le ministère, qu'il n'a pas osé accorder l'enquête demandée par les libéraux, de peur de voir ses amis politiques éclaboussés dans les hauts prix. Un seul, des plus chamarrés, faisait pitié voir il doit avoir des remords, ce brave hom me on dirait, en le regardant bien, que les hon neurs rendus ne lui vont pas, que l'habit, qu'il porte, le gêne dans tous ses mouvements il a le regard si triste et n'ose Be porter autre part que sur le parapluie, qui ne le quitte jamais, toujours sous le bras ah! le malheureux, avant d'être échevin, il était l'ami de tout le monde maintenant, ayant été entraîné par la crème des tricheurs et des tripoteurs, il n'est plus que la risée de nos maîtres, qui ont un talent, tout par ticulier pour le conduire par le bout du nez. Vraiment, il ne mérite pas de figurer dans ce cortège, composé en grande partie par des hom mes qui n'ont plus la moindre notion de l'hon nêteté politique c'est un fourvoyé et un trompé que nous plaignons sincèrement. Il y en a d'autres, mais ils sont clairsemés nous les réservons pour les autres Te Deum. On a donc sept brigades de pompiers, six pompes, soixante musiciens, vingt clairons et tambours ayant uu budget dépassant de beau coup celui supprimé du Collège communal, par économie. 0 les sinistres trompeurs et menteurs Enlever l'ouvrier et au bourgeois l'instruc tion nécessaire pour ses enfants, aspirant une belle position dans la société, n'est-ce pas un crime et ce crime n'est-il pas double en gaspil lant l'argent du contribuable, qui avait une 6i belle destination assurer quelques électeurs catholiques, embrigadés dans le corps des pom piers, dont ils font partie, non par dévouement mais par l'appât de l'argent. Et c'est au moment, où la ville dispose d'une pression d'une vingtaine de mètres, qu'on aug mente les pompes, alors qu'on pourrait faire usage des bouches d'eau, n'est-ce pas le comble de l'incurie Vraiment, les destinées de la ville d'Ypres sont en bonnes mains Des pétitions en faveur de l'achèvement du canal et de la construction d'un chemin de fer grande section d'Ypres Dixmude, portant de nombreuses signatures, viennent d'être envoyées au Sénat et la Chambre des Représentants il est souhaiter que les travaux réclamés par le commerce et l'industrie de la ville et de l'arron dissement d'Ypres se fassent dans le plus bref délai possible. On prétend que de grands actionnaires des chemins de fer vicinaux travaillent des pieds et des mains en vue de faire échouer la ligne pro jetée, établissant entre Lille, Armentières et Nieuport une voie directe et rapide, qui passe rait par Ypres et Dixmude s'ils parvenaient imposer un chemin de fer vicinal, nous serions en droit de dire qu'en Belgique l'intérêt général doit s'effacer devant l'intérêt privé. C'est le cas ou jamais pour nos députés et nos sénateurs de prendre sérieusement en mains les intérêts menacés de notre commerce et de notre industrie ils se sont déclarés favorables tout ce qui peut les encourager et les développer l'occasion est belle, qu'ils en donnent la preuve. 11 n'arrive que trop souvent que les plus bel les conceptions en nouvelles voies de communi cations se voient écartées par de mesquines questions do personnes ou d'intérêts, au grand détriment du public, toujours sacrifié. Notre concitoyen et ami M. Emile Brunfaut nous est revenu du Congo en parfaite 6anté. C'est le quatrième voyage que M. Emile Brun faut vient de faire en Afrique. Nous sommes heureux de l'avoir revu eu bonne santé Décoration civique. Par arrêté royal du 9 Novembre, la décoration civique est décernée aux officiers et sous-officiers de la garde civique d'Ypres, dont les noms sui vent MM. Hof, lieutenant. Vantholl, lieut. quartier maître. M. Rotiers, adjudant. La troupe du Théâtre Minard de Gand, don nera, sur notre scène, ce soir, une représenta tion extraordinaire. Cette représentation sera composée de La Tour <le Nesle, Drame en cinq actes et neuf tableaux. Cette pièce est le chef-d'œuvre d'Alexandre Dumas, père, et nous sommes persuadés que