Chronique locale. V I S. Deuxième M. Zoïle. 102. Jeudi, 56e ANNÉE. 24 Décembre 1890 6 FRANCS PAR AN. JOURNAL D'YPRES ET DE L'ARRONDISSEMENT. PARAISSANT LE JEUDI ET LE DIMANCHE. On traite forfait. Les personnes qui prendront un abonnement au Progrès dater du \T Janvierle recevront gratuitement partir de ce jour. Ypres, le 23 Décembre 1896. L'organisation provinciale. Avec d'autresde nos confrères, VOpinion libé rale de Namur démontre la nécessité de refondre l'organisation provinciale Ce qui s'est passé dans la dernière session du Conseil provincial de Namur, prouve bien le vice de l'organisation de ces corps administra tifs. Le Conseil provincial était convoqué en ses sion extraordinaire pour délibérer sur un ordre du jour fixé. Au nombre des objets de cet ordre du jour figuraient un projet d'établissement d'une taxe provinciale sur les vélocipèdes, l'augmentation des subsidesalloués en faveur des écoles privées, l'augmentation du crédit inscrit au budget en faveur des sociétés mutualistes, enfin l'inscrip tion au budget d'un crédit pour les travaux de la citadelle de Namur. Tous ces objets furent réunis dans le même rapport. Ou proposa de frapper d'un impôt de 10 fr. toutes les bicyclettes en usage dans la province, et sur le produit de cette taxe on prélevait un subside pour les écoles privées, un subside pour les sociétés mutualistes et un pre mier subside pour les travaux de la citadelle de Namur. On discute le règlement-taxe sur les véloci pèdes. Un membre de la gauche propose de dé clarer qu'uae somme de 4,000 fr. sera employée l'amélioration des routes. Le produit proba ble de la taxe sur les vélocipèdes permettait même aux membres qui voulaient voter les trois autres subsides de voter aussi celui-ci. Cela pouvait parfaitement être inscrit dans le règlement. Mais la majorité s'y oppose. On en gage le conseiller libéral faireune proposition. Le règlement voté. M. Desorme fait la propo sition, et alors on lui dit qu'il est impossible de la discuter, que le Conseil ne peut s'occuper que des objets qui figurent l'ordre du jour paru au Moniteur. Voilà comment on écarte les propositions qui gênent Le conseil ne se réunira plus qu'au mois de Juillet, et alors les conseillers, au bout de quelques jours, seront pressés de partir. Les conseils provinciaux, tels qu'ils sont orga nisés, sont un non sens, un rouage qui a besoin d'être réformé. La loi et l'esprit étroit et in transigeant d'une majorité cléricale étouffent la voix de la minorité. Lors de la discussion du budget de l'instruc tion publique, M. Sehollaert proposera aux Chambres une majoration de crédit afin de pou voir donner aux professeurs des athénées et sur tout ceux des écoles moyennes les augmenta tions auxquelles ils ont droit. Près de trois cents régents et instituteurs at tendent depuis nombre d'années des augmenta tions de 100 ou 200 fr. rappelons ce propos que les traitements de ces fonctionnaires si uti les sont dérisoires 1,700 2,200 2,000 2,500! En réglant l'arriéré des augmentations, le ministre n'a donc que le mérite d'une justice tout fait élémentaire et démesurément tardive. Et cela ne suffit pas Ce qu'il faut, c'est une refonte complète des traitements. Nous l'avons dit déjà, les professeurs d'école moyenne sont actuellement traités en parias après vingt-cinq ans de promesses, il est grand temps que le gou vernement fasse pour eux le3 améliorations de condition qui ont été réalisées en faveur des au tres fonctionnaires. La réorganisation de la garde civique. La consultation des sections n'a-t-elle pas dé montré avec éclat l'indifférence de la majorité envers le projet ministériel. Sur 152 députés, 70 peine ont trouvé bon de se dérauger pour exa miner la réorganisation de la garde civique. Ils ne supposent donc pas que la proposition de M. Sehollaert est sérieuse. Comme M. de .Mérode l'a dit avec raison, la seconde armée que l'on veut former ne