Chronique locale. N° 97. Dimanche, 56e ANNÉE. 6 Décembre 1896 JOURNAL D'YPRES ET DE L'ARRONDISSEMENT. joc V i s. Histoire militaire. -)Z(<>nx- Minimum de salaire. Au Lynx du Journal d'Ypres. 6 FRANCS PAR AN. PARAISSANT LE JEUDI ET LE DIMANCHE. VIRES ACyiJIRlT EUNDO. 'NSERTIONS Annonces la ligne ordinaire fr. 0-10 Réclames la ligne, fr. 0-25. Insertions Judiciaires la ligne, un franc. On traite forfait. Ypbes, le 5 Décembre 1896. En 1870, la neutralité belge a couru lea plus grands dangers parce que l'armée était peine suffisante pour garder nos frontières ouvertes les généraux d'alors ont exposé les défectuosités de notre organisation militaire qui admettait le remplacemeut et la substitution ils demandaient cor et cri l'augmentation du contingent et le service personnel. Nous vivions sous le régime censitaire et les politiciens d'alors, comme ceux d'aujourd'hui, sacrifiaient aisément le3 intérêts supérieurs de la patrie des intérêts de parti. On n'a qu'à consulter les discussions militaires dans les Annales parlementaires Le ministère Pirmez-Bara cependant, dans le but de rendre aux victimes de la conscription le système du remplacement moins odieux, créa une rémunération, constituant une pension de 250 francs environ, accordée aux miliciens arri vés l'âge de cinquante-cinq ans ou incapables de travailler la suite d'accidents. Cette rému nération différée n'a guère produit d'effet, car elle fat remplacée aussitôt sous le ministère sui vant (Kervyn-De Lantsheere) par la rémunéra tion immédiate de dix francs par mois accordée auxparents des miliciens. Cette rémunération infiniment moins juste tous égards que l'autre devait être accueillie avec faveur par des mal heureux n'ayant aucune notion de la prévoyance, mais n'ayant faim et surtout soif. Les revendications militaires, par l'organe des Chazal et des Van der Smissen, persistent, le Gouvernement consent alors remplacer la substitution par l'institution des volontaires primeautrement dit les remplaçants. A l'heure présente, où le volontariat fait florès dans cer tains milieux politiques, le mot et l'origine sont noter moyennant seize cents francs, tout ci toyen belge échappe toute charge militaire. Nous manquons de soldats, l'ordre est menacé, les grèves deviennent pins nombreuses et s'éten dent dans le pays, la presse étrangère reproche aux Belges leur manque de patriotisme un éminent colonel suisse écrit en 1888 une bro chure remarquable sur l'imminence d'une réor ganisation de l'armée belge le ministre de la guerre Pontus, au lieu de demander l'augmenta tion du contingent, constitue la fameuse réserve portant Bon nom qui allonge de trois années le service militaire des victimes de la conscription. C'est la plus grande faute qui ait été commise en Belgique, et la presse et le peuple ne se sont pas soulevés contre semblable iniquité. Devant les dangers nouveaux du socialisme qui gronde de l'invasion qui nous menace, les sentiments patriotiques de nos députés et du Gouvernement semblent se réveiller les crédits sont votés pour renouveler les canons, le maté riel, les fusils, pour créer des têtes de ponts, des torts, des fortins, des pigeonniers sans pigeons comme disait un camarade, mais on n'accorde pas un homme de plus pour la défense. Les offi ciers ne sont pas contents on crée des états- majors, des écoles, des établissements de toutes sortes, enfin on accomplit des miracles en for mant successivement sept régiments nouveaux... sans augmenter les effectifs d'un homme. On est arrivé étendre, compléter tous les services accessoires dans le pays le plus peuplé de l'Europe, on ne trouve pa3 de soldats on se contente d'une armée d'employés et de fonction naires. Voilà où nous en sommes Le peuple qui a accompli seul ses devoirs mi litaires, avec courage et abnégation, commence revendiquer ses droits, le Gouvernement finit par accorder tous les citoyens le droit de suf frage l'honorable général Brialmont, député, profite de la circonstance pour proposer encore l'abolition du remplacement. Un grand débat politique est soulevé aux Chambres sur la ques tion militaire militaristes et anti-militaristes sont d'accord pour condamner notre système de recrutement. La Constitution est revisée pas un ministre, pas un député ne s'avise de faire reviser les arti cles relatifs l'organisation de l'armée et sur tout de la garde-civique. Voilà l'intérêt de nos dirigeants pour la défense de l'ordre, pour la dé fense du territoire L'interview des généraux avait partout fait sensation nous avions eu 1890 envoyé nos idées sur la réorganisation de l'armée au ministre Pontus, devenu plus tard général de la garde-civique en 1892 nous avons fait remettre tous les sénateurs et députés notre brochure l'Armée de demain en 