tous les amateurs d'Ypres et des environs tiendront cœur d'assister ce spectacle. On commencera 8 heures très précises. Pourquoi ne fait-on pas un peu plus de récla mes, afin d'attirer chez nous les amateurs de monuments historiques Ypres est de plus en plus oublié et il est vraiment regrettable que les autorités ne s'attachent pas davantage y atti- g 'Gjg'oo-P Défense de tirer le Dimanche. Niet de guerre déclareeren op Zondag Croix civique de 2e classe. Médaille civique de 3* classe. Paletot. Le paletot est un vêtement d'un usage trop général pour ne pas mériter que nous nous occupions de son origine. Au moyen-âge, c'était une casaque capuchondont la pointe ressem blant la tête d'une huppenous avait valu l'ex pression c'est un homme huppépour c'est un homme riche, bien vêtu. Dans la seconde moitié du XVe siècle, les gentilshommes de la dernière classe portaient des paletots comme vêtements de guerre. Après la noblesse, le paletot devint l'uniforme des simples soldats. Delà vint le mot paletoquel pour désigner des gens sans aveu, par suite du peu de considération dont jouissaient les hommes de guerre, que la paix forçait vivre de rapine. Plus tard, le paletot passa sur le dos des laquais et leur fit donner le nom de paletoquel, qui se trouve dans Marivaux et qui ne se perdit jamais chez nous. Enfin il devint le costume des pêcheurs et marins de la Normandie, et l'ordonnance qui l'assigna comme uniforme la marine royale, en supprima la jupe et le transforma en une sorte de veste ronde. Parlons maintenant des différentes manières dont ce mot s'est écrit et donnons-en l'étymologie Paletot s'est écrit palletotpalélocq, paletoc et palleloc. Ce mot vient du latin pallasignifiant manteau de femme (Cicéron) et manteau fort court des Gau lois (Martial) et du mot breton tocchapeau, d'où viennent aussi probablement toque et loquet. Cabanvient du bas latin, cappa, chappe,cappe. Vêtement ample avec capuchon. Depuis 1870, le caban est d'uniforme dans l'armée française. Van Wynsberghe. Nom de famille Ostende. Venue de Molenbeek, elle est originaire de Courtrai. L'étymologie décompose ce nominal en WinneWunne, qui vient du vieux mot Wonne signifiant plaisir et berghe, maptagne. Hermans. Nom de famille Bruges, Anvers, Malines vient de Hard ou Hardequi signifie rigoureux et par extension foyer. Hermaendsigni fie mois rigoureux ou mois des foyers Heerd Van Loo. Nom de famille très répandu dans les Flandres. Loo ou lo désignait dans la vieille lan gue romane une colline. Parents proximes. Terme employé aujourd'hui pour dire proches parentsProxime vient du latin proximus qui signifie proche. Anseele. Nom de famille vient de an, en alle mand alden qui signifie ancien et seele, demeure. De Prelere, De PrêterDe Preilere. Nom de fa mille bien connu Ypres, se rencontre Bruxel les et Eerneghem. Ce mot signifie le messier, fonctionnaire dont le maire et le magistrat re cevaient le serment; au 17e siècle. Privilèges féodaux. Nous ne sommes plus au temps où l'on brûlait leB titres de noblesse, où l'on grattait, où l'on effaçait des livres, des par chemins, des pierres tombales et tout ce qui est destiné conserver la mémoire, les noms, les titres et les armoiries des familles, sous le pré texte qu'ils rappelaient des privilèges féodaux. Aujourd'hui, on fait sortir de l'oubli toutes les familles, tous ceux qui ont rendu des services au pays, car ils ont droit une mention commé- morative. 11 n'y a pas de village où l'on ne trou ve citer le nom d'une personne qui se soit dis tinguée, soit dans l'art musical, pictural ou autres. Ypres. L'histoire d'une ville est sans conteste dans ses monuments, qui sont les preuves irré cusables de la richessedu goût artistique et de l'intelligence de ses habitants. Ypres par ses monu ments, vrais chefs-d'œuvre d'élégance architec turale, rappelle cette ancienne opulence du pays flamand. C'est une ville qui offre tant de curio sités artistiques, qui portent au culte du beau.

HISTORISCHE KRANTEN

Le Progrès (1841-1914) | 1896 | | pagina 2