serait, en temps de guerre, que de la chair canon. Quel le résistance pourrait-elle offrir l'ennemi In suffisamment préparée, elle ressemblerait ces milices qui vont au feu comme l'on va la bou cherie. En somme, le projet n'a été déposé que pour effacer demi l'effet détestable que l'abandon définitif du service personnel a produit. Dès que l'on ne parlera plus de la trahison du gouvernement, il sera enfermé dans les cartons où dort le projet De Volder. Et le Roi aura été joué, une fois de plus, par M. de Smet de Naeyer. M. Zoïle n'est pas content et son humeur se rait risible si elle n'était ridicule. Parce que nous avons pris la liberté grande de le qualifier de ce nom, que, depuis plus de 2000 ans, on donne tous les mauvais critiques, nous nous serions comparé Homère, dont le dit Zoïle fut le détracteur On n'est vraiment pas plus spirituellement ingénieux Zoïle, personnage bilieux et esprit chagriu, en a critiqué bien d'autres que l'immortel au teur de l'Odyssée et de l'Illiade. Il s'attaquait un peu tout le monde, effet de son malheureux tempérament. Il eut versé du fiel dans son en cre, si, de son temps, on se fut servi d'encre pour écrire. C'est lui qui, discutant un jour au sujet d'une question scientifique dont il ne con naissait pas le premier mot, n'étant qu'un ré- theur, objecta, bout de mauvaises raisons u Monsieur, vous êtes un imbécile doublé d'un ingénieur,ou un ingénieur doublé d'un imbécile A quoi, d'après l'Histoire, l'interlocuteur, peu interloqué, riposta avec un égal atticisme a Monsieur, vous n'êtes, vous, qu'un simple sot, ce qui est bien pis En se fâchant, M. Zoïle se brouille de plus en plus la cervelle. Il avait commencé par se mettre en délicatesse avec la grammaire voici qu'il se commet avec l'Histoire. Parce qu'il ne veut pas que nos anciens Pom piers soient aussi appelés vieux, de même qu'on dit les vieux libéraux, les vieux conservateurs, par opposition aux jeunes, ceux de la nouvelle école, il maintient imperturbablement que la Vieille Garde et les Vieux Régiments de l'Em pire n'étaient composés que de soldats usés, ou de vieux grognards comme il aime mieux dire. Et là-dessus, comme preuve, des affirmations qui sont le contre-pied de la vérité et du bon sens. C'est cependant chose connue, et aisée connaître, que la fameuse Garde, datant d'avant Marengo où elle avait fait merveille, successi vement transformée, baptisée dès 1809 de Vieille Gardecomprenait les plus solides et les plus vaillants troupiers de toute l'armée, et qu'il suf fisait, pour y être admis, de 5 ou 6 années de service et de 2 campagnes... Il y a loin, comme on voit, de ce corps, ainsi formé, et qui fut si héroïque Waterloo, aux vieux débris des ar mées de la République, prétendument réorga nisés la fin de l'Empire en vue de la formi dable et désastreuse campagne de Russie Voilà pour le fond revenons la forme. Ce qu'il y a de plus plaisant dans la longuo et filandreuse épître de M. Zoïle, c'est qu'il nous reproche ce qu'il appelle notre français d'Au vergnat n C'est bien trouvé, ma foi, et dit juste point. Après nous avoir fait entonner la lyre, il nous fait siffler comme un chat en colère. Mais c'est peu. Ce qui suit est bien mieux. Nous copions textuellement notre tour Une nouvelle garde fut organisée, qu'on LE PROG ÈS vires acudirit ecndo. ABONNEMENT PAR AN: Pour l'arrondissement administratif et judiciaire d'Ypres, fr. 6-00 Idem. Pour le restant du pays7-00 tout ce qui concerne le journal doit être adressé l'éditeur, rue de Dixmude, 51. INSERTIONS Annonces la ligne ordinaire fr. 0-10 Réclames la ligne, fr. 0-25. Insertions Judiciaires la ligne, un franc. Les annonces sont reçues Pour l'arrondissement d'Ypres aux bureaux du Progrès Pour l&ffcslanl de la Belgique et de l'Etranger, également aux bureaux du journal LE PROGRES.

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Le Progrès (1841-1914) | 1896 | | pagina 1