57e ANNÉE. 17 Janvier 1897. JOURNAL D'YPRES ET DE L'ARRONDISSEMENT. Singuliers royalistes. Respect de la justice. Pas possible. La femme modèle. l\° 5. Dimanche, 6 FRANCS PAR AN. PARAISSANT LE JEUDI ET LE DIMANCHE. On traite forfait. Nos cléricaux se proclament, comme on sait, fervents royalistes, et ils ne se montrent guère ménagers en tapageuses manifestations de loyalisme. Mais leur attachement la royauté est d'une espèce particulière. Ils laiment pour ce qu'elle leur rapporte. Ainsi tant que S. M. se prèle toutes leurs petites fantaisies, tout marche bien et les sa lamalecs les plus empressés vont au-devant d elle. Mais si par hasard, il en va autrement, c'en est fait des politesses émues et des déborde ments de tendresse. Chacun se rappelle encore ce qui s'est passé lors de la guerre scolaire. Les «vive le roi» avaient fait place aux imprécations contre le tyran. On menaçait de descendre dans la rue le revolver dans une main et la Constitution dans l'autre. Et les abbés Keesen n'étaient pas ioin, les en croire, de vouloir prêcher une nouvelle guerre de paysans si la monarchie ne rentrait pas au pluslôl dans les voies ortho doxes. Sans doute ces temps sont loin, et aujour d'hui qu'on n'a plus rien leur refuser, les clé ricaux sont sans motif pour reprendre des ma nifestations de ce genre. 11 n'en est que plus étrange de les voir sai sir la première occasion venue pour traiter la royauté avec une désinvolture dont ne ferait pas montre le républicain le plus endurci. Or, c'est la petite satisfaction qu'ils se paient depuis dix jours sans désemparer des paroles prononcées par le roi aux réceptions du jour de lan. Ces paroles, sans doute, n'étaient pas ex- Iraordinairement nettes. Elles ne rappelaient que de très-loin les énergiques déclarations du discours de Bruges. Mais enfin cet appel au pa triotisme, au lendemain des lamentables pleutreries étalées la Chambre au cours de la discussion du contingent, avait une signifi cation qui n'a échappé personne. Aux cléricaux, pas plus qu'aux autres. Mais voila Le roi, tout en satisfaisant leurs trente-six petits caprices, avait eu l'audace d'insinuer que leur attitude en matière mili taire n'était peut-être pas fort louable. Alors, pour l'en récompenser, ils ont imagi ne son adresse une fumisterie qui ne manque pas de pittoresque. Qu'est-ce que S. M. a donc voulu dire Ont- ils fait mine d# se demander. Voyons, voyons Le roi a parlé de patriotisme... Patriotisme, patriotes, sans patrie... Sans patrie, internatio nalistes, socialistes... Voilà, parbleu I Le roi a voulu faire une petite sortie contre les collecti vistes I C'est clair I lia invoqué les exemples histo riques. 11 a parlé de Rome, de la Grèce, de Carthage. Qu'est-ce qu'on nous chantait donc que S. M. aurait voulu manifester ses préférences pour le service personnel Allons donc Le service personnel, qu'est-ce que cela a de com mun avec le patriotisme Rien du tout, n'est-ce pas? Le roi a voulu confondre l'hydre de l'anar chie Voilà tout 1 Telle est la jolie zwanze qui se promène de puis quelques jours dans tous les papiers dé- vôts. Il est difficile de blaguer une personnalité auguste avec des airs de p inee-sans-rire plus réussis. C'est drôle peut-être, mais ce n'est certes pas fort généreux. On sait qu'à partir du 1" Mai prochain de nouveaux tarifs seront mis en vigueur en Bel gique pour les prix des voyages. Les prix des lr" et 2me" classes subiront un relèvement assez sensible, tandis que la surtaxe d'express n'exis tera plus pour tes 3mea. Celte dernière mesure ne peut qu'être ap prouvée. Quant celle qui consiste surélever le prix des 2mes classes, il serait difficile de la justifier. Passe encore d'élever le prix des compartiments de luxe, cest-à-dire des lreB classes, dans une certaine mesure et sous bé néfice d'avantages nouveaux dont on gratifie rait les voyageurs. Mais frapper d'un impôt nouveau la petite bourgeoisie qui compose la clientèle ordinaire des secondes classes -- celle, entre parenthèses, qui rapporte le plus l'Etat l'idée n'est pas heureuse. Il