Le gouvernement jugé par un clérical. Garde civique. Duperie. i\° 7. Dimanche, 57e ANNÉE. 24 Janvier 1897 6 FRANCS PAR AN. JOURNAL D'YPRES ET DE L'ARRONDISSEMENT. PARAISSANT LE JEUDI ET LE DIMANCHE. tires acqoirit ecndo. On traite forfait. Ypres, le 23 Janvier 1897. Le Roi partisan du service personnel. L'abstention cléricale. Aux réceptions du jour de l'an, le Roi a pro noncé un discours sur le patriotisme. Le mot de service personnel ne se trouvant pas mêlé cette harangue, les feuilles cléricales ont pu dire que c'était là un appel en faveur de la ré organisation de la garde civique. Or, Dimanche dernier, en recevant au palais le comité exécutif de la Fédération des sociétés royales d'ex-sous-officiers de l'armée, Léopold il a nettement déclaré ses visiteurs qu'il était partisan du service personnel. L'un deux, qu'on a interviewé, a affirmé que le Roi, d'un ton très ferme, fort énergique, avait affirmé au Président de la délégation, M. Goederl, qu'il partageait entièrement ses vues sur la question militaire, mais qu'étant Roi constitutionnel, il ne pouvait en vérité qu'é mettre un vœu. A la suite de cet entretien, on est persuadé que le souverain recevra les délègues de la prochaine et grande manifestation patriotique préparée par les sociétés militaires. Mais quelle sera la conséquence immédiate du mouvement Très probablement aucune seulement il ré veillera chez les Belges des sentiments endor mis, et viennent les élections, les antipatrio tes seront vaincus. Quoi qu'il en soit, l'entrevue de Dimanche entre le Roi et le comité exécutif des Ex a la plus haute importance la déclaration du sou verain prenant la valeur d un blâme l'adresse de la politique ministérielle. Les cléricaux ne lutteront pas l'election du 14 Février, et une candidature excentrique n'étant pas aisée trouver dans les conditions limitées par la loi, il est probable que M. Er nest Solvay sera nommé sénateur sans scrutin. Nos adversaires expliquent leur retraite en (déclarant que le jeu nen vaut pas la chandelle. Halte-là Il est évident que, sans la certitude d'une défaite écrasante, les cléricaux n'eussent point abandonne le siège de M. Snoy. ils ne sont pas gens lâcher leur proie aisément ou même une parcelle de cette proie. Il ressort donc de cette consultation des co mités cléricaux comme de l'élection de Juillet dernier, que l'arrondissement de Bruxelles compte une majorité hostile la droite. Sans les divisions des anticléricaux, il y a beau temps que le mouvement de 1884 aurait pris fin en condamnant nos indépendants une retraite définitive. Voici les paroles caractéristiques prononcées Samedi soir, au local delà Société des anciens frères d'armes du corps belge au Mexique par M. Visart de Bocarmé. député catholique de Bruges Le gouvernement a eu tort de reculer de vant sa majorité, qui ne voulait pas du service personnel l'introduction du service personnel est non seulement une mesure démocratique, mais encore une mesure de sécurité sociale, en présence des tendances subversives qui se ma nifestent avec tant de violence. Quant au projet de réorganisation de la garde civique, je ne puis l'admettre, parce qu il a pour but d'intro duire dans la defense du pays des éléments in aptes ce service il faut se faire un cas de conscience d'envoyer mort certaine, lorsque les balles siffleront, des citoyens inexpérimen tés. Dans mon parti, on me reprochera sans doute mes paroles, mais peu m'importe mes préoccupations patriotiques sont au-dessus des questions de parti. Le projet de réorganisation de la garde civi que soulève dans tout le pays, parmi les offi ciers comme parmi les simples gardes, un mé contentement très vif, Seuls, ou peu près, quelques chefs de corps spéciaux, qui comman dent des volontaires ayant le goût du métier militaire et constitués en associations spéciales, sous le régime de règlements qu'ils acceptent librement, ont approuvé le projet. La presse cléricale affecte aujourd'hui de proclamer que les officiers, consultés par