1898, nous pu blions un travail complet de réorganisation mi litaire, sous le titre la Défense nationale et la question sociale la question du service personnel reste par commande enterrée dans le porte feuille du ministre Brassine. Pour la ressusciter, nous remettons aux ministres et aux députés un projet de loi, basé Bur le service général le ministre n'a pas encore ses apaisements sur la valeur de son projet. Pour les lui donner, nous lui proposons de demander au premier capitaine de L'armée sa liste des employés et des détachés il verrait où gît le mal. Après vingt-six ans de luttes pour la revendi cation d'idées justes, le remplacement sévit tou jours dans l'armée que font nos députés En vue des élections, ils votent l'augmentation de larémunération qu'ils portent de dix trente francs, dans le but avéré d'augmenter le volonta riat prime) en Belgique, afin de pouvoir con server des privilèges uniques en faveur des clas ses dirigeantes. Et nos démocrates issu3 du suffrage universel, et parmi eux les plus socia listes ont voté cette loi qui dilapide inutile ment les deniers publics, deniers qui ne revien nent pas des ouvriers de 20 23 ans en pleine vigueur, mais aux invalides du travail c'est un député du banc d'Anvers, toujours hostile aux dépenses militaires, qui en a été le rapporteur, et nous avons vu le général Brassine enterrer alors de gaieté de cœur la question du service personnel qu'il avait charge de défendre. Encore une fois, nos députés ont trahi la cause des hum bles, la cause du droit, car un mois avant la discussion de ce projet, nous les avions mis en garde en exposant clairement la situation le pays les jugera. fé Enfin, un projet ressuscitant l'ombre du ser vice personnel des Chazal, Van der Smissen, Brialmont va être déposé par le ministre qui a conservé son portefeuille en accordant conces sions sur concessions, mais la veille du grand jour où il doit affronter le combat, il dépose ses armes, non son projet, au lieu de le jeter en fieine Chambre la face des députés il a recu- devant l'ennemi. Il ne nous convient pas de suivre la polémique de la presse qui a bien faiblement soutenu le service personnel, lequel a toujours reposé sur une équivoque il nous déplait de soulever des questions de personnes qui n'ont rien voir dans le débat, mais nous voulons donner au public la conviction que la question militaire, question vitale et capitale peur le bien public, doit être résolue non par les Chambres, mais par le pu blic honnête, par les vrais patriotes. Le pays doit décider par un référendum qu'il n'entend pas être le jouet d'un gouvernement qui, pour ajourner encore une réorganisation jugée néces saire par tous les partis, s'est décidé l'étouffer sous l'amas de nonanle-sept projets de lois déposés, qui doivent être discutés et votés. Pendant ce temps, les fils des ouvriers seuls paieront l'im pôt du sang, les autres se contenteront de payer seize cents francs. Jules Sarton. v»»»>aao9a*« m La démission du collège échevinal de Bruxel les, quelles qu'en puissent être les conséquen ces, rencontrera l'approbation de tous les hom mes de bonne foi. En acceptant le poids de l'administration des grandes villes, les libéraux ont fait un lourd sa crifice la cause de l'ordre. Us ont rendu un service signalé au gouvernement, auteur res ponsable de la situation anarebique do nombre de conseils communaux. Et au lieu de lea soutenir dans leur lutte de tous les jours contre le socialisme, les élus de ce qui s'appelait autrefois le grand parti conservateur se laissent aller aux plus con damnables compromissions, en vue de conqué rir, au détriment des libéraux, une popularité malsaine. La démission du collège est la conséquence logique, inévitable de cette politique sournoi se et malhonnête, et c'est aux cléricaux seuls que revient la responsabilité de la situation. Les jésuites robe courte de notre Collège échevinal ne devront pas démissionner. Ils sont plus malins. Ils prescrivent le minimum de salaire pour les travaux publics, mais ne font plus de travaux publics. Tout pour les petits amis, de la main la main. A PROGRÈS ABONNEMENT PAR AN: Pour l'arrondissement administratif et judiciaire d'Ypres, fr. 6-00 Idem. Pour le restant du pays7-00 tout ce qui concerne le journal doit être adressé l'éditeur, rue au Beurre, 20. Les annonces sont reçues Pour l'arrondissement d'Ypres aux bureaux du Progrès: Pour ië restant de la Belgique et de l'Etranger, également aux bureaux du journal LE PROGRES, Les personnes qui prendront un abonnement au Progrès dater du 1* Janvierle recevront gratuitement partir de ce jour. Très justecette appréciation de la crise bru xelloise par le Journal de Liège

HISTORISCHE KRANTEN

Le Progrès (1841-1914) | 1896 | | pagina 1