semble qu on eût été mieux inspiré en augmentant aux trains express le nombre des compartiments de 2me classe, presque toujours trop restreint, et en ramenant tes tarifs aux prix des trains or dinaires. Telle était, croyons-nous, la mesure rationnelle susceptible de contenter tout le monde en augmentant sensiblement les recet tes des chemins de fer. La rentrée de la Chambre aura lieu Mardi et après avoir entendu une interpellation ou deux, nos honorables commenceront immédiatement la discussion du projet de loi sur l'inspection ouvrière des mines. Après l'examen de cette législation nouvelle qui prendra un certain nombre de séances, la Chambre se trouvera en présence d'un ordre du jour très chargé. A bordera-t-elle l'analyse des budgets ou bien disculera-t-elle le projet de réorganisation de la garde civique On l'ignore... La section centrale l'avant adopté et le rapporteur n'ayant plus qu'à rédi ger un rapport assez bref, les députés, s'ils le veulent, avant le débat budgétaire, expédie ront cette loi. Puis ils se trouveront en pré sence de la loi contre l'alcoolisme, du contrat de travail, du règlement de la Chambre, des Unions professionnelles, etc etc. Ajoutez les budgets cet imposant ensemble et comptez sur une longue, très longue session. Avant le 15 Août très probablement, les représentants ne se sépareront pas. Voici la fin du morceau Je n'ai pas le moindre doute sur la loyauté des magistrats de Liège et je parlerais contre ma conscience en incriminant leur bonne foi. Sans doute, leurs arrêts embrouillés dans la formeet peu équitables, pour le fond, vou draient prouver que je n'ai point été calom nié, quoiqu'on mait fait dire des choses odieuses que je n'avais point dites mais il me parait que les braves gens qui ont jugé n'ont rien compris affaire. Aussi, ne faut-il pas leur en vouloir, mes doux juges ce ne sont pas des coupables ce sont des innocents. Tous les mêmes démocrates ou ultramon- lains, ils ne pardonnent pas la justice de leur appliquer la loi. Le journal de M. A. Defuisseaux, le suffrage universel, annonce la disparition de la Défense, organe socialiste du Centre, «qui n'a pas su se maintenir un tirage suffisant. Le Moniteur enregistre un arrêté royal contre signé Schollaert, accordant un subside de six cent trente francs aux communes de Nettine, de Hogue et d'Omezée pour les aider faire face aux dépenses de l'enseignement officiel. Six cent trente francs pour des écoles M. Schollaert devient prodigue. L'épiscopat va le faire mettre sous conseil ju diciaire, c'est bien sûr Elle ne descend jamais pour déjeuner en pa- pillottes. Elle ne gronde pas quand son mari lui amène un ami diner, même s'il n'y a rien la ma» son. Elle ne s'oppose pas ce que son mari mette les pieds sur le garde-feu ou les essuie sur le paillasson placé tout exprès la porte d'entrée. Elle ne s'abonne aucun cabinet de lecture, et quand elle lit un roman, elle s'endort dessus. Elle confectionne les pâtés avec un talent par ticulier et elle possède une connaissance appro fondie des puddings. Elle ne parle jamais politique. Jamais on ne l'entend ni désirer d'être morteni regretter de n'être pas un hommeni fermer brus quement les portes ou s'enfermer dans sa cham- LE PROGRÈS TIRES ACQUIRIT ECNDO. ABONNEMENT PAR AN: Pour l'arrondissement administratif et judiciaire d'Ypres, fr. 6-00 Idem. Pour le restant du pays7-00 tout ce qui concerne le journal doit être adressé l'éditeur, rue de Dixmude, 51. INSERTIONS Annonces la ligne ordinaire fr. 0-10 Réclames la ligne, fr. 0-25 Insertions Judiciaires la ligne, un franc. Les annonces sont reçues Pour l'arrondissement d'Ypres aux bureaux du Progrès Pour le restant de la Belgique et de l'Etranger, également aux bureaux du journal LE PROGRÈS, Ypres, le 16 Janvier 1897. L'abbé Naudet, démocrate chrétien, ayant perdu un procès contre la Gazette de Liège, publie un manifeste pour démontrer qu'il a tout lieu d'user du droit de maudire ses juges.

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Le Progrès (1841-1914) | 1897 | | pagina 1