voie de référendum, se sont déclarés unanimement favorables au système du gouvernement. Le référendum auquel le Journal de Bru xelles fait allusion est une colossale mystifica tion, dit la Libertémontée par un journal heb domadaire très ignoré et qui. dans celte affaire, sert les intérêts de la politique ministérielle. Nous voulons parler du Franc-Tireur. Voici le truc imaginé par les ingénieux ré dacteurs de cette feuille lis ont envoyé aux 2,400 officiers de la garde civique du royaume un numéro spécial auquel était jointe une carte-postale imprimée, af franchie par avance d'un timbre de 1 centime. Au recto de la carte se trouve imprimée 1 adresse du directeur du Franc-Tireur15, rue d'Accolay, Bruxelles. Au verso on lit ce qui suit Appel tous les Officiers Garde civique dlu royaume. Ètes-vous partisan d'une réorganisation sé rieuse de la milice citoyenne Si OUI, vous vous rallierez en principe au projet que vient de déposer le ministère. Veuillez, en signe d'acquiescement jeter la présente carte la poste. La Direction. La carte ne porle pas le nom de l'officier auquel elle est envoyée et dont elle sollicite l'avis. Elle ne doit être revêtue d'aucune signa ture. Nous en avons un exemplaire sous les yeux. De telle manière qu'il suffit que la direction du Franc-Tireur jette dans diverses boites aux lettres 2,400 cartes de celte espèce, qu'elle s'enverra elle-même, pour pouvoir déclarer que les 2,400 officiers de la garde civique du pays ont manifesté leur enthousiasme en fa veur du projet du gouvernement Nous nous étonnons que le Journal de Bru xelles, qui est un organe sérieux, songe in voquer le résultat d'une aussi puérile et gros sière mystification. 11 importe de couper les ailes ce canard que Ion s'apprête lâcher. Si Ion veut connaître le sentiment de la garde civique, que l'on interroge individuelle ment les chefs de corps. Et au surplus ce n'est pas l'intérêt de la garde civique qui est en jeu seulement. C'est l'intérêt supérieur de la défense du pays. Et, sous le couvert d'une réorganisation su perficielle de la garde civique, ce que le gou vernement médite, c'est d échapper une ré organisation sérieuse de l'armée. L'éparpillement de la propriété. Une des thèses favorites du socialisme con siste soutenir que le régime actuel a pour ef fet et même pour but, d'une manière générale, do concentrer la propriété entre les mains de quelques-uns au détriment du plus grand nom bre. C'est un thème souvent exploité pour surex citer, dans les masses peu armées contre l'er reur, les sentiments d'envie et de haine dont les socialistes font les principaux ressorts de leur politique de guerre sociale. Le discours que M. Deschanel a prononcé dernièrement Carmaux contient sur ce sujet un passage qui démontre par des faits que, loin de se concentrer, la propriété se morcelle de plus en plus et s'éparpille en un plus grand nombre de mains que jamais. Voici cette démonstration péremptoire Je prends, a-t-il dit, le remarquable travail sur les propriétés non bâties, fait, de 1879 1883, par l'administration des contributions di rectes. La part de la petite propriété, au dessous de 6 hectares, est d environ 35 celle de la grande au-dessus de 50 hectares non de 35 comme on l'avait dit mais, si l'on en déduit les propriétés des établissements de bienfaisance, des départements, des communes, etc., de 28 °/0 enfin, la part de la propriété moyenne, de 6 50 hectares, est de 37 LE PROGRÈS ABONNEMENT PAR an: Pour l'arrondissement administratif et judiciaire d'Ypres, fr. 6-00 Idem. Pour le restant du pays7-00 tout ce qui concerne le journal doit être adressé l'éditeur, rue de Dixmude, 51. INSERTIONS Annonces la ligne ordinaire fr. 0-10 Réclames la ligne, fr. 0-25 Insertions Judiciaires la ligne, un franc. Les annonces sont reçues Pour l'arrondissement d'Ypres aux bureaux du Progrés Pour le restant de la Belgique et de l'Etranger, également aux bureaux du journal LE PROGRÈS, D de la

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